Chansons superbes, mixage surround souvent magnifique |
Note globale
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Manque d'énormes classiques, clips franchement pas très captivants |
Editeur
: Sony Music Video
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Durée
totale : 1 h 50
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- (PCM) Image PAL |
Discographie
inclus un extrait par album |
Une image qui gagne sa moyenne à l'arrachée. Parce que les derniers clips bénéficient d'un grain vidéo assez intéressant (et encore, River of Bidule semble anadésapasmorphosé ?). Le reste, ça bave, ça fourmille, et le DVD n'y est pour rien : les sources... Ben j'y boirai pas. | ||
Note punitive. Oui, à 9 ! Parce que pas de DTS, et parce que pas tout partout pareil. Mais la plupart des chansons bénéficient d'un remixage 5.1 magnifique, enveloppant et chaleureux. Même les live d'époque ont subi un traitement quasi-miraculeux. | ||
Si Billy n'est pas le plus mauvais playbackeur (loin de là), ni le plus mauvais acteur du genre, il faut dire que les clips ne l'aident pas à se montrer sous son meilleur jour. Seule la musique est globalement bonne sur la durée. Par contre Uptown Girl vaut son pesant d'or, et les live sont aussi rares que fantastiques. | ||
Une biographie pas mal, une discographie pas mal non plus (avec extraits), rien d'autre mais ça a été bien fait. Méritait évidemment bien mieux, mais ces trois points ne sont franchement pas volés. |
Qui est Billy Joel ? se demanderont les plus jeunes d'entre vous, intrigués d'avoir déjà croisé ce nom quelque part, tandis que nous autres trentenaires seront tracassés que vous ne le cognoissiez point mieux. Billy était, est toujours d'ailleurs, un chanteur et pianiste américain, dont certains albums se sont vendus à des chiffres faramineux, particulièrement sa double compilation "Greatest Hits I & II" que vous avez de bonnes chances, ami lecteur, de retrouver dans votre grenier tant elle fait partie du patrimoine musical commun. Pour le style, on dira que Joel était, est toujours, la réponse américaine à Elton John, avec un peu de Tom Petty dans la rythmique et de Bruce Springsteen dans la voix, entre pop crooning et blues plus acéré. Son mariage avec la top model Christie Brinkley, ses tubes multiplatinés, ses stades remplis en ont donc fait un indispensable, un incontournable, celui qui est au cur du noyau, un noyauteur, ou comme on dirait chez les ch'tis puisque maintenant c'est la mode eu'd mal causer, un noyeux. Alors pourquoi son nom sonne-t-il si lointain ? Simplement car depuis 1993, l'homme s'est fait extrêmement rare. Et c'est bien normal : il est par essence exceptionnel de célébrer le noyeux Joel. Oui, tout ça pour ça, et arrêtez de vous plaindre, je peux faire pire. |
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C'est
la première chose qui frappe en regardant le DVD : tous les clips
datent d'environ 1977 à 1993, pas plus tard, simplement car la
carrière du bonhomme s'est presque complètement arrêtée
là (quelques concerts de charité, un album de sonates, au
milieu le silence). Etonnant, non ? Etonnant et triste, pour lui (divorce,
alcoolisme, dépression, le train-train habituel du XXème
siècle), mais aussi pour nous puisque la sentence est immédiate
: plus de la moitié des clips dateront donc de nos honnies années
1978-1983. Point ne craignez ! nous rassure la jaquette, puisqu'elle annonce,
je cite, "une collection de clips innovants et visuellement attractifs".
Et ça ne ment jamais, un dos de jaquette. On peut donc souffler,
surtout en regardant les 4 photos qui l'illustrent. Choisies avec tact,
on sent le travail minutieux, particulièremment celle(s) de droite.
Un peu repoussant. La jaquette n'arrivera donc pas à nous influencer
: ces clips, bon Dieu, sentent à plein nez les années 70.
Ne fuyez pas : par ricochet, c'est également le cas de la musique.
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Si j'ai osé comparer Joel à Petty et Springsteen, ce n'est pas que stylistiquement. C'est aussi au niveau de la qualité pure que le New-Yorkais de souche s'est illustré. Il a au cours de sa carrière écrit un nombre très conséquent de tubes et de classiques, à commencer par Piano Man, titre de son second album à la pochette outrageusement hideuse, dont le refrain plus proche de l'océan que du jazz-club a fait chavirer les foules. Le DVD vous offre une grosse poignée de ces super-succès, assez pour vous rattraper, mais pas l'essentiel puisque manquent à l'appel les obligatoires The Stranger, Just the Way you are et Pressure. Fort dommage. Sinon, du My Life à la célèbre River of Dreams (que votre serviteur ne supporte pas, soit dit en passant), vous aurez de la bonne, de la très bonne musique, entre ballades au piano électrique émouvantes de simplicité et rock'n'roll plus Stray Catsien mais avec toujours des claviers bien placés, et des pêches de cuivres histoire de réveiller le voisin. Vous aurez aussi des chansons beaucoup moins bonnes, peu mais elles sont bien là, et ce sont elles qui font regretter les absences sus-citées. | |
Musique
donc notes, voix, mais aussi son. Image aussi, puisque ce sont des clips,
mais là nous n'allons pas nous éterniser : ce sont des scopitones
venant principalement de l'âge des ténèbres. Donc
pas beau coco. Revenons au son : après une stéréo
PCM très correcte (un poil pas assez forte, mais en ces temps de
surcompression on ne va pas se plaindre), vous trouverez aussi un Dolby
Digital 5.1. Et certains savent peut-être que quelques classiques
de Billy (notamment 52nd Street) sont sortis en SACD, avec une brillante
réussite. Coup double donc : 75% des clips de ce disque bénéficient
d'un 5.1. tout à fait splendide, où les toms de batterie
et les cuivres sont placés délicatement (... ou non) derrière
vous, avec une réverb magnifique, une chaleur de son inespérée,
et où comme d'habitude les guitares acoustiques (auparavant inaudibles)
tapissent des barrières de chrysalide autour du taffetas harmonique.
Délicieux. Evidemment ce n'est que du Dolby, donc il souffre un
peu (surtout sur les basses assez gonflées) mais il se défend
très bien, rendant les chansons plus attractives, plus vivantes
encore. Un beau dépoussiérage. Ironie : ce sont les titres
les plus récents, produits par l'amoureux du gros son Danny Kortchmar,
qui ne bénéficient pas de ce traitement, restant figés
sur l'avant.
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Seulement... Peut-être n'avez-vous pas encore la chance, les sous, ou simplement la place pour posséder un système 5.1. Dans ce cas, vous allez souffrir. Car il ne se passe pas grand-chose, dans ces clips. Une bonne partie est constituée de playbacks où Billy souffre du syndrome du deuxième couplet (passé ce cap, ses playbacks deviennent glissants, presqu'à tous les coups). Il faut attendre Uptown Girl et sa chorégraphie enthousiasmante pour avoir un clip digne de ce nom (le suivant nous présentant à la fin un excellent imitateur de notre cher Président). On peut aussi noter She's Right on Time, réalisé par le tout jeune Russell Mulcahy, et qui n'innove en rien mais fait toujours plaisir (le clip du chanteur-catastrophe devrait être un passage obligé pour chaque artiste). A part ça, rien de fôlichon, rien de transcendant. On peut à peine esquisser une thématique chez Joel : celle du passé, les deux-tiers des clips étant basés sur une nostalgie, qui d'un lycée (Class Of...), qui d'un bateau, qui d'une ville industrielle... Rayon de soleil dans cette collection un peu tiède : les extraits live inédits, particulièrement ceux au Yankee Stadium, où déjà Billy est l'objet d'un culte qui fait chaud au cur, ainsi qu'une version pour MTV de All About Soul totalement géniale, ensoleillée, généreuse. Pour ces extraits et le son, ce DVD mérite une place dans votre discothèque, mais aussi pour ne pas oublier un compositeur qui nous manque un peu. C'est bien ça la cruauté de la vie : pour qu'on regrette quelqu'un, il faut qu'il soit parti. Mais c'est trop tard.
PS : Ne broyez pas du noir après ma si pessimiste constatation. Regardez Vincent Delerm : il n'est pas parti mais on le regrette quand même ! ;-) |
1978 - 2000 - U.S.A. |
01.
My life |