Son excellent, bon album

Note globale


Mixage trop exigeant, faces B très anecdotiques, soin du packaging et de la distribution à la limite de la correction

Editeur : Warner / Lava (le cerveau ?)
Durée totale : 1 h 27

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Image        NTSC

Des photos fixes d'un goût douteux mais artistiquement recherchées, même si ce n'est pas la panacée du genre. Et un documentaire filmé avec le camescope au poing, mais le bras baissé.
Making-of franchement nul (6 min non st)
Bande-annonce (2 min)
Pas de 5.1. Une stereo décapante. Et un DTS extrêmement agréable, très bien fichu, très beau, mais qui requiert un équipement audio trop exigeant (grésillements inside).
Excellent album, plein de punch, encore plus "dans ta face" que son prédécesseur et pourtant moins bourrin. Par contre les faces B méritent de le rester.
Les paroles à part (bravo bien joué), une bande-annonce belle mais idiote (chansons dans l'ordre, coupures propres mais dignes de Villiers-Sur-Marne FM), un documentaire qu'on aurait tout aussi bien fait de zapper. Eh bien... merci quoi !

Avant d'aller plus loin, laissez-moi vous narrer une petite comptine (imaginez-vous en train d'écouter la voix d'Evelyne Grandjean).

"Il était une fois, au pays des lutins bleus, un petit lutin jardinier qui était plus gras que les autres. Embarassé par son poids qui l'empêchait d'aller partout où il voulait, il s'était construit un château-fort où nul ne pouvait entrer. Les autres lutins bleus se moquaient de lui sans cesse : "Oh ! Regardez comme il est gras !" "...et comme il est bizarre !". Car notre gros lutin n'était pas bleu, mais tout rouge. Il restait toujours à l'écart des autres lutins, ne sortait que rarement pour goûter les rayons du soleil... Mais un beau jour, une terrible catastrophe s'abattit sur le village des lutins. Des pigeons géants, qui pourtant n'avaient que leur bec pour se défendre, avaient réussi à creuser un trou dans le grenier du village, et pendant que les lutins chantaient et dansaient autour d'une bonne soupe à l'oseille, les pigeons volèrent toute leur récolte de salasspareille.

Et comme les lutins, qui comme chacun le sait sont des êtres paresseux, n'avaient pas renouvelé leurs semis, les prochaines récoltes de salasspareille allaient pourrir très vite. Quelques mois passèrent, et tandis que les petits lutins bleus criaient famine et ne vendaient plus un brin d'herbe au marché, notre lutin rouge était toujours gras et rond. "Ce n'est pas juste", s'exclama un des lutins, qui devait être un petit peu moins con que les autres. "Si les pigeons peuvent voler, pourquoi pas nous ?". "Je sais comment obtenir son secret", fit remarquer Lava, le lutin farceur. Il alla cogner à la porte du lutin rouge. "Oh, gros lutin ! Que ton grenier est bien rempli ! Avec le terreau fertile que tu utilises, tu auras de plus belles récoltes encore l'année prochaine ! Où entreposeras-tu tes victuailles ?". "Il est vrai", répondit notre grassouillet héros, "que je devrai déménager pour ne pas perdre toute cette belle culture qui m'entoure". "Viens te réfugier dans mon logis", proposa Lava, "tu y seras en sécurité car je suis à l'abri des pigeons, et je ferai en sorte que tous les lutins sachent que ta récolte est la meilleure du pays". Repensant à toutes les moqueries dont il avait été victime, notre lutin rouge accepta. Il travailla d'arrache-pied et l'année suivante, il récolta une salasspapareille très riche en absinthe.

Les petits lutins grognaient. Cette nouvelle et délicieuse soupe était réservée aux plus opulents des lutins, mais iceux n'avaient de glotte que pour cette merveille, et chacun disait à Lava "mais pourquoi as-tu changé de camp ? tu nous prends pour des poires, Lava ?". "Que nenni" répondit icelui, "faites-moi confiance et vous serez débarassé de ce farfadet". L'hiver approcha, notre lutin frileux s'inquiéta pour sa récolte; mais Lava tint sa promesse et les pigeons, malgré leur malice, ne purent saccager la récolte enivrante parfumée à l'absinthe. Repu, le lutin rouge se remit à l'ouvrage, certain que son nouvel hôte protègerait de nouveau son intérêt. Il se lança dans la culture de la Mortelle, une salpaspareille pleine de goût et fortement désirée, bien que légèrement parfumée aux pets. Les lutins bleus étaient paniqués (eux) : la Mortelle semblait trop bonne pour pouvoir l'égaler sur les marchés. Mais Lava avait bien préparé son plan : le jour du marché, il cacha la salsepareille avariée des lutins bleus sous une fausse couche de Mortelle. Comme cette plante avait un goûtu fumet d'absinthe, les acheteurs par l'odeur alléchés se rendirent sur le rayon, et achetèrent toute la récolte avariée que les lutins bleus avaient laissé pourrir l'année d'avant. Les rares morceaux de Mortelle furent dispersés aux quatre vents, parfois picorés par les pigeons affamés qui étaient prêts à tous les sacrifices pour manger à leur faim mais ne voulaient plus de la fade salasspareille qui les avait rendus quasi-malades l'année précédente. Les autres, ravis de grignoter n'importe quoi tout en niquant la race de sa mère la pute de le lutin rouge, enlevèrent les morceaux restants de Mortelle comme d'autres enlèvent la peau du saucisson, et tout un chacun de s'empiffrer.

Lava avait réussi son pari et les lutins bleus lui en furent très reconnaissants : en diffusant dans l'air le parfum de Mortelle sans jamais la mettre dans les rayons, les acheteurs éreintés avaient tant fait d'efforts que morts de faim, ils avaient oublié la récolte merveilleuse. Dépité, le lutin rouge maigrit et perdit sa main verte (et rouge). L'année d'après, il récolta de la salasspirkavan, une salade fade et sans odeur que Lava, jouant toujours son double jeu, fit vendre sur les marchés en l'assaisonnant de l'oseille qui depuis avait repoussé, cette herbe poussant partout et tout le temps pour peu qu'on s'y intéresse. Le chateau fort du lutin rouge s'effondra, ses pierres étant rongées par les racines de salasspareille. Les quelques graines de Mortelle, difficilement cultivables, se vendirent à prix d'or. Et les lutins bleus reprirent leurs chants et leurs danses autour de l'oseille.

(NDBaker : La suite est pure chimère. Elle.) Mais une bonne fée s'était penchée sur le berceau de notre gros lutin. Alors que les petits bleus savouraient leur salsaparaille et leur victoire sur les cultures alternatives, la meute de pigeons repassa au-dessus du village. Ecoeurés par leurs picorements d'antan, rendus malades par leurs menus frelats de l'année passée, ayant picoré tout l'hiver des restes avariés de sacépareille jetés après le marché, ils eurent tous en même temps de menues contrariétés gastriques et, d'une seule rasade, noyèrent sous le guano fumant et acide le petit village des lutins. Là haut sur sa colline, le petit lutin rouge était heureux. Il était toujours seul, il était devenu maigre, mais au moins pouvait-il savourer son propre labeur.

Moralité : à force de prendre les gens pour des pigeons, faut pas t'étonner qu'ils te chient dessus."

Bon, allez, le DVD-Audio officiel édition standard de Deadwing. Passons rapidement sur ce qui va bien, parce qu'on s'y attendait et que c'est presque une banalité : alors oui, le son est extrêmement réussi, le mixage encore meilleur que In Absentia, l'album gagne encore en beauté et en profondeur, même les faces B sont en DTS très réussi, et c'est un nouveau mètre-étalon du genre, amateurs de belle musique, de super-son, et de rock tout simplement, ce DVD est une pièce indispensable dans toute collection de DVD-A, même (surtout) si vous n'en avez pas encore.

Maintenant, passons à ce qui ne va pas. Eloignez les enfants, les âmes sensibles, Lucy Jordache, Florent Pagny, Pascal Nègre, et toute forme de logique commerciale. C'est parti pour quelques lignes de pure gueulerie facile, gratuite et pourtant toujours vérifiable. Alors ce DVD est la quatrième version de Deadwing : CD, CD collector avec DVD-Audio mais pas le même qu'ici, 33 tours et DVD-A ci-présent. Si le CD se trouve très facilement par endroits, et pas du tout à d'autres, les autres médias sont distribués n'importe comment, pour rester poli. Le CD collector est une pure arnaque (on a droit à un DVD-Audio qui est PRESQUE celui-ci mais sans les faces B, et aux paroles, oh c'est gentil ça, c'aurait été mieux dans le CD m'enfin); le 33 tours, on n'en a pas vu la queue d'un, et ce DVD-A ci-chroniqué est difficile à trouver, avec des prix allant du simple au double. Le DVD est d'ailleurs tellement semblable au CD que même les sites de vente se gourrent et envoient le CD !!! Ca c'est du professionnalisme, hein Play ? Et ça c'est du packaging, hein Lava ? Ah oui, n'oublions pas les singles. Il y a une différence entre le single réservé à l'Allemagne, Lazarus, que vous pouvez trouver dans le monde entier avec deux inédits (pas géniaux du tout mais c'est toujours ça), et le single officiel, Shallow, trouvable nulle part avec rien. Ca c'est de l'offensive marketing ou je m'y connais pas, et d'ailleurs je suis bien content de ne pas m'y connaître.

Donc si vous arrivez à le trouver, ce DVD, vous verrez la façon dont Lava défend le format DTS. Le packaging est un vrai foutage de gueule. Les faces B sont vraiment les moins intéressantes de toute la carrière de PTree (et en plus il en manque une, pas indispensable soit dit entre nous). Le making-of studio dure le temps d'une glace venitienne par 45 degrés, et on y voit Wilson moins longtemps et moins bien que dans le DVD d'Opeth (par contre Gavin est tuant de feeling). Les paroles sont là, oui, mais elles sont dans une page du menu à part. Je rappelle qu'une gamine de 10 ans, avec un peu d'astuce, est capable de faire un authoring de DVD avec des pages déroulantes. Il existe en bonus caché la fameuse version 2005 de Shesmovedon qui me hérisse le poil avec sa batterie matuvu pas permise et sa production moins bonne que l'originale (même en DTS !). On rajoute le concept graphique qui est quelque peu douteux (PTree donne de plus en plus dans les Marylin Mansonneries), le boitier crystal-case qui n'a rien à voir avec tous les autres DVD-A dans le monde histoire de faire chier les bonnes gens, un menu pas toujours évident à naviguer, et donc moche, bref tout est réuni, et je me répète mais la distribution catastrophique de cet album et la façon dont il a été vendu (ou pas) est une honte. Maintenant, musicalement, c'est une merveille et si le DTS ne vous fera pas plus aimer les titres que vous pouvez trouver moins bons, je vous assure que ça vaut le coup rien que pour les morceaux qui vous bottent (le cul) plus.

Un DVD qui fera date, ne serait-ce que parce qu'on va désormais se poser la question fatale : pour le prochain album de PTree, si bien sûr ils en sont toujours au même point, qu'est-ce que Lava va nous pondre comme conneries pour faire pire ? J'ai bien une idée mais bon, elle vaut ce qu'elle vaut hein : vendre un CD vierge et un lien Internet crypté pour graver soi-même le CD. Ou sortir le disque en 78 tours. Ou en cassette. 8 pistes. Ou alors ils gravent des titres au hasard. Ou encore ils vendent le CD instrumental et ils passent 3 fois sur une radio les parties vocales pour écouter l'album en synchronicité. Ou bien ils arrêtent de faire les cons et ils font leur métier correctement, mais là, faut pas trop rêver.

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PS : Ne vous fiez pas à nos captures d'écran, la compression est quand même mieux que ça, c'est la faute de notre PC. Donc de l'authoring de Lava qui n'est pas universel, et paf !!!! De rien c'est gratuit ! ^^

2005


01. Deadwing
02. Shallow
03. Lazarus
04. Halo
05. Arriving somewhere but not here
06. Mellotron scratch (beurk ^^)
07. Open car
08. The start of something beautiful
09. Glass arm shattering
10. Revenant - Bonus
11. Mother and child divided - Bonus
12. Half-light - Bonus
13. Shesmovedon '05 - Bonus


Steven Wilson - Chant, guitare, claviers, basse, programmation   
   Colin Edwin - Basse fretless
Richard Barbieri - Claviers, samples, café, vraies notes sur la 3   
   Gavin Harrison - Batterie, percussions
Adrian Belew - Guitare   
   Mickael Akerfeldt - Guitare, choeurs, talk