La voix. Et si certains trouveront qu'il n'y a rien d'autre à sauver, c'est déjà largement suffisant. |
Note globale |
La formule musicale trop formatée et un talent encore restreint qui ne demande qu'à exploser |
Editeur
: Universal
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Durée
totale : 2 h 44
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- - Image PAL |
Documentaire (51 min) |
Letterbox avec une belle définition, et une réalisation assez correcte, sauf bien sûr quand Monsieur Patate fait son intéressant avec ses joujoux. | ||
La supériorité du DTS est absolument écrasante. La stereo est molle, la voix trop forte et la dynamique trop plate, le 5.1 ouvre déjà l'espace avec les défauts habituels, et donc ledit DTS est excellent avec un public mixé avec une chaleur rarement entendue. | ||
Encore une note de set-list qui ressemble à la note générale ? Ben oui, mais soyons réalistes : c'est une belle chanteuse avec une voix géniale qui chante de façon trop formatée. Des reprises, de l'émotion, mais un public... discutable, pour le moins. | ||
Trois duos vraiment chouettes, et un reportage très consensuel sauf quand l'objet principal s'exprime. Ca s'appelle de la perversion polymorphe, et j'aime. |
Chimène, je t'aime. Parce que tu es belle comme un coeur, avec tes grands yeux tristes et pétillants à la fois, ton corps désirablement voluptueux et tes douces lèvres aussi faites pour embrasser tendrement que pour chanter toutes les tragédies du monde. Chimène, je t'apprécie. Parce que ta musique n'est pas le parfum préféré de mes tasses de thé mais que chacune de tes chansons est mignonne, bien foutue, bien chantée, bien produite, et que le tout coule tout seul sans heurts (nonobstant certaines paroles). Chimène, je t'adore. Parce que ton sens du pathos et tes doutes incessants en interview prouvent que derrière chaque artiste se cache un coeur qui bat, qu'on aime ou pas, qu'on a envie de prendre dans ses bras (toi) ou de péter sa gueule (trop à citer). Chimène, je te hais. Parce qu'à cause de toi, on est désormais obligés de se parfumer des "chanteuses grosses" type thon à la grecque qui n'ont pas physiquement le milliardième de ta beauté et qui vocalement s' (et nous) épuisent à chanter comme si elles venaient de crever un pneu sur l'autoroute. | |
Mais
assez parlé de Chimène, la femme, et attardons-nous sur
Chimène, le live. L'évènement a été
enregistré à l'Olympia, salle mythique de la chanson française
s'il en est, même si elle a tendance en ce moment à se faire
envahir par des hordes de barbares type Bretons Bourrés ou Japonais
Croassants (au beurre). L'Olympia, c'est Piaf, c'est Brel, c'est Bécaud.
Alors entrons dans le vif du sujet : synthétiseurs, batterie et
guitares électriques n'y changeront rien, c'est dans cette mouvance-là
qu'il faut attendre la jolie demoiselle. Ne regardant jamais ses musiciens,
ne bougeant pas à outrance, s'enfermant dans une bulle faite de
tics et d'introspection, elle n'est là que pour délivrer
le meilleur de sa voix, une voix chaude, hyper-profonde, reconnaissable
dès la première note. Soyons logiques : si vous étiez
venus pour entendre une chanteuse faire un récital, vous avez tapé
dans le mille, et en plus elle le fait remarquablement bien. Le problème
qui se pose, c'est qu'à 24 ans, on ne devrait pas faire un récital,
mais un concert.
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Car si l'on prend les chansons une par une, il faut bien avouer qu'elle fait forte impression, mais en tant que concert, soit une heure trente non stop, là celà peut coincer. Et si je n'ai vraiment rien à dire de méchant ou blessant sur elle (et je n'en ai d'ailleurs pas envie, vous l'aurez compris), on ne peut que tiquer devant tout ce qui l'entoure sur cette galette. D'abord, les musiciens. Le souci d'un récital, c'est qu'on pourrait remplacer tous les zicos les uns après les autres sans qu'on s'en aperçoive, et c'est exactement le cas ici. Aucun ne brille, même le "directeur musical" (qui n'a pas dû avoir beaucoup de boulot vu la linéarité du concert). Il n'y en a qu'un qu'on remarque, c'est le batteur. Il doit s'appeler Jean-Pierre Armstrong, ou Lance Coffe, je ne sais pas, en tous cas il pédale dans la semoule. Hystérique sur sa charleston, il donne l'impression d'être submergé 24 heures sur 24, notamment sur la reprise de Goldman, c'est assez rigolo à voir. Quant aux claviers, soyons originaux ! Allez, un Nordlead ! Décidément, ce synthé ne sert qu'à deux choses : le mellotron et les sons moches (qui a dit : c'est la même chose ? ^^). | |
Trois
autres défauts empêchent la petiote de se libérer
et de donner une performance digne de son talent. D'abord, les chansons.
Mises bout à bout, elles se ressemblent tant qu'on peut légitimement
les confondre, surtout au niveau des textes. Sur 18 chansons, 15 se résument
par "je t'aimais, tu m'as quittée, je te hais mais tu me manques".
Et pas toujours en finesse car les paroles donnent parfois des frissons,
mais pas que de plaisir, croyez-moi. Quitte à ne faire que chanter,
elle devrait faire plus attention à la qualité intrinsèque
des rimes et expressions. Ensuite, il y a le public. Aie. Aie aie. Déjà,
faire une standing ovation sur la reprise carbone de Piaf, mais pas sur
le gros tube charrié d'émotion, c'est vraiment limite. Et
puis le moment de fou rire : "est-ce que vous savez taper dans vos
mains ?". Eh bien la réponse est NON ! Comme d'habitude chez
le public français, on n'est pas foutu de compter jusqu'à
deux. Pathétique.
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Enfin, je ne pouvais pas passer celà sous silence, le réalisateur n'est autre que mon très très grand ami, Gérard Pullicino. Le montage global est plutôt retenu, assez formaté (ce qui est plutôt bien dans ce domaine), et il faut attendre 21 minutes pour avoir droit à la première Pullicinerie, c'est un exploit. Hélas ! Le final, qui réveille et mettra tout le monde d'accord, est saboté par devinez qui ? Oui, l'autre andouillette blanche des îles. Alors pour vous faire rire, je vous présente la nouvelle invention de môssieur : le blanc brûlé exprès, en post-prod, avec flou gaussien rajouté ! Mais quel génie ! Mais pourquoi personne n'y avait pensé avant ? ...Ah oui, parce que c'est nul. Avec ses gamineries affligeantes, il réussit à rendre Chimène laide, ce qui en soi est un tour de force. Reste que le concert n'est pas totalement lisse, puisque les gérarderies ne mettront pas à mal les meilleurs moments, ceux où elle lutte, où elle souffre pour sortir les notes, bref où elle se donne complètement. Et elle pourrait aller beaucoup plus loin. Bien évidemment, on ne lui demande pas de chanter du Emperor ou du Peter Gabriel, mais son velours vocal pourrait très facilement s'adapter à des paysages plus ouverts (comme sur Je Sais dont le piano a un délicieux arrière-goût de... Paradise Lost !). | |
Passés
les trois duos inévitables mais bien sympathiques, nous avons aussi
un documentaire type "parcours d'une star". Et là le
tableau se noircit. Mais pas pour elle. Outre le fait que l'on débute
ces 45 minutes par Pascal Nègre, ce qui est toujours de mauvaise
augure, nous avons aussi le droit à quelques détails qui
font froid dans le dos. A commencer par Charly, le faux demi-animateur
de mes fesses, qui ouvre la bouche pour dire, en gros, qu'il a attendu
que son supérieur hiérarchique lui ait soufflé pour
décider que Chimène avait du talent. T'as pas deux oreilles,
pignouf ? Autre phrase croustillante : on apprend que Chimène a
déjà vendu des millions d'albums. Ca fera plaisir à
Mr Excel qui se plaignait voilà pas deux mois que ça devenait
impossible (en fait, plus il dit que c'est impossible, plus ça
arive).. Et puis il y a le passage PopStars, où on a du mal à
croire qu'il s'agisse de la même fille qu'aujourd'hui (pis elle
a l'air grande, ça m'arrange pas ;-), et où enfin la vérité
éclate au grand jour : OUI, ces émissions à la con
ne comptent que sur le physique et la danse. La DANSE !!!!! A-t-on déjà
entendu pareille connerie ? Depuis QUAND une CHANTEUSE doit-elle savoir
DANSER ? Ah oui, depuis la télé-réalité. C'est
rigolo, parce que la réalité, c'est que 95% des chanteurs
ne dansent pas. Ouh, pas belle la vie...
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Celà dit, le documentaire est un peu consensuel mais assez sympathique, notamment car la moiselle n'a pas vraiment la grosse tête. Elle en profite pour lyncher les on-dits, balancer une ou deux phrases qui m'ont mis le sourire jusque là (vous vous doutez bien que ce ne sont pas des gentillesses). Et puis on ne pourra que féliciter les journaux et critiques ayant déclaré qu'elle faisait "une brillante carrière, malgré son physique". Sincèrement, ça m'a fait chaud au coeur. Savoir qu'on a réussi à réinsérer autant d'aveugles et de handicapés mentaux dans la presse musicale, c'est magnifique. Au final, le documentaire balance entre un ton trop laudatif et la principale intéressée qui elle sait mieux que personne parler de son métier. | |
En bonus du bonus, vous aurez aussi à boire et à manger. Par exemple, on la voit chanter en duo avec un certain Jean-Philippe Smet (un célèbre opticien, il paraît). Même le générique est entre rire et larmes. Par exemple, le chef op' s'appelle Vincent Mongourdin. J'ose ? Non, hein ?! Bon... ^^ (NDBaker : Désolé, c'est une blague pourrave trop tentante, et puis je l'aurai pas faite si la lumière avait été mauvaise !). Ensuite, on a les remerciements. Et là c'est typique français. Les zicos remercient Warwick et Paiste. Et elle ? Shure ? Yamaha ? Non, Hugo Boss et Franck Provost. Elle ou Universal qui s'en occupe pour elle, bien évidemment, vu que l'unique personne qu'elle puisse remercier, à part son père (et Valery Zeitoun mais je n'aborderai pas le sujet, elle fera très bien dans le docu), c'est elle-même. Car malgré tous les défauts de ce DVD, et vous avez vu qu'ils sont nombreux, on ne peut qu'être bouche bée devant un tel concentré de talent qui ne demande qu'à exploser (faites gaffe à pas rester à côté). On pourra regretter ce parti-pris d'une fois de plus ne se concentrer que sur le chant, en oubliant complètement tout le reste, maladie typiquement française. Mais en tous cas, dans vos coeurs, vous avez pour une fois la possibilité de voter pour Chichi, sans honte et sans pince à linge. Et elle pourra faire plus de deux mandats, c'est en tout cas tout le mal qu'on lui souhaite. PS : Chimène, mon portable c'est le 06 15 3... Hein ? Quoi ? Ah, mes collaborateurs me font remarquer que non, faut pas. Ben à quoi ça sert d'être rédak'chef si on peut plus rédak'cheffer ? ^^ |
22 & 23 février 2005 - Olympia (Paris, France) |
01.
Je ne sais pas son nom |
Chimène
Badi - Chant
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Michel Amsellem, Nicolas Subrechicot - Claviers |
Olivier
Bron, Pierre Terrasse
- Guitare
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Olivier Lasson - Batterie |
Stéphane
Legrand - Basse
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Les Chérubins de Sarcelles - Chorale |
Michel
Sardou, Marc Lavoine, Vincent Niclo - Chant
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