L'occasion de redécouvrir un bon album bien interprété pour pas cher

Note globale


La mise en images très pauvre

Editeur : Metal Blade
Durée totale : 0 h 53

Image        PAL

Une définition de VHS ou presque et quelques effets de montage franchement ridicules. Définitivement pas le point fort de Fates Warning.
L'intégrale de l'album jouée en live
Que de la stéréo, dommage, mais elle ne manque ni de chaleur ni de précision.
Tout l'album joué devant vous avec une précision infernale, et deux grands musiciens formant la base rythmique.
Si un groupe n'a pas eu de nez en choisissant son patronyme, c'est bien Fates Warning. "Signe du destin" : les pauvres, s'ils avaient sû qu'ils auraient eu autant d'influence sur des groupes majeurs... mais si peu de ventes en retour ! Et au niveau qui nous intéresse, les DVD musicaux, on ne peut pas dire non plus qu'ils aient été gâtés : outre le fait qu'ils n'aient jamais pu s'offrir le moindre mixage 5.1, la technique audiovisuelle leur faisait chaque fois faux bond (à croire qu'ils étaient sponsorisés par Daniel Craig). Mais pour une fois, nous allons pouvoir être plus cléments, puisqu'il s'agit ici d'un DVD bonus. Plus précisément la ressortie en digital d'une cassette vidéo qui avait fait les beaux jours des fans, tout en restant dans une certaine confidentialité. Une cassette video ? Diantre, mais qu'est-ce que celà peut-il bien être ? Eh bien il s'agit d'une bande magnétique sur laquelle on enregistre un film, mais là n'est pas le sujet.
FW a toujours paru aux yeux des metalleux comme un groupe "intello", à la manière de leurs cousins Queensrÿche. Pourtant, ils ont attendu 1997 pour sortir leur premier album véritablement concept et un tant soit peu complexe (non pas que des titres comme Sorceress aient été des ballades FM, entendons-nous bien). L'album, intitulé "A Pleasant Shade of Grey", racontait l'histoire, ou plutôt les émotions d'un homme s'assoupissant lentement sur son lit pendant un orage. Il débute donc par de la pluie, bruitage toujours très efficace, et le thème principal sifflé. Ca rappelle justement un célèbre album de Queensrÿche, mais ça va surtout faire sursauter les fans de Rammstein : vu l'année et le style, l'un des deux a copié sur l'autre, c'est pas possible !
Quoi qu'il en soit, le disque évoque le sommeil léger, celui qui ne sépare pas tout à fait le monde du sommeil de celui des simples remords. Il est aidé en cela par les synthétiseurs oniriques d'un certain Kevin Moore, ainsi qu'une construction toute en répétitions suivant bien la trame d'un rêve (n'avez-vous jamais remarqué que lorsque vous rêviez d'une scène intéressante, vous en rêviez deux fois de suite pour en capter les détails ?). Le plus de cet album assez déconcertant, et qui ne plaira pas forcément aux premières écoutes de par son côté presque épuré, c'est qu'il a été défendu en live intégralement, comme tout bon album concept qui se doit. Et fort bien défendu. Car outre Jim Matheos qui possède une maîtrise de la guitare enviable, le chanteur Ray Alder tres impliqué, et les parties de clavier rejouées pratiquement à l'identique (par un certain Ed Roth), vous avez aussi la paire rythmique Vera/Zonder. Et malgré la pauvreté de l'image (cadre fixe pour Zonder, faux ralentis pourris pour Vera), c'est un vrai régal de les voir jouer. Un VRAI régal. Zonder est véritablement un batteur sensible et unique, et Vera est un tueur de cordes qui n'hésite pas à slapper (c'est rare dans le metal) tout en assurant des chœurs impeccables (le bonhomme est également chanteur). Rien que pour eux, c'est sympa à regarder.
Regarder ou écouter, au fait ? Ce combo CD / DVD était sur le papier fort intéressant, ne serait-ce que parce que le CD original est épuisé depuis la nuit des temps. Et la version live, outre la VHS donc rééditée ici, était déjà disponible sur le double live "Still Life" - une version très, extrêmement, beaucoup vachement fidèle au disque studio. Overdubs ? Pas trop possible. Et playback ? Encore moins. Ou alors c'est le meilleur playback depuis des vaches de lustres, et on rajoutera que le concert a été filmé sur deux dates... Très honnêtement ça n'est absolument pas visible. Et là aussi, si c'était aussi truqué qu'on veut bien le croire, on a un chanteur qui est capable d'avoir le même jeu de scène deux soirs de suite au centimètre près. Bref, vous m'avez suivi : ça a l'air trop pro pour être vrai, mais en réalité c'est juste un groupe très doué et très carré.

En revanche, on émettra des doutes plus aigüs (donc plus graves) sur la qualité de l'image, qui abuse par moments de faux ralentis flous, avec une définition qui laisse à désirer, et en prime le concert est entrecoupé de scènes video de "fiction" oniriques, certes sympathiques, mais un peu redondantes et dont on sent que le budget n'était pas faramineux. Ah, au fait, lesdites séquences ont été réalisées par... Joey Vera, le bonhomme étant également vidéaste, mais aussi peintre. Sachant qu'il est plutôt beau gosse, j'en entends déjà certaines qui se demandent si il fait aussi la cuisine. Alors, au final (quelle pirouette pour finir un article, mon génie conceptuel m'effraie parfois, pas vous ?), à qui s'adresse ce combo, proposé en prime pour à pas cher ? Aux fans qui ont usé la VHS, mais surtout à ceux qui ont le malheur de ne pas posséder ce disque : ce n'est pas que le DVD lui soit indispensable, ou soit un trésor technique, mais il permet de prolonger l'expérience d'une heure de plus. Vous refusez une heure de grasse matinée gratuite, vous ?


16-02-2007

PS : Attention au réveil ;-)