Une tuerie, de la bonne humeur et un bel adieu |
Note globale |
Interviews non sous-titrées, authoring du bonus chié comme un porc, Zone 1 uniquement |
Editeur
: A & M
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Durée
totale : 3 h 17
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(PCM) Image NTSC (Z1) |
Retrospective
et interviews (28 min non st) |
De la vidéo sans grand éclat. Une réalisation un peu chaotique et des musiciens vraiment pris sur le vif. Mais une image globalement agréable et qui passe bien durant les deux heures et demie. | ||
A peu de choses près le même que sur le CD. Donc brouillon et plein de peps. Un 5.1 aurait été franchement bienvenu, vu que près de dix musiciens sur scène, ca occupe l'espace sonore ! | ||
Comme souvent dans les concerts d'adieu, c'est très long, très bien joué et très diversifié. La présence de Mary et Change est carrément jouissive. Difficile de s'ennuyer. | ||
Une retrospective pleine de bonne humeur et de documents rares, mais non sous-titrée et vraiment trop courte (et gros bug sur la dernière partie, irregardable). Et deux clips sensationnels. |
Si vous êtes fan de ce site, cette critique est vraiment à part. Nous ne parlons pas des Zone 1. Nous ne donnons que très rarement de bonnes notes à des transferts de VHS purs et durs. Mais voilà, Boingo, entité dissoute depuis maintenant dix ans (que ca passe vite !), ce n'est pas un groupe comme les autres. D'ailleurs, est-ce un groupe ? Le mot troupe serait plus juste. Une troupe de joyeux farceurs macabres emmenés par le lutin fou Danny Elfman, petit diablotin qui court pieds nus sur scène et exulte sans arrêt. Quasiment inconnu par chez nous, Boingo a fait les soirées chaudes des campus américains et est devenu un véritable objet de culte. Peu après l'album éponyme, d'une originalité indéniable, Elfman, déjà devenu une star de la musique de film, a préféré arrêter la belle histoire, et faire du traditionnel et annuel concert d'Halloween un concert d'adieu. Voilà pourquoi D.D.S. ne pouvait pas passer à côté. Et vous non plus. | |
Boingo
est avant tout une entité originale. Sa musique est un mélange
très perturbant de ska, de pop-funk, de punk et de musique de foire
- sans compter en 1994 les ajouts orchestraux purement Elfman. Donc, en
toute logique, son public est fidèle, un peu fou et bruyant. La
logique étant respectée, l'Amphithéâtre est
bondé à craquer d'amateurs plus ou moins jeunes, souvent
grimés (c'est Halloween après tout), et entre le rire et
les larmes. Sur scène, ce n'est pas moins le bordel. 8 musiciens,
des tas de décors et de grigris partout, et quatre fous furieux.
D'abord, Johnny Hernandez. Le Vatos sauvage est fidèle à
sa réputation : gros boeuf qui tape comme un sourd. Fans de Mylène
Farmer, voyez Abe Laboriel Jr ? Vatos est son père spirituel. Ensuite,
nous passons à Warren Fitzgerald. Intronisé troisième
guitariste, il sait que sa durée de vie sera courte et qu'il est
une pièce rapportée : il met donc son ego de côté
et son but avoué est de s'éclater le plus possible, y compris
physiquement puisque sur le final, Monsieur mettra un point d'honneur
à tenter de se casser la gueule (il y arrivera, d'ailleurs).
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Puis nous passons à Elfman, qui arpente chaque centimètre carré de la scène (pieds nus, il a vraiment pas peur !), chante évidemment comme un possédé, se tape une gueule de diable de circonstance et donne tout, tout. Il fait véritablement honneur à son groupe, donnant une représentation largement digne de la réputation (immense) du Boingo. Cependant, réussissant pendant les deux heures et demie du concert à oublier et faire oublier qu'il s'agit d'un adieu, il est très touchant de voir qu'à peine sorti de scène, il tente de tout prendre à la légère et de déconner, sans y parvenir une seule seconde : le contre-coup de l'arrêt du groupe le prend à la gorge par surprise et la caméra s'arrête brutalement, certes, mais également pudiquement. | |
Et
peut-être plus fou que tous les autres, nous avons le bassiste de
l'enfer, j'ai nommé le sous-estimé, voire inconnu, mais
pourtant essentiel John Avila. Facétieux farfadet en short à
la chevelure improbable et à la basse deux fois grande comme lui,
il tape (TAPE !) sur les cordes en un slap incessant et frénétique
qui pulvérise la rythmique. Sautillant partout pendant tout le
concert, hurlant comme un dément les paroles même (et surtout)
quand il n'a pas de micro, s'arrêtant de jouer parfois pour faire
une clownerie (et la musique en souffre immédiatement), il fait
penser à un croisement de J (Luna Sea) et Les Claypool (Primus)
en vingt fois plus taré. Faisant à lui tout seul le spectacle,
il entraîne le concert très rapidement à un paroxysme
qui ne s'arrête pas. Gné ? Le principe d'un paroxysme, c'est
pas ça ! Effectivement, c'est pas tous les jours qu'on peut lire
une telle bêtise sur un site. Mais il faut avouer que ce n'est pas
non plus tous les 4 matins qu'on fait face à un live d'une telle
puissance !
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Le DVD est, hélas - mais on s'y attendait - la copie conforme de la VHS - sauf que la VHS n'était pas réservée aux zone 1 ! On retrouve une image moyenne, très vidéo (mais moins affreuse que prévu, et même largement regardable), et un son qui est quasiment au niveau du double CD. On peut également retrouver un mini-documentaire + interview non sous-titré et foisonnant bien que trop court, évidemment, mais il permet d'assister aux tous débuts du groupe (qui au départ était une troupe de cirque ambulant, on comprend mieux pourquoi Elfman s'amuse ainsi sur scène). Pas de larmes, pas de regrets, chacun montre bien que les années Boingo ont été un plaisir avant toute autre chose. Normal, les mecs, c'était largement partagé. Et en bonus caché (ca c'est con), on trouvera deux clips : le premier et le dernier (dommage il manque l'excellentissime Dead Man's Party). Le premier, Little Girls, est d'une perversité à toute épreuve, vachement en avance sur son temps techniquement et délicieusement dérangeant. Le dernier est un remix single d'Insanity, et je préfère le dire de but en blanc : c'est un des meilleurs clips jamais vus. Croisement entre Tim Burton (normal) et David Fincher, c'est un must absolu pour tout fan. | |
Et le show dans tout ça ? Les chansons, la setlist, et tout ? Comment, je n'en ai pas parlé ? C'est peut-être parce qu'il n'y a rien à dire... 150 minutes de chansons géniales, parfaitement exécutées, avec un public qui suit et exulte, des percussions, des marionnettes, du show tout du long, des musiciens qui ont la classe et un léger grain, et l'intégrale du concert soit le pendant vidéo du double CD déjà totalement indispensable. On regrettera juste, pour la forme, l'absence totale de l'album Dark..., le fameux album commercial conspué mais bon, un petit "Glory be" n'aurait pas fait tâche ! (Et Try to Believe en final, c'aurait été beau). Ceux qui ont déjà le CD peuvent se jeter sur le DVD, la folie furieuse de la troupe est une valeur ajoutée indéniable. Et les hésitants, ca vaut le coup de dézoner votre lecteur, vraiment. Si vous voulez vous mettre la patate, ce live est une dose de Juvamine en intraveineuse de deux heures trente. Oui, c'est bien une dose de Juvamine en intraveineuse de deux heures trente. Autant dire qu'il vaut mieux le regarder au lever du lit. L'écouter avant de se coucher, ce serait comme se mettre minable à la vodka juste avant de rencontrer Vanessa Demouy. Les bonnes choses s'apprécient aux bons moments. Et ce double DVD, indispensable dans chaque vidéothèque, en est un sacrément bon. L'Oingo est mort, vive le Boingo ! |
31 octobre 1995 - Universal Amphitheatre (USA) |
01.
Insanity |
Danny
Elfman - Chant,
guitare, percussions
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Steve Bartek, Warren Fitzgerald - Guitare |
John
Avila - Basse,
choeurs
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Johnny 'Vatos' Hernandez - Batterie, percussions |
Marc
Mann - Claviers
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Doug Lacy - Accordéon |
Sam
Phipps, Leon Schneiderman - Saxophones
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Dale Turner - Trompette, trombone |
George
McMullen - Trombone
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Katurah Clarke - Percussion |