Live complet en presque parfait état, son excellent, documentaire génial, sous-titres, beau coffret, j'en rajoute ? |
Note globale |
Rien. Rien du tout. Jetez-vous dessus extemporanément. |
Editeur
: Columbia
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Durée
totale : 3 h 58 (!)
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- (PCM) |
Image PAL |
Le documentaire est simplement parfait, avec une définition à tomber. Evidemment le live de 75 est bien moins bon mais pour l'époque et le budget, c'est très acceptable. |
Sous-titres
fr uk sur les interventions
Documentaire "Wings for wheels" (87 min 16/9 5.1 st fr uk) 3 titres live de 1973 (20 min) |
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Pour l'époque, un stereo ultra-précise, et un 5.1 totalement inespéré et que, malgré ses quelques défauts, on accueillera à bras ouverts ! Et je ne parle pas du documentaire dont le 5.1 est bluffant. | |||
Grand moment du rock en version passée (le making-of), présente (le CD) et future (...futur proche : la défense du disque en live). Impossible de passer à côté de ce monument. |
Trente ans. Et encore une beigne qui nous arrive au coin du groin. Honnêtement, ça fout un peu le cafard de se rendre compte que Born To Run a déjà plus de trente-et-un ans. A peine deux ans après Tubular Bells, qu'on a l'impression d'avoir toujours connu, à peine cinq ans après la séparation des Beatles, et 5 ans seulement avant la formation de Depeche Mode. Glups... Et si Bruce Springsteen a peu changé physiquement, ce n'est sûrement pas le cas de la plupart d'entre nous. En 2005, ce sont donc bien les trois décennies qui ont été fêtées pour la sortie d'un album phare. Ce n'est peut-être pas le meilleur album du Boss (rien que son successeur, Darkness on the Edge of Town, peut lui ravir le trophée), mais c'est incontestablement son plus important, et l'un des disques cultes des années 70. Le coffret présenté ici peut paraître cher au premier abord (impression fausse d'ailleurs), mais rien que l'écoute du CD, remastérisé bien comme il faut, nous fait oublier les euros dilapidés : ces huit titres sont des incontournables de toute discothèque, et de l'émouvant ThunderRoad au bouillonnant Born To Run en passant par le terrassant Jungleland, vous redécouvrirez (ou mieux, écouterez pour la première fois, bande de veinards !) un disque qui est peut-être un peu surestimé, mais n'a en aucun cas volé son succès gigantesque. On rajoute une jolie longbox, un livret avec des tas de photos d'époque, un emballage des disques un peu Canard WC mais pas trop bête (y'a un trou pour glisser un doigt. Bande de porcs...), mais soyons sérieux cinq minutes, non, quatre heures : ce sont les deux DVD bonus qui vont allécher l'acheteur potentiel. Et oh ! qu'ils sont loin de se douter de ce qui les attend. | |
D'abord,
le documentaire. Il s'intitule "Wings for wheels", qu'on pourrait
traduire par "des ailes à la place des roues". Et c'est
bien vrai : Springsteen, à force de parler de balades en bagnole
le vendredi soir avec sa petite amie, ou de rodéos sauvages en
Cadillac volées, s'est d'un seul coup retrouvé sur un nuage,
porté aux cieux tant par un public bouillonnant que par des rock-critics
qui pour une rare fois se sont quasiment mis d'accord. Bruce lance une
tournée européenne, solidifie son E Street Band (Mark II),
et fait même la une de magazines très prestigieux, certains
n'ayant peut-être jamais écouté de disque de rock
dans leur vie avant Born to Run. Celà, à peu près
tout le monde le sait. Mais avant cette année 75 porteuse de tous
les fantasmes, Bruce a dû l'écrire et l'enregistrer, ce sacré
foutu album. Et cette partie de l'histoire, elle n'était pas toujours
très connue. Avec humour, émotion et intelligence, Springsteen
a donc accepté de revenir sur les deux ans de gestation de son
troisième album, celui qui par définition est le plus redouté
par les artistes de rock (Opération:Mindcrime, Awake, Absolution,
Slippery When Wet, Nursery Cryme, Misplaced Childhood : que des troisièmes
albums !), celui aussi qui ne s'est pas fait tout seul. Loin de là.
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Et il faudra bien l'aide de ses compères, son producteur et manager Jon Landau en tête, pour se souvenir à quel point la genèse de BtR a été une pure horreur. Déjà, si la chanson Born To Run est l'une des plus emblématiques du Boss, mais aussi de l'album en question (et l'une des plus complexes, rappelez-vous ce pont instrumental progressif cinglé), peu de gens savent qu'elle a été enregistrée en premier, sur une période très anormalement longue pour une "simple" chanson (pour un professionnel s'entend, vous, retournez à votre cave et votre 4-pistes !), que Bruce a fini par la détester, et surtout qu'une fois en boîte, deux de ses musiciens, dépités de mettre 6 mois pour 4 minutes d'enregistrement, ont purement quitté le navire et laissé le E Street Band derrière eux (...qui a dit Guns'n'Roses ? On parle de musiciens, là ^^). En fait, c'est bien l'album complet qui a failli passer à la benne, y compris le produit fini - hilarante anecdote... comme toutes les très nombreuses anecdotes distillées sur plus de 80 minutes passionnantes de A à Z, en prime sans tomber (ou si rarement) dans le laudatif décérébré et lèche-poils. En prime, quelques petits chocolats truffés pour digérer tout ça à son optimum : des sous-titres en plusieurs langues, une réalisation absolument excellente, un montage montrant à satiété des images d'archives inestimables, et un son 5.1 (oui oui) par moments épatant (si si), à tel point qu'on se demande pourquoi l'album n'a pas été mis en SACD (oh oh). Bref, de tous les making-of d'albums, et vous savez qu'ici on en est très friands, c'est un des meilleurs disponibles sur le marché, prix élevé ou pas. | |
Mais là où Columbia a fait très fort, mais alors très très fort, du genre totalement inattendu, c'est la présence d'un troisième disque, inespéré, un Grâal, un fantasme de tout amateur de rock américain : un live complet en 5.1 et 16/9 de la tournée Born to Run. Et en prime le concert de l'Hammersmith Odeon, une des très grandes pages du E Street Band. Choc ! Pour une fois, les on-dits, la rumeur, qu'écris-je ? la légende se montre totalement à la hauteur des attentes. Le concert dure deux heures, deux fois une heure plus précisément, la première partie étant assez rock, la seconde laissant plus de place aux solos des musiciens, aux épanchements jusqu'à dix-sept (!) minutes, et des extraits du si dommageablement mésestimé second album. Dans les deux cas, c'est incroyable. Toutes les chansons, pratiquement sans exception, sont meilleures que sur album : plus pêchues, plus urgentes, plus émouvantes (oh là, ce Thunder Road d'introduction !), plus coulantes, elles forçent l'admiration. Ces deux heures ne sont pas du tout ennuyeuses, mais vous risquez de les voir et revoir à petites doses, tant on est épuisés au bout de 30 minutes... et les musiciens de continuer quatre fois comme ça, avec un Boss complètement fou, passant son temps entre rage gueulée et murmures, agissant comme un chef-d'orchestre sur son groupe au diapason. Chaque silence, chaque pause, chaque montée en puissance est remarquable. Non, mieux : ce sont des cas d'école. Le public le comprend, lui qui ne pipe mot pendant de très, trèèèèèèèès longues secondes d'un silence écrasant où chaque doigt sur chaque instrument menace à tout moment d'éclater les tympans et notre petit coeur transi du même coup. |
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Le plus drôle, c'est que ce live de 75 présente le E Street Band dans une version pas si éloignée de celle déjà sortie en DVD par deux fois : Clemons est toujours "big man", Federici fait toujours autant la gueule, Bittan possède déjà son fulgurant jeu de piano à en exploser les touches, le plus drôle étant Max Weinberg, qui le rasage de barbe à part n'a pas changé d'un micron de iota en trente ans : même tête, même puissance, et même posture figée dans le marbre à en faire croire qu'il s'est assis sur une bite d'amarrage. Du coup, vu la qualité hallucinante de ce live, on se surprend à re-fantasmer sur la sortie d'un équivalent vidéo du sublissime coffret live 75/85 (là les cocos, je préviens, c'est 10/10 avant même de sortir le DVD de sa boîte). Et puis ce n'est pas tout : l'image, bien que victime à intervalles réguliers (toutes les 15 minutes, le temps d'une bobine) de griffures et points blancs, ainsi que des couleurs trop franches et pas assez nuancées dûes à la scène en elle-même, l'image donc est d'une qualité impressionnante, surtout vu l'âge de la bête. En prime le grain cinéma (c'est du 16 mm semble-t-il) est bien présent sans faire trop faillir la compression. Le 5.1 proposé est un peu décevant car si le public est admirablement présent sur les arrières, il n'y a pas de spatialisation des instruments malgré un nombre conséquent d'iceux sur scène. En revanche, le PCM stéréo proposé est d'une qualité ahurissante, avec une précision, une spatialisation (à gauche et à droite donc) et une chaleur irréprochables, et surtout inespérées, elles aussi. Ca fait beaucoup d'inespérances comblées. On rajoutera en prime un mini-live de 73, soit vingt minutes d'une rareté folle - et d'une qualité encore une fois bluffante - et on se rend compte qu'en l'espace de 4 heures, on a fait le tour des années de paille du plus grand artiste de rock américain de ces trente dernières années. Putain, trente ans, on y revient... Bôarf, on va se consoler comme on peut : il y a trente ans, si on nous avait dit que les DVD existeraient, et qu'un coffret d'une si grande qualité serait disponible, on aurait signé tout de suite. Damned, Jon Landau l'a fait avant nous !
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1975 - Hammersmith Odeon (Londres) |
01.
Thunder road |
Bruce
Springsteen -
Chant, guitare
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Roy Bittan - Piano |
Clarence
Clemons - Saxophone,
percussions
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Danny Federici - Claviers |
Garry
Tallent - Basse
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Steve Van Zandt - Guitare, chant |
Max
Weinberg - Batterie
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