Si ça peut vous donner envie de (re)découvrir Living Colour... |
Note globale
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Un 5.1 vraiment très décevant, mixé à partir d'une stéréo déjà peu reluisante ; pas de mix stéréo non plus |
Editeur
: Silverline
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Durée
totale : 1 h 06
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Image NTSC |
Quelques jolis fonds d'écran pendant les chansons, mais pas toujours. Aurait donc mérité 6, mais les photos floues dans la petite galerie, ça craint. |
Album
en 5.1 (62 min)
Clip sur Song Without Sin (4 min, 5.1) Paroles (à part en mode DVD-V) Galerie de photos (14) |
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L'album original est déjà pas fameux, le 5.1 se contente du strict minimal et ne mérite en rien son appellation de remix surround. | |||
Un album difficile, dense, avec quelques bas et qui nécessite beaucoup d'écoutes. Mais leur reformation valait le coup. Et Flying est vraiment une chanson adorable. | |||
Mouaif, ça promet beaucoup mais au final... Ce qui ne passe définitivement pas, c'est la liste des bonus longue comme la cuisse de ma soeur, avec au milieu "Stunning 5.1 sound". La prochaine, c'est "a hell of a remix to die for, period, prepare and beware" ?. |
Souvenez-vous, et faites un effort parce que ce n'est pas si évident : c'était entre 2001 et 2004, on a du mal à l'imaginer de nos jours, mais à cette époque les disques en 5.1 pleuvaient comme vache qui pisse. L'attrait de la nouveauté est toujours accompagné de déceptions et de produits sous-standards, et ce fut encore vérifié ici, où l'éditeur Silverline se plaça dans le top des disques à éviter. Alors certes, il avait tendu le bâton à plusieurs reprises : sortir Mötörhead en 5.1 n'était sûrement ni la priorité ni la meilleure chose à faire. Mais enfin, le produit final passait. Et Silverline était aussi responsable entre autres du Geoff Tate solo et de 'Tribe' de Queensrÿche en 5.1, pas vraiment des ratages ; bref, on se demandait pourquoi ce brave éditeur était si houspillé. Paf, en plein dedans. | |
2003
se situe donc en plein milieu de l' "âge d'or" du surround,
et c'est cette année-là que Living Colour, groupe emblématique
s'il en est, décida de donner suite au quelque peu décevant
Stain, dix ans plus tôt. Collideoscope continue donc de mettre du
sel sur les plaies américaines comme le chanteur Corey Glover a
toujours aimé le faire, avec cette fois un élément
supplémentaire : le 11 septembre. D'où une myriade de chansons
colériques, marquées du sceau de l'inquiétude et
de la paranoïa. C'est clair que chez Living Colour on n'a jamais
trop aimé la gaudriole, mais Collideoscope sera difficile à
avaler d'une traite si vous vous en tenez à leur étiquette
"funk metal" car nos quatre z'amis vont plus loin que ça.
A ce titre, l'inclusion d'une inattendue reprise d'AC/DC (...le choix
du titre est bien malin !) sera salvatrice, apportant une bouffée
d'air frais dans un album où en prime Will Calhoun s'est penché
sur les mystères des drum machines, les rendant oppressantes.
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Un album varié (metal, machines, reggae, hard rock, rythm'n'blues) qui comporte, comme son grand frère Stain, quelques titres moins percutants alourdissant le flow du disque, même si le groupe a réussi à repondre quelques classiques instantanés (le marrant Great Expectations, l'étourdissant A ? Of When, l'émouvant et pourtant très drôle Flying). Mais si quelques compos sont effectivement un peu en-dessous, ne mettant pas assez en valeur la virtuosité de leurs géniteurs (Doug Wimbish en tête), l'album souffre surtout d'un son extrêmement disparate puisqu'à part l'aérien (ah ah) Flying au son claquant et chaud, Living Colour s'amuse, plus encore qu'avant, à saturer le son, à l'étouffer, à le rendre sale. Le premier titre en est repoussant, avec ces guitares mono, cette batterie sous-marine ; dans l'ensemble, la lourdeur (au sens "heavy" du terme) de tout l'album est provoquée en partie par un son à la qualité dégradée. D'où la question : comment un 5.1 peut-il magnifier la définition d'instruments qui ne sont... pas définis ? | |
Simple
: il ne le peut pas. Et donc il ne le fait pas. Le disque en DVD reste
très plat, très peu dynamique (sauf la basse). A la rigueur,
on aurait pensé qu'une spatialisation extrême aurait pu au
moins réhausser les parties de guitare de Vernon Reid : peine perdue,
le son ne se contente pas d'être sale, il n'est pas plus spatialisé
que... le Mötörhead ! A peine une réverb peu naturelle
et quelques bruitages (remerçions Calhoun d'avoir fait zigouigoui
avec des séquenceurs !). Curieusement, l'apport d'un son plus franc
n'améliore en rien le surround : Flying sonne bien mieux que les
autres, mais reste en stéréo presqu'absolue. A la rigueur,
le titre le plus spatialisé est aussi le moins intéressant
musicalement (le très quelconque Choices Mash Up relevé
uniquement par sa relance de caisse claire). Enorme déception donc
de ce côté.
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Et en prime, Silverline n'a franchement pas tenté de rattraper le coup. Le disque n'est disponible qu'en Dolby Digital 5.1. Pas de DTS, et sur un album déjà sale, le désastre est au rendez-vous : ça chouine plus qu'un merdeux qui veut un vélo à quarante-deux vitesses. Cela dit, consolez-vous, le mode DVD-Audio n'est qu'en 5.1 aussi et le son y reste tout aussi brillamment dégueulasse. Vous avez suivi ? Tout ceci veut dire également que le disque ne possède pas de mix stéréo, donc que malgré un prix quand même conséquent, en gros vous n'avez pas "le disque". C'est gonflé. Le reste n'est que routinier : paroles à l'écran en mode DVD-A seulement, galerie de photos ratée (définition floue et Dying Colours), et un faux clip sur Song Without Sin parfaitement dispensable, surtout depuis la sortie de leur live. Nous sommes donc en présence d'un de ces fameux DVD-Audio ratés qui sont probablement l'une des raisons de l'échec du format, et si vous désirez vous procurer Collideoscope, contentez-vous du CD. Et du coup, si vous attendiez une vraie conclusion à cet article, il va falloir vous contenter de ça aussi. C'est dur la vie.
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2003 - U.S.A. |
01.
Song without sin |
Corey
Glover - Chant
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Vernon Reid - Guitare, samples, choeurs |
Doug
Wimbish - Basse,
choeurs, production
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Will Calhoun - Batterie, percussions, claviers, samples |