De sublimes musiciens, le coup des configurations intéressant, un très beau son de guitare

Note globale


Clapton pas parfaitement au top niveau, et trop, trop court - c'était prévisible

Editeur : Warner
Durée totale : 1 h 30

Image        PAL

Paroles des chansons sous-titrées

L'image d'origine vidéo était déjà moche, aucun remaster n'ayant été effectué, le tout est très très muddy et la compression se bat (et perd) contre un voile charbonneux. Vraiment pas digne du support.
Une simple stereo qui n'a rien à envier au CD mais hélas ! n'apporte rien non plus. Clair mais un peu mou. Le mixage est assez réussi surtout compte tenu du bordel sur scène.
Un bon concert avec des surprises mais hélas bien trop court. Et la dernière partie est loin d'être exceptionnelle. Celà dit, tous les musiciens ont la grande classe et ca se laisse très agréablement regarder.
Les paroles sont sous-titrées, ce qui est toujours bon à prendre. A part ça, circulez.

Les années 80 ont été un véritable purgatoire pour Eric Clapton. Le nez dans un baril de hem... poudre, complètement sous l'influence d'un de ses meilleurs pires amis, Phil Collins (nous parlons ici du chanteur FM, pas du batteur de Brand X !), produisant ses albums au grand désespoir des fans, Slowhand ou God selon les jours a perdu son public et son intégrité artistique, les albums du type August étant excellents en tant que tels (pop 80) mais définitivement hors du girond d'un bluesman comme Eric.

Le concert 24 nights a été salvateur, non seulement par sa configuration inhabituelle et très intéressante (reprise plus tard avec le même brio par Eddy Mitchell) mais aussi par sa setlist et les musiciens qui ont accepté de rester, malgré tous vents contraires, aux côtés du guitariste. A commencer par Michael Kamen, avec qui Clapton s'était déjà acoquiné pour le premier album de Roger Waters et les deux premiers Arme Fatale. Soyons honnête : si la configuration 4 pièces était intéressant car à l'époque nombreux se demandaient si le Eric serait encore capable de captiver la foule sans apparâts, et franchement la question était légitime, le plus alléchant, et le plus iconoclaste, était bel et bien le mariage du blues et du symphonique, très rare à l'époque, et jusqu'alors très souvent parsemé de tentatives plus ou moins catastrophiques.

Mais avant de goûter aux joies de la rencontre entre Robert Johnson et Stradivarius, on aura droit à une belle brochette de brûlots comme, il faut le reconnaître, le Clapton ne nous avait plus habitué depuis 1980 et son génial live Just One Night. Trois configurations sont présentées : la minimaliste, où Dieu se chauffe les doigts, le "big band" qui livre un set justement proche du live de 80 sus-cité, et un "blues band" qui porte bien son nom car des renforts sont venus soutenir le manche de Dieu, et pas des moindres. Ca transpire le blues par tous les pores de la peau. Mais on regrettera que ce faux groupe (mais avec des vraies stars) tombe dans un piège souvent inhérent à ce type de réunion : le tirage de couverture omniprésent. Il y a souvent des solos d'enfer mais peu de vrai dialogue, comme s'ils avaient oublié qu'ils étaient là pour Eric avant tout (même problème pour le mythique Rainbow Concert de 1973).
Et puis vient la partie symphonique, et là coupons court au suspens : ce n'est pas ce que God a fait de plus glorieux. Ce n'est pas vraiment mauvais bien évidemment (avec Kamen aux arrangements ce serait malheureux) mais c'est aussi éloigné du blues rock que possible : deux petites ballades gentillettes qui ne cassent pas trois pattes à un canard, et notamment la première qui, avec sa batterie au rythme décalé, en devient un peu pénible. Au milieu, un titre délicieusement jazz où on entend un cor pendant cinq secondes et le reste de l'orchestre se faire les ongles. Le double CD proposant les trois mêmes petits titres, je ne sais pas s'il manque d'autres chansons en configuration symphonique, et s'il n'en manque pas, on peut se demander très franchement si déplacer 70 musiciens pour quinze minutes de soupe ou de silence était foncièrement utile...

Le DVD étant ce qu'il est (simple stéréo, image moche, aucun bonus), on peut le conseiller à bas prix si vous n'avez pas déjà le double CD, plus complet. Sinon, l'achat est inutile tant vous ne verrez pas grand chose. De même, pour découvrir Clapton, ce n'est pas la panacée. Et enfin, le symphonique n'étant pas à la hauteur des espérances, vous comprendrez que la frange de gens intéressée par cette galette est assez réduite. Si techniquement il avait été supérieur, on aurait pu outrepasser le manque de certains titres, mais là, nous avons affaire à un produit hybride, incomplet, qui ne mérite rien d'autre qu'un peu au-dessus de la moyenne, ceci grâce à, c'est paradoxal, tous les musiciens qui entourent le Divin droitier.

1990 & 1991 - Royal Albert Hall (Londres)


01. Running on faith
02. White room
03. Sunshine of your love
04. Watch yourself
05. Have you ever loved a woman
06. Worried life blues
07. Pretending
08. Bad love
09. Old love
10. Wonderful tonight
11. Bell bottom blues
12. Hard times
13. Edge of darkness


Eric Clapton - Guitare, chant    
   Nathan East - Basse, chant, choeurs
Greg Phillinganes - Claviers, chant, choeurs   
   Steve Ferrone - Batterie, chant, choeurs
Ray Cooper - Percussion   
   Katie Kissoon, Tessa Niles - Choeurs
Phil Palmer - Guitare   
   Chuck Leavell - Claviers
Richard Cousin - Basse   
   Jamie Oldaker - Batterie
Alan Clark, Ed Shearmur - Claviers   
   Michael Kamen - Direction d'orchestre
Buddy Guy, Robert Cray - Guitare   
   Johnnie Johnson - Piano
Phil Collins - Tambourin sur un titre (on ne rit pas)