Un grand petit film, beaucoup de rire et d'émotion, sujet et traitement universels, DVD généreux |
Note globale |
Anglophonie obligatoire, ce qui est un peu dommage, ça met à mal l'universalité de la chose |
Editeur
: IndiVision
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Durée
totale : 2 h 31
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- Image PAL |
Commentaire
audio de l'équipe technique (non st) |
L'image souffre grandement des conditions de tournage et passe de magnifiques paysages à d'odieuses conversations temblantes et sous-éclairées. Le DVD a fort à faire avec cette avalanche de sources et s'en tire très bien. | ||
Là aussi, certaines scènes sont parfaites, d'autres criardes, d'autres étouffées. Mais le mixage global atténue un peu le bordel ambiant. Le 5.1 ne spatialise que la musique, et pas tout le temps, mais c'est la rareté qui en fait l'intérêt. | ||
Un excellent documentaire qui se vit comme un film comique qui tournerait mal. Ou l'inverse. Un très bon moment à passer, qu'on supporte le metal ou pas, et une formidable leçon de courage. | ||
Commentaires, bonus à tare-larigot, sous-titres sur le film, IndiVision ne s'est pas moqué du monde ! Une myriade de bonus non seulement bons, mais parfois indispensables. |
Quattendez-vous dun bon film ? Pas dun chef-duvre, dun film culte ou dun film art et essai (qui dailleurs devrait sintituler art ou essai à loccasion de quelques ratages), mais de ceux dont vous sortez de la salle en acquiesçant avec vos collègues : « cétait un bon film » ? Du rire. Des larmes. Des retournements de situation. Des personnages au fond du trou. Un peu de rêve. Des dialogues au cordeau. Et de lempathie envers les personnages. Vous aurez tout cela, et même plus, dans The Story of Anvil. Un petit film indépendant qui a fait le tour de la planète en enchantant ses chanceux visionneurs. Un film qui a pour réputation dêtre le remake « en vrai » de Spinal Tap. Réputation pas vraiment usurpée, à ceci près que les fins connaisseurs lui ont aussi apposé un autre film-culte du genre : Some Kind Of Monster. Beau palmarès dans labsolu, mais il y a mieux. Anvil vous rappellera en filigrane les passages les plus touchants des Evadés. Et là, question bon film, avouez quon tape fort. | |
Bien
loin dêtre un rockumentaire lambda, The Story of Anvil est
avant tout
une story. Celle de deux amis denfance qui se sont
juré une fidélité hors du commun et un amour inconsidéré
pour leur passion commune : le rock. Frères ennemis, inséparables
mais sans cesse sur la brêche, lun aurait pu devenir une star
dans son domaine, mais a préféré rester aux côtés
de lautre, moins doué mais encore plus passionné,
plus fou aussi. Anvil, cest lhistoire dun rêve,
brisé mais toujours présent, ce sont deux prisonniers de
leur condition (petits boulots mal payés, gloire effacée)
qui sévadent dans leur tête, avant de comprendre quil
sera bientôt trop tard pour tourner le rêve en réalité.
Et qui décident de tenter leur dernière chance.
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Il faut dabord considérer quAnvil est un groupe Canadien, donc un peu plus isolé que les autres ; Anvil doit sa reconnaissance dantan notamment grâce aux festivals dans lesquels il a pu côtoyer les grandes stars montantes. Anvil a surtout percé parce quil avait une image assez trash (pas thrash), décalée, grand-guignol mais tout en gardant la simplicité rockroll dAC/DC. Mais, et cest là un élément essentiel que beaucoup de gens nont pas vu, ou pas osé accepter, ou nont simplement pas eu le cur dadmettre : par rapport à tous ses contemporains, et malgré des chansons très sympathiques, Anvil nest pas ce quon pourrait qualifier de meilleur groupe de hard rock du monde. Leur ultime tentative daccéder au podium est dautant plus touchante, et on peut ainsi ajouter une dernière influence à ce film : le merveilleux pamphlet de Martin Scorsese, le fielleux La Valse des Pantins. | |
Impossible
donc avec tant de références de raconter ce petit film sans
gâcher à tout va. Juste pour dire que linfluence Spinal
Tap est présente dans les moindres détails, du début
à la fin, et que non, ce nest pas exagérer que de
présenter Story of Anvil comme un VRAI Spinal Tap en chair et en
os. Presque tout y est. Cen est hallucinant, à tel point
quon en vient à se demander si ce documentaire ne serait
pas un gros canular. Mais non, impossible. Dabord, cest trop
gros. Aucun comique, même dInternet (cette attaque était
offerte par personne, puisque gratuite), noserait aller aussi loin
dans le mimétisme. Un personnage comme Tiziana ne pourrait même
pas exister dans une fiction tournée de nos jours. Ensuite, noubliez
pas langle Scorsese : à voir Steve Lips dans
la vie réelle, on constate quil sagit dun homme
du quotidien, dun homme « normal », celui
à qui vous achetez votre McDrive, et pas particulièrement
exceptionnel à tous les niveaux. Ce nest pas du snobisme
ou une volonté de le rabaisser quelconquemment, cest tout
simplement vrai, réel, tangible, il est un Rupert Pupkin plus vrai
que nature, et cest de là que ce film tire sa force : si
vous avez juste une fois gratté des cordes, voir ce petit homme
si moyen se donner à fond pour vivre son rêve jusquau
bout, vous donnera envie de reprendre la guitare. Et pas pour rire : les
bases, deux heures par jour, le 1-2-3-4 avec saut et retourné à
60 BPM. Ne rigolez pas, cest exactement ce qui est arrivé
à lauteur de ces lignes : si eux, why not moi ? Non, pas
être une star, pas dinterviews, pas de Lars Ulrich qui explique
que Baker est un génie, non, juste the blood, the sweat, the tears
: bosser un instrument pour espérer apporter un peu de chaleur
humaine chez mille, cent, dix, une personne. Même si cette personne,
cest toi même, camarade lecteur.
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Enfin, et cest probablement là le principal atout de ce film, absolument nul besoin de connaître quoi que ce soit en musique, ni même daimer ça, pour être touché par Anvil. Après une première partie où le groupe descend vers le fond, sur fond de rires gras, vient le moment de remonter la pente. Et là, ils pourraient être musiciens de heavy metal, charpentiers ou garçons coiffeurs, le résultat est le même : ce sont la force de leur amitié et lénergie de leur désespoir qui transcendent le film, le rendant touchant et totalement universel. Interdiction formelle de vous raconter les détails, ni la fin, ni les rebondissements, et nattendez rien de spectaculaire : rappelez-vous que nous sommes dans un trip Les Evadés. Tout dans le feutré, dans la subtilité, dans la condition humaine. Cest un film américain sur un groupe de harde roque, mais vous y trouverez tout ce que vous aimez dans le film dauteur français, avec en prime des acteurs crédibles et un vrai montage. Et, de temps en temps, une bande son plutôt sympa. | |
Que
demander de plus ? Des effets spéciaux, des nanas à poil,
des vedettes, Megan Fox ? Tous les fans de cinéma savent quon
sen balance, de ces stupidités, même si Anvil débute
par des vedettes pour mieux étayer son propos. Non, cest
dans la simplicité absolue que ce petit documentaire puise sa force
et pourtant le DVD la pris fortement au sérieux et la
gâté. Techniquement, ne vous attendez pas au Blu-Ray de I
Robot : limage est de bonne facture mais souffre du matériau
dorigine, la bande-son est assez inégale et son 5.1 vous
rappellera très fortement
ben Some Kind Of Monster. Mais
le meilleur reste à venir : une fois que vous aurez épuisé
votre lecteur à vous repasser le film encore et encore, vous aurez
pléthore de bonus. Déjà, deux commentaires audio,
évidemment non sous-titrés (estimez-vous heureux que le
film le soit, en anglais du moins). Le premier est de léquipe
« technique », le second du groupe lui-même.
Deux commentaires complémentaires, pas inoubliables, assez cacophoniques,
mais parfois touchants. A noter que lors du commentaire, on sent très
nettement que le groupe a repris confiance en lui : pas de grosse tête,
mais une humeur générale plus mature, plus
professionnelle.
Cest quaprès un coup de pouce aussi grand que ce film,
plus question de refoirer.
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Pour compléter le tableau, plein de petits bonus divers, dont une interview de 30 minutes avec Lars Ulrich, comme d'habitude très éloquent. Une chanson avec à la basse le réalisateur qui a depuis bien des lustres tissé des liens d'amitié avec le groupe (et ce sans que son travail sur le montage n'en ait été affecté). Un petit panorama de ce que sont devenus les autres membres du groupe. Une interview rétrospective qui peut faire quelque peu doublon avec les commentaires audio mais a l'avantage subtil d'être sous-titrée, et de montrer que fondamentalement, Lips est resté peu ou prou le même homme. Enfin, les bandes-annonces qui malgré leur épanchement sur de nombreux détails, y compris la fin, sont carrément bien faites et donnent envie de revoir le film. Et ô stupeur ! Ledit film résiste en plus à de multiples visionnages. C'est la preuve ultime que le but a été atteint : vieux, jeune, riche, pauvre, gros métalleux à clous ou princesse Barbie, vous avez toutes les chances de rire d'Anvil, mais aussi avec Anvil, avant de partager leurs émotions, des émotions si simples... et si humaines. A l'image de leurs fans, à l'image d'une bonne partie de la communauté du metal. Mais surtout, à l'image de ce film.
PS : Si grâce à ma prose vous avez acheté puis aimé ce film, achetez nimporte quel album de Paradise Lost en guise de remerciement. Je ne plaisante pas : d'une certaine façon, vous leur devez. |