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Le
live à NY n'est pas si mauvais pour un bootleg, même officiel.
Oh il y a beaucoup de petits problèmes, mais bon... Le live à
LA en revanche n'est pas beaucoup mieux. La définition et les couleurs
augmentent drastiquement avec le Blu-Ray mais rien n'améliorera une
réalisation d'une platitude effarante. |
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Les
deux stéréo sont assez différentes, surtout au casque
où elles sont très complémentaires. Aucune des deux
n'est "parfaite" mais les instruments sonnent bien, et avec panache.
Le 5.1, lui, ne méritait absolument pas un passage au Blu-Ray. Oh
que non. |
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Il
faut avouer que la succession de grands titres est fantastique. Les impros
cassent un peu le rythme, et il y a à redire de ci de là,
mais presque tous les meilleurs titres de LTE sont là, joués
avec une précision d'orfèvre. |
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On
passera outre le prix et oui, il y a beaucoup de bonus ; pas niveau DVD
cependant puisqu'il manque une bonne interview comme on les aime. Les fans
seront aux anges pour cette magnifique complétion de collection ;
les autres trouveront les CD redondants. |
L
e marketing est paraît-il une science ; c'est bien possible mais dans
toute science il y a des cobayes, et ce n'est jamais très agréable
de se réveiller un matin avec la sensation de tourner dans une cage
en se grattant le museau. Et comment aide-t-on les cobayes à collaborer
? En les gavant. Malin comme un singe, Mike Portnoy l'a bien compris. Et
en a profité pour carrément se lâcher sur la bête,
lorsqu'il s'occupa de la sortie de LTE en live. Stooooop ! C'est bien une
science, on n'a rien capté. Qu'est-ce que LTE ? Pour ceux qui l'ignoreraient,
LTE (ou Liquid Tension... Experiment, j'vous l'avais dit) est la réunion
de quatre musiciens d'exception : Mike Portnoy à la batterie, John
Petrucci à la guitare, Tony Levin à la basse et Jordan Rudess
aux claviers. Soit les 3/5ème de Dream Theater,
et ce avant que Rudess ne rejoigne le groupe de ses deux compères.
Le principe du groupe est simple : des instrumentaux époustouflants
de virtuosité, aux frontières du jazz fusion, avec des cascades
de notes jusqu'à l'asphyxie, mais toujours avec un sens incroyable
de la mélodie. Groupe éphémère, n'ayant pas
donné de concert à l'époque, et qui dix ans plus tard
se retrouve sur la même scène le temps d'un gig destiné
à combler les fans. Ah oui, et à sortir un DVD. C'est là
que l'expérience commence, et que le bec bunsen commence à
vous chauffer la raie. Du crâne, voyous. |
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Deux
concerts forment le noyau du coffret : l'un à Los Angeles, l'autre
à New York. Après tout pourquoi pas ? Et le concert de L.A.
fut tourné en haute définition pour en sortir un Blu-Ray.
Autre proposition valide, sensée. Naturellement, les choses n'allaient
pas se passer aussi facilement. Le Blu-Ray de Los Angeles ne serait disponible
que dans un coffret limité, celui-là même que dont
au sujet duquel que. Attention, plus vicieux : le concert a été
mixé en 5.1, mais ledit 5.1 ne serait disponible que dans le Blu-Ray
- il n'y avait certainement plus la place dans le DVD, c'est ça
? Là où le marketing fait fort, c'est que je n'ai encore
jamais vu la queue d'une édition non limitée. Ajoutons le
prix salé de 80 euros et des bananes, et l'expérience a
réussi : les souris de laboratoire se sont transformées
en pigeons. Passons donc sur cette pratique douteuse pour nous concentrer
sur l'essentiel : le contenu. Ou les contenus, puisque s'il y a deux concerts,
ce n'est sûrement pas pour remplir inutilement un coffret onéreux.
Hein ? Oui Sheldon : sarcasm.
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La
principale différence entre les deux concerts est le public, nous
dit Maître Portnoy, le fromage dans le bec. Celui de L.A. était
"plus studieux" tandis que N.Y. était "de folie, mais
avec des moyens limités". On voit donc à quoi s'attendre,
surtout que les setlists étant exactement identiques, seules les
quelques improvisations et le rendu du public allaient faire la différence.
Passons rapidement sur les musiciens en eux-mêmes : comme prévu,
ils sont écoeurants de perfection, Portnoy a rarement été
aussi en forme, Rudess déploie toute la grande artillerie. Leur mise
en place est à 95% du temps parfaite, et la rendition par rapport
aux versions studio extrêmement fidèle, nonobstant quelques
extensions, et la sale manie qu'a Rudess de flanquer partout des queues
de renard de synthés pouilleux. 95% ? Oui. Dans les deux concerts,
il y a une chanson qui ne passe pas, c'est la si belle et si émouvante
State of Grace (hommage au magnifique film de Phil Joanou ?), sur
laquelle le pianiste et le guitariste sont incapables de se caler. Totalement
incapables. Et non, ça ne "rajoute pas l'émotion pure
du partage de deux âmes au travers des hésitations humaines",
ça gêne plutot qu'autre chose de voir deux musiciens si fabuleux
ne pas être foutus d'insuffler de la cohérence à une
mélodie de niveau 1 an de piano. Heureusement qu'ils n'ont pas massacré
Hourglass... Mais une chanson ratée (deux fois) ne fait pas
un DVD. |
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Ce
fâcheux incident mis à part, et passant également
les jams qui dans les deux cas se traînent un peu en longueur bruitiste
sans apporter les frissons tant espérés (les 4 jams de bonus
sont assurément meilleures), on peut dire que les gigs se passent
bien, et que les passages les plus atroces à jouer sont exécutés
les doigts dans le nez. De ce côté, pas de craintes à
avoir. C'est le petit plus, le facteur humain, qui manque à ce
coffret. Si on débute (logiquement) par le concert de L.A., "plus
pro", on se rend vite compte que l'ambiance est bizarre. Sur une
scène affligeante de laideur, à 34 kilomètres les
uns des autres, nos 4 Daltons ont du mal à communiquer, semblant
complètement figés - rien à voir avec la concentration
- avec mention spéciale à Rudess qui en tournant autour
de son stand ne fait que renforcer le manque de spectacle. La faute à
une musique austère ? Non, à des détails. Comme ce
public très sage, minable même, et en prime tellement sous-mixé
qu'on a l'impression qu'il disparait dès la première note
jouée. Ou comme la réalisation du concert, d'une inimaginable
platitude, les cadrages et le montage léthargiques, les gros plans
ratés et forcés, avec au milieu de la scène un vide
intersidéral.
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Le
concert de New-York n'a dans ces conditions aucun mal à faire mieux.
Le public est enjoué, piailleur, plus metal il fat l'avouer, mais
le fait que le groupe joue dans 4 m² y fait aussi beaucoup. Quel plaisir
de voir Tony Levin sourire à Rudess les yeux dans les yeux, au lieu
de chercher sur la scène si son portable capte bien la 3G. Sur ce
concert, il reste un petit côté hermétique, peu de spectacle,
et l'impression curieuse que le groupe fait parfaitement son travail mais
sans en éprouver de plaisir - sans aucun doute le plus gênant
dans cette affaire ; mais le gig est bien meilleur qu'à L.A, bien
mieux filmé aussi (eh si), et on en vient à se poser la question
fatale : pourquoi avoir sorti L.A. qui devient inutile ? Ah ouais, pour
le 5.1 et le Blu-Ray. Mon portefeuille et moi-même avions oublié.
Bazinga. |
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Parce
qu'une fois le tout ingurgité, avec les deux CD bonus (dont un
ahurissant où la marqué de synthés Roland se fait
tailler un costard maousse, le clavier de Rudess ayant connu un bug qui
tient du pur burlesque), on se rend compte que le coffret ne tient pas
toutes ses promesses. Que vaut le Blu-Ray de L.A. (ça rime, si
vous n'avez pas un accent Montpelliérain) ? Disons que le DVD est
du niveau d'un bon bootleg, et que le Blu-Ray est de la qualité...
d'un bon DVD. Ou d'un Blu-Ray de toute première génération.
Le 5.1 ne spatialise qu'une petite réverb naturelle sans grand
intérêt, et un public du niveau fusionnel d'un seau de pisse
d'âne collé sous une fuite de gouttière. Et si un
simple DVD avait dû sortir ? Le choix de L.A. aurait été
fatal. Si on compte bien, sur neuf disques, trois seulement auraient suffi
: live de New-York en vidéo, CD de la liaison Chicago / Kyoto,
et CD de jams pour les puristes. Cela ne retire en rien les énormes
qualités (prouesses musicales, respect absolu des excellentes mélodies)
mais ce LTE , pour un premier Blu-Ray de la galaxie Dream Theater, n'a
pas le niveau d'excellence auquel nos New-Yorkais nous avaient habitué.
Une ressortie de Score en HD aurait une toute autre gueule. Knock
knock knock Portnoy ? Knock knock knock Portnoy ? Knock knock Portnoy
?
,
mage d'Etherahyil niveau 37
09-11-2010
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