De bonnes parties d'interviews, des tricotages de guitare qui donnent envie d'en jouer |
Note globale
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Technique très perfectible, un peu bordélique, aucun sous-titre |
Editeur
: RoadRunner
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Durée
totale : 0 h 35
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Image NTSC |
Du camescope, évidemment. Il y a de beaux plans, particulièrement sur la basse et les grattes, mais ce n'est pas pour la technique que vous regarderez ce DVD. |
Making-of
de l'album (24 min non st)
Live report (10 min non st) |
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Mélange de prises studio, de prises live bien fichues, et d'explosions de bruit franchement pas terribles. En plus il y a quelques microcoupures. Mais ce n'est pas pour la technique que vous écouterez ce DVD. | |||
Mélange de making-of et de réflexions sur le disque, ces dernières étant intensément plus intéressantes que la partie "comment qu'on fait". A une exception près : les duels de guitare, un régal à regarder et à écouter, tiens ! |
"Fuck you all" tonne Rob Flynn. C'est ainsi qu... Oh ! Mais j'y pense, ami lecteur, peut-être n'es-tu pas anglophile ? Pour te donner une idée, "Fuck you all" est une expression courante à la politesse toute relative, exprimant le désir soudain et cathartique d'envoyer son prochain voir ailleurs si par un curieux hasard dimensio-temporel, il eusse pu s'y également trouver. En français, nous pouvons le traduire mot à mot par "baise vous tous", ce qui en littéral donne au choix "Fi !", "Ayez l'obligeance de passer votre chemin", ou plus couramment "Va niquer ta race". C'est ainsi que l'on appréhende l'état d'esprit de ce jeune homme enragé qu'est Flynn : l'humeur de ce Blackening, sixième album du groupe Machine Head, ne sera pas à la gaudriole. Certains pourront même être choqués. C'est pour ça que la magnifique pochette noir et gris est ornée d'un conceptuel "Parental Advisory : Explicit Lyrics". | |
Oh,
mais c'est vrai, ami lecteur, tu n'es point bilingue. Traduisons ensemble
: "Parental" = parents. Car il est vrai qu'un enfant ne peut
pas acheter ce disque tout seul, l'argent de poche étant un concept
capitaliste démodé. En plus, ces grosses feignasses de caissières,
vu ce qu'elles sont payées, ont largement le temps de faire office
de barrière bienpensante cathojudéomusulmsoquedallohumanismszste.
"Advisory" = conseil. C'est à dire que c'est très
con, un parent : quand son fils de sept ans achète un disque tout
noir avec un squelette dessus, il croit qu'il est peut-être tombé
sur un Greatest Hits de Yvette Horner ("Greatest Hits", ça
veut dire... Naaan, laissez tomber, avec Horner ce serait trop compliqué).
"Explicit" = explicite. Ca, ça m'éclate, ami lecteur.
Des paroles explicites. Certains préfèrent sûrement
des paroles obscures, absconces voire abstraites, qui laisseront penser
à leurs têtes blondes que ça parle d'abeilles et de
pollen, alors que pour reprendre Jean-Marie Bigard, c'est en fait la quéquette
dans le trou de balle. Enfin, "lyrics", ça veut dire
paroles. Car c'est vachement plus important que la musique. Donc pour
traduire : parents, attention, ce CD, c'est le mâââl.
Il risquerait de donner à votre enfant l'envie d'acheter une guitare,
au lieu d'apprendre des choses plus constructives, comme la trigonométrie
ou les composés chimiques.
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Car pour être totalement objectif, Machine Head est quand même ce qui se rapproche le plus du metal pour ados enragés. Mais dans ce domaine, il est clairement le meilleur, et de loin. Cet album sera donc en grande partie acheté par des jeunes, comme tend à le prouver l'encart publicitaire de Roadrunner à l'interieur du boitier, style "ouais, d'enfer, renvoie ce coupon et tu recevras un poster géant de Machine Head que tu punaiseras dans ta chambre pour faire chier ton père et exciter les vraies femmes de 14 ans au bonnet C qui viendront réviser avec toi la trigonométrie et les composés chimiques". Les gars, Dieu ou pas, j'ai horreur qu'on me tutoie. Mais il est indéniable qu'une fois entre leurs pattes, cet album donnera à plus d'un ado l'envie d'acheter une guitare et d'apprendre quelques plans, rythmiques comme solistes puisque ce Blackening est truffé de grattes diverses et complémentaires. Il y a tout ce qu'il faut dans ces huit titres pour inciter des jeunes à monter un groupe et apprendre à jouer ensemble, un peu comme un certain Master of Puppets vingt ans auparavant. Référence facile et avouée puisqu'outre l'intro du premier titre - tatouée James Hetfield au fer rouge - et l'appellation officielle par Rob Flynn de "notre Master of Puppets", l'édition limitée propose une reprise (réussie mais pas dans le ton original) de Battery. Ca et un DVD bonus qui est la raison de notre article. | |
Si le live Elegies était discutable sur la forme, ses bonus avaient su convaincre grâce à un "making-of" sans langue de bois, qui s'apparentait plus à un "making not" d'ailleurs. Celui proposé sur Blackening n'a hélas pas le même intérêt, et est techniquement tout aussi disparate, mais propose au travers de ses vingt-cinq minutes quelques plans très intéressants sur le tricotage de gratte et la torture de cymbales, une explication en détail de l'artwork, ainsi que quelques révélations de Flynn qui confirme que la principale source d'inspiration n'a pas été Master of Puppets, comme on pouvait le croire, mais A Farewell to Kings de Rush ! En prime, vous trouverez un second documentaire sur un festival leur ayant permis de tester un nouveau titre sur scène et de laisser poindre un retour des plus fracassants sur la scene metal. Intéressant aussi mais on aurait préféré l'intégralité de ce morceau en live. Quoique vu le son des extraits, on se rabattra sur les interviews, pas bien meilleures d'ailleurs, et non sous-titrées évidemment. Un bonus qui n'est donc pas essentiel mais qui a le mérite d'exister, donnant un poil plus de légitimité à ce disque qui deviendra peut-être un classique du genre. Peut-être. Avec le temps, nous verrons bien ; et si cela est le cas, on pourra se remettre ce petit DVD et se dire que, quelque part, "on y était". Et ne me dites pas que vous vous en foutez : s'il y a vingt ans, on vous avait proposé un making-of de Master of Puppets, hein ? Comment ça, "j'étais pas né" ? C'est pas une raison, petite feignasse ! Ah les jeunes, de nos jours, aucun respect pour les ancêtres... Fuck you all, tiens !
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