Concept génial et très bien réalisé, technique adorable, chanteur classe, très bonne ambiance |
Note globale |
Version collector un peu chère, version normal un peu courte... faut choisir ! |
Editeur
: XIII Bis
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Durée
totale : 2 h 23
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- Image PAL |
Reportages
télévisés (4 min 30) |
Certes, ce n'est pas en 16/9. Mais la définition est si bonne qu'un zoom ne fait aucun mal. Sinon, c'est propre, c'est très chaud, c'est très intelligent, c'est tout ce qu'un DVD musical devrait être. | ||
Génial : le mix stereo et le 5.1 sont assez différents, le premier est un très bon live propre et soigné (retouché ? ^^), le second ne spatialise pas la musique mais rend parfaitement justice au son "réel" de l'évènement. | ||
Des tubes et du neuf, des perles, des oublis, des duos, une belle complicité avec le public, un début et fin de concert bien vus, Chamfort a tapé dans le mille. | ||
En édition collector, des clips, excellents mais en trop petit nombre. L'édition normale ne propose pas grand-chose sauf une très belle galerie de photos. |
Pierre-Dominique Burgaud. Retenez bien ce nom. Car si l'on en croit le générique, c'est lui qui a soufflé à Alain Chamfort l'une des meilleures idées de ces dernières années concernant notre domaine de prédilection. Le principe est simple : Alain Chamfort, qui n'est quand même pas le premier venu, a été viré de sa maison de disques pour mauvais résultats. La dernière fois qu'un artiste de cette trempe a été viré comme ça, c'était Nougaro qui a atomisé les scores une fois libéré de son ancien label. M'enfin, les mauvaises idées étant toujours à la mode, pourquoi ne pas virer Chamfort ? Le gars est donc sans label. Et n'a pas sorti de live depuis un sacré paquet d'années, assez conséquent pour que la plupart de ses derniers disques n'aient pas été défendus dans l'urgence d'un concert de façon satisfaisante. Un best of ? Encore ? Non, mauvaise idée, et puis il y aurait des problèmes de droits. Non, pour relancer sa carrière, l'idée était un live "neuf", qui plaise aux fans tout en accrochant facilement le public ignorant mais à priori ouvert. Une idée qui ne pouvait qu'être parfaite, ou totalement stupide. Lucy Jordache n'étant pas dans les parages, ce ne pouvait qu'être parfait. Et Chamfort, ou Burgaud, de passer un beau matin devant le tristounet kiosque à musique du Jardin du Luxembourg. | |
Et
donc le 7 Mai 2005, le bô gosse (qui a eu la bonne idée de
vieillir) a envahi le Jardin du Luxembourg et a donné, tout de
gô, un concert complet, avec musiciens, invités, tubes, surprises,
tout quoi. Sauf que le public n'a pas payé un centime, ne se sentait
pas obligé de rester ne serait-ce qu'une seule chanson (ceux qui
sont resté tout le temps et sans connaître au départ
n'en ont que plus de mérite), et qu'en plus le tout fonctionne
à plein régime car à la fois ironique ("36 15
Aimez-moi") et complètement naturel. C'est l'ambiance fabuleusement
chaleureuse qui est le principal atout de ce DVD - qui a fait beaucoup
parler de lui, à raison, et qui a été honteusement
dénigré aux Défaites de la Musique aux côtés
du génial Zazie, du génial Calogero... ben oui mais fallait
bien parler du DVD de Noir Désir, encore une preuve du corporatisme
culturel Français, bref... Dénigré cette soirée-là,
oui, mais encensé partout ailleurs. Et pour cause : je l'ai peut-être
déjà écrit trois fois depuis le début de cette
chronique, mais ça fait du bien de le répéter, ce
concert est génial.
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En plus de sa configuration totalement inédite, il bénéficie également d'une setlist bien fichue, et qui permet de rétablir quelques vérités, car si Chamfort n'est peut-être pas le zombie qu'on a déclaré de çi de là, il faut avouer que certains vilains préjugés lui collaient à la peau. Déjà, j'ai toujours entendu dire qu'en live il était entre moyen et catastrophique, entre Etienne Daho pour la présence et Axelle Red pour la justesse. Remettons les pendules à leur place, comme dirait Gerra : en live, et malgré des chansons demandant une tessiture très large dans l'ensemble, Alain chante très, mais alors vraiment très bien. Impérial, le gars. Une bonne présence (en plus il a une classe folle), une voix qui ne faiblit pas, une chaleur humaine bienvenue, et en plus, là on tord le cou à un autre raccourci facile, le bonhomme sait composer et jouer puisqu'il joue souvent, et de façon très précise, du Rhodes. Il devient donc musicien, et non plus crooner. Et se fond donc parfaitement au milieu des autres musiciens de son groupe, tous très jeunes, tous très pros, avec un son clair et beaucoup d'énergie. | |
Quelques
invités viennent parsemer ce concert...impromptu, mettant du piquant,
et permettant de donner aux spectateurs improvisés une raison supplémentaire
de rester (en plus Chamfort se gourre sur le premier invité !).
On retiendra surtout Bertrand Burgalat (le susnommé), avec son
style bien à lui et le ravissant minois d'Hélèna
Noguerra (pas mon genre, mais je sais que toi, spectateur, bander tu vas).
Par contre, la prestation vocale (ce n'est pas du chant, rassurez-moi)
de Vincent Delerm ne fait que confirmer ce que je pensais du personnage,
à savoir qu'il n'a aucune différence avec son imitation
molassonne et enfumée par Gérald Dahan. Et quand un "jeune
chanteur" est plus connu par son imitation que par ses chansons,
c'est mauvais signe. Enfin, il reste heureusement 'le vieux', avec donc,
nous y revenons, une setlist maligne et pleine de second degré,
magnifiquement jouée, et qui ne s'axe pas uniquement sur ses tubes.
Car, vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais ce mister en a
pondu une sacrée torchée. Beaucoup plus que ce que ce concert
en laisse paraître. Eh oui, outre cet excellent gig, Chamfort a
aussi marqué les esprits en 2004 avec un clip excellent, 'Les beaux
yeux de Laure'. Ce que le DVD 2 va vous démontrer.
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L'édition chroniquée ici est la collector, carrément plus chère que l'autre, difficile à trouver, et le tout pour 25 pauvres minutes qui en prime risquent fort à l'heure où vous lirez ces lignes de faire doublon avec une anthologie autrement plus intéressante. Cependant, il faut rendre à Cesar ce qui était à Chirac (il n'en aura bientôt plus besoin, et puis les lecteurs de DVD sont interdits en prison), si vous ne vous sentez pas assez fan pour vous offrir une double intégrale de clips, mais avez entendu parler de ce concert-concept (une seule lettre de différence, cool), ces 6 clips vous mettront une bonne grosse baffe. Non seulement vous y (re)découvrirez des tubes infaillibles (et pour la plupart non joués lors du concert), mais en plus, le Alain, ses clips sont simplement excellents ! Pas un qui ne soit à la fois original, techniquement bien foutu, et surtout mémorable, le meilleur étant L'Ennemi dans la Glace (vous avez TOUS vu ce clip, et vous avez TOUS oublié de qui c'était. Rattrapez-vous, c'est urgent). Du coup, ces euros supplémentaires ne font plus tiquer une fois ingurgités, surtout que question bonus "réels", la version normale est chiche : deux reportages de 3 minutes signés France Télévisions et pris sur le vif, comme le concert d'ailleurs. Chiche, donc. Sympa cependant. Mais un commentaire audio manque cruellement, il aurait été encore meilleur qu'un "vrai" making-of par ailleurs fort bien esquissé pendant les premières minutes. | |
Nous ne pouvons enfin pas terminer cette chronique ensoleillée et franchement enthousiaste sans parler de la sacro-sainte technique, qui ici était plus importante que d'habitude, et même incontournable. A tel point que ladite technique a même été pendant un moment sujet de doute envers l'honnêteté de ce concept. C'est que, voyez, quand les médias proclament partout, avec l'aval de l'artiste, que ce DVD a été fait "avec des petits moyens, sur le pouce, grâce à une maison de disques indépendante" (XIII Bis Records), eh bien on s'attend à quelque chose de bancal. Or, c'est tout simplement merveilleux. Au départ, on se dit que c'est de la magouille, tant le résultat est beau. En fait, c'est peut-être simplement parce que le concert a été préparé comme il faut, et par des gens de talent. L'image est hallucinante. On se croit au beau milieu du Jardin (si vous vous y êtes déjà promené, comme votre serviteur, vous serez d'accord). La réalisation est su-bli-me. Des loumas qui se baladent partout en parfaite harmonie, un montage nickel qui s'attarde longuement sur le public, les alentours du kiosque, les doigts d'Alain sur le Rhodes, les gamins qui s'amusent, les nuages, les canards, le batteur... Bref, un délice. Chapeau bas à toute l'équipe. Côté son, c'est génial : la stéréo est un live nickel aussi, et le 5.1, sans les retouches de la stereo (il y en a eu, ça se sent, mais pas grave), délivre toute l'ambiance pure de cet après-midi fantastique. Bref, deux formats audio complémentaires (enfin !!!) associés à une image onctueuse comme un velouté aux champignons. Grand DVD, inattendu (plus que ça tu meurs), soigné aux petits oignons, et réhabilitation express d'un grand monsieur sympa et doué. DVD de l'année, ex-aequo avec le Calogero. Faudrait dire ça aux Victoires de la Musique, s'ils possèdent une paire d'oreilles, ce qui reste à prouver. |
7 mai 2005 - Jardin du Luxembourg (Paris, France) |
01.
Le grand retour |
Alain
Chamfort - Chant,
claviers
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Vincent Brulin, Edouard Marie - Guitare, choeurs |
Mado
- Guitare
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Igor Nikitinsky - Claviers |
Mathieu
Devos - Batterie
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Skye, Bertrand Burgalat - Chant |
Hélèna
Noguerra, Dani, Vincent Delerm - Chant
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