Groupe soudé qui joue du feu de dieu, son stéréo qui décape, grandes qualités mélodiques, DVD qui a un bon goût de revenez-y |
Note globale |
Réalisation bordélique qui risque de faire vômir, son 5.1 pas à la hauteur des espérances |
Editeur
: Century Media
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Durée
totale : 3 h 23
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- - (Manchester = stereo only) Image NTSC |
Poster |
Le montage est à la fois plein de peps et soucieux du détail, la définition est très bonne, le rendu global pro, mais il y a des Effets Speciaux à la Con, que monsieur et madame Con seraient bien gentils de venir chercher leurs affreux rejetons à l'accueil. | ||
Qu'on soit bien d'accord : les pistes 5.1 ne méritent absolument pas cette note : basses trop enflées, spatialisation assez spartiate, pas terrible. En revanche, la stéréo est totalement éblouissante, d'une précision chirurgicale tout en étant globalement une boucherie metal bien poutrante. | ||
Du tube, du prog, une durée parfaite, aucun ennui. La setlist pioche évidemment beaucoup dans les deux derniers albums, et ça manque un peu de Stigmata et Burning, mais le concert est diablement bien agencé et tous les albums sont représentés (suivez mon regard...). | ||
Il y a de tout, et sur ce coup c'est très difficile de donner autre chose que la moyenne. Pour être sincère, le concert est si bon que les bonus sont réellement... des bonus. A prendre tel quel. |
Le pontificat de Clément XIV vit une prise de décision risquée et courageuse de la part de l'église catholique (c'est assez rare pour le souligner) : l'interdiction formelle du recours à la castration. Car vous l'ignorez peut-être, mais en ces temps pas si reculés, les adolescents à la voix pure voyaient leurs coucougnettes broyées avec des pierres pour conserver toute leur vie une voix d'ange éternel, et ainsi chanter l'amour de dieu qui dans son infinie bonté avait laissé ses fidèles serviteurs détruire ce que perso je ne laisse jamais approcher sans une tatane dans la gueule en réserve. Ainsi, on croyait que la qualité d'une voix était hormonale. Que diraient ces hommes pieux (sans trait d'union, ça fait mauvais genre) en écoutant les damnations vociférées d'Angela Gossow ? | |
Parce
qu'il ne faut pas se le cacher : la raison principale pour laquelle tant
de gens se sont un jour intéressés au groupe suédois
Arch Enemy, c'était bien pour ce phénomène de foire
qu'est leur chanteuse. Petite, blonde, plutot féminine au naturel,
elle a la particularité de chanter du death metal. En growl, quoi.
Pour les non-initiés, ça donne donc "rheuuuuuuuuuuuuuarrrrrgh".
Autant ce type de chant (difficile à apprecier chez certains) semble
déjà ardu à faire effectuer par un mâle, autant
concernant une femelle beaucoup s'attendaient à une parodie de
Maya l'Abeille qui s'est coincé le dard sous un caillou (on y revient).
L'exercice du live semblait même l'occasion rêvée pour
bien rigoler. Voici donc un DVD live, maintes fois repoussé, d'Arch
Enemy. Le chant est bien du pur death. C'est bien une jolie blonde qui
l'assure. Et on s'en fout. On s'en fout complètement.
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On s'en fout tout simplement parce que c'est bien. Non, parce que c'est vachement bien. Frontwoman possédée, subissant une fois sur scène une métamorphose impressionnante, Angela s'en tire parfaitement, son chant est puissant, démoniaque et convaincant, se mariant parfaitement à l'univers musical développé ici. Et ça va faire hurler les bien-pensants et les pseudo-féministes de mes (...allez, troisième fournée !), mais au bout de deux chansons (la curiosité malsaine passée), on se fiche complètement que ce soit une nana, un mec ou un ragondin picard qui hurle ainsi. C'est la plus belle preuve d' "égalité des sexes" qu'on puisse faire : se moquer à 100% du sexe de l'interprète, tant que c'est bon, et ici ça l'est ; mais mieux encore, si appâtés par ce côté Elephant Woman vous avez décidé d'essayer ce DVD, une autre fracassante révélation vous attend. Si le chant death féminin est vite assimilé, c'est également parce que ce n'est absolument pas l'ingrédient principal d'Arch Enemy. Pas du tout même. | |
Au
départ, Arch Enemy, ce sont surtout deux frangins, Michael et Christopher
Ammott, unis par le sang, par le metal, et par l'acier des cordes. Ce
sont bien eux, les vrais héros de ce live. Mélodistes chevronnés,
mais aussi capables de pondre des riffs sanglants (My Apocalypse est un
monstre de feeling metal de base), ils se complètent et se répondent
avec une précision, un toucher, une osmose rares. En prime, leur
métronomie est soudée par le jeune Daniel, batteur rien
de moins qu'exceptionnel, qui nous apprend dans les bonus que son influence
principale est Neil Peart. Le meilleur compliment qu'on puisse lui faire
est que ça s'entend, et en plus c'est vrai (pour les connaisseurs,
il a très bien assimilé la descente de toms de 2112). Ce
trio exécute donc des chansons toutes plus maîtrisées
et diversifiées, pendant une durée d'une heure vingt qui
est la meilleure possible : assez courte pour ne pas lasser, mais présentant
toutes les facettes d'Arch Enemy. Le public ne s'y trompe pas : l'ambiance
est incandescente !
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Bien, maintenant que tous vos préjugés ont volé en éclats, passons à ce qui nous intéresse plus particulièrement : la double galette. Notons que pour la sortie de Doomsday Machine, Arch avait joint un petit DVD live, "filmé en haute définition" et avec un remplaçant (très doué) au alors exilé Christopher Ammott, pour faire patienter jusqu'au vrai live. Or, quelle surprise de constater que les 15 minutes sus-dites sont ici présentées telles quelles ! Normal, le vrai live date d'un an avant. Il n'est donc pas en haute définition, ce qui entre nous n'est pas catastrophique : si l'image est un peu moins précise, elle ne souffre que sporadiquement d'effets spéciaux type Peter et Steven - tandis que le mini-live, lui, en est à l'agonie, carbonisé par des ralentis, strobos et autres catastrophes type Peter fait du boucan dans les vaters. Mini-live qui ne possède pas non plus de piste 5.1, mais ce n'est pas une grande perte : étriquée, sourde, avec le public sur l'arrière pas assez défini, elle ne vaut en rien la stereo ultra-précise, lourde et brillante qui enchantera vos voisins du dessus fans de Georges Guétary. | |
Conscients que le retard du live allait faire sortir griffes et crocs des fans, les excellents suédois ont aussi truffé le disque de bonus. Du reste, que seraient les DVD de metal sans les bonus, hm ? Hein ? Meilleurs ? Ca c'est méchant. Non, sur ce coup-là, Arch ne fait ni pire ni meilleur que 95% de ses congénères. Quelques clips, tous bien fichus et aucun véritablement génial. My Apocalypse possède une idée visuelle forte mais n'est pas assez original dans son traitement, le reste navigue entre playback plus ou moins réussi (Angela n'est pas crédible en playback de growl, d'où peut-être le scepticisme de ceux n'ayant pas encore vu le live) et effets ratés, en director's cut ou pas d'ailleurs. Evidemment, vous ne couperez pas aux roadmovies : il y en a deux, ils ne sont pas sous-titrés, et vous ne les regarderez qu'une fois comme d'habituuuuudeuh. Quelques truffes en chocolat sont quand même au rendez-vous. D'abord, une featurette sur le matos : le documentaire Gear Talk, qui a été "fimlé" par Paul Smith ! Heureusement que ça ne parle pas de cyclimse ! Egalement au rendez-vous des trotteurs, des multi-angles qui vous dégoûteront à tout jamais de bosser un instrument. Enfin, une interview non sous-titrée aussi mais sincère, intéressante, où tous se montrent comme les gens les plus gentils du monde, et où Angela SOURIT. Et qu'elle est jolie quand elle sourit ! Rassurez-vous, grossiers fans de décibels chevelus, ça n'arrive pas souvent pendant le temps de ce vraiment excellent concert. Juste une seconde. Le reste du temps, la madame n'est pas contente, et ses copains non plus. Pas du tout, même. Et c'est pour cela que vous, vous l'êtes.
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17 décembre
2004 - London Forum (Londres) |
London
Forum Manchester
Academy 2 |
Angela
Gossow - Chant
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Michael Amott, Christopher Amott - Guitare |
Daniel
Erlandsson - Batterie
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Sharlee d'Angelo - Basse |