Concert très émouvant, apport du quartet (si vous arrivez à l'entendre), public véritablement craquant

Note globale


Pains (mais ça c'est normal), mixage un peu délicat, manque assez cruel de sous-titres sur l'interview

Editeur : Metal Mind
Durée totale : 1 h 53

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Image        NTSC

CD audio du concert (à noter qu'il s'agit donc du tout premier CD live officiel du groupe en 15 ans !)
CD-ROM : 4 magnifiques fonds d'écran
Interview de Danny et Les (22 min non st)
Logo du groupe (30 sec)
Galerie d'images (1 min)

C'est une note clairement punitive, car le 16/9, la réalisation magnifique, tout celà est très agréable... Cependant la compression est parfois très mauvaise (flashes obligent), et les couleurs bavent plus que de raison d'autant plus que la balance des blancs semble différente d'une caméra à l'autre. Mauvais par rapport au DVD précédent. Très sympa nonetheless.
Le 5.1 est assez brouillon, mais il est indispensable sur ce concert : la réverb naturelle renforce le côté authentique, et le public est assez détaillé pour localiser dans la salle qui aime quoi et pourquoi. Absolument pas parfait mais ce n'était pas vraiment le but. Par contre le mix des cordes, lui, aurait dû être parfait, il est juste audible.
Un vrai best-of de la seconde partie de carrière ; la première ne pouvant décemment plus être jouée de nos jours (elle ne pouvait déjà pas être décemment jouée à l'époque), c'est vraiment ce que le groupe pouvait offrir de mieux.
4 titres live de 2004 qui étaient passés à la trappe sur le DVD précédent, et une interview qui euh... bon, qui est suivable, disons.

"I have tried, and I tried, and I tried, I can get no (tin din dum) satisfaction" chantait Mick Jagger, le chanteur des Rolling Stones - un groupe qui partage avec Anathema le don de faire pleurer leurs auditeurs avec leurs dernières chansons, mais pas de la même façon. Le groupe anglais emmené par les têtus frangins Cavanagh avait essayé un premier DVD, raté (et à l'insu de leur plein gré), puis un second pas encore parfait, et voilà que debarque une troisième galette. Pour l'occasion, ils se sont payés un compagnon de jeu, très a la mode ces derniers temps chez les rockeurs : un quartet à cordes. Cela ne suffira malheureusement pas à atteindre la perfection, et ce live est le dernier clou planté dans le cercueil de nos illusions : Anathema n'a jamais été parfait en live, Anathema ne sera jamais parfait en live. Mais notre Mick Gégène, s'il ne sera donc jamais comblé, pourra-t-il lèvrenmoins être satisfait ? La réponse est oui, et les arguments ne manquent pas ; l'un d'entre eux cependant se montra plus vindicatif et exigea de monopoliser le second paragraphe. N'ayant pas les moyens de payer la rançon, je lui laisse la parole.
"Etre ou ne pas être, telle est la question". Ah ben merci, ça c'est de la parole, claire, argumentée, et originale en plus. Ca parait idiot vu que rares sont les groupes qui désormais ne "sont pas" en DVD. Mais il y a être et paraître. Les Lorie, les Britney, mais aussi les Police ou les Destiny's Child, existez-vous réellement ? Vos spectacles musicaux sont peut-être entraînants, amusants, jolis, mais où est le cœur, où est l'âme ? Dans ce Moment in Time, il n'y a pas de cracheurs de feu, pas de cascades, pas de mise en scène cataclysmique ; mais il y a un effet spécial que jamais vous ne réussirez à retranscrire. Un tremblement de la lèvre inférieure, ça ne se commande pas. Comme ici lorsque Vinnie, sur un One Last Goodbye dédié à un parent décédé, se retrouve submergé par l'émotion au point de ne presque plus continuer, puis une minute plus tard affiche un éclatant sourire, transporté par un public très nombreux et chaleureux. Ce genre de choses, ça ne se répète pas en coulisses, et Anathema, encore une fois, se montre au parfait naturel, sans fioritures, sans maquillage, et sans filet.
Il en résulte toujours les mêmes problèmes : le chant de Vinnie pas toujours juste (mais largement supérieur aux deux autres live) et son vibrato chevrotant qu'il devrait abandonner, le batteur qui se plante, la balance des instruments pas vraiment glorieuse, sans compter LE gros souci : le quatuor de cordes, balbutiant lui aussi mais surtout honteusement sous-mixé. Ce qui est dommage car il apporte un plus certain à un concert déjà fort réussi. La setlist pioche uniquement dans les chansons "misérables" du groupe, mais en revenant plus loin en arrière que le DVD "Were you there", jusqu'au magnifique et emblématique Angelica (les bonus iront jusqu'à un inattendu Dying Wish). L'interprétation générale est comme on l'a vu relativement bonne, avec quelques bémols sur Fragile Dreams, joué bien trop vite, et surtout sur Comfortably Numb. Anathema, si longtemps considéré comme le Pink Floyd des années 90, en donne ici une version très fidèle mais imparfaite, avec un coup de sang (de gueule ?) de Danny qui clôture le concert sur une note acide (au propre comme au figuré). Dommage car ils ont déjà été capables de sublimer cette chanson (ceux qui les ont vu à l'Elysee-Montmartre en première partie de Porcupine Tree s'en souviennent encore). Détail drôle : sur ce morceau, Danny fait son Gilmour jusqu'au bout puisqu'il chante le refrain, et bien mieux que son frangin !

Ne vous laissez cependant pas rebuter par tous ces défauts : A Moment in Time restera probablement la meilleure photographie d'Anathema en live, et novices comme fans ne doivent pas hésiter à l'acquérir. Surtout que le manque de pêche (relatif) est compensé par les chansons bonus où, paradoxalement, on trouve aussi un moment de pure délicatesse bluesy, tirée de Fleetwood Mac, inédite pour le groupe et qui lui sied à merveille. Pour les possesseurs du disque précédent, il faut avouer que la simple présence de Fragile Dreams, d'Angelica et du quartet suffit à justifier l'achat. Ils trouveront en prime un son 5.1 bien supérieur, très peu spatialisé mais au moins rendant une vraie ambiance naturelle. L'image par contre a perdu de sa superbe, à cause d'une compression mal maîtrisée et de gigantesques brûlures de couleurs bavant à qui mieux-mieux. Metal Mind oblige, tout cela tentera d'être compensé par plein de petits bonus, et une interview moins bonne que d'habitude : non sous-titrée, au son horrible et parsemée d'extraits musicaux bien trop forts, elle donne la parole à un Danny qui possède un accent absolument épouvantable, comparable à Charles Craig dans Red Dwarf ("I vant me vindaloo !"). Danny qui a une vision très simple et honnête de la musique, et est évidemment obligé de citer Floyd dans ses influences, mais y rajoute aussi Dire Straits. Pas de trace des Rolling Stones cependant. Curieux ? Pas vraiment, Anathema en est eloigné autant que possible, ainsi que de la grande majorité des autres groupes existants. Même si, avec un tel talent et une telle fidélité aux valeurs nobles de leur art, la seule chose qu'il faille désormais souhaiter aux frères Cavanagh, c'est un "bigger bang".

avec la collaboration déterminante de
06-07-2007

4 mars 2006 - Metalmania Festival (Pologne)
2004 - Cracovie (Pologne)


01. Adagio / Shroud of false
02. Fragile dreams
03. Balance
04. Closer
05. Lost control
06. Empty
07. A natural disaster
08. Inner silence
09. One last goodbye
10. Judgement
11. Panic
12. Flying
13. Angelica
14. Comfortably numb
15. Sleepless - Bonus
16. A dying wish - Bonus
17. Albatross - Bonus
18. Fragile dreams - Bonus


Vincent Cavanagh - Chant, guitare, vocoder   
   Danny Cavanagh - Guitare, claviers, choeurs
Jamie Cavanagh - Basse   
   Les Smith - Claviers
John Douglas - Batterie   
   Lee Douglas - Chant
Bacchus String Quartet - Cordes