Choix très intéressant des chansons, fidélité épatante, excellence du commentaire audio |
Note globale |
Son décevant, image pro mais vide, réservé aux connaisseurs de Rush |
Editeur
: MP4 Productions
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Durée
totale : 1 h 06
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(PCM) Image NTSC |
Présentation
par Mike Portnoy (5 min non st) |
Pas grand-chose à redire côté technique : on sent que ce sont des professionnels aux manettes. Mais le manque cruel de lumières, de couleurs et de mouvement rend le tout fadasse, ainsi qu'une définition défaillante. | ||
Impossible de mettre en-dessous de la moyenne car c'est indéniablement très propre, mais le mono baisse de façon drastique le punch qu'on était en droit d'attendre. | ||
Trop court : oui. Trop monotone : certes. Trop élitiste : d'accord. Mais trop bandant pour les fans de Rush : toujours en osmose les mecs ? | ||
Juste un commentaire audio, et non sous-titré, mais c'est un excellent moment à passer, une sorte de causerie au coin du feu entre potes fans de Rush. |
Same player shoots again. Et de trois pour Mike Portnoy, et son compère Paul Gilbert : troisième DVD hommage aux groupes mythiques des années d'or du rock. Et cette fois il y avait de quoi flipper. Passe encore que Portnoy ait appris à jouer limite bancal pour les Beatles, passe toujours qu'il ait frappé comme un sourd pour Led Zep telle une bonne âme du rock'n'roll préservant le flambeau. Mais cette fois, c'est à Rush que nos gaillards se piquent. Plus précisément, le Rush de la fin des années 70. Et les connaisseurs de ce groupe canadien savent à quel point c'est délicat : le moindre faux pas et les musiciens amateurs n'ont plus qu'à aller se rhabiller (d'où l'expression : se mettre une canadienne). Car Rush en ce temps-là, c'était deux constantes : un style totalement unique, et une technicité affolante. De quoi décourager le batteur de Dream Theater et le guitariste de Mr Big ? Un peu. Car la virtuosité de Rush n'est pas évidente : il ne s'agit pas seulement de rapidité, de précision, de complexité, non, il s'agit de... Rush, tout simplement. Seule l'écoute des albums permet de comprendre. | |
Le
défi à relever était donc de taille, et les conditions
ne se sont pas montrées clémentes. Le show contenu dans
ce DVD a été enregistré lors d'un festival de batterie,
le DrumPad, où se sont croisés divers cogneurs de styles
et de matos différents. Donc, niveau sonorisation, tout a été
fait à l'emporte-pièce. Côté organisation maintenant
: les hommages aux Beatles et à Led Zep avaient eu deux jours de
répétition, celui-ci... un seul ! C'est déjà
hyper-coton, mais en plus Portnoy n'a pas choisi la facilité :
n'ayant qu'une heure de show disponible, il a choisi de ne jouer que quatre
morceaux... mais quels morceaux : des pavés monstrueux ! Et parmi
les plus complexes du répertoire. De quoi faire fuir le plus hardi
des musiciens. Le jour venu, pourtant, le duo était bien là.
Et même accompagné de deux autres fêlés : Jason
McMaster pour les voix, et le discret Sean Malone à la basse. Si
on compte un troisième larron en coulisses pour glisser quelques
parties de synthé, ça nous donne donc trois personnes pour
remplacer le seul Geddy Lee. Ca donne une petite idée de l'ampleur
de la tâche.
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La setlist paraît donc très courte, et on regrettera évidemment le manque de dizaines d'autres chansons géniales, mais les titres joués ne l'ont plus été dans leur intégralité par le groupe original depuis perpète : il faut remonter à la sortie de l'album d'époque pour entendre Hemispheres en entier, et 2112 a été jouée d'une traite sur la tournée Test For Echo, qui hélas n'est pas sortie en vidéo (enfin... pas encore !). Au côté culte s'ajoute donc la rareté, et fait de ce DVD un achat privilégié pour les fans de Rush. Et plus à eux qu'à quiconque car, soyons réalistes, les epics de Rush sont loin d'être aussi "évidents" que ceux de Dream Theater, et ce disque n'est absolument pas la meilleure manière d'aborder le répertoire de nos chers amis Torontais. Les fans de la première heure seront pourtant aux anges : Portnoy joue sur une magnifique batterie rouge vermillon qui est l'exacte réplique de celle de Neil Peart période 1982, le chanteur est aussi criard que Geddy Lee dans ses moments les plus Daffy Duck, et possède même une légère ressemblance nasale. Quant à Paul Gilbert, il arrive encore une fois - ce n'est plus une surprise - à se glisser dans la peau du guitariste, et compose ici un Alex Lifeson plus vrai que nature répliquant à la perfection les sons de guitare si typiques du blondinet. On croirait presque entendre le disque studio, d'autant que le public est silencieux comme une tombe jusqu'à chaque note finale. | |
A
priori idyllique pour les mordus, le tableau garde-t-il toute sa saveur
pour l'amateur occasionnel ? Diantre non, et c'est cette dualité
mimétisme/défauts qui rend la décision d'achat infernale
(c'est ça, l'enfer de diantre). L'image d'abord : nul ne peut nier
que techniquement elle est bien au-dessus des deux premiers bootlegs vendus
par Portnoy et Gilbert. Caméras pros, véritable montage,
plans à la louma, normal : une équipe dédiée
au festival s'est occupée de la mise en images ; pour la première
fois, le résultat n'a donc rien d'un bootleg. Malheureusement,
c'est l'image elle-même qui déçoit : les musiciens
sont ultra-statiques, la foule pratiquement jamais montrée, et
les plans sont souvent composés exclusivement de teintes rouge
et noir, ce qui donne au film une ambiance terriblement austère
le rendant pas particulièrement passionnant à suivre. C'est
dommage, pour une toute première fois, ce rouge et noir... Passons
au son : lui aussi provient d'un enregistrement très propre et
professionnel, mais lui aussi est à la peine. D'abord, festival
de batterie ou pas, Mike Portnoy est mixé bien trop fort : il en
écrase les autres instruments, et surtout cela rend son jeu bien
plus bourrin, moins jazz et subtil que Peart, alors que pourtant le fougueux
batteur avait ce soir-là bien pris soin de mesurer ses frappes.
Et puis, détail qui fâche, le son est en mono. Et du coup
toute la dynamique qui faisait le charme de Rush s'évanouit : la
guitare semble noyée, la basse ne s'entend qu'en solo (déjà
que Sean Malone n'est pas exactement un parangon d'excentrisme), les claviers
font "bande" (ils sont hors-scène en plus), bref on se
rend compte, c'est le comble, qu'avec un matériel clairement plus
professionnel, ce DVD-hommage possède largement moins de vie et
de peps que les deux autres, pourtant filmés au camescope et enregistrés
sur DAT au petit bonheur la chance.
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On aurait donc pu facilement classer ce DVD dans une catégorie peu flatteuse (mais nécessaire), celle des galettes réservées à une élite. Fan de Rush, guitariste flamenco, adepte du crochet piqué, spécialiste de l'histoire du FC Barcelone entre 1991 et 1997, peu importe : si vous ne faites pas partie de la caste, le disque loin de vous rester doit. Yo ? Da ! Mais c'est, une fois de plus, sous-estimer Master Portnoy. Ne voulant pas sortir en DVD un simple concert d'une heure et quatre morceaux en mono, il en a profité pour rajouter un commentaire audio (en stereo, lui) avec son ami Paul Gilbert et son collaborateur Setlist Scotty, que les fréquenteurs du Forum Portnoy connaissent bien, et qui se montre très à l'aise. Le résultat dépasse de loin les espérances : les trois hommes ne sont pas avares en anecdotes et souvenirs, il y en a toujours un pour relancer l'autre, et l'heure de commentaires passe extrêmement vite. Il n'y a aucun sous-titre mais les trois gars parlent très distinctement, la bonne humeur est constante, et là, c'est un bonus qui plaira à tous : fans de Rush, de Paul Gilbert, de Dream Theater, de batterie, ou simplement de musique. C'est quand même incroyable qu'un bootleg propose un commentaire plus intéressant que la plupart des DVD professionnels. C'est aussi assez surprenant qu'un disque mélangeant Rush et DT manque singulièrement de l'élément le plus évident sur le papier : la patate. Mais après tout, ceci n'est, répétons-le, qu'un bootleg, même s'il est officiel il n'en porte pas moins cette appellation, et à chacun de l'apprécier à sa juste valeur. Même si les moines cénobites de Syrynx ont plus de chances que les autres de se laisser transporter, et si vous vous attendiez à un jeu de mot avec cénobite, c'est que vous connaissez très mal ce site. Poil à la 25-09-2007 |
18 septembre 2005 - Vic Theatre (Chicago, U.S.A.) |
01.
2112 |
Jason
McMaster - Chant
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Paul Gilbert - Guitare |
Mike
Portnoy - Batterie
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Sean Malone - Basse |
Bert
Baldwin - Samples et claviers (hors-scène)
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