Une version "advanced stereo" franchement sublime, l'interview de 2002, et puis c'est Empire quoi... |
Note globale |
Le mix surround est un complet foutage de gueule en règle |
Editeur
: EMI
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Durée
totale : 1 h 42
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- - (haute résolution) |
Image NTSC |
Pour un DVD-Audio s'entend, c'est très propre et très lisible. Si tous pouvaient être à ce niveau... |
Interview
de Geoff Tate et Chris DeGarmo (20 min non st)
Biographie Clips de Jet City Woman et Silent Lucidity (11 min) Paroles à l'écran Galerie de photos (10, aucune inédite) Discographie avec extraits |
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La stéréo est parfaite bien sûr, mais c'est pour le surround qu'on a acheté ce DVD : résultat, en 5.1, une pure horreur, en DTS un chant chaud mais trop de basses et pas assez de rock. | |||
Dans l'absolu, un album parfait. Pêchu, mélodique, entraînant, profond, fédérateur, intelligent, radio-friendly, tout, absolument tout ce qu'on peut demander d'un disque de "hard rock". | |||
Les paroles à l'écran et bien faites, une excellente interview, deux clips déjà connus, une biographie, une discographie : rien d'exceptionnel mais beaucoup d'agréable. |
Au départ, Empire était un titre d'album. On ne se doutait pas que ça deviendrait un état de fait. Car lire sur une tranche de disque "Queensrÿche empire", ça peut faire grincer des dents. Bienheureusement, il s'agit en fait du titre de leur disque le plus vendu (ouf ! mais quel suspens Baker, ne nous refais pas ça, notre petit coeur est fragile !). Et c'est le seul sorti pour le moment en DVD-Audio. Et croyez-moi, avec sa basse clinquante (on y reviendra), ses synthés piquants, ses choeurs et ses effets sonores, dont un jumbo jet et une pluie de printemps, cet Empire méritait bien un traitement surround. Mais surtout, c'était l'occasion rêvée de vendre encore quelques milliers d'exemplaires d'un album génial qui a déjà été très largement rentabilisé. Alors coupons court au suspens : en piste stereo "advanced resolution", Empire reste un album fabuleux, qui n'a pas vieilli d'un poil. Chacune des 11 mélodies est toujours aussi entraînante, les synthés de Thin Line claquent toujours comme des fouets (Queensrÿche, le seul groupe qui finit une chanson par des klaxons, sans être ridicule), l'orchestre symphonique de Michael Kamen sur Silent Lucidity est aussi brillant que sur le vinyl original et la basse de Della Brown fait trembler les murs encore plus que sur l'excellent CD. Donc si vous n'avez toujours pas cet indispensable chef-d'oeuvre et que vous trouvez le DVD Audio à un prix décent, offrez-vous le stereo amélioré, c'est très, très beau, et vous aurez les paroles à l'écran en prime. | |
Maintenant,
si on attendait ce titre en surround, ce n'était pas pour se retrouver
avec le hideux capharnaüm pseudo-violent qui agresse nos oreilles,
enfin qui aurait dû le faire. Si les guitares électriques
en mode power metal sont la gangrène du DVD-Audio (cf la moyenne
des notes du genre), on attendait quand même quelque chose de burné,
d'intelligent, de beau et d'enveloppant, oui, tout ça à
la fois, c'est beaucoup mais le matériau de base le méritait
largement, et en prime EMI avait les capacités de le faire. Au
lieu de ça, nous avons droit au listing des ignominies chafouines
inhérentes au DVD de metal : déjà, tout est plus
noyé dans la réverb (factice) que le Ricard dans la flotte.
Le chanteur, comme d'habitude presqu'uniquement sur la centrale, est criard
mais plein d'écho, cherchez l'erreur. On a droit à un nombre
non négligeable de downmix overflow, ce merveilleux cancer du surround
qui revient à remettre à plat tous les instruments dès
qu'on est supposé avoir un semblant de dynamique. Sur Empire, album
ultra-claquant s'il en est, c'est totalement indamissible. La spatialisation
se contre-branle des instruments : tout n'importe où et si possible
avec grosse réverb dégueu. Les synthés de l'intro
de Best I Can, qui depuis dix ans militaient pour avoir droit aux enceintes
arrière en son brut, se retrouvent complètement noyés
sur 4 canaux, et le choeur d'enfants qui suit sonne lointain. Pas spatialisé
: lointain. Puis vient Geoff Tate et le groupe, et là horreur :
le son se balade partout sans rime ni raison, et les guitares font crin-crin
si vous avez un mauvais matos, vroum-vroum si vous êtes équipé.
Et la basse ? Eh bien depuis des lustres qu'on entend qu'Empire est un
pilier de la basse rock, on a sur-dimensionné le mix d'Eddie qui
ne sonne pas plus clair ou plus en avant, mais qui descend bien trop bas
dans les graves et va niquer vos enceintes. Et les détails cités
au début de cet article ? Ils sont présents, ils sont spatialisés,
mais ça sonne faux, ça sonne moche, c'est extrêmement
décevant. La pluie s'en sort honorablement mais sans brillance,
le jumbo jet n'a aucune pêche et reste sur les avants, et pire :
l'orchestre de Silent Lucidity... il est complètement minablé
! (du verbe minabler : rendre minable. (c) 2002 Susan Tate). Non mais
comment louper le mix surround d'un orchestre symphonique ? Comment ne
pas trouver le moyen de trouver des placements différents à
80 musiciens ? Comment oser rendre fade et factice un orchestre enregistré
en digital, soigneusement (limite parano) par Stephen McLaughlin considéré
comme un orfèvre du genre ?
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Bref, comment ont-ils pu oser louper une telle opportunité ? Et d'ailleurs, comment s'y sont-ils pris ? Quand on entend ce qu'on peut faire avec des Randy Newman, des Chicago (1970, il y a 35 ans bordos !), et même des Dimmu Borgir pour rester dans le même girond, on se demande vraiment quel handicapé du bon goût a pu laisser passer un tel truc. Si on veut se consoler, on a droit à une interview de 2002 avec Tate et, surprise, DeGarmo qui est revenu spécialement pour l'occasion ! Une interview non sous-titrée mais aisément compréhensible et franchement très bonne. C'est d'ailleurs le meilleur bonus, avec une biographie pour une (très rare) fois réussie, complète et sans conneries. Car les deux clips présents sont certes bons mais la qualité d'image est atroce, la galerie de photos est inutile, quant aux crédits, ah !!! mais qui a tué Pam... pardon, le mix surround ? En bref comme en ajax, sans rayer si ce n'est le nom du responsable de cette mascarade, cet album reste impérissable, un des vrais indispensables de votre discothèque. Mais ce DVD-A est une pure fumisterie et surtout l'un des plus gros gâchis de l'histoire, très jeune mais déjà bien souillée, du mix 5.1. Un système sonore qui était censé nous apporter plus de plaisir. Pas des otites à répétitions. |
1990 |
01.
Best I can |
Geoff
Tate - Chant,
claviers
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Chris DeGarmo, Michael Wilton - Guitare, choeurs |
Eddie
Jackson - Basse,
choeurs
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Scott Rockenfield - Batterie |
Michael
Kamen - Direction d'orchestre
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