Spectacle fabuleux à bien des égards, mélange inédit de loup et d'agneau, bonus de Megastar croustillants |
Note globale
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Ah, si on pouvait utiliser le matos de Seth Brundle et morpher les deux DVD ensemble ! |
Editeur
: Rhino
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Durée
totale : 1 h 33 (The Complex)
2 h 17 (Megastar) |
THE COMPLEX ROCK TOUR LIVE |
- Image NTSC |
Sous-titres
fr uk (même les paroles !) |
Pas beau. Pas mal réalisé, on ne loupe rien du spectacle y compris quelques jolis détails, les projections de peinture liquide rendent bien, mais l'image dans son ensemble est assez blâfarde. Cependant, et c'est là le plus important, il n'y a rien qui empêche vraiment d'apprécier le show. | ||||||
Alors là c'est vraiment pour pousser la piste stéréo qui pète pas mal, possède un certain voile et un peu de compression mais réveille les voisins et passe parfaitement en Dolby Prologic. En revanche c'est aussi pour protéger le "5.1" qui, pour un DVD des Blue Man Group, est limite honteux. | ||||||
Une féérie dansante des sirènes. Un putain de ballsy heavy rock gig. Un cirque moderne 2.0. Drôle, percutant, rempli de bonnes intentions, avec un rythme affolé, et un côté universel quasi intangible. | ||||||
Je ne compte pas les trois extraits surround de l'album studio, car c'est plus de la pub qu'autre chose. De l'excellente pub. Les clips sont sympa et restent parfaitement dans l'univers techno-décalé des humanoïdes cobalt. | ||||||
HOW TO BE A MEGASTAR LIVE ! |
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Plus coloré, plus détaillé, plus plein de fric, Megastar est un gros pas en avant apr rapport à Complex. Dommage en revanche que le tout soit un peu trop froid, de façon d'ailleurs très subreptice : on le sent, mais on ne peut pas le prouver... et on ne s'en plaint pas non plus : à part les noirs trop écrasants, pas grand-chose à ruminer. | ||||||
Tout comme l'image, le son est un peu plus froid et impersonnel que Complex ; mais la piste surround est autrement plus classe. Les effets sont tortue. Non, serpent. Non, décurie. Non, légion. Peut-être pas le disque de démo qu'on espérait, mais très agréable, surtout concernant les réactions du public. | ||||||
C'est toujours excellent, drôle et inventif ; mais il n'y a pas l'étincelle rock des débuts. Se référer au texte ci-dessous pour plus amples explications. Oui, c'est de la fainéantise typique, mais je me range du côté des artistes chroniqués. Trouillard jusqu'au bout. | ||||||
Bonus humoristique à crever de rire. Sous-titres partout. Interview bien fichue et remplie de petits cadeaux. Et un clip sympa et restant parfaitement dans l'univers techno-décalé des humanoïdes cobalt. Se référer à la tabulation idoïne. |
Allez, vous avez 4 heures, pas le droit de sortir avant une heure, téléphones interdits. Sujet n° 1 : Qu'est-ce qu'une idée géniale ? Thèse, antithèse, synthèse. Eh bien votre Honneur, une idée peut être géniale différemment selon que vous achetiez quelque chose ou que vous le vendiez. Il n'y a pas les mêmes attentes, et surtout pas la même notion de génial, de rendement, de plaisir, de but en somme. Vendre une sous-merde à des millions d'exemplaires ne semble pas une idée géniale vu du consommateur ; mais le commercial, lui (ou le publicitaire, ou l'avocat, ou tout ce qui détruit la planète en ce moment) aura de solides arguments pour prouver que l'idée était géniale, et d'abord, parce qu'il faut commencer par là, qu'elle était valable. Entrent les Blue Man Group. Un concept qui, à la vision de ce DVD, ces DVD, se montre effectivement génial. Mais ces DVD ne sont-ils pas, eux aussi, par extention, des idées ? | |
Au
départ, BMG (le groupe, pas la maison de disques) est le rêve
de trois batteurs/percussionnistes qui veulent proposer au public quelque
chose de différent du concert de rock classique. Ils veulent mélanger
la musique et le cirque, l'expression visuelle et une certaine forme d'expérimentation
sonore sans que le tout tombe dans le barbant ou le cliché de l'Auteur
Maudit et Incompris copyrighté parrainage du Mnistère de
la Culture et expo à Le 104. Vient alors cette idée improbable
de ces trois gusses sans expression faciale, au visage bleu, muets, ne
sachant globalement que taper sur des choses, et tentant d'apprendre la
vie en société en général, et comment faire
du rock en particulier. Dit comme cela, on pourrait s'attendre à
une comédie musicale, mais BMG va beaucoup plus loin. La candeur
(confinant à la stupidité) de leurs personnages permet une
vision totalement décalée de tout l'environnement d'une
salle de concert, du groupe sur scène à la table de mixage
(confiée à un clône de Silent Bob), en passant par
l'écran géant et, bien sûr, le public.
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Sans un solide background créatif, on aurait pu craindre une catastrophe, et le visionnage du premier DVD sorti, The Complex Rock Tour, balaie en dix minutes tous les doutes : c'est génial, et au sens premier du terme. Le mélange de haute technologie et d'instruments primitifs, de différentes sciences mêlées à du comique troupier et un énorme et solide groupe de heavy rock bien burné, de synthétiseurs visuels millimétrés et de mélodies simples, est enthousiasmant au plus haut point - et incroyablement fédérateur. Jeunes, vieux, fans de heavy ou de pop, amateurs de cirque, tous peuvent trouver matière à rire et à taper des mains. Le discours naviguant entre "sois toi-même même si tu n'es personne" mêlé de "applaudis quand tu le dois" aurait largement eu de quoi déraper et devenir vite crypto-fachiste mais chaque écueil de bons sentiments politiquement corrects est systématiquement évité qui par une subtilité des familles, qui par un gag à la noix, qui par une savoureuse auto-parodie (le mouvement #237 qui est à se tordre de rire alors qu'il ne s'agit que de tout premier degré). | |
Hors
de question de dévoiler tout ce qu'on trouve dans The Complex,
les surprises sont trop nombreuses et trop réjouissantes, d'autant
que le rythme est infernal et le concert très court, juste comme
il faut (même s'il manque quelques numéros). On dira simplement,
pour mettre l'eau à la bouche, que Baba O'Riley n'aura jamais autant
sonné Tangerine Dream ! Si si, c'est bien le genre d'étonnement
qui vous attend au coin de ce DVD. Un autre exemple de leur façon
si spéciale d'appréhender les sciences : ces couleurs jaillissant
des toms, une idée si simple qu'on en tombe à la renverse.
Le spectacle étant sous-titré en français, nul n'a
de bonne raison de bouder ce spectacle visuellement enchanteur et musicalement
pareil à nul autre.
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Techniquement, The Complex ne rend pas justice au déferlement d'idées qui prend l'écran d'assaut. L'image n'est pas honteuse mais manque de précision, les noirs sont soit bouchés soit voilés, les blancs un peu crêmeux. La réalisation est très bonne, le montage aussi, laissant tout de même passer quelques moments un peu plus fiévreux que désiré. C'est surtout le son qui pêche. La stéréo est jolie, un peu sale, juste assez pour faire flamboyer ces deux gros boeufs de guitaristes, le public est un peu trop en retrait. Le 5.1, lui, est cruellement décevant. Il s'agit d'une banale stéréo pas vraiment propre, avec un minimum d'ouverture sur les arrières et un public pas assez spatialisé ni défini. Enfin, niveau bonus, Complex pêche, le bonus principal étant plus une pub qu'autre chose : des extraits de l'album studio en 5.1, un 5.1 si réussi qu'il fait regretter que le live n'ait pas subi le même traitement. | |
Voici
donc un DVD qui accuse son âge, et qui ne répondra pas aux
critères de satisfaction de tous les DVDvores, mais qui propose
en son sein un spectacle totalement magique, aussi drôle qu'enjoué,
quasiment un indispensable. Et voici qu'arrive How To Be a Megastar
Live. Avec leur multiplication dans différentes salles des
USA, plus leur intronisation définitive à Las Vegas, sans
compter une troupe itinérante pour le reste du monde, les Blue
Man Group ont accédé à la gloire (marrant quand on
y pense), et en ont profité pour sortir un second DVD, proposant
une version remodelée, "2.0" comme ils le disent, du
show qui les a fait connaître. Etait-ce là une idée
géniale ? Il vous reste deux heures...
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Au premier abord, la technique de Megastar enfonce celle de Complex. En vrai 16/9, à la définition très supérieure (le disque est sorti en Blu-Ray, moyen d'après les premières images), Megastar offre une réalisation pro jusqu'au bout des ongles, de vrais noirs, d'ailleurs un peu trop profonds (l'image manque de chaleur), des couleurs qui pètent. Le son n'est pas en reste puisque le 5.1 présente le public sur de superbes arrières, ainsi que quelques effets du plus bel... euh, effet. C'a l'air cool, non ? (NDLR : l'Effet, ç'a l'air, cool, ce serait pas un hyperminable triple jeu de mots ?). Et pourtant, voici l'autre versant des idées géniales. Megastar n'est somme toute qu'un "reboot", comme on dit en ce moment, de The Complex. Et si une invention des années 2K est tout sauf géniale, c'est bien ce putain de reboot. Alors oui, il y a plus d'effets, le show dure plus longtemps, certains ajouts sont croustillants, il y a de sympathiques clins d'oeil (Twisted Sister, Lordi), l'hommage à David Gilmour est touchant (bien que perfectible), on trouve même des costumes à la T2on (vous savez, le reboot, justement, qui ne sortira jamais...), mais malgré cette somme de cadeaux, Megastar est moins bon, moins prenant que Complex. | |
Entre les deux est arrivée la gloire, et on ne ressent plus dans ce nouveau DVD l'état d'urgence qui caractérisait Complex, cet attrait de l'originalité parce que c'était fabuleux et pas parce que c'était original. Dans Complex, les BMG sont géniaux et ils le savent ; dans Megastar, ils sont géniaux et tout le monde le sait. Petite différence, mais qui la fait. De plus, le groupe de musiciens de Complex était carrément meilleur (et les chanteurs moins faux), plus sauvage et plus drôle, en particulier les guitaristes - c'est flagrant lors de la présentation du groupe. Megastar est une preuve éclatante que la surenchère n'est pas toujours la solution pour surpasser un original, surtout lorsque deux oeuvres sont si proches. C'est dans les bonus que Megastar va trouver sa salvation : un faux clip partant d'une idée géniale, et avec une parodie bien envoyée de U2 (Mono & The Side : mythique), et une interview des créateurs, sous-titrée en français évidemment, où le trio d'origine revient sur ses idées, ses passions, son but. Interview charmante, pas assez technique pour les amateurs, mais qui compense par de nombreux extraits inédits ne figurant sur aucun des deux spectacles. Frustrant, mais également rassurant : BMG est clairement une idée géniale. La preuve, c'est qu'on en veut toujours plus. Thèse, antithèse, et la synthèse alors ? Ben si vous êtes riche achetez les deux, si vous êtes Berrichon n'achetez que The Complex : oui, il est moins beau, plus court, moins fédérateur (un poil heavy pour mamy), mais si vous voulez passer 80 minutes à vous tordre les côtes, les hanches et le cou, ne cherchez pas plus loin : The Complex est la solution, la plus simple. Et jeu de mot pourri = hors-sujet, hop ! 3/20. ,
recalé |
2002/2003 -
Dallas (U.S.A.) |
The
Complex Rock Tour Live 01. Above 02. Drumbone 03. Time to start 04. Up to the roof 05. Persona 06. Your attention 07. Sing along 08. Shadows part 2 09. The current 10. The complex 11. I feel love 12. Exhibit 13 13. Baba O'Riley 14. What is rock
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C'est
trop le bordel pour vous les citer. Achetez les deux disques, vous verrez
bien ! (NDKaworu : Mouais. J'en fais autant, fainéant
!)
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