Mixage 5.1 bien meilleur que pas mal de productions plus riches, bonus inédit et à tomber par terre

Note globale


(Et 11/10 pour le suivi clientèle, thanks guys !)


Formule musicale qui peut faire tiquer, Dolby seulement et pas du meilleur, manque de sous-titres vraiment handicapant

Editeur : Tigermoth Records
Durée totale : 3 h 08

(Album) -

Image        NTSC

Les 4 images du disque sont fort sympathiques, les reportages peu vivants mais corrects. On n'achètera pas ce DVD pour son image, mais il n'y a rien de honteux.
Album en 5.1 (54 min)
Making-of (47 min)
Les secrets du mixage (54 min)
Clip de Prekestolen (3 min)
Interview de Steve & Rob Reed (19 min)
Interview de Steve Reed (8 min)
Note punitive. Les reportages ont un son entre banal et très mauvais, limite inaudible. En revanche, le mixage 5.1 de l'album est excellent de bout en bout, mais qui aurait mérité un gros DTS, plombé qu'il est par le Dolby Digital.
En tant qu'album, finalement c'est pas si mal. C'est même bien sympathique. Il n'y a absolument rien de renversant, mais le tout se laisse écouter avec plaisir, et plusieurs fois.
Les documentaires sont un peu redondants, le manque de sous-titres et le micro aux fraises n'aidant en rien. Mais le remixage en direct avec commentaire vaut de l'or.
Un mixage en 5.1, ça coûte cher. Cher en argent, mais aussi cher en temps. S'y consacrer pleinement est autrement plus délicat qu'un mixage stéréo. Aussi est-ce toujours avec un mélange de contentement et d'appréhension que l'on reçoit un mixage effectué par un indépendant, tant certaines majors gonflées de pognon et de sous-fifres n'ont pas toujours eu la délicatesse de prendre leurs clients au sérieux. Malgré une certaine confidentialité, le groupe gallois Magenta s'est donc lancé dans l'édition collector de la mort de son album Metamorphosis, avec making-of et mixage 5.1. Grand bien leur en a pris.
Décrire la musique de Magenta est somme toute assez simple. Son chef suprême Rob Reed le déclare bien volontiers : il s'agit d'un amalgame d'influences. Certaines sont heureuses et bien intégrées, notamment Mike Oldfield et ses celteries aux guitares grasses. D'autres sont par trop voyantes, particulièrement Yes : jouer au médiator dans les aigüs comme Chris Squire a son charme, mais les "tut... tu-dut" de Metamorphosis ne sont-ils pas de trop ? A un moment où se pose la question de l'identité nationale, on se demande si Eric Besson ne serait pas le producteur exécutif. Bref, pas d'originalité spécifique, mais un savoir-faire associé à des mélodies accrocheuses et une production propre et enjouée. Au vu de ces caractéristiques et des grands musiciens ci-cités, vous vous doutez bien que Magenta (autrefois connu sous le nom de Cyan, on attend maintenant Yellow) ne donne ni dans le revival rockabilly ni dans le free jazz, mais bel et bien dans ce que l'Angleterre a su produire de mieux, avec le punk, la pop, la new wave, la... merde, avec tout : le progressif. Débat, chez vous en direct dirigé par Serge Moati : "néo-prog", ou "revival classic" ? Ah, ces débats de puristes coincés au bicarbonate de soude...
On dira néo, car si beaucoup de passages font très "groupes d'anthologie avec un son dépoussiéré", il reste des traces de Pallas / IQ de ça-de là : des gros Moog au son trop digital qui jouent du barock pédant à la Clive Nolan, et quelques guitares vroum-vroum (NDBaker : Merci à Progressia pour ce terme !) qui d'ailleurs choquent lors des premières écoutes tant elles ne semblent pas à leur place (un flagrant cas de "méchantite" foudroyante où Xavier Bertrand veut faire du Gorgoroth). On rajoutera à cela le timbre de voix de la chanteuse, qui risque de ne pas faire l'unanimité (je lui trouve une étrange ressemblance avec celui de Vanessa Paradis), et on pourrait se dire que Magenta en général, et Metamorphosis en particulier, n'ont rien d'exceptionnel... sauf qu'à force d'écoutes, on se rend compte que sans en attendre rien, le disque tient ses promesses de faire couler ensemble de jolis thèmes et quelques cassures de rythme parfois ratées ("Doooown..."), mais bien souvent malignes et onctueuses. Bref, un bon petit disque. Dont on attend le réhaussage via le disque bonus.
Ah pardon, pas de disque bonus. Le disque tout court. C'est d'ailleurs le premier défaut : dans ce "coffret", vous avez tout sauf l'album. Enfin, pas la stéréo quoi. Grrrrr. Pas glop. Et restons dans ce qui fâche (non, pas votre ex, bande d'hormones sur pattes !) : il n'y a aucun sous-titre. Grrr wouf argh. On le sait, faire des sous-titres, c'est long, c'est chiant, c'est un travail redondant, ennuyeux au possible et ingrat. Mais qu'est-ce que cela peut apporter comme valeur au DVD ! Cela le rend international, c'était le but du média en son temps. Et en prime ç'aurait bien aidé votre humble serviteur pour comprendre mieux le plus gros morceau de ce DVD : un making-of de 50 minutes où Rob Reed revient sur tous les stades du disque (compos, textes, musiciens invités...) en parlant dans un micro déphasé, qui rend le son de sa voix pratiquement inaudible ! Gggrrrrrr wouf wouf arf gnap shackle shackle !!! Vas-y, mords Félix !
Ces problèmes derrière nous, l'on peut mieux s'attarder sur ce making-of qui n'est pas particulièrement dynamique, loin s'en faut. La seule fois où Reed semble s'animer, c'est quand il parle du surround ! Ca tombe bien, mais en attendant, doit-on vraiment se taper ce programme ? Oui, car il regorge de détails intéressants. Il possède aussi un montage des différentes sections de cordes qui m'a rappelé l'excellence du making-of du groupe Conscience : peu de moyens mais zéro défaut. Et puis un documentaire où l'on cite Mew, il faut le garder en archive ! En tous cas les fans du groupe seront aux anges. Magenta, pas Mew. Rarement un album aura été autant disséqué lors de sa sortie, sans attendre les Classic Albums ou les 40ème anniversaires. D'autres programmes sont au rendez-vous : un clip bricolé en deux minutes, et deux interviews de Rob (zicos) et Steve (parolier), puis de Steve (parolier). Très redondantes, l'une envers l'autre et les deux envers le gros making-of, mais cette fois avec un micro auquel on a changé les piles (coût total : 1983 françs).
A ce stade on serait à même de penser que finalement, ce DVD "bonus" ("complément" serait plus approprié) ne vaut pas trop le coup. Il est vrai que nous n'avons pas encore entamé le morceau principal, le rôti de biche, le noeud de la corde : le mixage 5.1. Surprise ! Surprise ? Pas vraiment : résultante d'un certain savoir-faire et d'un amour du métier transpirant dans le making-of, le mixage surround est tout simplement formidable. Beaucoup de détails ramenés à la vie, énormément de spatialisations, aucun changement - ou si peu - de sons par rapport à la stéréo mais tout ce qu'on attend d'un 5.1 : immersion totale, extension des dynamiques, parfaite séparation de tous les instruments. Parfait ? Oh que non. Le tout est sacrément mis à mal par le choix de l'unique piste Dolby Digital, qui plus est pas des plus performantes. Tous les défauts du "MP3" sont donc ravivés, mis en exergue grâce à cette fameuse spatialisation, et la qualité finale n'est pas celle que le travail de Reed aurait mérité. C'est fort dommage, mais ne soyons pas bégueules : son moins bon ou pas, Metamorphosis en 5.1 reste une des meilleures expériences surround de l'année 2008, et sans aucun conteste réhaussera l'album dans le coeur de ceux qui ne l'aimaient pas.

Mais attendez, ce n'est pas tout à fait fini. Quid de ceux qui ont acheté le DVD mais n'ont pas de 5.1 à la maison ? Car ça doit bien exister, les pauvres... (les pauvres dans le sens où je les plains, hein, n'allez pas croire que j'ai découvert l'existence des pauvres aujourd'hui. On n'est pas chez Ségo ici). Eh bien là c'est de l'inédit : on a pensé à eux ! Depuis des années que votre petit site chéri vous parle des mixages 5.1 où l'on peut entendre plein de détails noyés en stéréo... et qu'on vous bassine avec la collection "Classic Albums" qui repasse au peigne fin certains albums directement sur la table de mixage... Rob Reed a eu l'idée géniale de concilier les deux, et de vous présenter l'intégrale de l'album avec ses propres commentaires et un remixage (stéréo, hein) mettant en valeur tous les arrangements, devant vos yeux ! Je ne dis pas que ces 54 minutes sont les plus excitantes de l'histoire, mais c'est une idée fabuleuse, parfaitement réalisée, où les amoureux de l'album vont prendre un pied monstrueux, même ceux qui ont déjà disséqué le 5.1 au scalpel. Ce "petit" bonus suffit à résumer ce qu'a fait Magenta avec ce DVD : il n'a pas réinventé l'eau chaude, il peut se montrer encore maladroit, il a du mal à se placer en leader d'un genre un peu branlant, mais devant tant de gentilesse déployée, difficile de ne pas leur donner leur chance. Allez, après avoir cité tout ce beau monde, je vais faire un parallèle avec Bayrou ? Hm ? Oh, eh non, pas la camiso... bande d... mhhhppffff fffft....


03-01-2010

2007 - Pays de Galles (n'allez pas dire Royaume-Uni, vous vous prendriez un taquet)


01. The Ballad of Samuel Layne
02. Prekestolen
03. Metamorphosis
04. Blind faith


Rob Reed - Tout   
   Christina Booth - Chant
Et plein de musiciens invités mais jamais crédités comme il faut bien tout propre avec les instruments et ci et mi...