La chronique de ce DVD a été modifiée afin que sa partie consacrée au son corresponde mieux aux critères hi-fi développés depuis quelques années. Nous tenons à présenter nos excuses pour les erreurs de jugement qui s'étaient glissées dans l'ancienne chronique et vous rappelons que si vous ne disposez pas d'un appareillage hi-fi adapté, particulièrement des décodeurs DTS ou Dolby Digital trop anciens ou mal exploités, vous pourrez subir à l'écoute de ce DVD des problèmes tels que des grésillements, des baisses intempestives de volume ou un mauvais équilibrage entre le caisson de basse et les différentes enceintes.

     


Bon album plein de bonnes choses

Note globale


Une chanson sur onze mixée comme il faut, ça fait peu, même si c'est la meilleure du groupe

Editeur : EMI
Durée totale : 1 h 16

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Image        NTSC

Des images fixes et pas de paroles, quasiment comme d'habitude. Lesdites images sont techniquement très belles. Mais c'est une continuation de l'épouvantable pochette.
Clips de Wildest Dreams et Rainmaker (8 min, format respecté)
La piste stereo, malgré la compression, est très bien mixée. Mais le mixage surround est une petite catastrophe. Préférez largement le DTS si vous avez de quoi, et surtout choisissez bien vos chansons.
Décevant au départ tant il reste "basique", cet album un peu inégal recèle de véritables trésors. Plus les titres moyens énervent, et plus le reste rentre dans le crâne et, surtout, dans le coeur.
Les paroles en mode DVD-A (pas testé, et les paroles sont dans le joli livret et sont franchement excellentes), deux clips bateau et pas terribles. Et donc une pochette dont la laideur de gueux mérite le format 33 tours, pour admirer les détails immondes et les foirures techniques.
L'histoire de ce disque est intimement liée à celle de sa pochette. Quand on l'a vue, il y avait de fortes chances que ce soit une maquette : cette magnifique peinture de Eadie en Grand Faucheur, et autour d'immondes images de synthèse d'une nullité crade, et je reste poli. Et puis le choc : c'était la pochette réelle. Evanouissements en série parmi les fans. A côté, la pochette de Virtual XI, c'est Stacy Moran en lingerie noire. Puis vint l'écoute et là, paf ! effet inverse. De premier abord, c'est une mauvaise copie carbone de Brave New World, avec tout un tas de mauvais titres et de mauvaises parodies Maideniennes. Un peu mauvais, pour résumer. Ces basses qui cavalcadent, ces guitares à la tierce, ces riffs ultra-éculés sur trois accords... Sans compter, avec l'entraînant Montségur, le retour aux couplets en majeur à la con qui ont fait les beaux jours de The Prisoner. Et puis bien sûr, les inévitables (mais si, mais non !) autocitations, et puis Steve Harris qui s'amenuit en s'amusant un peu trop à tourner autour du menuet (et il n'y coupera pas, s'il continue à singer Couperin, ce sera le couperet). Mais au fur et à mesure des écoutes, on sent quelque chose de plus profond, de plus racé. Le moindre détail n'étant pas les paroles, bien plus recherchées que quasiment tous les autres albums. Il y a aussi des petits indices qui ne trompent pas : le premier single, Wildest Dreams, serait vraiment un single de Maiden complètement stupide et basique, si son twist principal n'était pas un accord jazz carrément accrocheur. Il y a aussi l'orchestre. Il était déjà présent sur BNW, mais ici il l'est plus longtemps (plus du double des titres) tout en étant mieux intégré car moins démonstratif (même si sur BNW il était parfaitement à sa place compte tenu de la marge de progression des Britons). Et si certains titres du milieu sont vraiment moins inspirés, on peut dire qu'à partir de Paschendale, le groupe se métamorphose, devient complètement mature, et du coup Age of Innocence devient un magnifique single en puissance qui pourrait même écrabouiller ses officiels compères. Les arrangements sont fins, les mélodies vocales durant tout l'album sont absolument tuantes (Dickinson étant encore meilleur, toujours meilleur !), et peut-être qu'au final, bien plus graduellement que prévu, Iron Maiden devient ce que Steve Harris avait prévu, sans qu'on le croie : un groupe de rock progressif !

Maintenant, il faut arrêter les conneries de temps en temps : sur ce DVD-Audio qui aurait dû faire sensation mais ne l'a pas fait (d'ailleurs il est bradé partout, comme par hasard), le mix surround a été foiré. Non, je reprends. Il a été bâclé. On a l'impression que le mixeur (non crédité mais je parie qu'il a été fait par Kevin Shirley, et je commence très sérieusement à douter des compétences de cette star du mix, notamment concernant le surround), donc que le mixeur, je reprends ma phrase parce que c'est la mienne, non mais, donc oui notre cher responsable du mix, c'est comme s'il avait mixé les chansons dans l'ordre et qu'il apprenait son métier au fur et à mesure. Niveau spatialisation, le premier titre c'est n'importe quoi, les deux suivants s'améliorent mais le chanteur est noyé dans votre pauvre centrale inondée d'écho, le quatrième se fait plus osé mais redevient n'importe quoi etc etc... Jusqu'à la dernière chanson, la seule vraiment réussie côté spatialisation ET son. Ah oui parce qu'il y a un autre problème : la qualité sonore. Ca tient très souvent de la bouillie et les guitares, loin de s'entremêler harmonieusement, se marchent sur les pattes et perdent toute puissance. C'est n'importe quoi. Quant à la séparation nette pour mieux apprécier le trio de grattes dont Harris nous parle depuis des années, on a vraiment l'impression que le mix a été généré sur un joystick par un mec qui a subi cent cinquante heures non stop de parties de The Last V8 sur Amstrad. La recherche artistique est pratiquement absente. Sur les petites configurations, c'est inécoutable et vous subirez des pertes de volume à gogo ; sur des configs plus sérieuses, ce n'est pas digne du support. Voici un album qui a une réputation pas franchement terrible, et ce DVD-Audio m'a permis de le rhéabiliter, à l'occasion de cette chronique. Mais en écoutant le mix stereo. Le cédé, quoi. Pour le reste, le surround étant ce qu'il est (un gadget les trois-quarts du temps), je ne saurai que trop vous conseiller le double 33 tours qui a un son à décorner les boeufs, pour le plaisir des oreilles, et la pochette la plus immonde de ce début de siècle, pour la rigolade des yeux.

PS : Le mode DVD-Audio promet les paroles à l'écran, et le DVD-Video ne les propose pas ? Jusqu'à présent je croyais que l'audio c'était pour les oreilles, et la vidéo pour les yeux, beuh alors on m'aurait menti ?


2003


01. Wildest dreams
02. Rainmaker
03. No more lies
04. Montségur
05. Dance of death
06. Gates of tomorrow
07. New frontier
08. Paschendale
09. Face in the sand
10. Age of innocence
11. Journeyman


Bruce Dickinson - Chant   
   Steve Harris - Basse
Nicko McBrain - Batterie   
   Dave Murray, Adrian Smith, Jannick Gers - Guitare
Jeff Bova - Claviers