Un excellent patchwork de guitaristes très divers, interventions sous-titrées et passionnantes

Note globale


L'image... Eh les gars, la norme du DVD, c'est le mpeg DEUX !

Editeur : Warner Music Vision
Durée totale : 4 h 17

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Image        PAL

Accès rapide aux principaux solos
Sous-titres fr uk sur les interventions
Interviews (31 min 16/9 st fr)

16/9, bien réalisé, mais la définition est trouble et les couleurs parfois (souvent même) absolument hideuses, limite repoussantes. Un drôle de mélange.
Stereo classique, 5.1 très très chaud, sans défaut majeur, et DTS précis. Visiblement le paquet a été mis sur le son, même si le public n'est pas assez présent sur l'arrière (car il était bien sympa, le public !).
Ca manque de manouche, de metal extrême, de baroque speed, de classique, mais à part ça vous aurez toute la panoplie de la six-cordes, dans une bonne humeur fort contagieuse.
Des interviews, plutôt des confessions, touchantes, piquantes, drôles, parfois incroyables, et sous-titrées.

L'alcool, Clapton a donné. Les drogues, aussi. Mais, alors que ces dernières sont unanimement conspuées de tous les côtés, l'alcoolisme fait parmi les musiciens (entre autres) des ravages très considérables souvent passés sous silence. Le légendaire guitariste a donc décidé de créer un festival de gratteux dont la recette servirait à combattre ce fléau. Ce DVD caritatif est ainsi le résultat de cette réunion de virtuoses très, très différents. Pensez, Steve Vai et B.B. King sur la même scène ! (mais pas en même temps, hélas !). Le premier détail qui tue, c'est la diversité, et là ce DVD, et par extension Clapton, ne se sont vraiment pas foutus de nous : il y a une grande majorité de blues bien sûr, mais on passe du blues typique à la guitare hindoue traditionnelle en passant par le laid-back reggae, le metal virtuose Barnum, le groove-rock, le jazz fusion ultracomplexe, le... Bref un peu de tout tant qu'il y a de la six-cordes et quelques bends bien sentis.
Le second détail, qui emporte l'adhésion totale, c'est la bonne humeur du festival. Tous les artistes sont accueillis de façon équivalente, les grosses pointures comme les relatifs inconnus. Le public est très hétéroclite, et comme histoire de vraiment fédérer tout le monde tout en surprenant, l'un des principaux maîtres de cérémonie n'est autre que Steve Vai ! Clapton et Vai, deux guitaristes à 100% opposés techniquement, partageant le même boulot le temps d'un week-end ? Eh oui, et c'est là l'un des grands atouts de ce DVD : on est happés par une grosse vague d'optimisme et de fun. Qu'on soit amoureux de la 6-cordes ou pas. Evidemment, si on est guitariste, ce concert est un peu plus alléchant, mais ce n'est pas une obligation - la preuve, le bonus le moins intéressant, et de loin, est la possibilité d'accéder aux divers solos automatiquement. C'est bien gentil mais si la guitare se résumait aux solos, nous serions tous en train de faire du Malmsteen sans arrêt et sans recul. Beuarf vôôôômir, esscusez je reviens...
On passe donc un excellent moment avec plein de styles guitaristiques divers, des surprises (Doyle Bramhall II, Bhatt), des confirmations (le p'tit Jonny Lang), des Dieux inconnus du grand public mais incontournables icônes (Vince Gill, David Hidalgo), et deux ou trois stupéfiants virtuoses dont l'unique but semble être de vous dégoûter de l'instrument à jamais. A ce niveau, John MacLaughlin sort pendant plus de trois minutes une masse invraisemblable de notes sans queue ni tête, avant que le charme n'opère et que hop ! on bave. Pareil pour Steve Vai : il joue n'importe comment, fait même quelques fausses notes ahurissantes, mais enrobe le tout d'un sens de l'humour partagé par son équipe de rêve, et le quatuor de cordeux qui s'amuse à jouer sur l'instrument du, pardon, DES voisins, c'est un des très grands moments de l'histoire des instruments à cordes ! Pour le reste, vous avez du ZZ Top fidèles à eux-mêmes, un Robert Cray comme d'habitude classieux comme un Armani sur les épaules mâles d'un Baker qui fait le paon, et notre Clapton qui, loin de tirer la couverture à lui tout seul, est apparu de temps en temps au gré des trois jours de concert, avec des classiques souvent un peu revisités, et pour le meilleur.
Tiens, justement : le meilleur, enfin presque, est la présence de mini-interviews, et sous-titrées en plus, où les participants racontent leur rapport à l'instrument. Autant on peut légitimement hurler au scandale quand c'est pendant un live unique (Goldman, Voulzy, Trust, c'est pour vous les mecs), autant sur un concert de festival, ça permet d'entrer plus facilement dans l'univers de l'artiste, et avec bonne humeur. Ces interviews sont ensuite étendues sur une demi-heure de pure joie où des musiciens de noble souche narrent, non sans émotion, leurs mutuels souvenirs de manches (bon, épargnez-moi vos réflexions salaces !).

Reste la question technique qui est toujours un peu délicate, car hors de propos, dans un support caritatif. Niveau son, vous serez gâtés : comme de plus en plus souvent, Warner, qui ne connait toujours pas le DTS pour les films, nous offre une piste de ce format pleine de chaleur, vibrante. Un petit régal, techniquement pas le top du top mais diantrement distrayant, rayonnant. L'image par contre, c'est un peu la Berezina : c'est en 16/9, filmé très correctement, bien monté et tout l'équipage, mais de temps à autre, la compression fait des gros cacas fumeux : couleurs délavées, gros pixels de tous les côtés, fourmillements partout, parfois limite compression JPEG ratio 40/1. Et c'est de temps en temps, comme ça, pour le plaisir. Ce n'est pas totalement rédhibitoire, mais c'est très curieux : d'où ça provient, ce machin ? Ce n'est pas un problème de copie, non, c'est juste là, comme la mouche dans le lait, le grain de sable dans le rouage, le McClane dans le Nakatomi Plaza. C'est même carrément intriguant, mais celà ne doit pas vous empêcher de déguster un mélange de technique, de classe et de gros show inattendu et dont on espère vigoureusement une seconde édition. C'est chouette, c'est classieux, c'est beau (image nonobsting), c'est fun, et en plus c'est utile. Réflechissez, ça n'a donc rien à voir avec certaines choses dans lesquelles vous mettez déjà de l'argent.

4, 5 & 6 juin 2004 - The Cotton Bowl (Dallas, U.S.A.)


   Eric Clapton
01. Cocaine
   Robert Lockwood Jr
02. Love in vain blues
   Eric Clapton, Robert Cray, Hubert Sumlin, Jimmie Vaughan
03. Killing floor
   Eric Clapton, Robert Cray, Buddy Guy, Hubert Sumlin, Jimmie Vaughan
04. Sweet home Chicago
   Eric Clapton, Robert Cray, Robert Randolph, Jimmie Vaughan
05. Six strings down
   Eric Clapton, Buddy Guy, B.B. King, Jimmie Vaughan
06. Rock me baby
   Dan Tyminski & Ron Block
07. I am a man of constant sorrow
08. Road to Nash Vegas
   James Taylor & Jerry Douglas
09. Copperline
   James Taylor & Joe Walsh
10. Steamroller
   Vince Gill & Jerry Douglas
11. Oklahoma borderliner
12. What the cowgirls do
   J.J. Cale & Eric Clapton
13. After midnight
14. Call me the breeze
   Robert Randolph & The Family Band
15. The march
   Doyle Bramhall II
16. Green light girl
   Carlos Santana & Eric Clapton
17. Jingo
   John Mayer
18. City love
   Vishwa Mohan Bhatt
19. Bag Bihag
   John McLaughlin
20. Tones for Elvin Jones
   Larry Carlton
21. Josie
   David "Homeboy" Edwards
22. Going down slow
   Eric Clapton
23. If I had possession over judgment day
   Robert Cray
24. Time makes two
   Jonny Lang
25. Give me up again
   David Hidalgo
26. Neighborhood
   Steve Vai
27. I'm the hell outta here
   Eric Johnson
28. Desert rose
   Joe Walsh
29. Funk 49
30. Rocky mountain way
   Eric Clapton
31. I shot the sheriff
32. Have you ever loved a woman (blues in C)
   ZZ Top
33. La Grange
34. Tush
   Eric Clapton
35. Layla - Bonus


Les musiciens hors-guitare ne sont pas crédités, mais en règle générale ce sont les musiciens habituels de l'artiste (East et Ferrone pour Clapton, Donati et McAlpine pour Vai, j'en passe et des aussi bons).