Ca part d'une bonne intention : album fun avec plein de sons marrants, groove sympa, et album en 5.1 |
Note globale |
...5.1, ça veut dire en général : son meilleur qu'en stéréo. Faudrait le rappeler de temps en temps... |
Editeur
: Warner
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Durée
totale : 0 h 54
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- - (PCM) |
Image PAL |
Un unique écran. Très beau, mais unique. Et le clip me direz-vous ? Et bien la version "SD" est en 4/3 : c'est un p'tit peu la honte, quand même. La version HD ? Hors-sujet, faut des codecs pas piqués des vers, et de toutes façons pour ce qu'il y a à voir... |
Album
en 5.1
Clip Téo & Téa (3 min, format respecté, non anamorphique, PCM) |
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La stéréo est absolument irrésistible. Le 7/10 ci-contre est une moyenne. Je vous laisse donc deviner ce que vaut le mixage multicanal qui était, au départ, l'unique raison d'être de ce disque. | |||
L'album "en DTS" (si si, enfin y'a le voyant DTS qui s'allume sur votre ampli, quoi), et un clip très bof. Sachant que ledit album n'est intéressant qu'au casque, vous jugerez sur pièces de l'intérêt de ce bout de plastique. |
INTERIEUR SOIR - UN SALON-BAR Deux hommes sont en train de discuter. L'un est plutôt grand et mince, 58 ans mais il en fait 25, l'autre est petit et costaud, beaucoup plus jeune, mais les deux hommes partagent une coiffure improbable. Ils partagent aussi un verre de whisky. Non, pas sur la tête. JMJ,
COLUMBO JMJ COLUMBO JMJ COLUMBO JMJ YVAN,
qui casse un vase Ming en secouant les cheveux COLUMBO JMJ COLUMBO JMJ COLUMBO YVAN JMJ,
le coupant vivement, énervé Columbo sourit, lève la main et fait mine de s'en aller. COLUMBO JMJ,
souriant Columbo s'arrête net. Le sourire de JMJ disparaît. COLUMBO JMJ,
plus sombre Il s'arrête net, conscient qu'il vient de dire une bêtise. Columbo revient vers lui. COLUMBO JMJ COLUMBO JMJ |
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INTERIEUR NUIT - APPARTEMENT DE COLUMBO Il se sert un verre de Porto tandis qu'à côté on entend un bain couler. MME
COLUMBO, off COLUMBO MME
COLUMBO, off COLUMBO,
souriant Fondu au noir, musique. Genre "ta-daaam", vous savez. |
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EXTERIEUR JOUR - PYRAMIDES DE GIZEH (NDBaker : Putain, on se refuse rien chez D.D.S. ! Et le budget, rotjdugnuuuu ???) JMJ est en train de discuter avec un étrange homme aux cheveux bouclés dont l'annulaire est plus long que le majeur. Quand quelqu'un lui fait une queue de poisson, ça doit être bizarre à regarder... JMJ COLUMBO,
arrivant de loin, en nage JMJ COLUMBO JMJ COLUMBO JMJ COLUMBO JMJ COLUMBO JMJ COLUMBO |
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JMJ COLUMBO JMJ,
blêmit mais reste ferme COLUMBO Un homme sort alors de la pyramide. Il est le sosie parfait de JMJ, sauf qu'il a l'aspect d'un homme normal de 58 ans. JMJ
2, hurlant JMJ se retourne, cadavérique. JMJ
2 JMJ,
balbutiant JMJ
2 JMJ,
penaud Le vieux JMJ lève la main, menaçant de foutre une torgnole au plus jeune. COLUMBO,
l'interrompant Le jeune JMJ se jette aux pieds du plus vieux, implorant son pardon. JMJ COLUMBO JMJ
2 COLUMBO JMJ,
se laisse passer les menottes COLUMBO JMJ COLUMBO Image gelée sur Columbo qui sourit. Fondu au noir, avec re-ta-daaaam. Je vais quand même pas vous apprendre comment on termine un épisode de Columbo ! |
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Les deux hommes se sont déjà croisés et s'apprécient, c'est un fait connu. On ne sera donc pas étonnés de s'apercevoir que Jean-Michel Jarre est en train de devenir le Jacques Chirac de la musique. Il dit blanc ? Hop ! Presque aussitôt, on peut prédire qu'il va faire... noir ? Non, ce serait trop prévisible : il fait plutôt, pour citer un autre grand musicien français, "Entre gris clair et gris foncé". Exemple : quand il parle de faire un album plus progressif, plus symphonique, basé sur la vie et l'oeuvre de Saint-Exupéry, on pouvait dès le lendemain s'attendre à un album minimaliste et bruitiste genre Sessions 2007, ou à une auto-parodie passéiste genre Oxygène 14-21. Qui aurait pu penser qu'il allait verser dans la dancefloor djeuniste propice aux dizaines de remixes, voulant concurrencer David Guetta, voire Crazy Frog (et les mauvaises langues iront jusqu'à citer Papa Pingouin) ?... Mais Téo & Téa, au-delà de la première surprise et du "coup" commercial, c'est aussi un fourre-tout complètement bordélique qui n'avait, question musique pure, que deux buts : d'abord, utiliser le maximum de plug-ins VST et de synthés virtuels pour s'amuser ; ensuite, mettre tout ce joyeux bordel en 5.1 histoire de... convaincre totalement ? Ou se faire plus humblement pardonner ? | |
Un
peu des deux, certainement. Mais du coup, aucune flèche n'atteint
sa cible. On aura bien du mal (sic eugaine) à comprendre ce qui
a poussé Jarre à faire cet album, et le vendre de cette
façon. Il en reste au bout de nombreuses écoutes un sentiment
non pas de gâchis, mais d'incompréhension. On pourrait se
dire que ce disque n'est autre que le fameux "Métamorphoses
2" que Jarre gardait sous le coude, notamment avec un tres beau Touch
to Remember (où il m'a d'ailleurs piqué le groove de base,
c'est dire si je suis pas objectif !). Mais cette impression se fâne
arrivé au milieu du disque, à force d'inconsistance chronique.
Les pires idées cotoient les meilleures, des sons vintage bien
posés fricotent avec des choses plus "tendance", et un
titre comme "Vintage" justement, sorte de parodie de Chronologie
4 bien foutue, y côtoie un "Melancholic Rodeo" tout simplement
inécoutable tant sa laideur n'a d'égale que son inutilité.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule plage légèrement hors-sujet
de ce disque qui n'arrive pas à trouver d'unité, tout en
restant extrêmement agréable en tant que musique de fond
(est-ce un compliment ? hhhhmmm...). En revanche, sur le CD, il y a un
élément qui reste constamment extraordinaire durant tout
le disque (même durant l'étron maussade) : le son, d'une
clarté, d'une puissance, d'une précision éblouissantes.
Au casque, Téo & Téa, c'est finalement un album pur
Jarre, et les samples de trompette du premier titre ne sont qu'un des
nombreux éléments soniques terrassants. Après un
Aero faisant office de disque de démo pour les systèmes
5.1, on ne pouvait donc s'attendre qu'à de l'excellence côté
DTS.
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Mais c'est à croire que contre "vents et ma raie", Jarre a décidé de nous stupéfier jusqu'au bout. Alors qu'on enfourne le DVD dans le lecteur, on se surprend à fantasmer des milliers de petits détails qui nous avaient déjà titillés au casque. Quelle déconvenue ! La piste DTS de Téo & Téa est une des plus brouillonnes qu'il m'ait été donné d'entendre. Trois défauts la rendent extrêmement décevante : d'abord, les basses, complètement surgonflées. Il est impensable d'écouter cet album avec un caisson de basse. Ensuite, la qualité de son : la plupart des sons "lead" sont mal définis, mal placés dans l'espace et surtout d'une qualité de perception auditive bien moindre qu'en stéréo. Enfin, alors qu'on s'attend à des placements précis et simples de certaines mélodies, elles sont soit passées au second plan, soit carrément noyées dans des effets qui ne s'appliquent pas au surround (pire exemple : la mélodie de Touch to Remember, en 5.1 je vous mets au défi d'entendre distinctement les notes). Certes, il y a bien des zigouigouis qui font zap et toc et flouc et schbam dans tous les sens, mais musicalement, c'est un capharnaüm moins clair et riche qu'en stéreo, l'écoute de l'album en devenant à la limite de l'agréable. Et en "simple" Dolby Digital ? Là c'est encore pire ! La compression est affreuse et la piste en devient inécoutable. Par rapport à Aero ? Non, par rapport à des albums de Chicago ou des Doors qui ont trente cinq ans de plus et sonnent en DTS mille fois mieux. Et plus moderne. | |
Le DVD bonus qui devait donc sauver les meubles ne fait qu'enterrer la chose. Il était annoncé un écran différent pour chaque titre, ce qui est le minimum syndical en 2007, eh bien Tintin. Seul un clip aurait pu nous distraire. Je dis bien aurait pu, car Téo & Téa, le clip, n'est autre qu'un hybride Sonic meets Gorillaz meets (insérer ici n'importe quel manga, bâclé de préférence) qui n'a d'autre intérêt que de dévoiler au grand jour, et ici sans ambigüité possible, le but recherché par Jarre : toucher un public d'adolescents (comme Michael Jackson, non ?!) qui passent leur temps en boîte, reprendre leurs codes quitte à mettre en péril la pérénnité de l'oeuvre, les émoustiller en mettant du cul un peu partout (un leitmotiv chez Jarre depuis quelques années, gonflant d'ailleurs), et faire parler de lui le plus possible un peu partout. Finalement, c'est peut-être mieux que Jean-Michel ait laissé de côté cette histoire de Saint-Exupéry : lui qui était le Petit Prince des synthés, il nous livre ici un disque qui sur certains aspects s'apparente quand même un petit peu à un vol. Et même pas de nuit. ,
même PS : C'est bien beau d'enregistrer Anne en train de glapir sous les draps, mais la jouissance, si je me souviens bien, c'est un bidule qu'on est censés partager, non ? Alors pourquoi ne pas avoir inclus des halètements masculins ? Ca aurait plu à Ségolène, à Steevy et à Télérama. Soit trois personnes qui peuvent acheter le disque. Vu sa qualité, c'est toujours bon à prendre ! |