Un mixage 5.1 largement meilleur que prévu, un album mignon, de bons passages |
Note globale |
Encore une fois le choix des formats audio ridicule, pas de sous-titres, album mignon oui mais pas vraiment plus... |
Editeur
: RoadRunner
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Durée
totale : 2 h 49
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(album) - (PCM, documentaire) |
Image NTSC |
L'image du documentaire est vraiment dégueulasse, je tends même à penser que c'est de pire en pire. Par contre les photos fixes pendant l'album sont magnifiques, j'adoooooore les fourmis qui chipent une balle sur Prophets of War ! |
Album
complet en 5.1 (78 min)
Documentaire sur l'album (90 min non st) |
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L'album est très étonnamment bien mixé, plein de punch, et de spatialisations dans tous les sens. Mais les limites du Dolby Digital plus un volume de master trop élevé ruinent les efforts. Un point en moins pour le documentaire parfois inaudible. | |||
Tout l'album en 5.1, c'est une première et c'est réussi, et un documentaire long, pas passionnant, mais pas désastreux non plus. Le manque de sous-titres est comme d'habitude un-point-de-moinsesque.. |
Il y avait cinquante milliards de façons d'introduire ce DVD bonus. Jeux de mots pourris, explication du titre, historique du groupe, et j'en passe. Mais comme disaient les Ents de Tolkien : pourquoi se casser le tronc ? Un seul mot résume la première impression lors de cet achat : ENFIN ! On commençait sérieusement à douter qu'un jour, Dream Theater nous offre une édition collector d'un album. Côté DVD ça a toujours été, mais côté disque, pardon : le plastique, le papier, la rondelle, et c'est emballé ! Non, je ne parle pas de chiottes, encore qu'après tant d'années et d'albums, on finissait par se demander si Warner ne traitait pas le groupe justement comme des... des latrines pour rester poli. Enfin, leur passage chez Bip-Bip (qui n'a pas réedité son exploit Porcupinesque, enfin pas encore) a permis au groupe de Portnoy et Petrucci d'offrir un fourreau (très joli), un home movie de 90 minutes et, alleluhia ! un mixage 5.1 ! Et réalisé par Mr Paul Northfield s'il vous plaît ! Mais comme vous le savez, un 5.1 ne vaut rien s'il n'y a pas de musique correcte. Là, nous parlons tout de même de Dream Theater. Un groupe revigoré par le joli succès d'Octavarium. Du reste, ce Systematic Chaos, pour la première fois dans l'histoire du groupe, pourrait s'apparenter à un Octavarium 2. Absolument pas sur la forme. Mais un peu sur le fond. | |
On
retrouve donc des éléments typiques d'Octavarium (le single
type metal pour ados, l'epic ici divisé en deux, la chanson 7 très
portée sur les violonnades et avec exactement les mêmes arpèges
de gratte acoustique que Octavarium-le-titre,
la 6 qui aMuse beaucoup), ajoutés à un feeling général
beaucoup plus sombre et un nombre conséquent de riffs. Si dans
Octavarium, le chef c'était LaBrie, sur ToT Portnoy et sur Six
Degrees... Rudess, Systematic Chaos peut être sans soucis rebaptisé
Systematic Petrucci tellement notre gratteux bodybuildé aux frontières
du risible est partout : il n'a jamais autant fait de rythmiques, et il
refait enfin des solos mélodiques ! (disons 70% du temps, en progrès
donc). LaBrie est toujours bon mais tellement épaulé par
Portnoy et Petrouche qu'on se croirait dans Crosby Stills & Nash (on
n'entendra pas M'Young). Ils sont partout !
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Evidemment, on ne peut pas passer à côté du jeu des citations, avec un Prophets of War absolument excellent et jouissif mais dont les synthés et la progression harmonique ont été programmés par Matthew Bellamy qui venait en cachette la nuit dans le studio. De même, Constant Motion n'est sûrement qu'un titre de travail : le vrai, c'est "...And justice for Rush...". Et la magnifique Repentance est salement pompée sur du Opeth produit par Steven Wilson. Ceci n'est pas grave, car en citant comme en restant originaux, DT sait toujours faire de beaux passages mélodiques, la mise en place est comme d'habitude à pleurer, et chaque morceau possède d'excellents extraits. Cependant, le souci principal de DT depuis quelques années vient s'aggraver car à part Repentance (qui est longue juste comme elle le devait) et - dans une moindre mesure - Prophets of War, aucune chanson ne parvient à convaincre sur sa totalité. A commencer par l'epic qui débute et finit bien l'album, mais est inconsistant en son milieu. Ou encore Forsaken et son refrain lourd(ingue). Ou Constant Motion et Dark Eternal qui ont tous deux le point commun d'un excellent refrain plombé par une dernière phrase bâclée (celle de DEN est même la plus stupide que j'aie entendu depuis longtemps). Mais en tant que vieux fan, le plus inquiétant pour moi est que, pour la toute première fois depuis le premier album, Dream Theater a livré un disque par-dessus lequel je ne ressente pas une irrésistible envie de chanter. A peine quelques refrains ou meuglements, mais pas un seul couplet. C'est un signe qui ne trompe pas, et je pense que vous en conviendrez lorsque vous l'aurez écouté plusieurs fois : c'est un bon album, sympa, rempli de bonnes choses, mais si Dream Theater nous sort encore un disque de ce calibre, ils ne pourront plus prétendre faire partie de l'élite, dont ils ont pourtant tenu les rênes pendant une bonne décennie. | |
Dans
ce contexte, un documentaire de 90 minutes (soit plus long que l'album
déja trop long !) ne prêtait pas aux glapissements exacerbés
de joie intense et de bonheur brut. C'est donc mal connaître Portnoy
qui a le chic pour divertir. Le making-of revient sur toutes les chansons,
sans génie, sans trame narrative passionnante, voire avec un intérêt
limité aux seuls musiciens (cf les solos époustouflants
de Petrucci), mais avec une bonne humeur de potache qui permet de rester
jusqu'au bout, même sans sous-titres, sans trop se forcer. Mike
fait le spectacle avec sa finesse habituelle (et que je me gratte les
couilles, et que je rôte pendant un overdub, et que je fais des
grimaces à Petrouche), Jordan est écoeurant (il joue et
enregistre le riff de Constant Motion tout en... buvant son café
! Richard Barbieri, sors de ce corps !). Mais deux choses font un peu
peine à voir : d'abord le traitement des voix sur Repentance (avec
un casting ahurissant). C'était l'occasion de voir et d'entendre
qui disait quoi, spoiler évidemment mais c'est un reportage que
diantre. Et puis surtout, celui qui m'a fait de la peine, c'est James.
A part un pétage de plombs sur PoW, il a l'air malheureux comme
une pierre tout du long, comme s'il sentait que quelque chose s'était
(s'est ?) brisé. On rajoutera des mouvements de camescope bien
à la Mike, quelques explications fumeuses sur les textes (particulièrement
Petrouche sur l'epic, qui aurait mieux fait de pas trop la ramener vu
le sujet de polémique actuel), et on obtient un documentaire mouaif.
Pas bof, hein, mais mouaif. Et qui ne revient pas une seule seconde sur
le mixage en 5.1.
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Ah oui, on l'avait oublié celui-là. Peut-être parce qu'on n'en attendait pas grand-chose. Les surprises étant par essence inattendues, on découvre donc un surround tout à fait honorable - à vrai dire largement moins pire que ce que l'on craignait. Non, soyons honnête : largement MEILLEUR qu'espéré. Les spatialisations sont assez nombreuses, surtout pour les effets et les churs, et la double stereo des guitares a un rendu "tout pour ta gueule" bien plus chaleureux et naturel que d'habitude. On pourra même trouver certains effets too much, notamment des arpèges tournantes à foison y compris quand ça ne le méritait pas (l'intro de Repentance). Pas mal de gens se sont plaints de fréquentes baisses de volume, il y en a UNE, sur la guitare tournante des dix premières secondes. Le reste c'est du solide, voire trop béton (doucement les basses sur Dark Eternal Myung), et ces personnes devraient sérieusement songer à changer leur décodeur Dolby. Oui, Dolby, et c'est là qu'on va se fâcher : déjà que le mastering est un peu trop élevé (du Alési dans le texte : à fond à fond à fond, paf gravier), mais alors notre pauvre Dolby ne sait plus où donner de la tête, et ses limitations éclatent au grand jour (ah ces cymbales qui font kssss !). Eh oui, la malédiction de Score a encore frappé : le mix 5.1 excellent n'est pas proposé en DTS (pourtant Porcupine Tree et Opeth l'ont fait !?), par contre le documentaire, mixé d'apres un pauvre camescope, est en PCM qualité CD. Gni ? Z'ont pas encore compris ? Tant pis, la note chutera en conséquence, et dans conséquence... On peut désormais se poser deux questions : DT ressortira-t-il ses anciens albums comme Portnoy l'avait suggéré, et comprendra-t-il à quel point le DTS sera indispensable ? Réponse dans plus ou moins longtemps. Voire jamais. Et vaut mieux parier sur la deuxième solution : des surprises, ça doit etre rare, sinon ce n'est plus drôle. Même si DT ferait mieux de nous en préparer une belle pour la prochaine fois, histoire de fidéliser la clientèle.
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