Wolstenholme aux doubles claviers sur Mockingbird, sous-titres français, la danse à la con (mais faut être fan de Spitting Images)

Note globale


DVD navrant à tous les niveaux

Editeur : Warner Music Vision
Durée totale : 1 h 16

 - - (et pas stéréo, clair !)

Image        NTSC

Sous-titres français et anglais
Titres live à Dury Lane (24 min, DTS)
Biographie
Discographie (nulle mais complète)
Biographie des membres du groupe

Ils ont fait ce qu'ils ont pu, mais le résultat n'en valait pas la peine. Le live à Drury Lane ? Une définition de Télécran. Le documentaire ? Un worst-of de tout ce que le film 16mm peut nous offrir de pire, sans rien du meilleur. La fraîcheur en plus. Pardon, la désynchro en plus. Ne vous fiez pas à nos captures d'écran, le produit fini est inexplicablement pire.
Hautement risible. La partie documentaire possède des voix assez claires, mais la partie musique est totalement minable, sonnant lointain, bootleg, avec un pleurage de malade. Le live à Drury Lane provient d'un vinyl mal nettoyé. Le tout en DTS.
L'ennui guette sur la partie documentaire. Les chansons sont bien plus pertinentes, et écouter Mockingbird "à sa création" est une récompense. Mais c'est définitivement trop court pour découvrir le groupe, et encore je ne parle pas technique.
Il faut avouer qu'avoir une vidéo de 1974 est globalement jouissif. Non, satisfaisant. Non, normal : Springsteen l'a bien fait pour 1973 ! Le tout aurait eu un point de plus si on avait pu entendre 5 instruments au lieu de 3.

Jusqu'ici, tous les grands noms du rock progressif anglais n'ont pas été gâtés. Genesis, King Crimson, Yes, tous les géants ayant commencé fin des années 60 ont eu maille à partir avec notre cher format DVD. La cause évidente : le matériel de base. Son pris sur le vif, image foireuse d'un vieux 16mm flou, bandes conservées au fond d'une piscine, rien n'était assez beau ou complet. Mais malgré tout cela, on trouvait toujours de quoi se nourrir culturellement, avec des live fantastiques, des versions inédites, des solos de fous, des prestations intemporelles. Manquait à ce tableau de chasse Barclay James Harvest, un peu injustement sous-estimé, à la frontière entre le progressif et un folk anglais pastoral rafraîchissant, délicieusement soigné, nonobstant quelques Bondieuseries dans les thèmes abordés (une optique cul-béni tellement assumée qu'elle les transformera en protest-band dans les années 80). Voici donc Caught Live, un film paraît-il sorti dans les salles à l'époque (attendez, ça va devenir drôle), mélangeant "le groupe au naturel" et des chansons live, et datant de 1977. Donc peu ou prou de leur fantastique double album "The Live Tapes", qui est à BJH ce que Two For The Show est à Kansas ; une leçon de bon live. On salivait.
51 très longues et très pénibles minutes plus tard, la première question qu'on se pose est : où est mon Alka-Seltzer. Et la seconde : CA est vraiment sorti en salles ? Caught Live aurait mieux fait de s'intituler Caught Dead. Le mélange live/documentaire est toujours très délicat, et quand il est raté c'est dans les grandes largeurs. Ici, taille XXL. La partie documentaire est sous-titrée en français et anglais, toujours bon à prendre (pas mal de fautes dans les sous-titres fr, mais pas plus que dans un discours Royaliste). Mais au lieu d'être sous-titrée, elle aurait mieux fait d'être intéressante (paf, dans la gueule. Attendez, c'est que le premier round). Certes, on voit nos musiciens discuter, changer des cordes, jouer aux dés, et dire à la caméra qu'ils se verraient bien revenir à la ferme, à la nature, communier avec le Créateur et tout l'orchestre. Du reste, la seule chose intéressante de ce doc, c'est de voir et d'entendre enfin l'excellent Wooly Wolstenholme, qui par ailleurs deux ans plus tard ira réellement tout plaquer pour retrouver ses chèvres.
Le reste, c'est du backstage "technique" décousu, des séances d'ennui, du tour bus, John Lees qui ressemble étrangement à... Swan (le producteur des Juicy Fruits), le recrutement d'une première partie improvisée, et rien. Beaucoup rien, plein rien. Sinon les pires clichés de ces années-là, mal filmées, avec en point d'orgue beaufesque une séance de ce qu'on appelle communément une rubber dance (NDBaker : It's Campartinibonizanco time !). On se dit alors qu'avec l'excellence musicale du groupe, les chansons entrecoupant cet épisode de Derrick nous donneront le sourire aux lèvres. Las ! J'eûsse oublié de vous dire à quel point la technique était mauvaise - non, repoussante. Le son est affligeant côté musique. Les instruments sont très mal balancés, mixés dans un mono de basilique, avec du chuintement, de la saturation, et surtout du pleurage, oui, un pleurage immonde, bien pire que le 45t de Douchka que vous aviez laissé dans la niche de votre teckel quand vous aviez 8 ans. Horrible. Le pauvre Polka Street Rag en est même totalement inécoutable. On pourrait se dire que retrouver BJH dans le contexte live d'époque ferait naître au moins de la nostalgie, même pas : les désynchros image/son sont légion et finissent de vous dégoûter.
Le tout est achevé par une image parmi les pires qu'on ait pu voir en dix ans de DVD. Tiré d'un négatif négatif (nom + adjectif), le film, flou, laiteux, granulé comme une barre au Muesli, aux couleurs Soupline, est parsemé de griffures, de petits traits verts et d'énormes pliures de... de bande Betamax ? Mais où ont-ils bien pu dénicher un master pareil ? Consolation : dans ce fatras de nullité, les gens, nombreux en plus, qui ont participé au "remaster" de ce film ont mis leurs noms. Les fous ! C'est un suicide de carrière collectif ou je m'y connais pas. Culte, ce film ? Peut-être, dans son genre. Trop difficile à remasteriser correctement ? Dans ce cas, pourquoi le sortir ? Même en bonus gratuit, sa vision est pénible, son écoute traumatisante. Vient alors une seconde partie : 4 chansons tirées d'un live de 1974. Bon sang, on revient encore trois ans en arrière, qu'est-ce qui va bien pouvoir arriver de pire ?
Pas grand-chose, à vrai dire. L'image du concert au Drury Lane est floue, laide, mais plus vivante et curieusement mieux conservée que Caught Live ! Pas de pliures ignobles, pas de désynchro, juste moche, mais du moche constant, presque rassurant. Le son ? Infiniment meilleur, mais lamentablement nul aussi. Explicatures : toujours en mono, le son global est plus propre, plus pêchu, les instruments sont plus présents, et il y a moins de pleurage... alors que la source semble provenir d'un 33 tours ! Jusque là c'est rassurant, sauf qu'il manque un petit détail. Oh, deux fois rien... il manque juste les guitares. Elles ne s'entendent pas, du tout. A peine un très vague écho lors des intros, et encore, il faut tendre l'oreille. Vous avez donc des versions basse (qui écrase tout) + batterie + claviers, qui fait passer BJH pour... ELP : intéressant en soi puisque la très belle Mockingbird (oui, deux fois présente en 76 minutes) en devient presque une oeuvre solo voix + mellotron.
Enfin, car en ces temps de crise une petite tranche de rire n'est jamais superflue, laissez-moi vous narrer une histoire. Il était une fois un jeune con (soyons précis) qui voulait remixer le film New-York 1997 en stéréo, alors que le film allait passer sur La Cinq (qu'on peut encore sauver, mobilisons-nous, faisons des dons par PayPal) en... mono. Que fit notre jeune con ? Il joua avec les potards de son magnétoscope de telle sorte qu'à chaque fois qu'un évènement se produisait à gauche, hop ! Il coupait le canal de droite. Et quand ça se passait à droite, re-hop! Il mettait la droite à fond. Le résultat ? Notre jeune con se retrouva avec un film à la stéréo nauséeuse, où le volume fluctuant sans cesse oscillait entre faire sursauter le spectateur ou lui vriller les tympans. Sur certaines scènes, c'était efficace, presque étonnant, mais c'était une idée... à la con. Et c'était sur deux canaux.

C'est pourtant un principe un peu similaire qu'on retrouve ici, non pas sur deux canaux (la piste stéréo étant indubitablement mono), mais sur SIX ! Le ridicule ne tuant plus, Caught Live a été glorieusement passé de mono en DTS à la mimine, avec la précision du mammouth qui encule la gazelle dans les brumes au petit matin. D'une haute intensité dramatique, d'un pathétisme de fin de règne despotique, d'un culot de schizophrène névropathe en pleine crise de mythomanie, d'une pertinence encore plus douteuse qu'une blague de Tanguy Pastureau, ce "mixage multicanal DTS" est la goutte qui fait déborder la chopine de bière anglaise, l'ultime brique à l'édifice du foutage de gueule. Ce documentaire a été selon les apparences traité comme un roi, alors qu'il ne méritait qu'à peine d'accéder à un transfert numérique. Qu'en retiendra-t-on ? Le nom de Peter MacDonald au générique (celui de Rambo III ? pas trouvé sur son CV, remarquez ça se comprend), le sentiment de solitude bien capté lors du passage en autobus, la première partie de Trevor Worman, et à part ces détails, la pire façon de découvrir un groupe si sympathique, et qui méritait bien mieux que ce Caught Live ne respectant même pas les chartes d'un minimum d'aumône.


13-03-2009

PS : On a retrouvé un enregistrement du split entre Wooly et John juste avant que le claviériste ne reparte dans le monde agricole :

WOOLY : Je quitte le groupe. Je retourne à la ferme.
JOHN : A la ferme ? Mais... à quelle ferme ?
WOOLY : A la ferme ta gueule.

Honte, moi ? Jamais ! ^^

1977 & 1974 - Royaume-Uni


01. Child of the universe
02. Rock and roll star
03. Hard hearted woman
04. Mockingbird
05. Polk street rag
06. Hymn

07. Crazy city
08. For no one
09. Mockingbird
10. The great 1974 mining disaster