Techniquement toujours aussi chaleureux, excellent documentaire

Note globale


Le même concert qu'avant, en plus mou : joli, mais très loin d'être indispensable

Editeur : Columbia
Durée totale : 3 h 04

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Image        PAL

Making-of de l'album Les Beaux Dégâts (56 min 5.1)

Dommage que ce soit si sombre, et presque monochrome, car c'est encore une fois superbe. La définition est de même à prouver l'écrasante supériorité du PAL sur le NTSC dans ce domaine. Et encore une fois, magnifique erreur de format sur la jaquette.
La stéréo est douce, musique oblige, le 5.1 aussi même s'il grésille parfois. Niveau spatialisation c'est zéro pointé, les arrières ne couvrant que l'ambiance et le public, de façon assez chaleureuse. Un son mignon, qui ne va pas réveiller vos voisins mais ce n'était pas le but.
Du tube, du tube, du tube. Encore ? Encore. Ce n'est pas mieux joué qu'avant, c'est même parfois un peu moins bien chanté (rare chez Cabrel) et si les nouveaux titres passent bien, on n'évite pas l'ennui malgré tout.
Adieu sous-titres, bonjour making-of de l'album passionnant. Interview vérité géniale avec Frangcisse qui se livre de façon honnête, droite et sans langue de bois. Le gars connaît son métier et aime le faire partager et livrer ses secrets, même s'il prétendra le contraire.

Ou comment faire mentir l'adage. Lorsqu'un album est en-dessous de ce qu'on attendait, à tel point que certains en font des parodies (au hasard : Open Your Eyes, Virtual XI, Entre-Deux, St Anger, ...tiens, Hors-Saison !), il est de bon ton de transformer la tournée suivante en grosse fête best-of. C'est ce que Cabrel a fait avec la tournée... Hors-Saison ! Et quand l'album est bon ? Demandez à Buck-Tick : le mieux est d'en jouer le plus possible et en profiter pour donner aux fans des surprises, genre faces B, tubes hyper-retravaillés, jeu de scène, bref, s'éclater artistiquement tout en profitant de l'aura de son nouveau bébé. C'est définitivement ce qu'aurait dû faire notre Homme du Sud après ses "Beaux Dégâts", excellent album qui bien sûr appellait à une tournée. Une tournée, oui. Mais un DVD live ? Encore ? Et voilà un autre artiste qui tombe dans le piège un album / un live. Piège sournois car son risque premier est si indubitablement visible que beaucoup tombent dedans à pieds joints. En l'occurence : un live ça va, trois live, bonjour les (beaux) dégâts.
La question n'est pas de savoir si ce concert est bon ou mauvais. Bien évidemment qu'en tant que concert unique, il ne peut pas être totalement mauvais. Avez-vous déjà vu Cabrel foirer un show ? Eh bien justement, ici on s'en approche un peu. Déjà vocalement, surtout sur la première moitié, le gars lutte, gagne parfois mais lutte quand même. C'est très perceptible et bien mis en évidence par le second souci du concert : les arrangements. Minimalistes, ils sont encore bien plus mous que dans la tournée Hors-Saison, déjà plus calme qu'à l'accoutumée. Très peu de notes, la caisse claire de la batterie qui se repose pendant deux heures, même l'immense Bernard Paganotti ne peut plus délivrer ses parties onctueuses de basse fretless, ou alors à doses bien trop homéopathiques. Le piano électrique grésille sans fortissimo aucun, les cuivres jouent tout doux, les guitares sont plus folk que véritablement cristallines, bref tout est fait pour ne pas déranger le voisin. Ce n'est pas le côté lent qui peut rebuter un peu, c'est le côté chamallow.
Troisième souci, et pas des moindres : la setlist. Un Cabrel remotivé, un bon album, un public rajeuni, un groupe solide, tout était fait pour donner un concert surprise plein de chansons inattendues et de bêtises dans tous les coins. Hélas, pauvre Yorrick ! Un simple coup d'oeil à la jaquette permet de déceler la faille dans le système : on prend les nouveaux titres de Hors-Saison joués la dernière fois, on les remplace par ceux des Beaux Dégâts et ça fait la rue Michel ! Alors certes, ces nouveaux titres sont bons, pas mal joués (sans recul niveau arrangements mais c'est normal), et on retrouve le Cabrel qu'on aime. Il n'empêche : Petite Marie, Sarbacane, L'encre de tes Yeux, Je l'aime à Mourir, La Corrida, Encore et Encore, C'est Ecrit, Je t'aimai ju t'aime je t'aimerasse... La panoplie complète quoi. Toutes jouées pratiquement en pilotage automatique, avec le moins d'arrangements possibles. Seule consolation : les intros et speeches de Francis, toujours aussi drôle et communicatif avec le public.

L'intérêt est donc neutralisé par le passé du chanteur associé à un présent pas forcément bien exploité. Non, le concert n'est pas mauvais. Mais il n'est pas extraordinaire non plus. C'est une redite par rapport aux autres live, une de trop, qui fait salement baisser la note. Aucune raison particulière d'acheter ce DVD-ci, surtout si vous possédez les anciens. La seule chose qui le distingue, ce sont les nouveaux morceaux, décidément supérieurs (bien que très proches) à ceux de Hors-Sujet. La seule ? Non. Pour une fois, le bonus va sauver la situation. Un making-of de 50 minutes du disque et de la tournée, raconté par un Francis Cabrel à la fois décontracté et très pro, passionnant dans ses moindres interventions, qui explique ce qu'il a tenté, ce qu'il a raté, comment il écrit et ce qu'il recherche, bref un programme intéressant, avec le son 5.1 meilleur que celui du concert (!) et beaucoup de bonne humeur. Ce qui va évidemment mener les fans à acheter ce 4ème live en se promettant que cette fois, juré, c'est la dernière. Avant la prochaine, évidemment.

23 & 24 novembre 2004 - Cirque Royal (Bruxelles, Belgique)


01. Le danseur
02. Les faussaires
03. Bonne nouvelle
04. La corrida
05. Rosie
06. Elle dort
07. Qu'est-ce que t'en dis ?
08. Sarbacane
09. C'est écrit
10. Elles nous regardent
11. Octobre
12. Petite Marie
13. Le pas des ballerines
14. Hors-saison
15. Je t'aimai, je t'aime, je t'aimerai
16. Telecaster
17. Les gens absents
18. Tu me corresponds
19. Je l'aime à mourir
20. S'abriter de l'orage
21. Encore et encore
22. L'encre de tes yeux
23. La dame de Haute-Savoie
24. La dame de Haute-Savoie - Bonus


Francis Cabrel - Chant, guitare, piano   
   Gérard Bikialo - Claviers
Bernard Paganotti - Basse   
   Denis Benarrosh - Batterie
Stéphane Chausse - Saxophone, flûte, clarinette   
   Claude Egéa - Trompette bugle
Davyd Johnson - Saxophone   
   Eric Sauviat - Guitare
Isabelle Sajot - Violoncelle   
   Garou - Chant