Très agréable à regarder et écouter, musiciens sympathiques et classe |
Note globale |
Un peu court et linéaire, son 5.1 raté, et puis le chant de Vinnie... |
Editeur
: Music For Nations (R.I.P.)
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Durée
totale : 1 h 50
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- Image PAL |
Clip
de Pressure (4 min format respecté) |
La débauche de couleurs chatoyantes rend la compression et la définition un peu tangents, et la caméra embarquée sur le pied de micro est hideuse. A part ça, c'est simplement splendide : beau, extrêmement bien monté, avec de magnifiques plans à la louma, très agréable. | ||
Une stéréo très belle mais qui sature un peu et un 5.1 franchement ultra-timide sur les arrières, dommage il y avait de quoi faire. On rajoute l'habituel écho sur la centrale et vous préfèrerez passer la stereo en surround (là, qualité garantie). | ||
Si c'était une première partie, ce serait par-fait ! Mais là c'est un peu court et ça manque de vieilleries. Extrêmement agréable et langoureux, cependant. | ||
Des titres en plus, à la qualité moyenne, trois comptines suicidaires avec quartet à cordes, des photos glauques de Smith, et un clip presqu'inconnu mais carrément excellent. |
Qu'est-ce que la reconnaissance ? Quand arrive-t-elle ? Doit-elle toujours être réciproque ? La perception d'un art passe-t-elle forcément par ladite reconnaissance ? On pourrait se poser cette question fondamentale sur pratiquement la moitié des galettes présentes sur ce site, mais pour celle d'Anathema, longtemps attendue et repoussée pour cause de maison de disques décédée, on ne trouvera pas meilleure preuve que la réécriture complète de la chronique que vous avez sous les yeux, pour cause de première mouture bien trop vague et désintéressée pour donner au groupe des frères Cavanagh, justement, la reconnaissance qu'ils méritent. | |
Au
début des années 90, glorieuses pour les groupes européens
de musiques extrêmes de tous poils, Anathema et Paradise Lost sont
mis sur un pied d'égalité. Après 1995, les deux formations
vont chacune dériver d'un style à l'autre, tous deux avec
succès, artistique et commercial. Le néophyte sera donc
tenté de penser que les premiers albums d'Anathema sont, comme
ceux de leurs compatriotes, de belles brochettes de bastonnades death
metal dont le mot d'ordre serait "rheuuuuu". Il n'en est rien,
bien que cet ingrédient de violence soit malgré tout présent;
et les parties les plus nostalgiques et éthérées
de ce concert (et il y en a de nombreuses) ne prennent pas toutes naissance
dans leur amour immodéré pour Pink Floyd, mais bel et bien
dans leurs premières créations, dans ces cris de rage et
de solitude qui, avec le recul, sont des délices incompris à
l'époque.
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Hélas, vous n'en aurez aucune preuve matérielle ici puisque ce concert, court, très court - c'est d'ailleurs son principal défaut, ne présente aucun titre datant d'avant 1998. Le groupe se concentre donc sur ses quatre derniers albums, oubliant jusqu'au pourtant déjà romantique Eternity. Celà peut gêner, faire tiquer les fans de la première heure, et faire sous-entendre des contre-vérités quant à la qualité et la - tiens donc - reconnaissance envers les premiers opus. Mais celà permet surtout de concentrer toute l'ambiance poignante et la personnalité de ces derniers disques en un mini-best of de genre. Ainsi, malgré une certaine linéarité, ce concert d'une heure dix se laisse tout simplement dévorer, sans ennui aucun pour peu qu'on se laisse prendre au jeu du minimalisme mélancolique. | |
Il
faut reconnaître que pour aider à emporter l'adhésion,
Anathema possède une arme de premier choix, aussi efficace que
la beauté de leurs mélodies et l'interprétation à
fleur de peau côté instruments : la mise en scène.
Hyper-classe en chemise blanche et pantalon de ville, Vinnie et ses petits
gars donnent un show peu spectaculaire mais noyé sous un déluge
de lumières magnifiques, et surtout retranscrit en DVD merveilleusement,
avec une réalisation particulièrement fluide et agréable.
Si on excepte un ou deux plans discutables (le fisheye sur Vinnie notamment),
on a droit à une image exemplaire, parfaitement colorée,
très fluide, un petit modèle du genre qui aide à
s'immerger totalement. Le 5.1 par contre ne se hisse pas au niveau de
l'image car autant le public est magnifiquement mixé sur les arrières,
autant la musique est clairement axée sur le devant, et nulle part
ailleurs. Mais bon, ladite musique, même pas assez présente,
reste très bonne.
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Dommage qu'au niveau de la voix, on ne puisse pas en dire autant, car si tous les ingrédients forment un tout cohérent et agréable, le chant va parfois vous remettre les pieds sur terre. Vincent Cavanagh n'a pas toujours été le bon chanteur qu'il est maintenant, et à de nombreuses reprises, on aura l'impression d'entendre le jeune apprenti-chanteur qui tentait d'approcher les notes sur Silent Enigma et Eternity. Ce n'est pas une catastrophe, ce n'est pas sur toutes les chansons, mais il faut avouer que la voix est parfois tremblotante, hésitante, et les notes de temps en temps fausses, ou pas franches. D'autant plus dommage que le reste des instruments rendent très bien (somptueux claviers, guitare solo magnifique comme toujours), et que le gars nous a reprouvé depuis qu'en vrai, il n'avait pas perdu ses acquis des années précédentes. Celà dit, une fois cette relative déception passée, on a devant nous un groupe si homogène, et surtout si honnête, qu'il ne donne envie que d'une chose : aller les voir en concert. | |
Comme
d'habitude, le DVD vient avec les petits bonus habituels. Ici, un livret
anecdotique mais très esthétique, des menus courts et beaux,
deux titres bonus à la qualité d'image, de son et de chant
très variables, et un clip de Pressure franchement très
réussi et même carrément bien au-delà de mes
espérances... limite indispensable ! On rajoutera pour la bonne
bouche trois titres joués en acoustique avec un quatuor à
cordes : joli, encore plus intimiste que prévu, avec des arrangements
de cordes de bon goût bien que très basiques (pas de grandes
envolées intellos hors-sujet) et un groupe trop tendu pour jouer
de façon véritablement fluide. Des bonus qui sont bien ce
qu'ils sont : des petites choses à croquer en plus.
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La sortie sans cesse repoussée, aux frontières du ridicule, avait fait de ce DVD une Arlésienne dont on attendait peut-être trop, mais une fois passées les mini-déceptions de la durée et de la voix, on se trouve face à un produit très honnête, vendu à un prix largement contenteur, et du coup ce sont ceux qui n'en attendaient rien qui risquent de se prendre une petite baffe mélodique, à l'instar du génial live d'Opeth sorti chez le même défunt éditeur. En espérant que ce programme aide le groupe à gravir un échelon supplémentaire, sans pour autant qu'ils perdent leur côté familial et intimiste qui, bien loin de faire cheap, fait partie intégrante du charme que distille leur savoureuse musique. C'est une belle journée pour se pendre, profitez donc de ce DVD si la belle musique est dans vos cordes. |
31 janvier 2004 - Cracovie (Pologne) |
01.
Childhood dream |
Vincent
Cavanagh - Chant,
guitare, vocoder (NDBaker : et bien en plus !)
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Daniel Cavanagh - Guitare, chant, claviers |
John
Douglas - Batterie
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Jamie Cavanagh - Basse |
Les
Smith - Claviers
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Lee Douglas - Chant, choeurs |
Bacchus
String Quartet - Cordes
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