Grand soin apporté à la plupart des clips, quelques chansons pas si mal, joli transfert vidéo

Note globale


"Artiste" très douteuse, suite de clips ennuyeuse, narcissisme et vulgarité horripilants

Editeur : BMG
Durée totale : 1 h 54
(Même en rajoutant les multi-angles, on est très très loin des 2 h 40 que proclame crânement la jaquette)

Image        PAL

Multi-angles (2) sur Everytime
Paparazzi (1 min)
Multi-angles (3) sur Slave (a capella)
Outtakes sur Outrageous, Don't Let Me Be The Last To Know, et Stronger (concours de grimaces) (5 min)
Présentation de Oops... uncut (1 min)
Crazy mix (1 min)
Présentation de ...Baby one more time uncut
Multi-angles (2) sur ...Baby one more time (uncut)
Credits (3 min)
Ralenti sur la fin en n&b de Prerogative ("elle est bonne") (30 sec)
Léchage de fion de "people" dans une soirée "'jet set" (1 min non st)
Pub pour un camescope Sony !!!!! (ça c'est de l'indépendance artistique coco !)
...Et encore un uncut de Baby (1 min)

Un transfert vidéo éclatant. Un peu de compression par moments mais rien de grave, sinon les couleurs sont brillantes, la définition au top, et les nombreux styles vidéo sont presque tous parfaitement retranscrits.
Dommage qu'il n'y ait pas de PCM, et encore moins de 5.1, mais la clarté des musiques repousse les frontières du Dolby Digital. Si vous branchez votre ampli Prologic II, vous risquez en plus d'avoir de jolies surprises.
Musicalement, plein de tubes, mais pas toujours que des bons. Visuellement, une inventivité souvent mal exploitée, beaucoup d'idées, beaucoup de soin, et au final un léger baîllement du spectateur.
Franchement, rien de terrible. A part une jolie leçon de préliminaires à la masturbation, et un menu qui va vous faire arracher les cheveux.

Il y a une évolution de la société que tous, progressistes, passéistes, ou simples promeneurs sur la rive de nos vies, ne pouvons qu'admettre, et qui a eu lieu entre les années 80 et aujourd'hui. Avant, la célébrité était un dommage collatéral, désormais c'est une fin en soi. Avant, on passait à la télé parce qu'on avait du mérite, désormais on a du mérite de passer à la télé. Et avant, on passait dans des émissions parce qu'on avait enregistré un disque. Maintenant, n'allez pas me dire le contraire, on enregistre un disque parce qu'on est passé à la télé. Le "meilleur" exemple étant Paris Hilton,. Pour certains une 'people' semblerait-il digne qu'on lui consacre des dizaines de pages par jour. Pour d'autres, un summum absolu de mocheté, de crétinerie, de suffisance et de nombrilisme exacerbé. Mais avant elle, et avant toutes ces machines molles à effet de vide, il y a eu sa copine, la "délicieuse", "sexy", "piquante" Britney Spears.
Dire qu'on a accusé Michael Jackson et David Bowie de piller sans vergogne les tendances du moment. Dire qu'on a accusé Jean-Michel Jarre ou Phil Collins de profiter des tabloïds pour relancer leurs carrières. Dire qu'on a accusé Samantha Fox et Kim Wilde ne n'être que de jolis minois plus ou moins refaits pour correspondre aux canons du genre. Et voici désormais qu'on célèbre le "génie" d'une certaine Britney Spears, qui a débuté sa carrière comme "lolita 100% pur vierge" (elle a toujours été plus à l'aise avec les hymnes qu'avec les hymens) pour terminer en équivalent humanoïde de Barbie Poufiasse. En attendant, son succès mondial lui a permis deux choses. D'abord, d'apprendre l'alphabet grâce aux tailles de bonnet qu'elle gagne d'année en année via quelques opérations (elle en est actuellement à la lettre F). Ensuite, de s'immiscer dans les foyers, particulièrement ceux qui sont mal entretenus, et permettre à toutes les gamines de dix ans d'apprendre comment devenir une parfaite pétasse, avec wonderbra, jupe ras-le-bonbon et poses lascives incluses. A la limite, et si vous voulez mon avis elle a été franchie, du manuel en dix leçons pour se préparer à un métier vieux comme le monde.
Quelles sont les caractéristiques de Britney Spears ? Un très joli visage. De très, très belles jambes. Un corps totalement plastifié mais pas trop mal. Et un goût très prononcé pour la vulgarité absolue et les amours violents avec ce qui ressemble au mieux à des mannequins jetset cocaïnomanes, au pire à des racailles. Elle a obtenu son succès grâce à un univers visuel très fortement identitaire. Et ça, on ne peut pas le nier, c'est extrêmement identitaire. En fait, ça rappelle même une certaine période de l'histoire. Car Britney est une jolie princesse qui vit dans un monde totalement factice digne du Virenque Show. Un monde où les petits gros à lunettes doivent se transformer en grands blonds pour pouvoir survivre (= séduire Britney). Un monde où elle peut tout se permettre car c'est sa "prérogative" (c'est la première fois qu'une chanteuse interprète un titre dont elle a dû chercher le sens dans le dictionnaire). Un monde où les paparazzis sont gris, moches, braillards, avec des gros nez et des doigts crochus. Et je ne plaisante pas. Ca ne vous rappelle rien, tout ça ? Si, hein ? Histoire de prouver que Spears est "universelle", on mélange ces règles douteuses avec une fascination pour les trafiquants de drogue qui ont choucrav' leurs pompes chez Decathlon. Et entre grands blonds musclés et ducs du ghetto, elle peut en profiter pour exalter le culte de la personnalité. Tout, absolument tout n'est que pour le paraître, le factice, et chacun des clips est incroyable de narcissime puant et hautain. Mais le pire... c'est que musicalement ce n'est pas si mal foutu !
Sera effectivement de mauvaise foi celui qui clâmera que tous les titres sont de la daube. Certains sont même plutôt mignons, à l'effigie du très doux Everytime (par ailleurs un des meilleurs clips, s'il ne contenait pas par moments cette "putain de vulgarité"), Toxic et ses boucles samplées marrantes, Stronger où ils se sont bien amusé pendant la moitié du clip (l'autre moitié retombant dans le nombriliste "moi moi moi mouâââââ"), ou encore le méga-tube Baby Baby One More Time, qui au niveau du refrain tue quand même un petit peu sa maman. En réalité, musicalement parlant, ça ne vole pas haut mais il y a rarement de vraies horreurs, sauf quelques passages faussement rap (et encore, c'est bien produit), et "Me against the music" (c'est pas toi qui va gagner, ma grosse) où Madonna donne encore une preuve de sa déchéance artistique. Ah oui, j'oubliais (ce n'est pas un effet de style, c'est de la volonté) le terrifiant "I love rock'n'roll" qui fait honte à Joan Jett (et au faux batteur aussi) : les jeunes vont croire que c'est ça, du rock. Eh bien chers enfants, NON.
D'autres clips mélangent très gros soin (les décors sont magnifiques, Britney est très jolie et se donne à fond) et petites erreurs tiquantes. Par exemple, I'm Not A Girl, Not Yet A Woman : eh les gars, quand vous utilisez des extraits de films, ça... vous dirait de les désanamorphoser ? Le clip est pourtant réalisé par Wayne Isham, pas un bleu sacrenom ! (En plus nous autres Français faisons aussi bien niveau prises de vue par hélicoptère, suffit d'aller sur le site de BirdyFly pour s'en rendre compte). Tout un tas d'autres clips léchés auraient pu être sympathiques s'ils ne suivaient pas inlassablement (façon de parler) la même recette : beaucoup de cul, 60 caméras dont 58 sur Britney, un soupçon de lesbiannisme histoire de faire bander le beauf moyen, et des textes ne parlant quasiment que de problèmes de stars (franchement, QUI ça peut intéresser ? en quoi peut-on se reconnaître dans les textes de Spears ?).
Autre erreur grave qui a parsemé la conception de ce DVD : la setlist est antichronologique. On commence donc par les nouveaux pour finir par les anciens, ce qui n'est pas une bonne idée. En effet, les derniers clips, s'ils sont gentounets, ne sont que des chorégraphies sans les extravagances visuelles et sexuelles des premiers, et donc de leur vision naît un ennui certain (d'ailleurs l'heure vingt de programme principal a été une des plus longues de ma carrière de chroniqueur). Il aurait été plus judicieux de faire l'inverse, l'ajout de vulgarité gratuite titillant le spectateur au lieu de le laisser se morfondre - c'est d'ailleurs paradoxal, qu'on ait besoin de cette vulgarité pour rester un minimum accroché. Et également pour rester au top des charts. Soyons réalistes cependant : malgré quelques morceaux moins mauvais que d'autres, les clips de la donzelle sont plus importants que les chansons qu'ils représentent ; et quitte à être clair jusqu'au bout, il est évident que si elle n'avait pas de si beaux yeux, sa carrière serait déjà au fond d'un ravin. Mais d'ailleurs... Comment a-t-elle pu se métamorphoser de lolita "virginale" à pouffe intersidérale ? Beaucoup de gens l'ont aidée, pour sûr, mais il est un nom qui a plus marqué l'oeil que les autres : le réalisateur de From The Bottom of my Broken Heart, un certain Gregory Dark. Greg Dark ? LE Greg Dark ? Celui des Dark Brothers ? L'un des maîtres du renouveau du porno américain des glorieuses années 85/95, avec ses copains Andrew Blake et John Leslie ? Eh bien figurez-vous que oui, c'est lui-même. Le clip d'après, c'était l'explosion avec Oops ! I Did It Again, où la lolita se transforme en diablesse en latex rouge, accoutrement qui ne dépareillerait pas dans un épisode de New Wave Hookers. Coïncidence ?

Une fois les clips ingurgités et digérés, si vous en avez le courage, vous avez "des tonnes de bonus". Pour être franc, le mini-poster de la dame qui fait office de livret est autrement plus intéressant et sexy que ces "tonnes" de bonus. Car pour le reste, vous n'aurez pas grand-chose à vous mettre sous la dent : quelques bribes de reportages "backstage" nauséabonds puant le star system, une pub pour camescope Sony (?) avec une petite brune bouclée au début que miam, un titre karaoké, plusieurs titres "alternatifs" (dont un en noir et blanc où Britney se caresse pendant 4 minutes sur son lit, véridique), quelques versions "uncut" où les cuisses s'écartent légèrement plus que d'habitude... et c'est tout. Vraiment pas de quoi fouetter une chatte. Et le rapport navigation / dos de jaquette n'est pas en faveur de la première, laissant une grande amertume du côté des molaires, et renforçant l'impression qu'à part son corps Britney n'a rien de consistant à offrir. Mais il y a pire encore : ladite navigation. C'est un des DVD les plus compliqués, les plus pénibles à naviguer que je connaisse. Il y a même une icône (la clef) dont je n'ai pas compris la fonction ! Tout cela pour masquer le manque cruel de choses intéressantes hors-programme. Heureusement que la qualité d'image et de son est à tomber. C'était le minimum. Pour le reste, hors de question de brailler partout que ce DVD est une m..., car ce n'est pas tout à fait vrai. Par contre, proclamer que ce genre d' "artiste" est très dangereux à plusieurs niveaux, je ne vais pas me gêner. Et histoire de dérider un peu, une Roucasserie comme vous les aimez : avec Lorie, c'tait d'jà pas génial. Avec Britney, c'pire.


09-10-2006

1998 - 2004


01. My prerogative
02. Outrageous
03. Everytime
04. Toxic
05. Me against the music
06. Boys (The co-ed remix)
07. I love rock'n'roll
08. I'm not a girl, not yet a woman
09. Overprotected (Darkchild remix)
10. Overprotected
11. I'm a slave 4 u
12. Don't let me be the last to know
13. Stronger
14. Lucky
15. Oops !...I did it again
16. From the bottom of my broken heart
17. Born to make you happy
18. (You drive me) crazy (The stop remix)
19. Sometimes
20. ...Baby one more time
21. My prerogative (Dimentional edit) - Bonus
22. Toxic (karaoke version) - Bonus
23. Slave (a capella version) - Bonus
24. Oops !...I did it again (uncut) - Bonus
25. ...Baby one more time (uncut) - Bonus
26. My prerogative (alt. version "in bed") - Bonus