Clip soigné et grandiose comme d'habitude, quelques passages plutôt marrants, anglais facilement compréhensible

Note globale


Making-of un peu superficiel pour album un peu superciel

Editeur : Nuclear Blast
Durée totale : 0 h 44

(PCM)

Image      (sauf le clip en 16/9)  PAL

Peu à voir, et rien de magique. Sauf le clip, anamorphique, à la définition parfaite, fluide, très beau. Mais il dure 4 minutes. Les 40 autres sont très décevantes.
Menu DVD-Rom interactif qu'on va plutôt oublier, s'pas...
Galerie de 36 photos
Clip de The Serpentine Offering (4 min format respecté PCM)
Making-of de l'album (17 min non st PCM)
Making-of du clip (21 min non st PCM)
Exactement la même chose : on entend pas mal les intervenants, il n'y a pas trop de sauts de volume, mais rien qui force l'admiration.
Et on continue dans la moyenne : le clip est dans une bonne tradition de soin et de grandiloquence visuelle, tandis que les making-ofs courent toujours sur la brêche séparant le bon de l'inutile.
Il faut être lucide, et regarder les choses en face : ça fait belle lurette que le black metal ne fait plus peur. Et les deux gros vendeurs du genre, à savoir Cradle et Dimmu, ne sont plus depuis longtemps ces épouvantails malsains sur lesquels les mères de famille aimaient tant jeter l'opprobre. On pourra même mettre en corrélation dangerosité et qualité intrinsèque, avec des résultats variables, mais il n'empêche : même avec son album précédant, un excellent Death Cult Armageddon, Dimmu Borgir n'effrayait déjà guère plus que quelques politiques chatouilleux. On pourrait pourtant trouver encore de quoi hurler avec les loups au vu de ce In Sorte Diaboli : pochette aux symboles cabalistiques, texte imprimé à l'envers avec le petit miroir pour le lire (omgnuggetz!!1!), cris de viking chiant au bord de la falaise par force 6 Beaufort un soir de crachin normand, bruitages moyen-âgeux (NDSteevie : Mais comment ils ont fait pour enregistrer ça à l'époque ?), tout le folklore du black metal dit commercial est là.
Mais In Sorte était livré avec deux bonus. Le premier, un petit DVD dont au sujet duquel qu'il est question ici. L'autre bonus, moins drôle, ce fut le départ de deux membres, et pas n'importe lesquels : Vortex, le bassiste chanteur dont les chœurs héroïques étaient une marque de fabrique, et Mustis le génial clavier et arrangeur. Sorties de route inexplicables, à l'époque. Avec le recul, l'écoute de Diaboli donne la solution : où sont passés ces deux musiciens ? Dimmu a ici clairement choisi le retour vers un metal plus heavy, presque à la Germanique, et si l'orchestre est toujours présent il est parfois remplacé par d'horribles synthés casseroles. Le chant clair est trop épars, les vrais claviers rares et pas toujours mis en valeur... Bref le chœur n'y est plus, et le cœur avec. Certes Borgir continue d'écrire de bonnes chansons, mais à force de ne se baser que sur les enquillements de riffs bruts et de chant Daffy Duck, l'intérêt global de In Sorte est un peu noyé dans un océan de facilité où seul le headbanger peu regardant saura trouver son bonheur. Et passons par charité chrétienne (niark) la fin d'album indigne d'une démo de groupe de neo-prog visant le triple abum concept sur la zigounette du dieu Thor.
Curieusement, le DVD bonus qui nous intéresse aujourd'hui (surtout si on est mardi) est non seulement d'un intérêt très comparable àl'album, mais possède de troublantes similitudes. Ainsi, The Serpentine Offering. C'est avec The Sinister Awakening l'un des titres les plus enthousiasmants, mais avec forte raison, c'est le seul qui ressemble vraiment, trop même, aux grands passages de Death Cult. O stupeur, tremblements et défécations liquides et variées, c'est le single dis donc ! J'y crois pas François ! Et du coup, c'est le clip officiel, qui ressemble beaucoup, trop même, à un clip habituel du Dimmu, et ce sans en retirer les nombreuses qualités. De même pour le making-of, sympathique, amusant, mais pas retournant pour autant, et s'évertuant à briser le mythe du groupe spirituel et mystérieux. Les meilleurs passages sont ceux où l'on voit... Vortex et Mustis ! Le hic , ce making-of ne fait que nous rappeler cruellement que si l'on se souvient aussi bien des parties qu'on les voit enregistrer, c'est peut-être parce que ce sont à peu près les seules existant sur l'album.

On ne jettera pas tout car sur 45 minutes restent de bons moments : quelques visites succintes du mixage multipistes, la fabrication des costumes et le tournage en décors naturels du clip, mais rien n'est vraiment ni transcendant ni impérissable, et surtout, il manque à ces making-ofs un degré supérieur d'intelligence qui donne au spectateur l'occasion d'apprendre des choses non pas sur son artiste favori, mais de l'artiste. Shagrath et Silenoz n'ont pas encore la carrure makingofesque d'un Knopfler, d'un Wilder ou d'un Sheller (devraient se rebaptiser Shagrher et Silenner), et l'édition limitée de In Sorte a beau être jolie tout plein, elle renferme un disque qui promettait plus, et un bonus à son exacte effigie. Au moins ne s'ennuie-t-on pendant aucune des deux galettes, et un minimum de soin y a été apporté. Voilà voilà... Hum... Ben oui faut vous y faire, ça fait aussi longtemps que Baker ne fait plus peur à aucun éditeur. Alors si la voie du milieu mou fonctionne, purquoi pas ? Quoi ? Dis ami lecteur, ça te gênerait de poser cette tronçonneuse ?


14-10-2010