DVD musical à la française, zicos totalement irréprochables, superbe guitariste lead |
Note globale |
Redondance musicale qui est un poil gênante, jusque dans la dynamique des jams allongées |
Editeur
: Universal
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Durée
totale : 3 h 00
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- (PCM) Image PAL |
Clip
de Elle s'ennuie (live) (3 min 16/9 PCM) |
Certains plans ont une définition trouble, et la compression associée au edge enhancement (alias "je rabote les bords") donne de très mauvais résultats. Mais quand c'est bon, et ça l'est souvent, il y a tout ce qu'on aime : précision, chaleur, colorimétrie, fluidité. | ||
La piste stééréo, PCM s'il vous plaît, est d'une brillance à toute épreuve. On entend parfaitement quelles cordes ont été grattées, et surtout, lesquelles ne l'ont pas été. Le 5.1 propose pas mal de double-stéréo immersive et des effets de part et d'autre, mais le résultat n'est pas vraiment probant. Cela dit il faut encourager les belles actions, donc dont fais-je. | ||
Ca se répète un peu, c'est en dents de scie. Mais d'une part nos musiciens sont de haut niveau, et ensuite, 4 extraits du second album, c'est inespéré. On peut même dire qu'on risque de ne jamais avoir de nouveau un tel cadeau. | ||
Les bonus ne sont pas indispensables ou ultra-géniaux, mais ils dégagent un capital sympathie indéniable. Et puis voir deux jolies femmes s'occuper du catering, ça fait partie des petits détails de la vie sur la route, toute la sainte journée, qu'on ne voit pas assez. |
Le succès vient parfois sans prévenir. Ca vaut autant pour les hommes que pour les objets, et quand les deux s'associent dans la réussite, il y a comme de la chance dans l'air. Ainsi en fût-il pour Gérald De Palmas, qui trouva le moyen de devenir une icône en 2001, puis de lancer la mode des DVD musicaux qui firent un tel tabac entre 2002 et 2005. Pourtant, ce n'était pas du tout cuit : après la folie "Sur la Route", De Palmas avait sorti un très bon second album, Les Lois de la Nature, dans une indifférence quasi-générale. Déprime, remise en question, re-travail, amis à la rescousse (Goldman, Le Forestier), et le troisième album le propulsa de nouveau au top du hit-parade, de façon fulgurante et durable. C'est donc regonflé à bloc mais avec un sacré challenge devant lui que Gérald repart... sur la route, pour des salles bien plus grandes qu'avant et un public tout à fait acquis à la cause... du troisième album. Ce Live 2002 (enregistré en 2001...) fût donc à la fois très attendu et accueilli à l'époque comme un pilier, des ventes mais aussi du DVD musical grand-public. Huit ans ont passé. Qu'en est-il aujourd'hui ? Suspens, suspens, purée... | |
Eh
bien il conviendra, lors de l'appréhension de ce concert, de séparer
chansons et musiciens. Rarement les deux moitiés d'une musique
auront été aussi disparates. En effet, dès la sortie
dudit troisième album, que votre serviteur a pu écouter
mille et une fois pendant ses pérégrinations avec son ex
(ça me changeait d'Opeth), l'on a tous pu découvrir que
oui, De Palmas avait une identité musicale intéressante,
originale (entre Keziah Jones et country blues), et forte, très
forte... Bien trop pour éviter le piège numéro un
: la redondance. Si l'on n'écoute que ce disque, par ailleurs sur
ce DVD adulé et très largement plus populaire que les deux
autres, on a l'impression que De Palmas n'a écrit qu'une chanson
dans sa vie et la recycle ad vitam aeternam, façon Indochine.
C'est bien là le problème principal : un concert où
si l'on ne s'ennuie pas, loin s'en faut, l'enquillement de chansons est
un peu trop homogène. Même lorsque le groupe fait appel au
classique allongement de titre via des changements de dynamiques, les
rouages grippent : J'en Rêve Encore est trop longue et pas assez
folle. Le destin tient sa petite revanche lorsqu'on s'aperçoit
que les titres les plus frais, ceux qui relancent la machine, sont ceux
du... second album. Heureusement qu'icelui n'a pas été oublié
de la set-list comme on aurait pu le craindre ! Moyennement à l'aise
sur scène (mais on a connu bien pire), Gérald se lâche
par moments, pas toujours, et très souvent lorsqu'il est plus concentré
sur son instrument que sur sa voix ou son public. Ce qui nous amène
à la seconde moitié du Médaillon de la Chanson Flamboyante.
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Car si l'on évite de justesse un concert trop gentil, trop fade, c'est en majeure partie parce que côté musiciens, ça plaisante pas : ça touche, ça envoie la bûchette, ça donne ! Le trio claviers/basse/batterie est tout à fait sympathique, rôdé, mais c'est du côté des six-cordistes que vient la baffe. Gérald De Palmas en personne est une excellente surprise, avec son jeu très fluide, tout en fingerpicking ; il possède un petit côté J.J. Cale qui le rend difficile à imiter - et qui d'ailleurs explique aussi le sentiment de répétition d'une chanson à l'autre. Beau son, beau toucher, maîtrise, rien à redire. Mais c'est son guitariste lead qui remporte tous les suffrages. Dôté d'une main droite insolente et d'un jeu mélangeant sensibilité et dextérité, il excelle et brille d'un bout à l'autre du concert. Et il peut être bon : il s'agit de Sébastien Chouard, le fils de l'excellent (et regretté) Yves Chouard. Visiblement le talent a suivi dans les gênes, normal quand on se rappelle la pochette de l'album By Prescription Only, où l'adolescent travaillait déjà ses barrés (tandis que le père faisait bip-bip-tuture ^^). A lui seul il mérite au moins un visionnage de ce concert où, lorsque lui et le Gégé trouvent une soudaine symbiose, tout explose. Ils réussissent même à rendre Sur La Route de nouveau supportable, grâce à un très joli duel de cocottes (on se croirait dans un poulailler). | |
Un
DVD français ne serait pas français s'il ne faisait pas
honneur à sa réputation, et d'où vient notre dite
réputation ? Principalement de ce disque, qui rappelons-le a à
son époque détruit tous les records de vente dans ce domaine.
Il est vrai que pour un produit de 2002, l'image et le son étaient
à la hauteur. Un peu de recul permet d'apercevoir quelques bémols,
mais dans l'ensemble le résultat est conforme aux attentes. L'image
n'essaie pas d'éblouir, juste de rester fidèle à
la scène et de mettre en valeur quelques doigtés bien sentis
(sic). On remarquera cependant, malgré la
classe de l'ensemble, une compression moins performante que les canons
habituels de 2010, avec un souci constant sur le découpage des
silhouettes. Le son était lui aussi impressionnant pour l'époque
: la stéréo est remarquablement balancée et précise
sur les guitares, pourtant à majorité acoustique. Le 5.1
offre de la voix au public mais surtout, et c'était alors étonnant,
n'hésite pas à donner dans la spatialisation inattendue,
en particulier lorsque le père Sébastien se met au shred.
Hélas, ces passages sur l'arrière se font parfois brutalement,
et leur simple présence déséquilibre un peu l'intégrité
du mix. Efforts louables cependant.
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Si la formule musicale semble donc le pire ennemi de ce DVD, il ne restait qu'à attendre des bonus pour nous convaincre du capital sympathie de nos musiciens. A travers un roadmovie de 40 minutes assez bien fichu (on passe notamment du temps sur ce métier mal connu qu'est le catering), puis une interview-vérité de 20 minutes à la langue de bois peu présente, difficile de se dire que ce couloir musical n'a été bâti que sur des présomptions commerciales : les cinq garçons transpirent l'honnêteté et la passion des instruments. On est plus proche d'un groupe de rock en tournée, que d'un groupe de "variétés", bien que la teneur de ce troisième album et la taille de la tournée s'en rapprochent. Bonus au-dessus de la moyenne du genre, donc, même si l'on passera outre la partie DVD-ROM comprenant "partitions et tablatures" : faux, ce ne sont pas des tablatures, juste des diagrammes pour les accords, et ce n'est absolument pas avec ces bonus que vous pourrez comprendre le principe de jeu, compliqué à souhait, de De Palmas. Artiste très populaire, technique et présentation excellentes, tout était réuni pour faire de ce disque un grand DVD, il n'est au final "que" bien, ce qui n'est déjà pas rien. A-t-il traversé les épreuves du temps ? Pour le savoir, impossible de ne pas penser à un second DVD qui pourrait venir, sachant que le problème de répétitivité ne s'est pas arrangé avec le temps - et sans compter cette petite contrefaçon mal cachée qu'est Christophe Maé. Mais ceci est un tout autre débat.
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12 novembre 2001 - Le Zénith (Paris) |
01.
Vérité |
Gérald
De Palmas - Chant,
guitare
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Sébastien Chouard - Guitare, choeurs |
David
Berland - Claviers
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Amaury Blanchard - Batterie |
Bernard
Viguié - Basse, choeurs
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