Bonne humeur et inventivité à tous les étages, sacré paquet de tubes irrésistibles

Note globale


Technique perfectible, un peu court évidemment

Editeur : Virgin
Durée totale : 0 h 56

(PCM)

Image        PAL

Très surprenant : évidemment c'est de la vidéo années 80, et la définition s'en ressent, mais la conservation est plus qu'honnête. Le tout change au gré des clips, mais se laisse regarder sans tiquer.
Clips (voir la liste ci-dessous)
Le manque de 5.1 est très cruel, et deux clips sont en mono. En revanche la plupart des titres ont été remastérisés et là, le PCM laisse éclater des basses fringantes et des aïgus magnifiques.
Les clips sont souvent marrants, et la présence d'un inédit est toujours plaisant, mais il est dommage que tout s'arrête en 1988, les deux clips bonus étant des plaisanteries.
Savez-vous quelle énergie requiert le tournage d'un clip ? ... Moi non plus. Il faut dire que ça dépend énormément du clip. Certains ne se sont pas privés d'en faire à la va-vite : le groupe qui chante en playback, trois caméras, on tourne cinq fois de suite, à la dernière prise tout le monde se lâche, emballez c'est pesé, y'a un peu plus j'vous le mets quand même ? (répondez oui, ça fera un bétisier pour le prochain DVD). Ce genre de clip, une fois bien préparé, c'est fait en une après-midi. Vous avez aussi la mise en scène du groupe dans un décor : là, comptez deux solides jours puisqu'on fait intervenir des éléments extérieurs. Plus coton déjà. Et puis vous avez le clip narratif, celui où il y a un minimum d'histoire, ou d'atmosphère, et qui suit les paroles... Et c'est là que la question première n'a pas de réponse. Faire ce genre de clip sans playback du groupe est déjà extrêmement difficile puisqu'on doit "tourner monté" (découper les scènes pratiquement à la seconde près), et quand le chanteur apparaît en gros plan avec sa bouche et une langue dedans, sans compter 32 dents, alors là il n'est plus question de bâcler le travail. Tous les clips que vous verrez suivant ce schéma ont donc réclamé un minimum de préparation, mais aussi d'implication, autant du metteur en scène que du groupe, et vous savez combien de musiciens ont horreur de se prêter à ce genre d'exercice. Curieusement, alors que H17 n'a pendant longtemps jamais été réputé pour la surexposition médiatique nombriliste de ses membres (Ian Craig Marsh en tête), la première chose qui interpelle à la vision de ces clips, c'est que le groupe de Glenn Gregory adorait tourner des clips. Et si c'est faux, ils cachaient drôlement bien leur jeu.
Passons donc une toute petite heure avec H17 en clips. Petite mais très agréable. Tout y passe, niveau style, et c'est principalement ce qui fait le charme de ce disque : le hold-up, la chorégraphie, le clip en papier mâché, l'évangéliste, la bluette dans the so romantic Paris (avec un cocktail en amoureux au bar Le Select), tous les poncifs du scopitone y passent, chaque fois avec au minimum Gregory qui s'amuse, fait de l'excellent playback (il arrive à faire passer le "No" de Temptation, les amateurs apprécieront), et de temps en temps ses deux acolytes font également leur apparition, pour le meilleur (notamment dans le très sobre Let Me Go, tourné dans un doucereux noir et blanc d'un goût improbable pour l'époque). En prime, il n'y a pas qu'eux qui rigolent : jamais on n'a envie de zapper tant ces petits clips font preuve de générosité et de simplicité. Penthouse and Pavement débute en fanfare avec la mise en vie de la pochette (et le groupe en yuppies genre Pub of St-Ouen), et on n'arrête pas de découvrir de nouveaux univers avec un sourire qui de temps en temps s'élargit, mais au grand jamais ne disparait. Des points forts ? Bof, c'est le DVD entier qui fait sourire, mais c'est vrai que quelques clips tiennent le haut du pavement : la tête d'abruti de Glenn à la fin de son hold-up (clip dans lequel il s'est clairement blessé la main en direct live), son cabotinage dans un "Trouble" où le but clair et avoué était de réunir les 50 plus belles filles de Londres Sud (c'est réussi), son imitation de Brando dans "Come live with me". Précisons que la présence de ce clip ici, dans un remaster datant de 2006, est un petit miracle. Parce qu'à l'époque, c'était du romantisme, cucul et assumé. De nos jours, ce serait assimilé à de la pédophilie. Ca avance bien, les moeurs, hein ?

On retrouve même quelques raretés, autant dans le DVD que dans le CD. A noter d'ailleurs que ce dernier propose un son remastérisé, ce qui s'entend, mais ne contient pas d'extraits de Bigger Than America. Par contre vous aurez droit au très rare single I'm Your Money (une pièce de collection pour amateurs de vieilleries), à l'encore plus collector démo originale de Temptation, ainsi qu'à l'inédit en album The Foolish Thing To Do, adorable single de la periode Pleasure One avec un chanteur invité. Vous en aurez même un clip ! Par contre, les clips inédits ne sont pas du meilleur acabit : il s'agit de deux remixes, et du coup les images ont été remixées aussi... En gros ce sont deux nouveaux montages sans aucun intérêt ! Comme bonus, on aurait largement préféré la prestation live intégrale de 1988 qui est présentée en guise de clip pour Train of Love et qui fait diantrement plaisir à voir. Un peu comme tout le DVD, en fait : groupe injustement oublié, clips itou, et au final tout se révèle meilleur que dans nos souvenirs. Sacrées années quatre-vingt tout de même : tous nos chers faiseurs de mode à la con ont passé leur temps à se moquer d'elles en prétextant qu'elles avaient salement vieilli. Et puis un beau matin, les mêmes individus se regardent dans la glace, et découvrent leur premier cheveu blanc. Ils avaient simplement oublié un détail : si la musique vieillit, nous aussi. Ca s'appelle la synchronicité. Et les musiciens là-dedans ? Glenn Gregory s'en fout, du cheveu blanc : ça fait un bail qu'il les perd. Comme quoi on peut être séduisant quand même, ça n'a rien à voir.

, qui tente ici une magnifique auto-suggestion chaloupée piqué-renversé double lutz...

04-05-2007


Schozeumcwkÿllöfzwckyz...

1981 - 1993


01. Penthouse and pavement
02. Let me go
03. Temptation
04. We live so fast
05. Come live with me
06. Crushed by the wheels of industry
07. Sunset now
08. This is mine
09. And that's no lie
10. Contenders
11. The foolish thing to do
12. Trouble
13. Train of love in motion
14. Temptation '92
15. Penthouse and pavement '93