Elton John - Goodbye yellow brick road (DVD-A)     


5.1 pas mauvais surtout sur "la" chanson, présence du reportage Classic Albums en bonus

Note globale


Album en dents de scie, certains titres en surround très discret, manque ridicule de certains sous-titres exprès !

Editeur : Island
Durée totale : 2 h 18

Image        NTSC

Une image fixe mignonne. Mais une seule.
DVD "Classic Album" (49 min, 16/9, st espagnol et portugais seulement ?!?)
Le 5.1 est plus ou moins lourd selon les chansons. Certaines ne s'y prêtent pas, d'autres ont de très jolies parties de guitare et de percussions qui viennent derrière vous. La qualité sonore pure est pas mauvaise mais rien d'éblouissant.
Voilà un album grand-huit : les très hauts passent la main aux très bas pour remonter très vite. De sublimes classiques, quelques pépites oubliées, et deux-trois gros tubes pas toujours digestes.
L'idée d'apposer à un album en surround son reportage "Classic Albums" est excellente, surtout quand ledit reportage est au final meilleur que ce qu'on craignait. Mais retirer les sous-titres habituels pour ne laisser qu'espagnol et portugais, c'est très mesquin.
Merci ! Vraiment, merci. Deux ans avant Queen et leur Nuit à l'Opéra, un éditeur DVD avait déjà eu l'idée du combo magique : vous achetez Goodbye Yellow Brick Road en DVD-Audio, vous soulevez le petit disque rond et ô magie, y'en a un deuxième en-dessous ! On le met dans the lector, and on voit que c'est... le DVD "Classic albums" consacré au-dit Goodbye. Bon, ne frétillez pas de la queue tout de suite : public américain oblige, les sous-titres ont tous été retirés, sauf... l'espagnol ! Ah, la sacro-sainte communauté hispanique du sud des USA, pourtant si éloigné (le sud) de la brumeuse Angleterre de Sir Elton... Ca c'était histoire de hurler. Parce que sinon, il faut avouer que making-of rétrospectif de 55 minutes + album en 5.1, ça reste quand même une des meilleures inventions depuis notre petit format préféré. Mais revenons à l'album : keskivô et komenkissonn ?
Avant tout, il faut se rappeler qu'Elton John, en 1973, était au bord de l'explosion commerciale mais pas encore un monstre sacré comme on le connaît maintenant. Célèbre pour les concerts qu'il donne avec fougue et talent habillé en Donald ou avec des 45 tours à la place des lunettes, le petit gars part en Jamaïque enregistrer son prochain album avec un groupe stabilisé et complémentaire, son fidèle parolier Bernie Taupin étant évidemment du voyage pour (re-re-re) former le tandem de choc. Arrivés sur place, les musiciens expérimentent ce que 14 ans plus tard Wes Craven connaîtra avec le tournage de "L'emprise des Ténèbres" (à Haïti), à savoir que si tout ce beau monde est encore en vie, c'est parce qu'ils se sont échappés en avion en pleine nuit et déguisés. J'exagère à peine puisque toutes ces anecdotes seront racontées, pas toujours avec humour d'ailleurs, par les protagonistes (et je ne parle pas du film de Craven où il a cramé le reste de ses neurones entre les figurants camés qui voulaient commettre des meurtres devant la caméra pour 5 dollars et les Tontons Macoutes qui passaient les burnes des techniciens au chalumeau...).
Avec le temps, comment réviser Goodbye Yellow Brick Road ? Comme un disque surestimé ? Comme un chef-d'oeuvre définitif ? Ou comme ce qu'il est de toutes manières : un immense succès populaire qui est rentré dans l'histoire du rock, particulièrement outre-Atlantique ? Le début de réponse se trouve chez Bernie Taupin qui hésite à proclamer que c'est leur meilleur album, mais plutôt un tremplin vers un niveau de notoriété et d'importance artistique plus élevé. La réécoute de ce disque, moins concis que Captain Fantastic et moins léché que le somptueux Blue Moves, fait un peu mal au coeur : les meilleurs passages n'ont pas vieilli, et restent de grandes pages musicales, à commencer par cet impressionnant premier titre à l'expressivité exacerbée, la chanson-titre qui reste intemporelle, ou encore All The Girls Love Alice qui reste à ce jour une des meilleures chansons marchant sur le fil entre parodique et purement tragique. Par contre, certains morceaux, et parmi les plus célèbres, ont décidément du mal à passer : Candle in the Wind a été définitivement "pourri" par la version Lady Die (gniarf), Saturday Night... est un rock'n'roll qui n'a vraiment rien de révolutionnaire, et quelques bouche-trous sont vraiment en-dessous de la qualité qu'on peut attendre d'un disque de ce calibre.
La version 5.1 présentée ici est un peu chiche, mais n'a rien de honteux. Les synthés sont souvent présents sur l'arrière, ainsi que les guitares électriques, mais la spatialisation est plus ambiante que véritablement démonstrative. Les titres moins intéressants sont plus agréables avec ce système, sans pour autant être réévalués - et ce bien que la production se montre beaucoup plus riche en détails qu'il n'y paraisse. On regrettera par contre le manque de mix stéréo, qui reste encore la meilleure façon de comparer les ajouts et retraits. Les fans du disque seront aux anges en apprenant que 4 titres inédits se sont invités à la fête : anecdotiques, mais forcément inévitables pour le Eltonophile. Ce dernier sera évidemment heureux d'entendre également son idole parler dans ce qui est donc le DVD "Classic albums", exactement le même que dans le commerce, mais sans sous-titres français. Un reportage qui au départ donne l'impression qu'on va s'ennuyer, et qui finit tout de même par remporter l'adhésion, notamment grâce à des anecdotes fortes comme l'épisode Jamaïcain vu précédemment. Evitant la langue de bois, mais surtout un survol titre-par-titre-et-dans-l'ordre qui se serait avéré mortel, ce disque se concentre surtout sur l'aspect humain et l'on y passe que peu de temps derrière la fameuse console de mixage. Dommage ? Peut-être pas.

Pour résumer ce qui est au final une double chronique - et une grosse surprise à l'ouverture de la boîboîte - nous avons un produit qui aurait pu devenir un mètre-étalon du genre, qui ne l'est pas pour plein de petites raisons, mais qui mérite quand même que l'on s'y attarde, en particulier si vous connaissez et appréciez déjà l'album. Le mixage 5.1, bien que très agréable, ne tient peut-être pas toutes ses promesses, le reportage manque de sous-titres, mais vous aurez tout de même de quoi regarder et écouter les doigts de pied en éventail. Quant à savoir si cet achat est le meilleur pour découvrir l'univers d'Elton John, je pense que la réponse est non, mais bien malin sera celui qui pourra donner une alternative, surtout en DVD. Pour l'instant, tout du moins.


16-08-2006

1973


01. Funeral for a friend / Love lies bleeding
02. Candle in the wind
03. Bennie and the jets
04. Goodbye yellow brick road
05. This song has no title
06. Grey seal
07. Jamaica jerk-off
08. I've seen that movie too
09. Sweet painted lady
10. The ballad of Danny Bailey
11. Dirty little girl
12. All the girls love Alice
13. Your sister can't twist (but she can rock'n'roll)
14. Saturday night's alright for fighting
15. Roy Rogers
16. Social disease
17. Harmony
18. Whenever you're ready (We'll go steady again) - Bonus
19. Jack Rabbit - Bonus
20. Screw you (Youg man's blues) - Bonus
21. Candle in the wind (acoustic) - Bonus


Elton John - Chant, claviers   
   Davey Johnstone - Guitare, choeurs
Dee Murray - Basse, choeurs   
   Nigel Olsson - Batterie, choeurs
David Hentschel - Claviers   
   Del Newman - Orchestre
Prince Rhino - Chant   
   Ray Cooper - Percussions
Kiki Dee - Choeurs   
   Leroy Gomez - Saxophone