Debbie ou les plus belles épaules du rock, la musique entraînante, et un gros éclat de rire |
Note globale |
Un nombre impressionnant de clips nullissimes, et je suis poli. Mais bon, on leur pardonne. |
Editeur
: Capitol
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Durée
totale : 0 h 59
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- Image PAL |
Rien |
La vidéo, ça vieillit mal. Plus mal que Deborah (ouch !). Alors entre les couleurs délavées, la définition floue et le retard vidéo gros comme un hélicoptère, c'est pas la joie. On se console devant l'intro de Rapture qui reste un régal à regarder, mais là on sort de la technique. | ||
Une stéréo sans grande brillance, on s'attendait à mieux, et un surround ultra-méga-factice mais avec deux-trois guitares sur l'arrière plus sympas que la moyenne. | ||
Musicalement c'est superbe, comme toujours, artistiquement c'est à hurler de rire et ça n'apporte rien à quoique ce soit, Rapture mis à part. Et puis le black en blanc aux yeux rouges qui fait la danse des canards pendant 90 secondes sur le trottoir de Rivoli, non, mais non quoi. | ||
Si on considère les trois clips comme de vrais bonus. Mais ce n'en sont pas vraiment, juste une extension du programme principal. |
Si, par un beau matin de printemps où les enfants jouent, l'arrosoir abreuve les poiriers et le barbecue flambe les graisses bovines, si donc vous vous demandez jusqu'où le kitsch a pu envahir votre jeunesse et vos ondes, eh bien offrez-vous un petit plaisir : ce best-of de Blondie. Enfin quand on dit best-of, ça veut dire "meilleur de", et vous savez peut-être déjà que j'adore ce groupe à nul autre pareil. Mais si cette galette est potentiellement capable de vous faire trémousser, c'est bien de rire, et et un rire franc, gras et massif. Blondie, le CD best-of, c'est que de la extase : rythmes contagieux, riffs funky partout, synthés délirants, Clem Burke qui inflige à sa batterie une double pénétration (si, il a deux baguettes !) et pour le reste une sacrée cohésion alors qu'il y a six musiciens et autant d'influences (comme pour Saga ou les Doors, ce mélange improbable donnera lieu à des disques qui n'ont jamais connu de pareille). | |
Blondie,
le DVD best-of, c'est le pendant : même packaging, tracklist à
peu près semblable. Sauf qu'au lieu de danser ou de chanter, on
meurt de rire devant son téléviseur. Attention cardiaques
et autres membres de la Brigade du Bon Goût : les clips de Blondie
sont affreux, moches, ratés, cons, kitsch (encore ce mot ?!?),
complètement off the plaque. Et curieusement, c'est ce qui rend
ce DVD totalement indispensable pour vos longues soirées d'hiver.
Déjà, peut-on dire que les musiciens sont à leur
zénith dans ces bouffonneries ? Pas
vraiment. Debbie est une absolue catastrophe en matière de playback,
se plantant parfois pendant des phrases entières, Chris Stein est
raide comme un piquet (rien à voir avec la maladie : il se fait
chier, royalement), Jimmy Destri est peut-être le plus catastrophique
de tous, tentant de se la péter cool et plein d'humour (c'est très
pathologiquement raté). Nigel Harrisson saute partout dans tous
les sens, surtout quand c'est inutile. Le pire c'est que plus on avance,
et plus on s'enfonce.
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Le paroxysme est atteint sur Tide Is High : alors là, c'est grave. Pathétique. Imaginez : un Dark Vador en playmobil avec deux prises jack pour faire les oreilles (véridique) et une démo de Nemo lorsque John Lassetter avait deux ans et demi. Rapture, qui suit ledit étron, est un clip qui à lui seul résume Blondie clipesquement et musicalement (et ce sont deux univers complètement opposés) : autant dans l'intro Debbie confirme sa place de championne du monde 1980 du tombé de drapé en dentelle (et là vous avez affaire à une valeur sûre), autant Clem Burke, mon grand copain toujours aussi cinglé sur ses fûts (il est à se tordre de rire d'un clip à l'autre)... eh bien lui, franchement, relooké en mode Taliban avec une choucroute grillée sur le crâne, ça l'fait pas ! Et entre ces personnages aussi sympathiques que futiles, vous avez rien de moins que la naissance du rap dans ce foutu clip ! (Nous sommes en 1980, 1981 grand maximum... Vous avez une mixité blancs / noirs, ce qui était à l'époque encore un poil inédit... vous avez des tags sur les murs avec le mot "rap" écrit en gros... et vous avez Debbie qui rappe. 1981, OK ? Vous comprenez bien l'importance culturelle, là ?). Malheureusement, ça ne reste haut qu'au niveau musical. | |
Même les trois clips présentés en bonus sont limites : franchement, Island of the Lost Souls, où Debbie est très belle d'ailleurs, c'est une bizarrerie comme vous n'en avez jamais vu : on dirait le magnifique film de Wes Craven "Emprise des Ténèbres", sauf que l'équipe de tournage s'est plantée d'île et au lieu de tourner à Haïti ils ont débarqué à Cuba pendant une visite des Chirac ! On rajoute le Kusturica des Guignols (ta-ta-tsoin tsoin !) et on a une idée de l'ampleur du séisme. Seul Maria, bien qu'inférieur à pas mal de clips de l'époque (1999), est agréable et bien fait; trois minutes, c'est peu ! En prime vous n'aurez strictement rien niveau bonus réels; à part un 5.1 extrêmement factice et bien peu spectaculaire, à part le caisson de basse qui est vraiment trop utilisé (vous allez sauter partout avant d'avoir atteint le bouton de volume). Bref, vous l'aurez compris : malgré tout l'amour qu'on porte au groupe, évitez cette compilation de clips, à l'image absolument crado et au contenu qui n'a pas survécu à vingt ans de recul, ni à dix ans, ni même à un jour de tournage, et vu comment Stein et Burke sont soit hilares, soit frigides comme une veuve de colonel, nul doute qu'absolument personne ne prêtait le moindre intérêt à ces clips (Debbie comprise). Il n'y a donc aucune raison que vous le fassiez à leur place. Sauf, bien évidemment, si vous marchez à la nostalgie, ou à la bonne déconnade, car entre une série Z de Christophe Lambert et deux répliques d'Orlando "La lune est rouge, il y aura du sang ce souâââr" Bloom, se passer un ou deux clips de cette galette ravira vos invités. Dire que le grand David Mallet a fait ses premières armes là-dedans, et que Deborah est passée pour un symbole sexuel à la diffusion de ces horreurs, on se pose des questions quant au fameux legs audiovisuel; mais après tout, même Castaldi a fait 1ère compagnie, alors... |
1977 - 1999 |
01.
In the flesh |