Document rarissime, album important et révolutionnaire pour l'époque

Note globale


(Mais intérêt historique indéniable)


Techniquement plus insupportable que les limites pourtant larges que je m'étais imposées

Editeur : Metal Blade
Durée totale : 1 h 18

Image        NTSC

Un camescope VHS de 1986 à l'épaule dans le noir derrière la foule, une bande abîmée au possible, de très loin la pire image de ce site, et en plus vous ne distinguerez que Matheos (c'est le caniche qui bouge pas).
Live de 1986 inclus 12 titres (70 min)
Galerie de photos (7 min)
Le même camescope avec un micro d'ambiance mono, dans une salle trop petite avec un groupe qui joue plein pot et un chanteur qui phagocyte les aigüs. Pire que mauvais : insupportable.
En admettant que vous supportiez plus d'un titre, un concert important et rare d'un groupe qui vient de se découvrir une maturité pleinement assumée et l'affiche poitrail viril à l'air.
En 1986, le gros metal mélodique qui tâche fait fureur. Des groupes sont passés maîtres dans le genre : Iron Maiden, Def Leppard. D'autres requins aux dents longues se mettent à développer les ambiances, les changements de rythme, et à ce petit jeu Queensrÿche frappe très fort avec Rage for Order, album qui même de nos jours n'a pas encore été évalué à sa juste valeur. Et puis Fates Warning, qui comme le Rÿche fait son troisième album (deux et demi pour Tate & Cie), tape encore plus haut et pond un opus qui de nos jours pourrait faire sourire. Voix de castrat ultra-reverbérée, changements de rythme improbables avec ambiances purement progmetal, seulement voilà : en 86, ça n'existait purement pas. D'ailleurs l'écoute de l'album le prouve : à part la troisième chanson, qui a un refrain totalement improbable et une identité Queensrÿche à mort (ce qui est un gros compliment), le reste est simplement l'équivalent du groupe Majesty, qui sera connu plus tard sous le nom de Dream Theater. Mais en 1992, le "reconnu". 6 ans avant, la bande à Jim Matheos avait donc commis un méfait prog bien méchant qui en a laissé plus d'un sur le carreau. En plus, même sans compter le chanteur qui est limite faux partout mais possède un chant si particulier que ça passe pour un style (pour beaucoup d'autres c'est le contraire), la musique est assez impénétrable et un sacré nombre d'écoutes est nécessaire pour apprécier - et en celà, cette triple-galette super-classe et à un prix correct redonne un intérêt avec un remaster pas piqué des vers. Le son caverneux et la reverb de cathédrale sur le chant sont toujours présents, mais sincèrement entre le vinyl d'origine et le CD remaster, il n'y a pas photo.

Et en bonus, puisque c'est ce qui nous réunit tous ici ce soir mes bien chers frères, nous avons l'unique document vidéo de cette époque du groupe. Et on est bien prêts à croire que c'est unique. Sinon je ne vois pas ce qui aurait poussé Metal Blade à nous infliger ce qui sert de DVD. Il s'agit en effet de la pire, et je dis bien : la pire technique que j'aie jamais vu sur un DVD officiel. A côté, Alchemy c'est la Passion de le Christ, Capacity c'est Matrix remaster, le Pineapple Thief c'est le Opeth (et sur ce dernier exemple je suis sérieux). Vous pouvez difficilement imaginer le résultat : une vidéo totalement irregardable (la définition doit approcher le 120x70, je ne plaisante pas, avec un écho vidéo triplé, quadruplé... et au-delà, c'est carrément le drop d'image !). Et pire : un son inécoutable. Non, pas inécoutable : insupportable. Réellement, physiquement. Du coup, même si vous êtes un énorme fan, ça fait fuir, simplement parce que si c'était votre propre groupe amateur, vous auriez honte de le montrer, quitte à laisser tout le boulot de répétitions tomber dans l'oubli. C'en est à ce point, j'aurai prévenu. Maintenant, FW ne sont pas chiens : le coffret coûte un prix raisonnable vu qu'il y a trois disques (un CD de démos et live, écoutable lui, un CD très bien remasterisé et l'horreur ci-citée), et ils préviennent bien que c'est le seul document qu'ils n'aient jamais retrouvé de cette époque-là. Le problème c'est que son propriétaire, sûrement fier de posséder un tel Graal, et à juste titre, a dû passer la VHS un bon millier de fois. Le résultat est donc le lamentable transfert d'un matériau dégradé jusqu'à l'os. Le pire c'est que la définition "technique" et la compression sont excellentes ! Ca permet de limiter des dégâts incommensurables. Soyons françs : c'est un bonus, je l'ai noté comme tel, vous vous doutez bien que le CD dans son intégralité mérite bien mieux. Maintenant, si vous êtes novice, il est inutile, mais alors vraiment i-nu-ti-le de regarder ce DVD, et si vous êtes fan jusqu'au bout des ongles, vous devinerez la déjà à l'époque légendaire précision de Matheos, et c'est tout. Ce n'est pas que le groupe soit mauvais, que le public soit froid (plein de fans même à l'époque, wow !), que les chansons soient massacrées, c'est juste qu'il est impossible de regarder et écouter plus de 250 secondes. Historiquement, c'est un documentaire d'autant plus important qu'il est unique, et que le CD l'accompagnant a subi un traitement de grande faveur; du point de vue purement audio-visuel, mon coeur fêlé se résigne à vous déconseiller, pour rester sobre, le testament pourri au sens physique du terme d'un groupe qui nous a récemment dôté d'un dixième album que miam, re-miam, et qu'on en retrouve l'appetit !

PS : J'ai pas cité une seule fois Kevin Moore. Ah ben si tiens, merde.