Une interview géniale et passionnante, et puis le coffret quoi ! (mais ce n'est pas le sujet) |
Note globale
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Ledit documentaire, vous l'avez peut-être déjà. Et puis le clip d'Excalibur, mon Dieu... |
Editeur
: Universal
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Durée
totale : 1 h 24
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Image PAL |
Ca reste de la vidéo moyen de gamme, mais au moins la compression est ici correcte. Les clips sont assez bien conservés. |
Interview
"En aparté" (54 min)
Clips de Mon Dieu que j'l'aime, Un archet sur mes veines, Excalibur, Un homme heureux, Maintenant tout le temps, Centre-ville, Moondown (30 min formats respectés) |
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L'interview est toujours aussi brouillonne tout en étant très suivable. Les clips ont bénéficié d'un joli remaster. | |||
Si les clips sont franchement dispensables, je ne dirai jamais assez de bien de l'interview qui fera rougir de plaisir les musiciens en herbe. De l'intelligence et de l'humour par paquets de douze. |
Les DVD bonus servent à donner un plus et inciter à l'achat. On est tous d'accord là-dessus. Sauf que concernant la seconde option, ici c'est totalement caduque. Avait-on vraiment besoin d'un DVD bonus, même de deux, même de dix bourrés comme un Irlandais, pour faire vendre une intégrale Sheller ? Car dans ce coffret (non exempt de défauts mais quand même sacrément bon), vous avez l'intégralité (enfin, presque, il manque des ultra-raretés) d'un des compositeurs français les plus éblouissants qui existent depuis longtemps. Balavoine : mort. Mais y'a un coffret (moche d'ailleurs). Berger : mort. Mais y'a un coffret (beau et semblable à celui-là). Sheller : il est vivant, lui, et bien vivant, avec la gniaque intacte. Mais se sentant malgré tout plus proche de la fin que du début (c'est mathématique hélas), il a donné son accord pour un coffret anthologique. Sachant qu'il a annoncé celà 4 mois après la sortie de son dernier album "Epures", on pourrait penser à une odieuse machination commerciale, mais en l'occurence les fans savent que c'est tout le contraire. | |
En
achetant ce coffret, vous aurez donc, outre un joli objet, une grosse
vingtaine de CDs, quinze studios et 5 lives très complémentaires.
Et vous aurez parmi ceux-ci de pures pépites : Lux Aeterna, le
cultissime premier album devenu totalement introuvable alors que les 33
tours sont encore régulièrement dans les bacs des vide-greniers
de France et d'ailleurs. Le live de 1982, qui, comme Berger d'ailleurs,
a commencé à sérieusement se faire poser des questions
aux grenouilles : a-t-on vraiment besoin de Steve Lukather (avec un 'k',
les mecs) et Vinnie Colaiuta quand on a des zicos français de si
grand pédigrée ? Les B.O. de films, notamment l'album entier
de "L'Ecrivain Public", CD ultra-rarissime qui est un bijou
de quartet à cordes minimaliste et Chopinesque. Et puis, c'est
idiot mais j'y tiens, en achetant ce CD vous aurez l'album Albion. Album
de 1994, et épuisé depuis un nombre d'années tellement
important que c'en est scandaleux. Surtout qu'il est sorti sur une maison
de disques pauvre et débutante : Philips. Bref, vous aurez tout
Sheller jusqu'à présent, ou presque, et ce voyage au bout
de l'archet vous regonflera les veines.
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Bon, assez de louanges, vous l'aurez compris ce coffret est un concentré de trente ans de génie musical. Gros souci : il manque les paroles, les musiciens (ca c'est grave, les mecs, honte à vous) et les digipacks sont fragiles et chiches. Mais bon, vous aurez entre les mains 90, voire 95% d'une oeuvre palpitante (c.a.d. qui vient du palpitant), intéressante au possible, et en plus superbement diversifiée. Parce qu'entre le progressif de Lux Aeterna, la french pop de Nicolas, le baroque de Ailleurs, le metal mélodique de Albion et le Machines Absurdes qui fait plus penser à Porcupine Tree qu'à autre chose, vous en aurez pour tous les goûts. Et Sheller de l'expliquer, très humblement, au travers d'une interview fabuleuse, qui est strictement la même que celle présente sur le DVD live, mais avec une compression d'image et de son largement supérieure. De ce côté-là, pas grand intérêt donc à part une technique meilleure, car je suppose que si vous allez acheter ce coffret, vous allez également vous payer le live; ne pas le faire serait une belle erreur. Regardons plutôt les 25 minutes de vrai bonus : une sélection des clips de Willoute. Je ne pense pas qu'ils y soient tous. En tous cas, ils sont assez hétéroclites, parfois d'une laideur incomparable (argh mon Dieu, la pochette d'Albion qui prend vie, mais non !!!), parfois bluffants (Mon Dieu que j'l'aime, qui débute très mal jusqu'à ce qu'on se rende compte que c'est un plan séquence !). Et puis il y a le clip d'Excalibur. | |
Ah
! la sale bête ! Ah, le vilain machin ! Ah, artistes français,
chiens galeux, que n'êtes vous point déjà tous occis,
et que referme sur vous la porte de Pandore l'ange du bon goût,
car le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête
immonde !!! Non sans rire, ce clip a l'époque a été
une énorme gifle : soin extrême des détails, chanson
non coupée (il s'agit de la version 89 d'Excalibur, soit l'une
des chansons les plus anti-commerciales possibles, sans batterie, très
complexe, avec une mélodie vocale volontairement pas en place,
bref un suicide commercial), budget énorme, sortie du clip en LD
édition ultra-méga-limitée. Sauf que c'est une gifle
à la française. Et Philippe Druillet aura beau en être
le responsable (et ils se sont mis à TROIS pour écrire un
truc pareil), Excalibur '89 reste un épouvantable "gâchis"
de talents (au pluriel), un truc prétentieux au possible, entre
stupéfiant et ridicule, entre avant-gardiste et abscons, et hilarant
de la première à la dernière image, en passant par
l'alphabet Klingon, les effets spéciaux à la Beowulf, le
scénario incohérent ET incompréhensible (impossible
? pas français), Sheller grimé (d'ailleurs maintenant on
sait d'où vient le design de Jean-Luc Picard quand il est transformé
en Borg dans Star Trek)... Avec un générique long comme
la cuisse de Kim Basinger contenant plus de sponsors qu'une miche de cycliste
(Jack Lang n'est pas crédité, je me demande bien comment),
voilà un monument absolu de kitsch à ne manquer pour rien
au monde.
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Mais pas grave. Les clips sont franchement moyens et pas inoubliables dans l'ensemble même pour un grand fan, mais pas grave. L'interview, on la connaît déjà si on a acheté le live, mais pas grave. Ce qui est grave, c'est qu'on soit assez stupides pour acheter l'intégrale d'un mec encore bien vivant. Mais que la stupidité a du bon quand tant de plaisir en découle !!! Un DVD sympa mais anecdotique (si vous n'avez pas acheté le live, ça devient carrément indispensable. Ce coffret ET le live). Un musicien immense. Un acheteur tiquant sur les bords mais forcément heureux. |