Back In Time - Live !     


Set-lists agréables, groupes rock excellents, géniale initiative, beaucoup d'humour... et Monty On The Run !

Note globale


Pas mal de pains (mais ce ne sont pas tous des pros), image et son fluctuants selon les groupes

Editeur : C64Audio.com
Durée totale : 3 h 50
(+ CD de 71 min)

Image        PAL

Documentaire sur le meeting de 2004 (19 min non st)
CD audio best-of des deux meetings, avec 1 prise live inédite

Pour du semi-pro avec budget ultra-limité et deux dates avec un fossé intergalactique de différence, et ben c'est pas mal du tout. La partie PPoT est vraiment agréable, et l'infographie générale est bourrée de petits détails croquignolets.
Stereo only, et très, très très disparate, mais vu le budget, l'amateurisme ambiant et le gros bordel qu'a dû être la prise de son, surtout en 2003, et bien là aussi c'est une surprise correcte.
On tape du pied sans arrêt. Non, je mens. Parfois on s'arrête. Pour rire, ou pour chanter, ou pour applaudir. Il n'y aurait pas autant de fausses notes et d'approximations, on avait un 9/10. Donc niveau Peter Gabriel.
Le documentaire est... bancal. Il part mal, et puis on se rend compte qu'il est génial... mais trop court au final ! Le CD audio est plus que sympa, et puis mince, quoi, vous vous rendez compte que CA est en vente libre ?!?

Une idée. C'est malléable, mais parfois ca échappe au contrôle. Surtout quand vous êtes le seul à l'avoir. Et tout particulièrement quand plus on vous fustige pour elle, plus vous êtes prêt à parier vos noix dessus. N'avez-vous jamais eu une idée loufoque, très impopulaire, mais fortement ancrée dans votre cerveau, à un point tel que vous ne pouvez pas croire que vous êtes le seul à l'avoir ? Sauf que vos collègues, vos voisins, vos amis, bref absolument tout le monde vous fait bien comprendre que si des idées peuvent être mauvaises, la vôtre en est un pur exemple, et que le manque de support plus (et là c'est grave) l'absolue inexistance de résultats concrets font que votre petite idée médiocre et mesquine, eh ben vous pouvez vous la carrer profond. Car dès lors, cela ne s'intitule plus une idée, mais un fantasme. On bougonne, on se renferme, on oublie. Fascisme latent des tueurs de rêves.
Alors à votre avis, que pouvez-vous ressentir lorsque vous vous rendez compte que non seulement vous n'étiez absolument pas ni le seul ni le premier à avoir cette idée, mais qu'en plus, des inconnus lambda se sont réunis pour donner naissance, corps et âme à votre fameuse idée ? Une jouissance. Profonde et délectable. Et dans ce cas-là, pour continuer d'être honnête, la qualité du résultat est fort peu vitale. L'essentiel, c'est que des péquins, partout dans le monde, vont donner 29 euros pour ce rêve que vous auriez été prêt à donner gratuitement, voire vous endetter légèrement, pour le réaliser (le rêve), et en plus, pas pour votre petit égo, non, mais juste par pur plaisir de partager une passion, un credo, un sybillin entichement avec des gens que vous ne connaissez ni d'Eve ni d'Adam, mais qui, inexplicablement, sont "de votre côté". Et même si 200 personnes à tout casser se reconnaissent dans ce cri de liberté artistique poussé ici, ça ne change rien à l'affaire : vous aimeriez affronter 200 majeurs tendus bien haut ? Payants, en plus ? Bref, ce DVD, avant tout, c'est une histoire de vengeance personnelle que la médiatisation par le truchement de cette page Internet va aider à faire grandir encore et encore.
Alors c'est parti, qu'est-ce que Back in Time ? Officieusement, on va dire que ce sont des groupes faisant des morceaux instrumentaux pop/rock entre Oldfield et Satriani. En amateur, avec des erreurs, mais plein d'humour, de groove, de talent et de bonne humeur. Mais officiellement, les morceaux repris sont les musiques des jeux vidéos sortis sur l'ordinateur Commodore 64, datant de 1982. Oui, à l'époque ça faisait bip-bip. Par pitié !!! Ne quittez pas cette page ! Vous passeriez à côté d'un excellent moment à la fois musical et humain. Pour décrire ce double DVD + CD, il y a deux solutions : en parler de façon détachée, naïve, et n'en parler qu'en tant que concert instrumental. En celà, c'est un peu amateur mais excellent et drôle, voilà c'est fait, hop ! passage à l'autre solution, qui est de vous en parler comme si vous connaissiez cet univers depuis longtemps. Vous verrez, mettez-vous dans la peau d'un nerd des années 80 - sans les lunettes ni les boutons, et encore moins les coupes de cheveux à la con, promis - et plongez dans le spectacle. Car ne pas oublier que les musiques "beeeep" de l'époque arrivaient, avec les moyens les plus bas possibles, à concilier les fondations même de la musique pop-rock, à savoir : une rythmique, une basse, une mélodie et un contrepoint. Eh oui, à force de restreindre le champ d'action des compositeurs, certains ont relevé le défi, et avec quelle réussite !
Le plus sympathique, d'entrée, c'est que la diversité est de mise. Cinq groupes ou artistes se produisent, puisqu'il s'agit ici d'un mini-festival, et sur les cinq, deux seulement proposent la formule habituelle de rock instrumental. Les trois autres ont choisi des sentiers déviants fort agréables. Au beau milieu du set, nous avons donc C64 Mafia, un duo de joyeux lurons qui s'amusent à faire du rap parlant de Death Wish et Forbidden Forest, avec rimes immondes, thèmes ridicules, et très bonne humeur partagée. Egalement présents, les Visa Röster, qui n'est autre que l'équivalent en musiques de jeux vidéos des Pow Wow : 4 filles, 2 gars, 6 voix. Si leur prestation est un poil longuette et les notes par moments complètement barrées (le problème d'un canon, c'est que le premier à dérailler fout en l'air tous les wagons), l'idée est assez culottée pour être soulignée. Et puis l'intro de IK+, pas besoin d'être fan pour être explosé de rire par terre.
Autre invité hors-normes, c'est un des grands noms du jeu vidéo made in eighties : Rob Hubbard, "faiseur" de tubes qui a pris le pari de revenir sur sa carrière via un récital de 40 minutes pour piano seul. Là aussi, on trouve quelques pains, hésitations, et la setlist n'est pas très bien étudiée (quant au mixage, c'est pas terrible, mais il s'agit de la première convention - sur la seconde le budget a dû au moins doubler). Mais celà fait tellement plaisir d'entendre le créateur revisiter ses oeuvres avec une richesse harmonique bien évidemment plus imposante que les originaux, et une sensibilité pianistique qui ne fait aucun doute : ce gars-là est un admirateur de Genesis. Pour la partie rock, vous aurez droit à une petite, bien trop petite heure avec Press Play On Tape, et 45 minutes de rab' avec un groupe éblouissant, Stuck In D'80s, où officie un violoniste virtuose, Mark Knight, et non moins qu'un autre illustre pionnier du genre qui nous intéresse ici : Ben Daglish, l'auteur inoubliable des musiques des productions Gremlin Graphics.
Et là, si'il reste encore quelques pains et hésitations, notamment sur la guitare de Press Play... qui fait peur au début du concert, on a franchement l'impression de regarder un concert de Santana ou de Joe Satriani. Les mélodies imparables s'enquillent comme des poivrons sur une brochette, les batteurs et bassistes assurent (ne vous fiez pas au premier titre, en effet, c'était la première fois de sa vie que le batteur jouait sur une vraie batterie !!!!), et plus encore, il y a les deux ingrédients que j'attendais, non sans une immense fébrilité il faut l'avouer. Element un : l'humour. La parodie de Kraftwerk par exemple est non seulement drôlissime, mais en plus non sans un grand respect (bon... imiter le jeu de scène de Ralf Hütter, c'est vrai que même Anne Roumanoff peut le faire). L'autre élément, et il était capital, c'était les deux ou trois titres immanquables, pivots, cultes... et difficiles.
Pari réussi. Arkanoid fait taper du pied, Wizball et son break reggae est vraiment bien fichu, Deflektor est... ben Deflektor quoi : suitant de groove. Mais malgré la présence de deux monstres sacrés, c'est Mark Knight qui finit en 15 minutes de faire de ce DVD un objet professionnel et hautement conseillable. Déjà, il réussit à la perfection le rythme russe de Rasputin (un petit régal pour les amateurs du genre "violon slave à glissandos non-stop et à la fin Thierry Lhermitte donne sa chemise"). Ensuite, il réussit LE titre impossible. Monty On The Run, qui est un véritable chef-d'oeuvre d'instrumental frénétique d'une difficulté technique très conséquente. Là, accompagné de PPoT en ébullition et de Ben Daglish à la flûte (il est carrément fan absolu de Jethro Tull), il TUE. Un swing effarant, tourbillonnant, un pur régal. De quoi vous faire acheter un violon. Mais avant celà, payez-vous déjà le DVD.

Car malgré ses côtés bancals, les pains, les hésitations, et bien sûr le fait qu'il ne dure pas douze heures (le temps de faire un panorama complet du Commodore, car il manque Ace II, Trailblazer, Auf Wiedersehen Monty, Out Run, Renegade, Platoon, BatMan the movie, j'en passe et des dizaines), il faut bien avouer que les créateurs de cette galette ont tenté de donner le meilleur produit possible. Le CD audio est un joli best-of agrémenté d'un inédit. Le packaging est très sympa. Mais surtout, niveau infographie c'est vraiment béton pour un produit semi-pro. Mention spéciale aux petits karateka qui se fightent sur scène lors du mythique IK+, ainsi qu'aux anecdotes croustillantes défilant en bas de l'écran pendant le premier set. L'image va de passable à pas mal du tout, avec gros plans sur les musiciens quand il faut, backdrops des jeux dont la musique est interprétée, et j'en passe et des meilleurs dans le genre "petit détail qui fait plaisir". Le bonus de fin, sympathique mais trop court et trop bordélique, donne la parole aux deux créateurs de cette réunion (dont Ben Daglish), et devant le succès croissant, on ne peut qu'espérer une autre date encore plus festive et professionnelle. Pour aller dans ce sens, l'argent est un excellent moteur : lâcher trente euros pour ce sympathique programme vous permettra d'apprécier, ou de vous initier d'une façon décontractée, à le la les joies de la musique bip-bip qui rentre dans le crâne pour ne plus en sortir... et celà assurera la pérénnité de cette idée loufoque, certes, mais comme vous l'avez vu, qui était bonne dès le départ. Vous en avez eu une, récemment ? ;-)

PS : Le DVD est trouvable uniquement sur www.synsoniq.de, le plus grand spécialiste mondial de la musique de jeux vidéos passée, présente, originale ou réorchestrée. Mais... Sprechen sie Deutsch ? ^^

2004 - St Lukes (Londres, Royaume-Uni)
2003 - Brighton (Royaume-Uni)


   Press Play On Tape
01. Warhawk
02. Crazy comets
03. Sacred armour of Antiriad
04. Arkanoid
05. The Commodore
06. The last ninja (Wilderness)
07. Roland's rat race
08. Monty on the run
09. Das Gamer
10. Wizball
11. Pumpkin man
12. Phantoms of the asteroid
13. The great Giana sisters
14. One man and his droid
   C64 Mafia
15. You were there
16. Forbidden forest
17. Death wish III
18. Breakdance
   Visa Röster
19. Sweet
20. Human race
21. Think twice III
22. Comic bakery
23. Think cross
24. International Karate
25. Spy vs Spy medley
26. Armageddon man
   Stuck in D'80s
27. The way of the exploding fist
28. Pimple squeezer
29. Deflektor
30. Paperboy / Arcade classics
31. Spellbound
32. Rasputin
   Rob Hubbard
33. Virgin atlantic challenge
34. Spellbound
35. Commando (high score)
36. Crazy comets (high score)
37. Gerry the Germ
38. Human race
39. Jet Set Willy (Ce n'est PAS Moonlight Sonata, erreur dans le livret !)
40. One man and his droid
41. Samantha Fox strip poker
42. Sanxion
43. Thing on a spring
   Stuck In D'80s
44. The way of the exploding fist (2003) - Bonus
45. Pimple squeezer (2003) - Bonus


André Tischer Poulsen, Theo Engell-Nielsen - Claviers   
   Marcel Donné, Rob Hubbard - Claviers
Uffe Friis Lichtenberg, Jon Hare - Basse   
   Jesper Holm Olsen, Martin Koch - Guitare
Soren Trautner Madsen, Andreas Wallström - Batterie   
   Ben Daglish - Flute, guitare
Mark Knight - Violon   
   Marcus Nillson, Lars Christensen - Rap
Sofia Aberg, Karin Ojehagen, Hanna Kappelin, Elsa Persson, Pex Tufvesson, Johannes Linden - Chant, choeurs