Une moitié de clips très bons, avec une vraie ambiance, un groupe étonnant, un bonus indispensable pour les fans |
Note globale |
Une autre moitié de clips très décevants, une technique tout juste bonne |
Editeur
: Columbia Music Video
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Durée
totale : 2 h 21
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(PCM) Image PAL |
So You Wanna Be A Superstar TV Special (22 min non st) |
Un transfert vidéo qui souffre énormément de sa source : de la vidéo bien granuleuse, aux couleurs pâles, mais surtout avec une latence... comment vous dire ? Achetez ce DVD. Faites un arrêt sur image, n'importe où, et vous comprendrez. Ayé, j'ai gagné mon pari : vous avez acheté ce DVD, niark ! | ||
C'est le gros point faible : non seulement le live est quasiment en mono, mais la plupart des premiers clips le sont aussi. Inconvénient du rap : traficoter des samples en mono, on peut pas faire du DTS. Mais le reste est agréable, et le tout a un côté crado qui va bien avec le style, donc ça passe. | ||
Des clips de toutes les époques, qui vont de la bricole urbaine misérable aux clips soignés et très gloomy. Plus du live, dans une ambiance survoltée qui mélange noirs, blancs, latinos, nerds, skaters, rappeurs, fumeurs, rockheads, bref tout le monde. | ||
Une excellente émission revenant sur le groupe et ses amis. Hélas, non seulement ce n'est pas sous-titré, mais les clips ne le sont pas no plus. Dommage, des sous-titres en espagnol auraient permis de toucher une partie de leur coeur de cible. |
J'abandonne. J'abdique. Out of the race. Rien à faire, j'ai beau tout essayer, me forcer, le constat est irréfutable : je hais le rap. Ses sons, ses paroles, ses messages, sa médiatisation, ses codes, tout. J'ai essayé le west coast, l'east coast, le rap Français, le gangsta, le new r'n'b, rien n'y fait, une minute de rap sur disque suffit à me donner de l'urticaire, et si on rajoute l'image ça devient du rejet de greffe. A part le vieux hip hop (aka "smurf", remember Sidney ? ^^) des années 80, les grosses vedettes Run DMC / MC Hammer / Public Enemy et quelques trip-hopitudes funkisantes genre Arrested De La Soul Called Quest, je ne supporte pas le rap ; cette chronique sera donc mon antépénultième dans le genre, et après deux autres live que je "dois" à la rédaction (quel tyran ce connard de rédak' chef), je passerai le témoin. Si quelqu'un se sent prêt à reprendre le flambeau, et chroniquer des DVD de rap avec une bonne connaissance du sujet, un regard critique et une plume acide, qu'il contacte la rédaction, nous en serions ravis. Donc, le rap, j'en ai rien à cirer (damned, Cresson !). Mais pourquoi alors ce DVD de Cypress Hill n'a-t-il pas une mauvaise note ? Et pourquoi vous bassiner avec un premier paragraphe qui est à la limite du hors-sujet ? Simplement parce que, pour pas mal de fans de rap qui n'écoutent que ça, Cypress Hill est également hors-sujet. | |
C-Hill
n'est, il est vrai, pas un groupe comme les autres. Leurs origines latino
et leur tendance à glorifier plus la ganja que les flingues les
ont poussé très vite à modeler un rap assez original,
parsemé de petits licks de guitare et d'éléments
psychédéliques, le tout sur le phrasé de B-Real à
côté duquel même le héros de Meurdeur ne parle
pas du nez. Mais bien plus que ça, Cypress est un de ces rares
groupes (de tous genres) à avoir osé un changement de direction
(ils ne sont pas nombreux : Pantera, Tangerine Dream, Radiohead, AC/D...
ah non, pas pareil). Leur seconde partie de carrière les verra
fricoter avec les ennemis jurés des rappeurs : les metalleux. D'acoustiques,
les grattes samplées sont devenues électriques, voire bourrines.
Puis, non samplées. Puis ce fut au tour de la batterie. Et subtilement,
C-Hill donna naissance à un genre qui fit un tabac avant de vite
crever dans l'indifférence générale, comme le grunge
juste avant lui : le rap-metal, genre hybride, bâtard même,
que Cypress dominait trente têtes au-dessus de tout le monde.
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Les clips présentés ici sont donc divisés en deux parties, tout comme la carrière de ces jeunes gentlemen. Et il faut avouer que la première partie est assez insupportable. Outre de bons gros clichés (nanas aux gros nichons, flingues et grosses bagnoles de Jacky qui sautent toutes seules en l'air, sûrement pour élever les esprits), ces clips sont... des clips de rap. Autrement dit, je regarde la caméra, je bouge les mains dans des mouvements simiesques qui signifient "moi-moi-moi-regarde-moi je suis là maman je passe à la télé", et... rien. Les ardents défenseurs rappelleront que ce sont "les codes" et que "les clips de metal sont tout aussi pourris", je répondrai sans coup ferrir que certains clips de metal sur ce site s'en sont déjà pris plein la truffe, et méchamment en plus. Donc la première demi-heure est clairement à jeter à la poubelle. Seul point intéressant : des déformations d'image. D'habitude c'est plus naze qu'une émission de Julien Courbet, mais ici ça renforce les éléments psychédéliques, on dirait Syd Barrett qui ferait du hip hop. Mention spéciale au délirant Dr Greenthumb, où l'on découvre d'où provient la beu : d'une étrange et intéressante plante ! Et en prime, nos latinos se la pètent "wesh wesh", certes, mais de façon moins péremptoire que leurs contemporains. Par dépit de rentrer dans un moule trop étroit ? | |
Bingo
! A mesure que la musique se fera plus organique, le niveau des clips
évoluera vers des effets lèchés, des mises en scène
vraiment bonnes, jusqu'à un (Rock) Superstar intelligent et qui
tape dans le mille. Dommage que le programme se finisse sur deux clips
moyens (dont un avec un cameo qui a dû faire rager Axl Rose), car
on se rend compte que Cypress s'était construit une belle et réelle
identité, et qu'ils étaient chaque fois plus pertinents
tandis qu'ils abandonnaient ces lancers de bras débiles qui font
partie du code et qui font ressembler les humains à des pantins
(rajoutez des fils en CGI : c'est Master of Puppets). L'important n'est
pas dans la position du majeur par rapport au radius, ou de porter la
casquette à l'envers parce que ça va à l'encontre
de la société (à ce stade autant mettre des gants
aux pieds), non l'important se trouve dans les paroles et le flow : touché,
coulé. Pour les plus réfractaires, vous pourrez même
regarder les premiers clips... les yeux fermés. La musique nue
pourrait vous étonner.
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Mais là où cette anthologie vidéo fait fort, à part dans son absence totale de sous-titres (je croyais que le rap c'était avant tout des textes, on m'aurait menti ?), ce sont les deux bonus. D'abord, des extraits du live au Fillmore. Si ce n'est pas toujours passionnant à regarder, on peut dire que nos gaillards occupent très bien la scène. Crâne rasé et gros bouc qui le font étonnamment ressembler à Peavy Wagner (un... metalleux !), B-Real est le plus impressionnant, de par sa fluidité et son charisme, tandis que son acolyte pousse la beuglante bien plus fort qu'en studio. Le rajout d'un vrai groupe sur certains titres achève de rendre ce live sympathique, nonobstant les coupures à la hache. Certains bien-pensants (oups, je glisse sur BHL) pourront hurler après une séquence où le groupe se permet d'inviter un kid sur scène pour lui faire inhaler une substance pas très légale : hélas ! Si le problème était l'herbe, et pas ses réseaux de distribution mafieux... M'enfin, ce n'est pas le sujet du jour. Hein ? Mais non m'sieur Chalandon, j'vous jure j'ai rien fait ! | |
Autre
bonus et quel bonus : un "TV spécial" de 20 minutes où
Cypress et leurs amis reviennent sur leur ascension fulgurante. Et quel
bonheur ! Parfaitement monté, ce documentaire regorge de bonnes
phrases, et montre un groupe intelligent, confiant, sans prétention
et surtout sans gimmicks ridicules. Leur joli accent hispanique les rend
tout à fait compréhensibles, même sans sous-titres
(il est des rappeurs Français dont on ne peut pas dire autant),
les demoiselles interviewées sont toutes ravissantes, les extraits
de chansons nombreux et pertinents, mais le mieux, c'est le message global
délivré. Enfin, pour une très rare fois, des rappeurs
ne passent pas leur temps à nous dire d'où ils viennent,
mais plutôt vers où ils sont allés et comment
ils en sont revenus. Leur rapport à l'argent et au star-system
est très intéressant, et leur lucidité fait plaisir
à voir.
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C'est ce bonus qui hisse la note vers le haut, pas seulement de par sa qualité intrinsèque, mais aussi par rapport au message (again) qu'il véhicule : après toutes ces belles âmes droitdelhommistes (merde, je fais du Chevènement) qui prônent l'ouverture aux autres et la mixité, on avait fini par oublier qu'il fallait le prouver de temps en temps. Donc fin de la leçon sur une bonne note. Meilleure que le DVD un peu bare-bones, aucun livret et donc pas de sous-titres, une image moyenne (digne de sa source en fait), un son en stéréo seulement mais très correct (sauf le live très moyen et en mono). Le tout donne un joli moyen de découvrir le groupe, ou pour les fans de regrouper toutes leurs interventions télévisées. Bon, vous avez suivi là-bas au fond ? DEGRENNE ! Qu'est-ce que j'viens d'dire, nom de Dieu ?! Vous avez dit que vous aimiez pas le rap mais que Cypress c'était bien, que c'était un DVD où il fallait pas regarder les images au départ mais qu'au final ça valait le coup, et qu'ils étaient tellement des pionniers dans leur genre que ça peut gêner les vrais fans de rap, et que c'était votre antipéniltuminème chronique de rap et qu'après vous preniez votre retraite. Bien, Degrenne. Bien. Bon élève, vous avez le droit d'aller baiser. Eh oh, Degrenne ! ...Sortez couvert ! ,
alors déjà que j'ai pas honte de pas aimer le rap, imaginez
pour ce jeu de mots ! Honte de rien, moi ! Tiens, je fais du Chirac... |
1989 - 2001 - U.S.A. |
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