Du bon pop rock bien léché comme on aime, des musiciens sobres mais impeccables, un DVD sympathique en tous points |
Note globale |
Les bonus qui auraient pu être encore meilleurs, pas de DTS et c'est un peu dommage |
Editeur
: Virgin
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Durée
totale : 2 h 45
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- Image PAL |
Jaquette
qui donne les durées des bonus, c'est assez rare pour le féliciter |
Sobre, joli, quelques blancs brûlés et couleurs qui ne passent pas bien, mais le tout est agréable et fluide, les musiciens ne sont pas boudés, le public est assez présent, il y a de jolis gros plans sur les barrés, c'est mignon comme tout. | ||
Heureux les compliqués d'esprit, car ils seront les invités au repas du surround. Ceux qui se diront que le rock c'est en bonne vieille stéréo et rien d'autres, seront assez contents, mais il manquera quelque chose. Les possesseurs de 5.1, s'ils oublient la propreté parfaite du son, seront aux anges avec un sacré coup de pêche qui fait vivre le concert bien mieux qu'en stéréo, et c'est vrai de chez vrai. | ||
Plein de bonnes choses, des tubes vraiment incroyables, de bonnes reprises de Téléphone, une setlist ingénieuse qui alterne parfaitement les genres et les époques. Idéal pour découvrir Aubert, au cas tout de même assez improbable où vous auriez échappé à son talent pendant ces 25 dernières années. | ||
Des bonus "normaux" mais vraiment bien faits dans le genre, hélas le meilleur est coulé par une technique largement en-deça du reste. Mais vous avez des répétitions qui sont de vraies répétitions, et ça, c'est si rare... |
Quelques arpèges de guitare électrique... Des accords simples, une mélodie sobre mais qui fait mouche... Et puis une voix d'éternel adolescent, fausse la moitié du temps : pas de doute, on est bien chez Jean-Louis Aubert. Ce live au Zénith est là pour rappeler qu'il est l'une des plus grandes forces créatrices de la pop-rock française. Car au sortir du concert, le doute n'est plus permis : oui, certains n'ont pas hésité à le traiter de vendu au service de la variété, n'empêche que même au détour d'une ballade, ou d'un tube certifié radio grandes ondes, il reste en lui une âme de rocker. Pas dans l'attitude (ce qu'on essaie de nous vendre sans arrêt : drogue, alcool, violence, scandales trash), mais dans la musique. Après tout, il était le leader du groupe français n° 1 dans le coeur des jeunes des années 80, à une époque où on disait encore Téléphone. | |
Difficile
donc de parler spécifiquement de ce disque-ci, et surtout de dire
ce qu'il vaudra face à ces disques-là (que l'on n'a pas).
Les ingrédients semblent immuables depuis Téléphone.
Des chansons souvent en béton, même les moins connues. Des
textes parfois limites et parfois très drôles, jamais gênants
puisque la musique peut reprendre le dessus à chaque moment. Une
belle énergie, une communication ininterrompue avec son public
qu'il tutoie et qu'il appelle "mon amour", et parfois une volonté
de riffer jusqu'au bout de la nuit. Quelques claviers de temps en temps,
jamais obligatoires, pas comme ce duo de guitares qui ne doit jamais divorcer.
Aubert fait du Aubert, qu'il reprenne du solo ou du Mobile (on ne dit
plus Téléphone). Son public est toujours là, remplissant
ici un Zénith dont la scène semble si intimiste, si chaleureuse,
qu'on a du mal à croire qu'on soit dans la deuxième plus
grande salle parisienne.
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Peu de surprises donc, mais une volonté de bien faire. Accompagné d'un très bon guitariste/clavier et d'un bassiste solide, Aubert épure un peu les arrangements de ses dernières créations studio pour niveler le tout et rendre cohérent la juxtaposition d'un Milliers Millions Millards presque heavy metal, un Argent Trop Cher délicieusement rétrorock, et des bijoux comme cet immortel Temps à Nouveau, joué juste un chouïa trop vite. A priori rien de marquant, nonobstant deux armes fatales qui le placent non seulement dans la catégorie rock, la "vraie", mais en prime près du sommet (facile vu la taille du peloton). D'abord, quelques chansons doublent de volume, avec des boeufs bienvenus où tous nos musiciens se lâchent un peu. Ca parait un peu téléphoné... non, textoifié (on ne dit plus Téléphone), mais ça marche ! | |
Ensuite,
Richard Kolinka. Bon Dieu sa race, que ça fait du bien ! Enfin
un vrai batteur dans une formation française ! Attention,
évidemment qu'on a d'excellents batteurs en France, il n'y a qu'à
piocher chez Trust, chez Goldman, chez les Gojira et Misanthrope, sans
compter nos spécialités maison genre Sixun ou Magma. Mais
en catégorie rock pur, celui entre Iggy Pop et les Stones (j'arrête,
on dirait Perfecto Bling-Bling. On ne dit plus Philippe Manoeuvre), Kolinka
reste une référence absolue, le mur de parpaings sur lequel
chaque rythme vient s'écraser, aussi bourrin soit-il. Enfin une
vraie frappe, enfin un batteur qui déconne, enfin du rythme maîtrisé,
pas du faux punk boum-boum pour faire mouiller les pisseuses ! Il est
le pilier d'une formation bien sympathique, où lui et Jean-Louis
font aussi jeunes que leurs compères, et dont le public semble
aussi avoir d'éternels vingt-cinq ans. En tout, un concert qui
peut ne rien apporter au moulin de la musique, mais ce serait sans oublier
le plaisir simple de chanter et taper du pied. Et si Aubert est parfois
faux et déraille, de nous rappeler (touche bis) qu'il ne serait
pas aussi bon s'il était meilleur (sic).
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La suite du programme reste dans cette ambiance bon enfant de professionnels aimant les choses bien faites. 4 chansons bonus notamment, dont deux avec... Raphaël. Argh. Un peu normal qu'Aubert nous le présente comme "un ange", comme un mec beau et qui chante bien : purée, ce sont les mêmes !!! On dirait le grand frère qui accompagne le cadet au collège : même bouche, mêmes yeux, presque la même voix et mêmes tics vocaux... A ceux qui n'aiment pas le timbre et les approximations de JLA, bon courage ! En plus c'est pour jouer deux chansons qui ne sont pas parmi les plus réussies, notamment cet énervant Sur la Route, ode à la molesse ici étirée à 43 minutes. Hein, pardon ? A 5 minutes ? Peu importe, contrairement aux chansons de l'ex-Téléphone, on a vraiment une impression de durée trop longue et on déclare forfait (NDBaker : ...Et t'en es fier, de ta blague ?). Un titre acoustique, un joué à la télé dans un foutoir total (et avec l'image adéquate), rien de transcendant. | |
Puis 15 minutes de répétitions, des vraies, pas passionnantes mais largement au-dessus du lot dans ce domaine. Ca discute tempos, force de la batterie, accords, c'est autre chose que les sempiternels "cé kan kon lance les konféti ?". On y trouve aussi des MMS (on ne dit plus Téléphone) de la tournée. Et 15 minutes de plus, où Aubert et Kolinka reviennent sur la genèse de certains morceaux. Passionnant côté batteur, moins côté guitariste mais épatant malgré tout, avec une épouvantable qualité sonore qui donne envie de retrouver le même bonus un autre jour, au calme. La technique suit le chemin tout tracé : bonne image en 16/9, définition correcte, peu de coups de sang et pas mauvais, réalisation sympathique. Le son stéréo manque un peu de patate mais le 5.1 ressemble à une double stéréo à réveiller les morts, ajoutant beaucoup de présence sur le public et rendant les guitares bien plus incisives. Rien ou si peu qui puisse faire hésiter sur l'achat. Il faudrait le comparer aux autres live, il faudrait savoir si vous êtes compatible Aubert-timbre, il faudrait que vous aimiez le rock simple, sans fioritures mais bien écrit, mais dans l'absolu, nous avons un DVD sans autre prétention que l'honnêteté, ce en quoi il excelle à tous points de vue. Alors certes, on ne dira jamais plus Téléphone. Mais on parle toujours de Jean-Louis Aubert, et ça tombe bien : la communication, c'est ce qu'il maîtrise le mieux.
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13 juin 2003 - Le Zénith (Paris) |
01.
Veille sur moi |
Jean-Louis
Aubert - Chant,
guitare
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Richard Kolinka - Batterie |
Thomas
Semence - Guitare,
claviers
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Pierre Guimard - Basse, claviers |
Simon
Andrieux, Philippe Georges - Trombone
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