La chronique de ce DVD a été modifiée afin que sa partie consacrée au son corresponde mieux aux critères hi-fi développés depuis quelques années. Nous tenons à présenter nos excuses pour les erreurs de jugement qui s'étaient glissées dans l'ancienne chronique et vous rappelons que si vous ne disposez pas d'un appareillage hi-fi adapté, particulièrement des décodeurs DTS ou Dolby Digital trop anciens ou mal exploités, vous pourrez subir à l'écoute de ce DVD des problèmes tels que des grésillements, des baisses intempestives de volume ou un mauvais équilibrage entre le caisson de basse et les différentes enceintes.

     


Un son puissant à défaut d'être parfait, le clip et son making-of intéressants, bonne crise de fou rire et refrains qui fonctionnent

Note globale


Chanteur pas mixé assez clairement, et puis musicalement, euh, c'est HammerFall quoi...

Editeur : Nuclear Blast
Durée totale : 0 h 58

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Image        NTSC

C'est joli, c'est blanc et bleu camaïeu, c'est bien fichu. Mais c'est ridicule quand même.
Clip de Blood Bound (4 min format respecté)
Making-of du clip (3 min non st)
La spatialisation est artificielle (double stéréo), mais on se sent vraiment enveloppé par un tonnerre de guitares. Dommage que la centrale soit un peu timide, le chanteur aurait mérité un peu plus d'espace.
Pfffft... Je ne veux pas être méchant, parce que c'est bien fait. Mais c'était pas à faire. Coupons la poire en deux : c'est marrant. Voilà, comme ça on va se fâcher avec... euh, tout le monde !
Franchement chiche, juste un clip et un doc' de 3 minutes. Mais les deux vont vraiment de paire et c'est plus sympa que prévu.
Vous vous en êtes certainement déjà rendu compte, les amateurs de hard-rock qui voulaient, comme leurs petits camarades, goûter aux joies du son 5.1 sur leurs disques préférés ont eu souvent une telle indigestion de produits avariés qu'ils en ont été réduits à se faire poser un anus artificiel. C'est sûrement ça qu'on appelle le trou métal. Heureusement, ta diiiiin ! un groupe s'est levé et a déclaré la guerre aux cheveux cassants et aux mixages foireux. Mais qui, vous demandez-vous, qui ça, qui ça ? Un illustre nom du genre ? Iron Maiden ? AC/DC ? Metallica ? Non, Hammerfall. Arrêtez d'essayer de sourire, je vous jure que ça se voit.
Le concept d'Hammerfall est simple. Une belle princesse (Ingrid Zvenata, Ivana Humpalot, Simone Crouchard, au choix) est retenue prisonnière dans le donjon moisi d'un grand chateau. Le chateau est gardé par d'ignobles créatures type orques, gobelins, présentatrices météo et autres sous-races manipulées génétiquement. Ils sont tous à la solde d'un immonde dragon qui règne sur tout le royaume après un coup d'Etat. (Il a cramé le roi pendant une séance de Bourg-la-Reine. C'est celà qu'on appelle un coup d'état). Heureusement, vient un vaillant héros. Non, pas Michel. Armé jusqu'aux dents, il nettoie la lande des ennemis en les tuant grâce à son Hammer, le marteau de la justice, arme fétiche du Dieu Thor. D'ailleurs, c'est bien connu que le Thor tue. Notre brave héros a un but dans la vie : la princesse, il veut la niquer. Ca fait cinq albums qu'il veut se la taper. Inutile de dire qu'il doit se réveiller sur la béquille plus d'une paire de fois dans la semaine. Manque de pot pour lui, chaque fois qu'il est prêt du but, il réveille un nouvel ennemi, annonçant généralement sa résurrection par des cris bestiaux dont la sensibilité à pot de fleur n'est pas sans rappeler Prince of Persia, Warrior Within.
Et pour suivre cette passionnante histoire qui ferait rire jusqu'à Tony Banks, HammerFall nous offre donc depuis cinq albums la même recette : deux tubes speed, un tube moins speed pour faire une vidéo, du riff et des chansons dont on peut deviner pas seulement la mélodie, mais les paroles dix minutes à l'avance, de gros choeurs et des synthés pour faire passer la pilule, et deux ballades (dont une ici qui ressemble furieusement à une chanson de la jolie et trop tôt disparue Laura Branigan). Et nous, comme des cons, on achète de temps en temps, histoire de passer un peu de bon temps. Pas près de se taper la gonzesse, notre pauvre héros marteau ! Musicalement c'est donc du méga-archi-ultra déjà entendu, ça se laisse gentiment écouter parce que c'est très bien fait, il ne faut cependant pas chercher la moindre trace d'évolution, d'originalité ou autre : c'est fait pour écouter un titre de temps en temps en se prenant pour un héros de Donjons & Dragons (...le film. Pardon, le "film") ou réendosser sa panoplie de Seigneur du Con d'Or.
Contrairement à leurs petits copains plus fortunés (mais moins ridicules, encore que parfois...), HammerFall a cependant compris que des grosses guitares, des choeurs partout, des grosses caisses qui bastonnent, ça mérite du gros son bien bourrin. Mais pas n'importe comment. C'est pas parce qu'on écoute du trou metal qu'on est con comme un commercial en période d'essai stade dents longues et pleine lune. Donc le son est immense et si la spatialisation n'est franchement pas énorme, on a effectivement l'impression d'écouter un surround, mais un excellent surround, de la double stéréo en fait. Il y a peu d'effets mais bon, comme il y a également peu d'inventivité (paf ! cassé...), c'est un contrat honorablement rempli. Hélas ! Si vous n'avez pas les moyens de vous payer une bonne configuration, vous aurez le volume (quand même une des choses les plus essentielles en musique) qui fait le yo-yo à tare-larigot (oui, ça rime. On est chez HammerFall, je vous rappelle). De pas haut, mais c'est rageant de penser que cet effet s'entend moins si vous avez une configuration bonne et puissante. Mettre plus fort pour moins entendre quand le volume baisse, c'est d'un ridicule terminal, mais c'est pourtant vrai : plus vous aurez des enceintes pourries et faibles, et plus vous dérouillerez. Pour les mieux équipés d'entre vous, oui, c'est bien, c'est sympa. Un peu artificiel cependant. Mais c'est vrai que pour headbanguer, le 5.1 se prête un peu mieux. Non, je suis méchant : vachement mieux. A se demander pourquoi tous les albums ne sont pas sortis comme ça, mais bon, pas d'polémique.

Reste le reste. Bravo Baker, on sent que t'es à bout (à bout Baker. Vous n'échapperez à aucune humiliation). Alors le reste, c'est une galerie de photos qui sera à même de dérider Poutine, Jong-Il et Jarre réunis (ami lecteur, un communiste s'est glissé dans cette liste. Sauras-tu le retrouver ? ^^). Et un clip. Franchement un petit poil au-dessus de la moyenne, toujours ridicule mais au moins pas mal foutu. Et surtout, vous avez le making-of : il serait d'une inutilité qui confine au service marketing d'EDF si vous n'aviez pas une petite minute où vous voyez les infographistes créer les fameux CGI qui parsèment ce clip, certes, mais aussi 40% de la production audiovisuelle depuis 5 ans. Et c'est bête, mais après des années de making-ofs somptueux de films bigger than life, on n'a jamais, au grand jamais (ou peu s'en faut), eu une VRAIE vision de COMMENT on fait ces fameux CGI. Pour ça, pour cette pauvre petite minute chiche et quasiment volée, ce DVD-Audio se hisse à la moyenne, malgré son prix. Et puis les occasions de se marrer sont trop rares : lisez les paroles, apprenez les refrains, achetez un marteau et un casque de soudeur chez Castorama, et tapez-vous 45 bonnes minutes de gros délire. Mais fermez les volets, hein, on ne sait jamais.

qui n'en revient pas d'avoir fait CINQ paragraphes sur un album de Hammerfall. Je sais désormais à quoi sert le trou metal : à faire parler les idiots.

2005


01. Secrets
02. Blood hound
03. Fury of the wild
04. Hammer of justice
05. Never, ever
06. Born to rule
07. The templar flame
08. Imperial
09. Take the black
10. Knights of the 21st century


Joacim Cans - Chant   
   Oscar Dronjak, Stefan Elmgren - Guitare, choeurs
Magnus Rosen - Basse   
   Anders Johansson - Batterie
Patrick Benzer, Martin Meyer - Claviers