Bon disque, énormément de bonus, presque trop même

Note globale


Le manque idiot de l'album en 5.1 et un making-of moins drôle que d'habitude

Editeur : Inside Out
Durée totale : 1 h 14

Image        PAL

Tout ou presque est en noir et blanc, et ça donne un cachet sympa, mais il y a trop de grain. La galerie photos est superbe.
Making-of (28 min non st)
Prise de son de la batterie sur Callopeia (4 min, 5.1)
Clip de Passion (3 min, 4/3 ou 16/9, 5.1)
Bande-annonce de l'album (1 min)
Making-of du clip (2 min non st)
Galerie photo avec l'intégrale des démos acoustiques (33 min)
Note donnée principalement au making-of, qui est parfois inaudible. Heureusement, les démos sont largement supérieures.
Plein de choses, pratiquement trop. Mais pas le 5.1 de l'album, et ça, ça manque. Enormément.
Ah ça m'énerve, ça m'énerve ! Devoir écrire une chronique sur un DVD bonus, bon, passe encore, ce n'est pas toujours le plus gratifiant mais on a parfois de bonnes surprises. Mais en chroniquer DEUX, tout ça parce que la maison de disques (grosse bébête poilue qui sent parfois mauvais) est devenue de les maisons de les disques, à le pluriel (donc grosses bébêtes velues qui se bouffent entre elles. Les Maisons de Disques sont anthropophages), ça me gonfle façon concentré d'hélium raccroché au scrotum. Le challenge en valait-il la peine ? A croire que oui : Arjen Lucassen, le p'tit génie derrière Ayreon, est désormais une valeur sûre de la musique, au niveau retour sur investissement, instant cashflow, bulle crevée à moyen terme avec T2 sur ligne de résistance basse, nanani la conjoncture tout ça. En gros, il fait un disque, ça rapporte. Peu, mais ça rapporte. Maintenant, avec l'explosion de Within Temptation (au figuré), et celles de Nightwish et Evanescence (au propre), il est clair qu'un homme comme Lucassen qui annonce lancer un nouveau groupe de métal mélodique à chanteuse, ça ne pouvait qu'attirer les gros hiboux glaireux avides de rentrées rapides. Hélas, les rapaces pure race se tassent et lassent, qui trace qui crasse qui jacasse qui casse pas nice, et deux éditions DVD du groupe le jour virent.
Mais avant d'aller plus loin dans cette passionnante étude du Morfalus, marsouin des banquises qui a la particularité d'être subchromosomé, revenons à la création de Stream of Passion. Après l'album Human Equation, Arjen Lucassen décide de continuer l'aventure avec la très jolie Marcela Bovio, et compose quelques titres, principalement très acoustiques, pour que la Mexicaine pose dessus sa voix de velours. En celà, il revient à l'un de ses premiers amours, le très méconnu projet Ambeon (remixes ambiant des titres d'Ayreon avec une petite puce de 14 ans qui avait le look de Sharon Den Adel, des paroles à la Kate Bush et la voix d'une chanteuse prog de 45 ans !). Après quelques réflexions transatlantiques, Arjen et Marcela créent un nouveau groupe, dont le but sera bien évidemment de mettre en évidence la voix de l'une et les mélodies de l'autre, mais surtout, de créer une entité totalement inédite avec un son original. En celà, les détracteurs des Ayreonneries l'ont eu mauvaise : SoP ne ressemble à aucun autre groupe, et surtout pas à Nightwish NI à Ayreon. Absence totale de synthétiseurs, piano omniprésent joué uniquement dans les graves et aïgus, batterie tribale, violon : le contact avec le groupe peut être difficile tant le son et les compos ne ressemblent pas à ce qu'on attendait. Mais le potentiel commercial est énorme et Inside Out, maison de disques de Ayreon, a conclu un pacte avec le diable, pardon avec Sony, se partageant la distribution de l'album selon les pays.
Résultat : au lieu d'avoir une version du disque, vous en avez deux ! C'est vraiment d'un ridicule fini. D'autant plus que les deux éditions se marchent sur les pieds. Soyons pragmatiques : il existe pour les Pays-Bas et le reste du monde le DualDisc de Sony, avec l'album en 5.1, et pour l'Europe (sauf chez Arjen donc) un DVD bonus chez Inside Out, avec les démos intégrales du disque, et c'est ce dernier qui sera (rapidement) chroniqué ici. Mais avant tout, il fallait bien trois paragraphes pour hurler contre ce genre de pratique totalement ridicule, stupide, incohérente, j'en passe et des moins polies.
Que trouve-t-on donc dans ce DVD bonus ? Beaucoup de choses, plus que dans le DualDisc et, paradoxalement, le tout est un peu moins intéressant. Le moins qu'on puisse dire, c'est que tant Inside Out que Sony, Arjen et tous les autres (des millions de copains !) ont mis le paquet et tout misé sur le groupe : le nombre d'images et de sons disponibles est impressionnant pour le premier album d'un premier groupe (oui, premier groupe, car la moitié des musiciens présents n'avaient jamais sorti de disque auparavant). On trouve ici un "making-of" de presque une demi-heure, une séance complète de prise de son de la batterie, le clip officiel en 5.1, le making-of du clip et l'intégrale des démos acoustiques à l'origine de l'album (qui lui aussi en avait une, d'origine acoustique). Bref énormément de choses.

Mais devant cette pléthore de bonus, un petit quelque chose cloche. C'est bien mais un peu lisse. Par exemple, le making-of dure certes une demi-heure mais ce n'est qu'une suite de séances d'enregistrements : on n'y retrouve pas l'humour frappadingue qui rendait le making-of de Human Equation totalement irrésistible. Plus surprenant, les démos acoustiques sont évidemment intéressantes (quelles démos ne le sont pas ?) mais difficile même si vous êtes fans de l'album de les écouter d'une traite, ce sont plus les bribes d'idées qu'elles contiennent qui vous attirent l'oreille. A la rigueur, la seule fois où l'abondance de bonus est intéressante, c'est sur les deux versions du clip de Passion : vous avez une version 16/9, très belle certes, mais personnellement je préfère de loin la version 4/3, celle où les effets spéciaux "débordent de l'écran" si on peut dire, ce qui ajoute à la poésie de la très belle idée du clip, réhaussée par un 5.1 de haut vol. 5.1 que vous ne retrouverez que sur ce titre, et pas sur tout l'album, pour celà il faudra vous procurer l'autre édition. Eh oui c'est cruel. Et ça confirme la stupidité de cette double sortie. Celà dit, vous connaissez désormais les tenants et aboutissants de cette version Inside Out : énormément de bonus, bien plus que pour la plupart des "grands" groupes, mais un trop plein qui aurait mérité un poil plus de concision. Suite au prochain numéro, je vous rends l'antenne, à vous Cognac Jay.

qui a horreur de finir ses chroniques comme ça, n'importe comment, mais bon, c'est pas ma faute monsieur
13-09-2006

(PS to Lori : No, we have definitely NOT been disappointed when discovering your face in the making-of. We expected an angel, we got one.)