Papy Gilmour et ses trucs magiques, les commentaires sociaux

Note globale


Un poil creux et un album constamment surestimé

Editeur : Eagle
Durée totale : 1 h 24

Image        PAL

Sous-titres partout (uk fr)
Interviews supplémentaires et parties rejouées (35 min)

Les interviews sont très très belles, les documents d'archive très inégaux en qualité. Mais c'est dans tous les cas vraiment très agréable à regarder.
Les voix sont claires, les extraits très bien mixés, le tout est agréable à écouter d'un bout à l'autre, sans réels heurts auditifs.
Des interviews plus ou moins intéressantes, de bonnes apparitions de Gilmour et Waters. On apprend des choses.
Des bonus qui laissent une grande place à Gilmour, pour notre plus grand bonheur.

Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, Classic Albums est une collection de rockumentaires qui reviennent sur l'enregistrement d'albums cultes à l'aide de mélange d'archives et d'interviews nouvelles. Sauf qu'en plus, on a droit à du 16/9, un mixage stereo très réussi et surtout des extraits des pistes d'origine isolées. Avec sa production hyper-foisonnante, dûe en grande partie au génie Alan Parsons, The Dark Side of the Moon était tout trouvé pour ce type d'émission. D'autant plus qu'il s'agit d'un des disques les plus vendus au monde.
Le petit hic, c'est que malgré son succès, Dark Side reste un album qui musicalement n'a jamais été ausi réussi que d'autres oeuvres colossales du Floyd (Animals, Wish, Wall, Division...). C'est sa production si riche, si extrême pour l'époque, et son ton un peu jazzy et très mélancolique, qui a fait s'élever les ventes à une hauteur vertigineuse. On se retrouve donc avec un documentaire très fouillé et intéressant au sujet d'un album non moins détaillé, mais quand même moins passionnant. Pas bêtes, les auteurs du reportage en profitent pour axer une partie des questions sur le succès, le contexte social et musical, le pourquoi du comment de ventes fulgurantes.
Waters et Gilmour étant plutôt en froid, on ne s'attendait bien évidemment pas à une interview ensemble; les deux hommes parlent donc de façon croisée et il est très difficile de dire lequel des deux apporte le plus d'informations. Parlant de choses assez différentes, se recoupant peu, et même parfois se lançant des compliments, ils dissèquent des lignes de basse, de guitare et de synthé basiques et connues de tous. Dans ce style, si on appréciera la façon dont Waters traite la basse mythique de Money, on sera carrément bluffé de voir Papy Gilmour nous donner un cours de programmation séquentielle sur VCS3. Ce grand homme est un sommet d'intelligence musicale et il ne se prive pas de nous le prouver à chaque note.
De même, on attendait beaucoup d'Alan Parsons, et il nous donnera...relativement beaucoup. Maitrisant comme pas deux la console de mixage, il nous régale à mettre en valeur des pistes isolées, à nous faire comprendre comment certains morceaux ont trouvé leur identité (notamment US and Them), et on regrette franchement qu'une piste 5.1 ne soit pas disponible. Tout celà est bien trop court par rapport à ce qu'on pouvait en tirer mais le principal, c'est que grâce au sens musical inné de ses participants, ce reportage nous fait redécouvrir et réaimer un disque qui, bien que constamment surestimé, est tout de même parsemé de belles pépites.

Les bonus ne sont pas uniquement concentrés sur l'aspect technique ou psychologique de l'album mais donnent quelques leçons de musicalité en plus, via des interventions individuelles bien senties qui seront largement appréciées des fans, surtout les vieux (ce n'est pas péjoratif...c'est respectueux). Tout est bien évidemment sous-titré en plusieurs langues, dont un français presque impeccable, sans énormes fautes, ce qui est plutôt rare dans ce milieu. L'image est d'une qualité indiscutable, les mixages voix / musique agréables, bref si on est frustrés de ne pas avoir eu un The Wall à la place, on passe tout de même un bon moment, et chacun, novices comme fans, trouvera son compte d'informations, même si définitivement, une heure de plus et l'album complet en 5.1 n'auraient pas été de trop.

1973 et 2003