REM - Monster     


Album excellent et intriguant, qui plus est dans un remix 5.1 très réussi

Note globale


Le manque de clips et surtout des paroles (grrr), le documentaire vraiment décevant

Editeur : Warner
Durée totale : 0 h 58

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Image        NTSC

Une photo sympa par chanson. On aurait aimé les paroles mais tant pis. L'image du "reportage" est affreuse mais de toutes façons vous ne le regarderez pas béat d'admiration devant l'écran.
Album complet en 5.1 et DTS
Galerie de 12 photos (chouettes)
CD remasterisé
Discographie
Documentaire de 1995 (8 min non st)
Le remaster est bon, le mixage multicanal quasiment aussi spatialisé, ample et réussi que possible. Du très bon boulot. Dommage que la stereo ne soit qu'en AC3...
Sacré disque qui commence par un tube en or, puis dégringole une chanson sur deux dans des abîmes de désespoir.
Finalement, la mode du grunge et ses Nirvanazeries n'aura pas eu que du mauvais. Elle aura permis de remettre à plat certains principes d'un rock'n'roll qui commençait un peu à s'enliser. Ce n'était pas une raison pour flanquer par terre tout ce qui ressemblait à un synthé ou une mélodie, mais celà a au moins botté le séant de quelques gros pontes de la musique américaine. Pour R.E.M., qui a connu un succès international avec des titres plus ou moins mous et purement pop, l'onde de choc fût très violente parmi les nouveaux fans - les anciens sachant déjà de quoi ils étaient capables - et relative au sein du groupe, Kurt Cobain étant un ami. Enfin, un ancien ami, ce disque ayant été partiellement conçu après la mort du leader de Nirvana. D'où un côté sombre, oppressé, d'un groupe qui jusqu'à présent était plus connu pour éclairer la face du monde, et le retour à des guitares bien saturées. Culotté, remettant en question un énorme succès public tout en présentant de vraies pépites qui sont indéniablement parmi les moments les plus forts de leur carrière, ce Monster a fait jaser en long et en large mais, avant tout, il s'est laissé écouter un peu partout.
Et c'est la preuve qu'une désespérance corbeau peut parfois payer, car ce disque a eu un succès commercial assez joli (le premier single, "Kenneth", étant canon de toutes façons), un succès critique impressionnant, et un succès live d'autant plus intègre qu'à postériori ce fût le chant du cygne du R.E.M. as we knew it (and they felt fine) puisqu'en plein milieu d'une tournée électrique et électrisante, tant attendue puisque le groupe n'avait pas arpenté les scènes depuis trois albums, le pauvre batteur Bill Berry fût victime sur scène d'une attaque cérébrale foudroyante dont il s'est remis par on ne sait quel miracle, et qui le poussa à quitter le groupe et le rock'n'roll style (alors que c'était lui qui avait poussé le groupe à repartir sur la route). Bref, ce Monster est un album important car il a pris tout le monde à contre-pied, et dans ces cas-là il faut impérativement que l'album soit bon. Et il l'était. Strange Currencies est une ballade diaphane, Kenneth est un imparable tube rigolo, King of Comedy est un titre aigre-doux qui a alimenté les rumeurs d'homosexualité de Michael Stipe (qui depuis a fait son coming-out, c'était la phrase inutile de la chronique, merci), Let Me In est un hymne à Cobain déchirant pour les fans (pas chiant pour les autres, bon signe), et l'album se finit par You, un pur chef-d'oeuvre qui est de très loin un des titres les plus forts, les plus cultes, les plus intenses et indispensables du quartet ricain.

Alors la ressortie par Warner des 4 albums les plus fédérateurs de R.E.M. en CD remaster + DVD-A ne pouvait pas se passer de cette pierre angulaire. Et ils ont bien fait. Enfin, bien fait, c'aurait pu être encore mieux, à commencer par les paroles qui auraient pu être dans le livret. Livret qui contient de belles liner notes, donc restons neutre. A continuer par les clips, car nous n'en trouvons pas ici, uniquement des bouts de live et d'interviews qui franchement n'intéresseront que les fans les plus ultimes, tant le tout est décousu et en prime non sous-titré. Mais il reste l'album en 5.1. Et là, nous avons affaire à du sûr, du lourd (comme d'ailleurs presque chaque fois avec Warner). Elliot Scheiner (qui d'autre, hein ?) s'est chargé d'un mixage multicanal haut en couleurs, donnant la possibilité d'exploser aux guitares saturées de Peter Buck, mais aussi aux cymbales de Bill Berry, avec un son plus lourd, plus sombre que le CD original, retrouvant le côté véritablement grunge qu'avait le vinyl de l'époque (on croirait entendre des craquements sur You !). Les percussions, les détails, les grattements de cordes trouvent leur chemin dans les enceintes arrières, et la stéréo qui n'a pas à rougir (plus sur le CD qu'en DVD quand même). Bref, encore une belle sortie, indispensable autant aux accrocs qu'aux novices. Les "vrais" bonus sont pratiquement inexistants, mais si vous ne saviez pas quel DVD-A vous offrir ce mois-ci, laissez-vous tenter par ce petit travail d'orfèvre aux entournures sombres comme la culasse d'un révolver.


08-07-06