Emerson Lake &
Palmer - Brain Salad Surgery
Un 5.1 qui redonne une vraie jeunesse à un disque bien vieux |
Note globale |
Musique n'échappant pas à quelques grosses fautes de goût, et politique de DVD-A stupide |
Editeur
: Warner
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Durée
totale : 0 h 51
(Plus 10 minutes de bonus mais vous ferez comme si vous z'étiez pas au courant) |
Image NTSC |
Mouaif bof. Des photos pas éblouissantes. Mais surtout des images uniquement en mode audio. J'ai pas tout compris, là. |
Excellent
livret
Paroles, galerie de photos et morceaux de vidéos inédites en mode DVD-A seulement (la bêtise n'a pas de prix) |
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Bien spatialisé par moments, surtout les toms de Palmer et les synthés moches d'Emerson. Mais la voix de Lake est parfois moins pure que d'habitude. Assez bon et tortueux quand même. | |||
Album jusqu'au boutiste, qui vous dégoûtera définitivement du groupe ou qui vous enchantera par sa prétention hors du commun. En tous cas, une pierre angulaire des seventies. | |||
10 pauvres minutes d'une grande médiocrité, et que 70% d'entre vous ne pourront pas voir. |
Par moments la stupidité m'effraie. Elle donne à ses géniteurs un tel aplomb qu'on en vient à se demander si ce ne serait pas nous, les gens anormaux. On en vient à s'en remettre à nos amis proches, pour se prouver à soi-même que le mauvais goût est réellement quelque chose de tangible et que par moments, par rares mais clairement identifiables moments, on ne peut réfuter. Avant que vous ne fassiez une syncope (d'ailleurs c'est peut-être trop tard ?), j'ai un aveu à vous faire. Je ne parle pas de la musique d'ELP, mais simplement de son DVD-Audio. Ah ah. Je vous ai eu. Mais dans l'histoire, nous sommes tous plus ou moins des pigeons. | |
Cassé !!! |
Parfois,
on reproche aux chroniques de ce site, les miennes particulièrement,
d'être trop techniques et d'abuser de termes compliqués.
Pourtant, dans l'ensemble je trouve que c'est un mauvais procès.
Je parle souvent de choses que l'on peut comprendre assez facilement,
mais peut-être encore trop nébuleuses pour certains éditeurs.
On va faire l'expérience en direct pour vous prouver que vous vous
y connaissez vachement mieux que ce que vous croyez. Deux termes : DVD-Audio
et DVD-Video. Certes ces deux formats ont plein de bizarreries, de déclinaisons,
et même l'amateur éclairé s'y paume parfois. Mais
il ne faut pas sortir de Saint-Cyr (non, pas Renée) pour comprendre
que video, ça veut dire "disque avec des images" et audio,
"disque avec que du son". Donc, Rhino nous sort cet hybride
(ça veut dire "qui fait les deux") avec l'album BSS en
5.1 (ça y est, je refais du technique) et des extraits de films,
vidéos et concerts. Et à votre avis, sur quelle partie du
DVD ont-ils placé les films ? Sur la partie audio. Donc si vous
n'avez pas un lecteur spécifique DVD-Audio, vous n'aurez pas la
vidéo. Sincèrement, pouvez-vous trouver plus con ?
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Bon, on va passer à la partie son avant de nous énerver pour rien. La musique d'ELP était on ne peut plus démonstrative, on pouvait s'attendre à un feu d'artifice de tous les côtés. Nous l'aurons, plus ou moins. Aucune de vos enceintes ne restera inactive bien longtemps, et ce qui était déjà assez costaud en stéréo passe définitivement à la vitesse supérieure - ainsi le tourbillon final (d'un mauvais goût musical affirmé) devient un vrai tourbillon, et plus une gentille brise qui en 2D perdait pratiquement toute sa force. Si la batterie de Carl Palmer reste sobre, ses percussions et effets sont eux redoutablement placés. De nombreux bruitages trouvent vie dans un spectre sonore large, par exemple le Karn Evil 9 2nd impression, jazz minimaliste qui rend tellement mieux en 3D que certains pourront finir par trouver cette partie intéressante alors qu'ils y étaient réfractaires au début. | |
La principale qualité de ce DVD est donc de rendre un son non seulement spatialisé, mais également très chaleureux et naturel. Ceux qui trouvaient ELP beaucoup trop froids en studio entendront ici un "vrai" groupe dont les instruments, qu'on aime ou pas, rendent comme s'ils étaient joués dans la pièce. Hélas ! Deux bémols viennent quelque peu obscurcir le ciel : d'abord, une propension à mettre parfois des sonorités dans tous les coins alors qu'elles auraient mérité d'être justement moins extravagantes. Un comble. Et surtout, la voix se perd parfois complètement au fin fond de la centrale ou des enceintes avant, jusqu'à devenir inaudible sur certains mots. La voix de Greg Lake étant pour beaucoup l'unique façon de supporter les albums d'ELP sans vômir partout, ce défaut est un peu rhédibitoire puisqu'on n'entend pratiquement plus que sa basse et les synthés fous de Keith Emerson. Le son est donc globalement très bon mais n'a pas la perfection qu'on pouvait attendre. Quant aux fameux bonus dont on parlait plus haut, on peut les voir en magouillant dans tous les sens, et il faut avouer qu'ils sont vraiment peu intéressants, parfaitement inscrits dans la lignée de la mégalomanie grimpante des trois musiciens (je tire à l'arc, je fais du kart, j'achète un manteau de fourrure, oh pretty womaaaan !). Les fans ne seront probablement pas déçus de cet achat malgré les quelques défauts, quant aux autres, le gain d'intérêt risque de ne pas être suffisant pour supporter quelques passages d'une musicalité très discutable. Enfin, sachez qu'au final ce DVD sonne vraiment différent du disque original, et pour une unique fois, on ne s'en plaindra pas. |
1973 |
01.
Jerusalem |
Keith
Emerson - Claviers
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Greg Lake - Guitare, basse, chant |
Carl
Palmer - Batterie, percussion
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