Concert très enjoué, grosse patate, plein de hits, Debbie en pleine forme |
Note globale |
Un poil monolithique (que du rock à fond), un poil court aussi |
Editeur
: Warner Music Vision
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Durée
totale : 1 h 33
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- - Image PAL |
Sous-titres
fr et uk sur le concert |
Superbe. C'est fluide, très bien fichu, la définition est méchamment soignée. En prime le 16/9 apporte un côté classe. | ||
Dommage que le DTS ne soit pas plus spatialisé au niveau des instruments - avec 6 musiciens c'est un peu rater le coche - sinon c'est fluide, le public est très chaleureux et la paire de guitares est parfaitement détachée. | ||
Super concert mais on regrettera le manque de quelques autres titres, et le fait que le côté rock l'emporte sur tous les autres nombreux styles. Mais le choix de chansons déjà très entendues n'est pas la faute exclusive du groupe ! | ||
Un clip mignon, et 4 chansons plus calmes : c'est bien mais plus n'aurait pas fait de mal. Quant à savoir s'il le groupe aurait dû les intégrer au programme principal, la question reste posée. |
Live by request : concert à la demande. Autrement dit, les artistes ont intérêt à connaître leur répertoire sur le bout des doigts. Un concept alléchant, casse-gueule et réservé à une élite, celle des musiciens proches de leur public, de TOUT leur public. Et franchement, ça pourrait être marrant de forcer certains groupes à participer à ce genre de happening. Marillion l'avait d'ailleurs tenté, les pauvres qui n'ont pas eu de chance puisqu'en utilisant la méthode du tirage au sort de chansons, ils sont invariablement tombés sur celles qu'ils jouent tout le temps (mais bon, rien n'empêche de retenter l'expérience, hein les gars ^^). Mais Live By Request, c'est pire encore : ce sont des fans, autoproclamés tels quels, qui demandent directement au groupe, et ce devant un public télévisé conséquent, de jouer tel ou tel titre - qui bien sûr est en plus leur préféré. Et là, ça peut vite déraper. Imaginez Porcupine Tree - Live by Request, obligés sous la pression du public de jouer Synesthesia ou It will rain for a million years ! Pouvez-vous vous figurer la tronche de Sting à qui une jeune fille trépignante demande de chanter Nothing Achieving ? (une chanson même pô d'lui !) ? Et quelle poilade, qu'un Dream Theater se voyant au supplice de reprendre Space-Dye Vest, en plus devant des centaines de milliers de téléspectateurs ! Bref, un concept génial tant que le groupe qui s'y prête est décomplexé. Ca tombe bien, le groupe de qui qu'on va causer ici est Blondie : admettez que question complexes, on a déjà vu pire ! | |
Nous
avons donc ici la version "broadcast" (c.a.d. avec les coupures)
de cette émission, et la première chose qui frappe, c'est
le look de Debbie Harry. Elle ressemble désormais à Catherine
Deneuve. Mais de nos jours. C'est un compliment ? Euh, disons que c'est
une comparaison, voilà. Chris Stein, lui, après s'être
battu pendant des années contre une longue maladie, a désormais
non seulement le look, mais aussi la voix et le phrasé du Dr Denfer
dans Austin Powers. On en vient à se demander s'il ne va pas nous
jouer du Alan Parsons Project ! ;-) Mais rassurez-vous, c'est bien du
Blondie pur jus qui déferle dans vos oreilles dès le premier
titre, un magnifique Dreaming survolté. Et de constater, non sans
un certain ravissement, qu'au niveau de la voix Debbie a pris beaucoup
moins de rides ! Elle est même plus juste qu'avant, même si
elle ne s'aventure pas dans des pièges casse-gueule comme le refrain
de Call Me (joué une octave plus bas mais avec un tempo punk-rock
histoire de compenser). Non, loin des couacs et chevrottements qui pouvaient
souvent la trahir, loin également de la superbe et du sex-appeal
qu'elle affichait en 1980, elle délivre un concert tout à
fait satisfaisant. Elle n'a pas si changé que ça,
au final. Stein non plus.
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Et évidemment, il en est un qui lui n'a pas changé d'un atome, d'un chouïa, d'un quart de pincée de zloty, c'est notre bon vieux Clem Burke. Toujours aussi hyperactif sur sa batterie, remonté comme une horloge suisse, il frappe sans arrêt, dans tous les sens. Un vrai chien fou. Il n'y a qu'à voir comment il part au quart de tour sur Tide is High : mais où il est, le frein ?!? Du coup, pratiquement tout le concert est axé sur le rock couillu, tous les titres sans exception étant plus musclés que sur les disques originaux. On y perd en diversité, cette même diversité qui faisait de Blondie un groupe des plus inclassables et surprenants, mais on y gagne en efficacité pure, et d'ailleurs il s'agit peut-être du premier "disque" totalement rock signé du sextet - les nostalgiques des ambiances moins rentre-dedans pourront toujours se rabattre sur le live de 1982. Le concert étant aussi une émission de télé, la bonne humeur est de rigueur, les fans ne se privant pas pour avouer leur admiration tandis que le couple Harry/Stein se chamaille à qui mieux-mieux. Heureusement, tout ça est sous-titré (avec une erreur de traduction toutes les trois phrases, mais on comprend tout), car c'aurait été dommage d'en perdre une miette, notamment quand l'un des téléspectateurs n'est autre que le célèbre metteur en scène John Waters ! A eux deux (Waters et le groupe), ils symbolisent ce que New-York peut produire de mieux quand elle est cosmopolite, libérée et passionnée. Et heureusement pour nous, Blondie a plus de deux tours dans son sac. | |
Car toute émission de télé "live" qu'elle soit, Live by Request est évidemment coupée. Et qu'est donc resté sur le bord du chemin ? 4 titres acoustiques ou semi-acoustiques. Certes, leur présence au sein du programme principal aurait apporté à ce dernier plus de fluidité et d'intérêt, mais les écouter isolés ainsi permet de mieux apprécier le talent brut du groupe sous un angle presque jamais attaqué (je dis presque parce que les genres musicaux jamais abordés par Blondie ne sont pas légion). S'ils se sont reformés, c'est avant tout parce que Blondie était un bon groupe, et que les bons groupes, de temps en temps, ça manque. Mais ils sont bien vivants et ce petit DVD, qui ne paie pas de mine mais est diantrement sympathique, en est la plus parfaite preuve, considérations physiques mises à part (et encore, ne s'en fout-on pas royalement ?). Si on rajoute que l'image est absolument parfaite et le son magnifiquement ample, très détaillé en stéréo comme en DTS, on obtient un cocktail ma foi délicieusement enivrant. Quant à savoir si les pauvres hères qui ne connaissent pas encore Blondie trouveront là la meilleure porte d'entrée, c'est discutable, mais les connaisseurs leur ont de toutes façons déjà grillé la priorité. Laissez au moins la fenêtre ouverte, pour la fumée ! Comment ça, "no smoking" ? On a déjà le whisky et la petite pépée, et puis on parle de Blondie là, pas de Daniel Guichard, alors ce serait dommage de ne pas avoir les cigarettes...
PS et note à Steve Hogarth : A quand un nouvel album de H et une tournée avec l'autre taré à la batterie ? |
7 mai 2004 - John Jay Theater (Manhattan, New-York) |
01.
Dreaming |
Debbie
Harry - Chant
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Clem Burke - Batterie |
Chris
Stein, Paul Carbonara
(une bonne pâte) - Guitare
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Leigh Foxx - Basse |
Kevin
Topping - Claviers
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