Un DVD bourré à craquer, plein comme un oeuf, soigné au possible, avec de la bonne musique bien jouée, bref de l'or |
Note globale |
La stéréo est un peu faible en volume, et à propos de volume, Ritchie commence à prendre une mauvaise pente, de celles qui font 43 degrés |
Editeur
: SPV
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Durée
totale : 4 h 38
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- - (PCM) Image PAL |
Paroles
sous-titrées (sauf deux titres) |
Dommage que la définition soit un peu trouble (un peu seulement), pas aidée par les couleurs qui devaient être bien plus agréables en vrai. Sinon c'est classe et tout à fait satisfaisant. | ||
Trois mixages différents : une stéréo très "égale", chaude - mais mixée trop bas, un DTS très chaleureux sur le public mais un peu décevant côté perfection, et un 5.1 du tonnerre qui pète bien et fait ressortir tous les aigus. Vous trouverez forcément votre bonheur, sauf au casque. | ||
Des chansons puisant dans le folklore du 16è siècle avec bonheur et bonne humeur, jouée par des musiciens appliqués, et menés par un p'tit bout de femme pleine de malice. Un tout petit peu redondant mais le spectacle est là et vous vous y sentirez comme chez vous. | ||
Même s'il y a des défauts (voir texte), comment ne pas donner la note maximale à un produit aussi soigné ? Tout respire l'exhaustivité, l'amour du travail et le respect du consommateur. |
Qu'il est bon de faire la connaissance de gens qui ont l'amour du travail bien fait ! Que c'est réconfortant de voir qu'il existe encore de nos jours des gens qui ont à coeur de faire les choses bien, du premier coup, sans prendre la grosse tête, juste par conscience professionnelle et respect des collègues. Dans le cas d'un DVD pareil, il faut tirer notre chapeau à toute l'équipe technique, sans qui on ne serait pas là (vous non plus d'ailleurs) : le groupe, le public, la société de vidéoproduction et l'éditeur. Car ils ont tous, à plus ou moins grande échelle, donné le meilleur d'eux-mêmes pour aboutir à un produit soigné à l'extrême. Mais ne soyons pas angélistes : rien de tout ça ne serait arrivé si le matériau de base, la musique, n'avait pas déjà un niveau solide. | |
Certain que vous allez penser à quelque chose, bande de cochons ! |
Ritchie
Blackmore est une légende vivante, un dieu. En tant que tel, il
peut donc se permettre n'importe quoi. Guitar hero émérite
de Deep Purple, et responsable du plus célèbre riff de tous
les temps (Fumée sur l'Eau), il a dès son second groupe,
Rainbow, montré de grands signes d'intérêt envers
la musique folklorique et traditionnelle européenne de la Renaissance.
Rencontrant au milieu des années 90 une jeune égérie
blonde qui deviendra sa femme, il quitte définitivement Deep Purple
et le monde du hard pour former ce Blackmore's Night (sa femme s'appellant
Candice Night, ça ne s'invente pas). Consternation parmi les hardos
lors de la sortie du premier album, puis ravissement : Ritchie avait enfin
réussi ce que Mike Oldfield n'avait pas fait depuis bien trop longtemps
et n'avait qu'approché sur son Voyager, à savoir une musique
gaélique planante autant que rythmée, avec chanteuse, fifres,
violon, cornet et section rock très, très en retrait. Depuis,
les albums s'enchaînent et profitant de son patronyme vendeur, le
vieux gars n'a pas que réalisé un rêve de gosse :
il a ouvert le monde incroyablement riche de la musique "ancienne"
à un nombre impressionnant de jeunes.
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Le rêve cependant ne pouvait devenir réalité que si cette passion s'étendait au difficile exercice du concert. Ce qui est donc l'objet de ce double DVD qui, disons-le derechef, est bourré jusqu'à la gueule. Déjà, le groupe vendant bien, il a pu réaliser un autre rêve, et pas des moindres : jouer non pas dans des salles rock, mais sur le parvis de châteaux anciens, éclairés pour moitié par des torches à poix, et un public en habits moyen-âgeux. Dès les premières images, c'est donc un ravissement des yeux : on se croirait à la tombée d'un beau soir d'été dans la ville de Provins. Il ne manque que les fauconniers, les cracheurs de feu et les dresseurs d'ours. Il n'y en a pas, en tous cas pas à première vue, mais c'est bien le seul ingrédient qui manque. Pour le reste, vous aurez un guitariste avec un toucher inimitable, surtout en acoustique, une blonde chanteuse qui joue du cornet et n'arrête pas de raconter des blagues, et un groupe solide, qui sait s'effacer mais toujours prêt à danser la gigue. Le public beugle par moments mais c'est de bon aloi, le soleil se couche sur d'anciens murs de pierre à la beauté éblouissante, et l'ambiance est au beau fixe. | |
Certes,
on pourra reprocher une certaine linéarité à ce genre
de musique. Mais vous vous laisserez emporter pendant deux heures sans
voir le temps passer. Histoire de bien profiter du spectacle qui est donné
ici, vous aurez des sous-titres sur presque toutes les chansons, ainsi
que les interventions de la mouazelle. En français siouplait. L'image,
bien que pas parfaite, est de bonne facture, avec une réalisation
tout à fait honorable (seules les couleurs bavent, normal pour
un groupe dont la couleur emblématique est le violet), et le son
vous plaira quelle que soit votre configuration (à part que la
stéréo doit être poussée trop haut à
mon avis). On entend tout très bien, très clairement (même
les meuglements des teutons beurrés), et avec tant de talent, de
bonne humeur, de joie de vivre, sans compter pour beaucoup d'entre vous
la découverte par le petit bout de la lorgnette de tout un pan
de culture, ce DVD serait déjà un indispensable du genre.
On notera un packaging magnifique avec livret, et c'est le Pérou.
C'est sans compter le DVD bonus, qui pour une fois mérite bien
sa galette à part.
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Clips (mignons), interviews en profondeur et sous-titrées, passages télés, titres bonus, session acoustique (enfin... encore plus acoustique), biographie et discographie dignes d'éloges, menus splendides, je connais beaucoup de DVD de films qui mériteraient ne serait-ce que le quart de ce que vous allez trouver ici. Il y a des sous-titres et du 16/9 autant que possible, beaucoup de blagues, de rires, de bières et de guitares. Quant à Candice, elle est bavarde comme une pie, souvent pour le meilleur d'ailleurs. Hélas, il faut forcément qu'il y ait un hic (sic). Ritchie Blackmore a beau être un dieu, même Dieu peut être alcoolique. Et donc pendant les (passionnantes) histoires privées de Dame Candice racontant leur rencontre, nous avons un Blackmore complètement cuit, titubant (alors qu'il est assis), marmonnant quelques mots sans queue ni tête vite repris par sa femme. Il a l'air de se faire cruellement chier, et connaissant sa réputation d'infâme colérique cyclothymique, on s'attend à ce qu'il foute une rouste au caméraman. | |
Il n'en sera rien et heureusement, car lorsqu'il est sur scène, il a beau être de mauvaise humeur, il a beau avoir trois grammes dans le cornet, il a beau être de très loin le moins impliqué sur scène envers le public, il donne d'éblouissantes leçons de bon goût. Inattaquable, et d'autant plus au niveau intégrité artistique, il reste une grande figure de la musique contemporaine, au service d'un genre méconnu et ancestral. Troubadours, ménestrels, les participants à cette double galette perpétuent une tradition de fort belle façon, et si ce n'est bien sûr pas la panacée absolue de ce style, il n'en reste pas moins que vous en avez là une parfaite introduction, soignée au possible, riche, copieuse, brillante. Et en prime, vous en avez quand même un, de dresseur d'ours : Candice, qui a réussi à dompter le Grizzly du hard briton ! Et aujourd'hui comme il y a trente ans, il prouve que des plantigrades d'un tel grade, on n'en rencontre dans aucun pédigrée pâle.
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2004 - Burg Veldenstein & Burg Neuhaus (Allemagne) |
01.
Cartouche |
Ritchie
Blackmore - Guitare
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Candice Night - Chant, cornet |
Et
plein d'autres crédités mais on ne sait pas qui fait quoi
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