Historiquement intéressant, même d'un point de vue technique, l'occasion d'acquérir un monument des années 70 |
Note globale
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CD bonus réservé aux fanatiques, et mixage 5.1 sujet à caution |
Editeur
: Sanctuary / Universal
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Durée
totale : 0 h 42
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Image NTSC |
Bel effort de l'éditeur qui nous propose pendant le disque un mémorabilia animé reprenant toutes les pochettes des 33t et 45t d'époque dans le monde. Et il y en a. |
Album
en 5.1 (tiré du mixage quadriphonique de 1974/75)
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C'est risible mais curieusement attachant. On connaissait les émulateurs de vieux jeux, voici celui de vieux vinyl quad. | |||
Difficile d'adorer cet album de nos jours, on a fait tellement mieux depuis ; mais passez-le vous juste après un Rolling Stones et comprenez où Iommi a voulu en venir... | |||
Plus de promesses que de vraies pépites, mais comme les fans attendaient le CD bonus comme le Messie, je vais mettre la moyenne, plus 1 pour le livret exhaustif. |
Dieu que ce DVD est problématique ! Encore plus que de démarrer une chronique de Black Sabbath par le mot Dieu. Paranoid est un monument historique, un de ces trucs intouchables que Vertigo a pourtant osé toucher. Sans aller dans les tréfonds du son, des bonus et autres, rien que parler de l'album n'est pas évident. De nos jours, il peut faire rire. Le son est plus petit que la plupart des démos d'amateurs en home studio, il y a deux accords par chanson, la batterie semble poussive, et les solos sont moins féroces que dans les derniers live de Johnny Hallyday. Il faut donc se replacer dans le contexte : nous sommes fin 1970, une éternité. Une époque qui sort tout juste des élucubrations psyché-rosâtres des Beatles et des Beach Boys, et pour qui les Who et les Rolling Stones sont les vrais bad boys menaçants. Arrive au milieu de tout ça Tony Iommi et sa bande, armés de crucifixs, habillés en noir, jouant beaucoup plus lentement que les autres : hop ! des années plus tard, on dira que ce sont eux qui ont inventé le heavy metal, puis le doom. Le heavy ça se discute, mais le doom, avec les moyens de l'époque et l'étroitesse d'esprit qui règnait encore, c'est indéniable : voix menaçante (ni violente ni écorchée), tempos (j'aime pas les pluriels italiens, tant pis) toujours plus lourds, basse saturée très lente et très forte, tout y est à part les synthétiseurs. Et demandez à Van Halen s'il n'a pas écouté Fairies Wear Boots avant d'enregistrer Ain't Talkin' 'Bout Love... | |
Maintenant,
que Paranoid soit un album fondateur, c'est acquis ; qu'il soit le meilleur
de Sabbath reste à prouver. Avec le temps, Vol. 4 pour ne citer
que lui reste plus agréable d'écoute sur la durée,
encore plus intriguant aussi. Paranoid est surtout célèbre
pour ses riffs élémentaires sur lesquels tous les apprentis
gratteux se sont fait la main : le titre Paranoid, Iron Man, War Pigs...
Il a beau être pataud, qui n'a jamais tenté de jouer le riff
de Paranoid sur une corde, puis sur deux... trinnn trinnn trinnn tododada
tododada... (NDBigard : Je l'fais bien,
hein ? Merci messieurs dames !). Evidemment, avec leur nouvelle
vague de "Deluxe Edition", Universal ne pouvait pas passer à
côté de ce disque, des fois que vous ne l'auriez pas encore
chez vous, d'une façon ou d'une autre. Deluxe puisque trois rondelles,
et un livret. Le deuxième disque est constitué de l'album
soit en instrumental, soit en paroles alternatives. Soyons francs, l'intérêt
est moyen. Les paroles alternatives ne fonctionnent pas, ils ont eu vraiment
raison de changer, quant aux instrumentaux ils ne permettent pas d'apprécier
le jeu des musiciens autant qu'on l'espérait, peut-être parce
que justement, le Black Sabbath de 1970 n'est pas le Paradise Lost de
2005. Reste donc ce qui nous intéresse ici, le DVD en 5.1, puisque
Paranoid fût à l'époque remixé en quadriphonie,
sur un de ces mythiques "vinyles quad" qui coûtaient la
peau des noisettes.
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Les détails techniques fâchent avant même la première note. PCM stéréo ? Hum, en fait c'est du Dolby. DTS 5.1 ? Excellent, mais pourquoi pas de Dolby 5.1, il n'y avait pas la place ? Hein ? Pour réserver intacte la qualité sonore ? Bon, admettons. (NDBigard : Et t'arrête de me piquer mes lignes !). DTS 5.1 au fait, pas 4.0 ? Non, ce n'est donc pas de la vraie quadriphonie puisque enceinte centrale et caisson de basse sont utilisés. Sacrilège, on a trafiqué le mixage quad original ! Rassurez-vous, pas tant que ça. L'esprit des glorieuses années quad a bel et bien été préservé, dans toute la splendeur du format DTS, puisque la source de ce mixage EST un vinyl quad ! Transféré tel quel, crachottant, avec très peu de réducteur de bruit pour ne pas déformer la musique, et des fade-outs entre les pistes pour "éviter qu'on entende les craquements" (non, effectivement, mais à la place on entend... les fade-outs, ce qui est à mon sens bien pire). Honte, scandale ? Je ne sais pas, mais c'est quand même rigolo de penser que pour un album si important, ils n'ont même pas pu trouver une bande d'origine ! Universal obligé de racheter un de ses propres anciens vinyles pour refaire du pognon, voilà qui ne manque pas de sel. | |
Alors pour les audiophiles, évidemment, ce n'est même pas la peine de jeter une oreille sur le résultat. N'allez pas espérer trouver une amélioration de la définition, elle est très relative ; quant à la légendaire chaleur du vinyle, disons qu'un vinyle quadriphonique est un peu particulier et si la piste DTS pourra étonner ceux qui pensent qu'un 33 tours est forcément mauvais, les autres ne seront pas dupes. Et la quadriphonie là-dedans ? Là aussi, c'est très mitigé. Il n'y a que très peu de pistes sur Paranoid, très peu d'instruments, et la musique est très monolithique (c'est sa raison d'être). Le mixeur s'est donc amusé à faire du surround comme il pouvait, et avec les moyens du bord - en clair, en jouant en direct avec les potards. Et ça s'entend. Le mixage surround est déconneur, avec des effets qui font souvent plus sourire qu'autre chose. Il y a des exceptions, comme la voix d'intro d'Iron Man qui flotte au-dessus de vous, ou encore les solos qui sont parfois plus détachés qu'en stéréo, mais dans l'ensemble Paranoid en DTS ne vous apprendra pas grand-chose, et ne fera qu'embaumer un sentiment de nostalgie aux plus vieux d'entre vous. Pas dramatique, pas indispensable, carrément prétentieuse mais historique, cette triple édition deluxe vaut surtout pour son livret détaillé et ses photos des dizaines de pochettes différentes. Un cas d'école, donc : à n'acheter que si vous avez plus de 50 ans et étiez déjà riche à l'époque. Veinard va.
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1970 - Royaume-Uni |
01.
War pigs |
Ozzy
Osbourne - Chant
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Tony Iommi - Guitare |
Geezer
Butler - Basse
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Bill Ward - Batterie |