De bons titres, le commentaire vidéo mignon, ça se laisse regarder sans trop bailler, et puis Pat en 88, miam

Note globale


Premiers clips kitschs, playback carrément comique, une certaine linéarité fade

Editeur : EMI
Durée totale : 2 h 18
(+ commentaire vidéo en vignette)

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Image        PAL

Commentaire audio et vidéo de Pat et Neil (non st)
Interview et making-of du clip Love is a battlefield (7 min caché non st)

Les premiers clips sont mal conservés, les derniers sont plus classes avec un grain vidéo prononcé mais pas repoussant. Une image globalement honnête avec le peu de qualité offerte par le matériau de base.
Vous vous doutez que le 5.1 a été fait avec deux tournevis et un clou rouillé, mais il est au moins agréable à écouter. La stereo est pas mal mais sans la brillance qu'on attendait.
Deux heures de clips, c'est long surtout quand la première heure n'a aucun intérêt. Mais il reste les refrains, imparables. Typique du DVD dont la fonction chapitrage servira plus que de raison.
Un making-of/interview gentil avec Benatar qui se prend pour Monica Bellucci dans Astérix, 4 titres live intéressants, et un commentaire audio gentil, avec beaucoup de silences mais sympa quand même, le côté familial étant renforcé par la présence d'une vidéo en vignette pour ledit commentaire.

La même histoire ne cesse de se répéter... C'est à croire que les aboutissants sont plus juteux qu'on l'imagine. Ou qu'on est tous condamnés à vieillir, je ne sais pas. Toujours est-il que Pat Benatar, chanteuse américaine de hard rock couronnée de succès au début des années 80, a suivi le même sort que pas mal de ses petits camarades, même les plus prestigieux : on commence par des chansons rebelles avec guitares et rock'n'roll attitude, ça finit par un chant de Noel à la télé. Même si Neil Geraldo, son gratteux de mari, fait une gueule de trois pieds au moment où elle chante "so excited". C'est donc plus qu'une anthologie, mais une tranche de vie à laquelle on assiste ici : une chanteuse sympathique au demeurant, avec quelques titres bien enlevés (sans casser trois pattes à un canard), qui a tenté de rattraper le temps. Au propre comme au figuré tant son sens du tempo est mis à mal dans cette heure cinquante (!) de scopitones.
Si vous ne connaissiez pas cette petite chanteuse pleine de punch, ne vous fiez pas aux premières images, ou mieux, fermez les yeux. Ca me fait un peu mal de dire ça, moi qui ait bavé plus que de raison devant la pochette arrière de "Heat of the night" (son premier et "arguably" meilleur album), mais bon, faut dire ce qui est : Patricia Benatar, pendant une heure de clips, ressemble à Laurence Boccolini. Ah c'est sûr, le sex appeal en prend un sacré coup dans les tibias (la barre de feeeeer !). En plus, c'est vrai que musicalement c'est sympathique, ça passe tout seul. Mais restons dans les maillons faibles : les clips n'ont franchement pas beaucoup d'intérêt, ils sont dans la moyenne de l'époque 78-85 (à savoir très basse), et surtout la Papatte a un défaut récurrent qui flingue tout : elle n'est pas douée du tout pour le playback. Mais quand je dis "pas douée", c'est pour rester gentil : elle est tout simplement catastrophique. Il y a des couplets entiers où il n'y a pas un mot qui corresponde à ses lèvres. Pour les nécrophages de la musique, amateurs ou con-firmés, qui passent chez Pascal Sevran, vous pouvez regarder ce DVD : eh oui, vos prestations sont bel et bien aussi pourries que ça. Les musiciens ne sont pas en reste, Myron Grombacher étant sur Little Too Late en retard d'un temps complet (ca tombe mal), mais comme c'est un groupe à chanteuse, c'est sur icelle (de c'hval) que la caméra se braque. Hélas, Végas...
Si on reste dans ce qui fâche définitivement, on a Love Is A Battlefield qui mélange faux film et vrai playback avec un bonheur rarement égalé, ce qui est plutôt bon signe pour l'inventeur du bonheur, Neil Geraldo qui entre deux séances de muscu se tape un petit délire 36 15 J'Existe, le clip de Shadows of the Night (avec un refrain qui reste dans la tête pendant deux semaines) qui aurait été mignon si on n'avait pas eu par la suite le film Top Secret!... (et qui accessoirement est la première apparition à l'écran de Judge Reinhold et Bill Paxton !)... Mais si la qualité intrinsèque des clips n'est pas au rendez-vous, on suivra avec grand étonnement les quelques changements. Tout commence avec le premier clip vraiment intéressant, Sex as a Weapon, où Pat attaque de front quelques-unes de ses congénères chanteuses, notamment Samantha Fox et Madonna ! Intéressant, ce titre possède en plus un refrain carton et on pourrait croire qu'ainsi Benatar veut totalement laisser tomber le côté sex-appeal de sa carrière.
Sauf que dix minutes (et une grossesse) plus tard, total changement de look ! Elle prend des hanches, se teint en brune cheveux longs frisés, a l'air d'avoir perdu dix ans, et devient d'un seul coup super-canon ! Physiquement impressionnante, cette métamorphose n'a aucun impact sur le fond musical qui reste le même. En prime, la qualité des clips augmente de façon naturelle, puisqu'on arrive aux années 90. Ce ma foi fort agréable passage ne durera que le temps d'un disque, la dame revenant à la coupe Boccolini rapidement, et changeant de style pour donner dans le Liane Foly. Remise en question assez réussie avec là aussi des clips meilleurs qu'au départ, plus mignons, pas transcendants mais pas ennuyeux non plus. Et donc de finir sur une mauvaise case, un chant de Noel assez effrayant autant de par sa médiocrité que par ses paroles d'un nationalisme repoussant.

Pour faire passer le chapeau, ce DVD possède quelques atouts qui, comme très souvent dans les DVDs de clips, surtout des vieux, hissent le produit final sur un piédestal le rendant indispensable aux fans transis mais également intéressant pour le néophyte qui veut découvrir l'artiste. En l'occurence, nous avons un des tous premiers et un des tous derniers lives du groupe avec, en double ration, LE tube de Benatar qui n'avait pas eu droit au programme principal : le très Zeppelinien Heartbreaker. Et de voir que si les cheveux et le rapport avec le public ont changé, la musique elle est aussi identique (un poil plus hard-rock en 2001 mais c'est l'évolution naturelle du mixage qui veut ça). Nous avons aussi un remix 5.1 qui ne brille pas, mais bon, il est là quoi. Enfin, à l'arrière, il est franchement moins là. Tant pis. Mais surtout, on a un commentaire, audio ET vidéo, du couple. Et c'est mignon. Ils ne parlent que 50% du temps, et prêtent plus attention aux vêtements qu'à la musique, mais on leur pardonnera car on rit de bon coeur avec eux et ils ne sont pas toujours tendres envers eux-mêmes. Et ils permettent de comprendre la raison de la médiocrité visqueuse de leur tube de Noel : il a été écrit jusqu'après le "11 septembre". Comme dans une certaine chanson de Iced Earth, c'est donc l'Amérique toute puissante, et elle seule, qui compte dans le monde. On ne dira rien, sur ce coup-là, le pays possédait une bombe mélodique qui a ravagé les années 80. C'est la seule arme qu'ils devraient larguer plus souvent.

1980 - 2001


01. You better run
02. I'm gonna follow you
03. Fire and ice
04. Promises in the dark
05. Precious time
06. Shadows of the night
07. Anxiety (Get nervous)
08. Little too late
09. Love is a battlefield
10. Lipstick lies
11. We belong
12. Ooh ooh song
13. Painted desert
14. Invincible
15. Sex as a weapon
16. Le bel âge
17. All fired up
18. One love
19. Don't walk away
20. Let's stay together
21. True love
22. So long
23. Somebody's baby
24. Strawberry wine
25. Christmas in America
   Live bonus
26. Heartbreaker (1980)
27. I need a lover (1980)
28. Hell is for children (2001)
29. Heartbreaker (2001)