Une revisite très réussie du répertoire de Jarre, un son 5.1 ample et correspondant parfaitement à nos attentes |
Note globale |
Pas de DTS 96/24 alors qu'il y avait matière |
Editeur
: Tadlow Music
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Durée
totale : 1 h 36
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- (pas de PCM, dommage) |
Image PAL |
De très, très jolies photos, il y en a même une que j'aurai pu prendre (si si). Dommage que toutes ne bougent pas. Mais pour un DVD purement audio, c'est bô. |
Album
complet en 5.1
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Le 5.1 trouve parfois ses limites dans la restitution des cuivres (un DTS aurait été bienvenu), mais il est particulièrement beau et enveloppant, bourré des petites fioritures que l'on aime tant. | |||
Des prises de risque que l'on ne soupçonnait pas, des orchestrations luxuriantes, aucune version au rabais ou si peu : mérite les encouragements du jury. |
Un album hommage symphonique à Jean-Michel Jarre ? Sur le papier, avouez que c'était casse-gueule. C'est qu'on en a connu, et qu'on en connait encore, des tributes orchestraux qui sont de pures horreurs. Pour des "Chamber suite" de Pink Floyd ou des "Alan Parsons best of" signés Andrew Powell, combien de pénibles discounets pseudo-symphoniques où de pauvres synthés au rabais vômissent de gluantes harmonies simplifiées ? Jarre étant considéré comme un des grands Maîtres du synthé, justement, on sentait venir à trois kilomètres la daube pompante, un peu comme pour un autre synthésiste célèbre, j'ai nommé John Carpenter - ceux qui ont acquis son "best-of par l'orchestre symphonique de Prague" (traduisez : un Bontempi à piles) savent ce que signifie "disque de merde", car peu importe les sensibilités artistiques et le nécessaire recul inhérent à tout respect pour le travail d'autrui, désolé, pour un disque de merde, c'en était un, et un beau. En prime, on va rajouter un "léger" problème marketing : ce disque (le Jarre, pas le Carpenter) est déjà pas toujours facile à trouver dans les bacs, et une fois acheté, on apprend qu'il existe sur Internet avec la version en 5.1. Mais, me direz-vous, du fumier même en 5.1, ça reste du fumier. C'est là que ça se corse, car en ouvrant le disque, on remarque une seconde phrase, plus intriguante : cet album a été supervisé et approuvé par Jarre. | |
NDBaker : Cette photo-là, c'est du pur moi ! ^^ |
Et
du coup, le résultat n'est pas (enfin, plus) une surprise. On a
beau parfois gueuler après lui, il faut avouer que le Cary Grant
du sampleur, le Paul Newman de la synthèse soustractive, le...
qui a dit : le Franck Dubosc du Nordlead ? Bref, c'est vrai que quand
Jarre dit amen à un projet, c'est rarement mauvais. On a sa dignité,
môssieur. Et dès les premières minutes de ce long
double-album, les choses se clarifient : c'est excellent, et même
plus que ça. Le pari était risqué, mais un compromis
s'est rapidement imposé : ce disque n'est pas purement symphonique,
il possède aussi quelques synthétiseurs, une boîte
à rythmes très discrète et quelques parties de guitare
tout aussi fines. De quoi donner encore plus de dynamique. Mais que les
amoureux des oeuvres purement orchestrales ne s'en fassent pas : 80% de
la musique est tout de même jouée sur des cordes et des cuivres,
sans compter une fantastique chorale. Les arrangements sont très
malins : parfois ils sont assez proches des originaux, comme sur Revolution
Industrielle ou Chronologie, qui sont dès le départ conçus
comme des andante. Et parfois, notamment quand le choix du titre
est discutable, lesdits arrangements font les fous. Il n'y a pas d'autre
expression : ils s'amusent comme des gamins dans une cour de récré.
Meilleur exemple : Rendez-Vous 4, le très périssable et
désormais ultra-roboratif hymne "incontournable", qui
bénéficie ici d'une orchestration totalement "over
the top" avec des Vivalderies à tous les étages, et
un sens très prononcé du pompeux drôle et limite auto-parodique
(ce nonobstant un changement de note dans la mélodie qui va faire
grincer des dents jusqu'à Michel Drucker). Du coup, ce morceau
devient agréable. Vous vous rendez compte ? En 2006, Rendez-Vous
4, agréable ? Ca
m'en chatouille une mais du coup l'autre bouge aussi !
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La surprise est donc plus qu'agréable, et même en "simple CD" (ce qui est déjà très bon, admettons-le), on se surprend à écouter ces deux heures d'une traite, le sourire aux lèvres. On se sent bien. Un peu comme avec les originaux, quoi. Mais deux détails forcent l'admiration, la note ci-dessus... et l'achat : d'abord, la setlist. Elle n'est pas parfaite mais si on la compare aux setlists de concert du "vrai" Jarre, il y a de quoi être étonné par la hardiesse du choix des morceaux. Ouvrir l'album avec Chronologie 1, 2 et 3 d'un trait, c'est assez couillu, et en plus dans cette version, Chronologie 2 fait plus Malice Mizer que jamais. Quelques petites surprises se glissent aussi ça et là, parfois c'est grâce aux orchestrations qui prenennt à rebrousse-poil, parfois c'est tout simplement la présence même d'un titre (Gloria ? Eldorado ? L'émigrant ? Autant de titres que Jarre lui-même n'ose plus jouer ou qu'il retire des DVD live !). Et quid du DVD bonus, qui nous réunit tous ici en ce 5ème dimanche après la Pentecôte ? Eh bien il propose 20 vignettes, une bonne partie étant très légèrement animée (c'est subtil mais mignon), et l'album en 5.1. Un sacré 5.1. Le son n'est pas seulement propre et ample, il s'amuse avec vos enceintes arrières de façon très régulière. Tout est fluide, tout est beau, tout est respectueux. Bref, dans le style "hommage orchestral", vous avez non seulement un pavé digne d'éloges (même s'il est un minimum dilletante), mais en plus avec le son surround que l'on attendait. Mine de rien, une des très bonnes sorties de l'année, et avec l'approbation du Aragorn digital, vous pouvez y aller sans craintes. Sinon celle que le petit gars repousse encore et toujours la sortie de ses anciens concerts, mais celà ne nous regarde pas. Pas tout de suite. Bientôt, peut-être.
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01.
Chronologie 1 |