De vrais et purs dignes chevaliers de la table rock'n'ronde, jolie image et clips souriants

Note globale


Groupe génial mais encore un poil de cul de chameau trop jeune... c'est dire si on doit commencer à avoir peur

Editeur : Roadrunner
Durée totale : 0 h 55

Image        NTSC

Une réalisation parfois chaotique avec blancs brûlés et consorts. Dommage car la définition est superbe, les couleurs pimpantes et la compression assez discrète. Fouillis mais très agréable. Le "motion judder" empêche définitivement le 9.
Concert de Wacken (44 min)
Clips de Running Wild, Too Young Too Much Too Fast et Diamond in the Rough (10 min)
C'est dur de noter ça : il y a de la saleté, du larsen, des bruits, mais c'est du rock'n'roll putain ! 8 est une note sans couilles ni âme, mais désolé, j'ai beau chercher, je ne vois rien d'autre.
Un poil court et un poil, tout petit poil, répétitif (même pour le style), ce live a le mérite d'asseoir la réputation de ce qui pourrait bien devenir un futur géant. Dommage que l'ambiance soit juste bonne, et pas totalement délirante. Ca viendra.
Ca ne doit pas être facile tous les jours d'être le dauphin d'une légende. Déjà parce qu'il faut supporter de n'être pour certaines personnes, à tout jamais, que "junior", voire "copieur". Ensuite parce qu'il faut savoir se montrer à la hauteur. Plus haute est la légende, plus vertigineuse sera la chute en cas d'échec. Pensez donc qu'il ne fait pas bon être sujet au vertige quand on s'attaque à une montagne, un K2 tel qu'AC/DC. Ca fait longtemps, des années, des décennies, qu'on se dit que nos Australiens partis, retraités pépères, on sera orphelins d'un des plus énormes concentrés de boogie blues rock qui ait jamais existé, et existera jamais - car soyons honnête, qu'on aime AC/DC ou qu'on les déteste, leur succès n'est pas que public, et ils représentent à eux seuls tout un style musical : le hard rock, pur et simple, très simple même - si simple que la formule se met à tanguer dès qu'on tente de la changer, ou de la moderniser un peu trop vite. AC/DC, c'est un monstre inattaquable. Eh ben, chez Airbourne, on s'y est attaqué quand même. Et le résultat est là : si vous suivez un peu l'actualité musicale (et c'est sûrement le cas vu votre présence en ces lieux), vous avez déjà entendu mille fois dire qu'Airbourne, jeune quartet Australien (tiens donc) ayant fait ses débuts dans le pub rock (tiens tiens), est la relève d'AC/DC. Même le Grand Maître Philippe Lageat le répète à satiété, supporté par Pétoncle-Man Zézé himself... c'est bien qu'il doit y avoir une raison. Il y en a une. Et je vais vous la livrer. Là. Maintenant. Tout de suite. Extemporanément. Si tout le monde le répète, c'est parce que c'est vrai.
Oh oui, c'aurait été facile de se jeter sur le premier groupe de pub rock à kangourou et petites rousses bouclées pour les introniser (ça fait mal) nouveaux AC/DC certifiés. On aurait pu les canoniser de leur vivant, les Rose Tattoo, The Angels et autres Jimmy Barnes. Mais on ne l'a pas fait, simplement parce qu'on ne pouvait pas. C'était génial (écoutez donc Barnestorming !), mais ce n'était pas AC/DC. Il a fallu attendre une, voire deux générations pour voir enfin débarquer ce Airbourne qui non seulement clône le groupe des frangins Young à un niveau de mimétisme rare, mais surtout l'admet, l'assume, et pire : le revendique. La frappe binaire et bourrine de Phil Rudd ? Elle est là. La basse à 120 notes par minute de Cliff Williams ? Elle est là. Le duel de guitares rythmiques qui fait corps principalement à cause de la différence d'amplis ? C'est là. Le chant crié, guttural mais haut, peu mélodique mais intrinsèquement blues dans son essence ? Imothep ! Et les solos vômis à grands coups de pentatonique basique que même Hallyday pourrait jouer ? Vi vi, c'est bien ici. On a tout. Même les paroles à base de foufoune, de ouiski et de waukhainwaull. Des synthétiseurs, des boites à rythme, de la double pédale, du chant mélodique, des cordes ? Peuh ! Vous n'y pensez pas ! Airbourne, c'est du rock pur jus sans aucune fioriture, on aime ou ou n'aime pas mais le fait est là. Un autre fait s'impose, d'ailleurs : un groupe si jeune, avec déjà un tel poids sur les épaules, tout l'avenir d'une frange non négligeable de la musique contemporaine... et si un jour ils nous mettaient du synthétiseur digital ou une chorale dodécaphonique au détour d'un titre ? Ca pourrait être drôle, non ?
Mais ne rêvons pas... ou ne cauchemardons pas, au choix, car ce qui nous amène ici, c'est leur premier "vrai" album, Runnin' Wild ("premier album" au sens où ils vont vraiment perpétrer la tradition AC/DC jusqu'au bout, à savoir que les non-Australiens vont galérer pour suivre leur discographie). Un album qui a pour ambition affichée de perpétrer le legs de For Those..., Blow Up... voire quelques relents du si sous-estimé Flick Of... Toutes ces abrévations faisant évidemment allusion à des albums de Emerson Lake & Palmer, comme vous l'aurez compris. Sans rire, le même système entre boogie primaire et ces foutus choeurs qui donnent à ce rock suintant et féculant (NDKaworu : C'est quoi ce néologisme j'me-la-pète ?) ce semi-pourcent de pop-attitude qui rendent irrésistibles et si naturels les refrains d'AC/D....irbourne. Degré zéro d'originalité, certes, mais totalement appréciable par les fans. Ce qui amène naturellement à la défense en live puisque ce genre de musique est l'un des plus propices à prendre toute son ampleur dans le contexte d'un concert, ou mieux, d'un festival. C'est donc rien de moins que le prestigieux Wacken Festival que nos kangourous vont prendre d'assaut, festival pourtant plus porté sur le heavy traditionnel que sur le pub rock alcoolisé. Le résultat : un DVD qui n'est peut-être pas indispensable de nos jours, mais qui pourrait bien le devenir.

I'm bad, I'm Australian fuckin' nationwide !

Car il n'y a pas qu'en studio qu'Airbourne prolonge la durée de vie de la Young & Young Ltd. Malgré un accueil un peu plus réservé que pour d'autres groupes (mais où sont les tougoudou tougoudou et les chanteurs d'opéra ?), le Wacken se laisse assez facilement transporter par la folie des frangins O'Keefe. Les titres sont rallongés, les solos étirés, le ton général est un peu plus mordant et "dark" qu'en studio, sans pour autant laisser de côté la bonne humeur. Du rock brut, joué comme il se doit, avec les tripes. A partir de Cheap Wine, on a même droit à une guitare plus vraiment accordée ; who gives a fuck ? that's rock'n'roll ! D'habitude dans nos colonnes ça passerait mal, mais là, c'est avant tout la communion des trois accords qui l'emporte, les défauts ne sont plus un handicap, mais un privilège d'initié. Reste un hic (sic) : Joel. Il donne un show à faire froid dans le dos, complètement hystérique, sautant de retour en retour, escaladant les échafaudages à des 15/20 mètres. Spectaculaire, mais aussi dangeureux, et on ne voudrait pas qu'il lui arrive quelque chose, car ce petit DVD, avec sa technique bien sympa, ses clips très second degré et sa setlist remplie de futurs tubes, donne envie de chevaliériser Airbourne et de continuer un petit bout de chemin avec eux. C'est bien beau, le whisky au goulot et les galipettes sans filet, mais si ça doit conduire à une catastrophe too young et too fast... Ceci mis à part, ne reste plus qu'à se régaler avec ce petit brûlot où côté musique, le fait d'être too Young n'est pas une tare. Au contraire. For those about to kick our asses, we salute you.


01-03-2010

31 juillet 2008 - Festival de Wacken (Allemagne)


01. Hellfire
02. Fat city
03. What's eatin' you
04. Girls in black
05. Cheap wine & cheaper women
06. Heartbreaker
07. Blackjack
08. Runnin' wild


Joel O'Keefe - Chant, guitare, dangeureuse schizophrénie   
   David Roads - Guitare, choeurs
Justin Street - Basse, choeurs   
   Ryan O'Keefe - Batterie