Le nouveau chanteur est génial, le live est génial, l'ambiance, le son, tout est au top, et tenez-vous bien... le nouvel album aussi !

Note globale


(9 si vous êtes un fan anxieux)


Plein de tubes, aucun titre méconnu, un nouveau chanteur : c'est génial mais on espère que c'est la dernière fois. Et puis ZONE 1, rôtdjugnuuuuuu...

Editeur : Nomota
Durée totale : 1 h 03

- - ZONE 1 ONLY

Image        NTSC

Le 16/9 (utilisant l'obsolète et exotique format 1.66), la réalisation, le montage sont exemplaires. Hélas la définition est très bizarre, totalement pourrie de l'intérieur par les noirs trop présents, les lumières flashy, les halos. .
Live (63 min)
CD audio contenant 11 reprises en studio
La stéréo n'a rien d'exceptionnel, mais ce live ne doit êtré écouté qu'en 5.1 : l'immersion est plus sûre que dans un sous-marin. Un mixage tout pour ta gueule, et c'est tant mieux.
C'est difficile de donner moins, même si la plupart des chansons sont archi-ressassées : après tout, c'est un live témoin pour juger le nouveau chanteur, normal qu'on n'ait que des tubes. Et justement, non seulement ils sont superbement joués, mais en plus il n'y a pas QUE des anciens titres..
Quand on choisit un nom de groupe, il faut s'attendre à des retours de baton. Journey signifie voyage, mais aussi par extension périple. Et c'est exactement ce que le groupe a vécu depuis le départ plus ou moins franc de leur ancien chanteur Steve Perry. Un chanteur mythique, puissant et... inimitable. Depuis, pour donner suite à leurs aventures au pays du rock FM mélodique, ils ont cherché, et encore cherché, trouvant quelques vocalistes fort doués mais ne leur portant pas chance. Ce fut d'abord Steve Augeri, bien accueilli par les fans puis victime d'un malheureux concours de circonstances (angine et playback ne sont complémentaires que si ça ne se voit pas). Puis ce fut au tour de Jeff Scott Soto, mercenaire du chant, connu entre autres pour ses méfaits avec Yngwie Malmsteen. Les metalleux eurent les cheveux longs dressés sur la tête : quoi ? Soto dans Journey ? Ils n'eûrent pas à s'inquiéter longtemps : Soto sauta, et Journey de se retrouver le bec dans l'eau. Contraints d'écouter les doléances des fans, Neal Schon et Cie trouvèrent le salut en la personne d'Arnel Pineda, chanteur inconnu venant des Philippines mais qui faisait beaucoup parler de lui sur Internet. Pour quelle raison, la plus forte, la meilleure, nous l'allons voir tout à l'heure. Ce disque Revelation (c'en est une) est donc là pour introniser définitivement Pineda en tant que chanteur, assurant le lien entre passé et présent. Et le groupe n'a pas fait les choses à moitié comme le démontre cette édition spéciale provenant des USA. Et c'est précisément ici, messieurs dames, que de ton nous allons changer.
L'album est disponible en Europe avec une bonus track, en CD simple. Evidemment, ce n'est pas notre sujet du jour. Non, désireux de montrer Arnel sous son meilleur angle et convaincre les fans, même les plus exigeants, Journey en a profité pour sortir une édition triple : l'album, un CD de reprises de grands classiques avec le p'tit nouveau au chant, et un DVD live histoire de le montrer au public. Très bien tout ça, sauf que l'album dans cette version n'est disponible qu'aux USA. Autrement dit, les fans européens de Journey, zobi. Certes, Journey est mille fois plus populaire dans son pays d'origine que par ici, mais le procédé est discutable. Attendez, c'est pas tout, pendant un moment cette édition était uniquement en vente dans les Walmart, l'équivalent de nos Carrefour. Un disque, donc un produit culturel, disponible uniquement dans un pays et UNE chaine de magasins ? Mmmmhhh.... Un peu nul, tout ça. Mais soyez patients, il y a pire. Le DVD que nous allons disséquer est ZONE 1 UNIQUEMENT ! Mais quelle chafouinerie ! Autrement dit, si tu n'es pas américain, que tu ne fais pas tes courses dans une chaine de grande distribution capitaliste multimilliardaire, et que ton lecteur DVD n'est pas aux normes Américaines, tu n'es pas digne d'être fan de Journey. Zoner un DVD de musique est par essence totalement idiot ; zoner un bonus d'un groupe dont il est notoire qu'il pourrait être bien plus gros en-dehors des USA, c'est tout simplement aberrant. Heureusement, Amazon.com et les dézonages en masse sont là pour vous sauver.
Heureusement car les efforts en valent la peine. Passons rapidement sur le CD bonus, qui fait office pour les novices de "best-of". Instrumentalement c'est plus ou moins une copie fidèle des originaux, avec deux-trois changements discrets qui vous enchanteront ou vous décevront, mais rien de vraiment voyant. Vocalement en revanche, la surprise est de taille. Les rumeurs étaient fondées : Arnel Pineda chante EXACTEMENT comme Steve Perry. Il possède la même voix haut perchée, les mêmes tics, sauf qu'il rajoute en prime une certaine chaleur dans les mediums que Perry himself n'avait peut-être pas. Absolument incroyable. Et du coup, ce CD bonus n'est pas si intéressant qu'il en a l'air, sinon pour prouver catégoriquement que le choix du Philippin était le bon, puisque sur certains passages vous ne pourriez même pas faire la différence avec votre bon vieux 33 tours poussiéreux.
Le CD "original" est donc déjà plus prometteur, puisque le "problème du chanteur" est réglé dès les dix premières notes. Plus prometteur mais aussi plus casse-gueule, puisque si le niveau technique est au rendez-vous, il faut absolument que les compos le soient aussi. Là, pas de quartier : Schon, Cain (surtout Cain) & Co ont fait très fort en pondant un disque qui risque fort de devenir un nouveau classique dans l'histoire du groupe, qui plus est produit par un Kevin Shirley à l'aise dans ses pantoufles. Certes, n'allez pas chercher l'originalité (contrairement à leurs copains de chez Toto, Journey n'a jamais brillé par ses explorations musicales, du moins depuis 1979). Mais dans le genre efficace, ce nouvel album, qui aurait pu sérieusement sentir le pâté, est une véritable petite bombe. Adorateurs de Escape, Frontiers et autres Raised on Radio, vous pouvez y aller, c'est du tout bon. Les refrains sont excellents, Arnel brille (il 'sonne' comme un poisson dans l'eau), mais surtout, ce qui fait plaisir, c'est que pour le nouvel album d'un groupe superstar composé en majorité de cinquantenaires, il n'y a que très peu de ballades, et encore parmi elles se trouve une merveille. Ca rocke pendant les trois quarts du disque, et CA c'est une sacrée surprise ! Au passage, Pineda en profite pour montrer sa supériorité sur Steve Augeri en reprenant aussi une chanson de Generations, et une bonne ! Le message est donc clair : le nouveau chanteur, c'est lui, et on ne discute pas. Les réfractaires et autres dissidents seront soumis à l'épreuve du DVD. Une épreuve terrible.
Terrible pour eux, parce que ce DVD est fantastique ! D'abord, techniquement : l'image, en vrai 16/9 est de bonne facture, le son stéréo pas mauvais (à part des chichis vers la fin), et le 5.1 est hyper-immersif ! Il spatialise très peu (à peine les nappes) mais donne à la reverb une patate sur les arrières ultra-archi-surgonflée, l'Incroyable Hulk fait son. Et surtout, les arrières sont phagocytées par le public, magnifiquement défini, piailleur comme pas deux, l'atout maître de ce concert. Passé le choc tech, on découvre Pineda, petit animal mi-derviche mi-cabri qui est instantanément sympathique et a le sourire jusque-là de réaliser un rêve d'enfance. Il assure grave au chant, supporté par le public qui l'adopte rapidement, et c'est d'ailleurs le souci principal : tous assurent à un tel point que certaines choses deviennent suspectes. Certains micros sont baissés trop vite, certains doigts relâchés trop tôt, mais surtout, nous avons droit à quelques harmonies vocales à la Queen au moment où... personne n'est derrière son micro. Trafiqué, ce live ? Retouché en studio ? C'est possible.
C'est possible et on s'en fiche un peu. Car cela n'enlève quasi-rien au fait que cette toute petite heure soit un des meilleurs concerts de l'année. L'ambiance est terrible : la clâmeur sur l'intro de Open Arms est à en coller des frissons à un feu follet. Les musiciens donnent de leur personne, notamment Deen Castronovo qui s'est remis à complexifier son jeu, délivrant une débauche de technique enthousiasmante, et se permettant même de chanter Mother, Father à la perfection. Quel chanteur lui aussi, bon sang ! La setlist pourrait être discutable, tout comme celle du DVD de 2001. Sauf que malgré les coupes dans le concert, on a quand même droit à 3 nouvelles chansons, et elles passent parfaitement (After All These Years est un temps fort du concert). On aurait pu n'en avoir aucune, après tout. Et le reste, oui, ce sont les sempiternels classiques mille fois entendus, mais tenez-vous bien (non, mieux que ça !), on a pratiquement les meilleures versions existantes de ces fameux tubes ! Le son est plus gros qu'en studio, les solos quelque peu étendus ; quant au chanteur, eh ben, on va dire qu'il n'y a pas de solution quand il n'y a pas de problème.

Bref, que vous soyiez fan ou débutant, ce triple disque est une perle, que je vous conseille d'acquérir au plus vite avant qu'il ne soit épuisé (gaffe à la zone 1 tout de même, assurez vos arrières), et dont les petits défauts risquent de vous passer complètement au-dessus. Quant à ceux qui ne croyaient plus en une possible résurrection de Schon & Fils, ils peuvent sans hésiter se rassurer avec l'ami Ricoré : cette galette, c'est une bonne Journey, et en plus elle vient au bon moment.


26-08-2008

Date inconnue - Theater for Performing Arts, Planet Hollywood (Las Vegas)


01. Anyway you want it
02. Wheel in the sky
03. Lights
04. After all these years
05. Never walk away
06. Open arms
07. Mother Father
08. Wildest dream
09. Separate ways
10. Faithfully
11. Don't stop believin'
12. Be good to yourself


Arnel Pineda - Chant   
   Jonathan Cain - Claviers, guitare, choeurs
Neal Schon - Guitare, choeurs   

   Ross Valory - Basse, choeurs

Deen Castronovo - Batterie, chant, choeurs