Des bonus très intéressants avec des interviews vérité et une excellente rétrospective

Note globale


Heureusement qu'il y a la musique et les bonus, car les clips sont confondants de... de... de rien du tout.

Editeur : Mute
Durée totale : 3 h 35

Image        PAL

Rétrospective de la carrière (23 min non st)
Interview (7 min non st)
Making-of de Violator (20 min), Songs... (32 min) et Ultra (18 min), tous non st
Clip générique (1 min)

C'est aussi propre que possible, c'est à dire sale quand même. Peu de pliures de bandes mais un sale grain vidéo un peu partout. Excellent rendu des noirs et blancs et des couleurs délavées, clips franchement pas très agréables.
Une simple stereo, claire mais on s'attendait à un remix surround, et aussi à plus d'éclat. La compression audio se fait un peu entendre. Agréable et pêchu, mais pas parfait.
Heureusement qu'il y a la musique, car sinon, une heure quarante comme ça, j'avoue que c'est un peu dur sur l'homme.
Comme d'hab chez Mute, pas de sous-titres, mais une retrospective excellente et deux making-ofs sur trois franchement indispensables pour les amateurs du groupe.

Ah, la dure vie d'un DVD ! C'est que ce Singles aura été dépiauté, copié, dilapidé, dans tous les sens, partout, n'importe comment. C'est au moins la troisième mouture de cette compilation qui m'est arrivée dans les bras. On l'aura connue en bonus (mais pas complète), en petits bouts avec des singles, avec... pfffft ! Bon, mais tout ça c'est bien joli, maintenant qu'on l'a dans les mains, que vaut-il ? Et surtout que ne vaut-il pas ? C'est que peu de groupes auront été aussi décriés que les Depeche Mode, y compris à l'époque... et quelle époque : celle des vidéo-clips, des synthés numériques dans tous les sens, des brushings qui passent même plus sous les ponts, des maquillages extravagants, des musiciens en porte-jaretelles et talons hauts, bref nos adorables années 80. On s'attend donc à tous les poncifs du genre mais il ne faut pas oublier que ce DVD, sa grand force, son intérêt majeur, du moins en théorie (la pratique, vous le verrez, est tout autre), c'est que la carrière des permanentés a été permanente, et qu'en 1990 ils ont entamé un second (troisième même) virage qui a laissé pantelant plus d'un facho du goût.
Le programme débute par un mini-documentaire où le groupe revient sur ses souvenirs de clips. Il n'y en a pas beaucoup. Et surtout, Gahan lâche une phrase qui sera reprise plusieurs fois par tous les membres du groupe : ils n'aiment pas faire des clips. Et franchement, ça se sent. Grave. Ils ont fait appel à Anton Corbijn, dont le travail présenté ici a subi les outrages du temps façon Catherine Deneuve, uniquement pour pouvoir se relayer sur une personne responsable. Le mot juste serait même coupable. On a donc un énorme patchwork de clips avec des coupes de cheveux pas possible, 4 musiciens qui ont tellement l'air d'être heureux et à l'aise devant la caméra que c'en est rassurant pour Jean-Pierre Bacri, des effets de style parfois kitsch et des clips avec souvent peu d'imagination. Et, heureusement, la musique.
Car heureusement qu'elle est là, la bougresse, et encore même avec elle, on se fait royalement chier. 1 heure 40 de clips c'est déjà long, mais quand ils ont si peu d'impact, même à la nostalgie ça ne fonctionne plus. Le clip de Walking..., le seul dont on se souvienne vraiment, n'est pas trop mal, celui de Useless aussi, sans atteindre des sommets, et pour le reste c'est très dispensbale. Seul bon point : la musique, donc. Ample, dark, elle n'a pas vraiment vieilli et réécouter des Walking, des Barrel ou des Enjoy reste un réel plaisir. Côté son, la métamorphose reste toujours impressionnant; côté images, tout se ressemble un peu, on commence juste gris pour finir noir de crypte. Entre temps, des tournées planétaires au succès fou, deux live excellents pour en témoigner, quelques tentatives de suicide, sept ou huit silos à grain remplis de Heineken, un camion-citerne de vodka pure (pour diluer), et une grosse poignée d'albums extraordinaires. Qui n'auront rien dû à ces scopitones aussi monotones que prétentieux.
Le pire est que les 4 clips bonus présentés, dont un qui a franchement vieilli à une vitesse faramineuse (Dépêche-Démodé), sont carrément moins inintéressants que les officiels ! Un comble. Mais justement, restons-y, dans nos chers bonus : si le programme principal n'a donc presque aucun intérêt, on ne peut pas en dire autant des petites gâteries que nous offre Mute. A savoir une retrospective de tous les albums depuis Black..., avec des interventions très pertinentes de tous les membres du groupe (Alan Wilder inclus) et trois making-ofs pour les trois albums les plus réussis et personnels. Sans surprise, c'est celui d'Ultra qui est le moins intéressant, avec des réponses concises et politiquement correctes enveloppées dans une mise en scène arty histoire de faire passer le chapeau.

En revanche, la métamorphose sur Violator est intéressante et surtout, la période Songs... est un beau document sur l'explosion en direct du groupe : les musiciens sont interviewés uniquement seuls, Wilder ne dit pas grand chose, Fletcher essaie presque de se rappeler à quoi ressemblent ses parties (de clavier, bande de pervers !), Martin Gore est dérangé en plein milieu de l'interview par une prostituée complètement camée qui ne comprend rien du tout à ce qui se passe (véridique !), quant à Dave Gahan, c'est très clair à le voir et l'entendre qu'il est totalement lost. Il en est même touchant car dans chacune de ses réponses, on peut mettre un sous-titre : 'Help !'. Mais bon, c'est un DVD Mute, de sous-titres yapa. On regrettera les clips presque entiers passés dans ces vidéos, réduisant de moitié leur durée effective, mais malgré ce défaut et la Mute touch ('nos acheteurs ne savent pas lire'), on a quand même droit à grosso modo 50 minutes de DM qui s'exprime, librement, parfois avec regrets et même avec amertume, et ça, c'est assez rare pour être vu. En gros, voici un DVD de clips qui ne vaut que par ses bonus, mais quels bonus ! Fans, vous pouvez y aller, c'est du relativement bon. C'est juste dommage de payer un double DVD alors que le principal va finir en sous-bock...

PS : PUTAIN DE SALOPERIE DE PERROQUET DE MERDE A LA CON !!!

1986 - 1998


01. Stripped
02. A question of lust
03. A question of time
04. Strangelove
05. Never let me down again
06. Behind the wheel
07. Little 15
08. Everything counts (live)
09. Personal Jesus
10. Enjoy the silence
11. Policy of truth
12. World in my eyes
13. I feel you
14. Walking in my shoes
15. Condemnation (live)
16. In your room
17. Barrel of a gun
18. It's no good
19. Home
20. Useless
21. Only when I lose myself
22. But not tonight - Bonus
23. Strangelove '88 (US version) - Bonus
24. One caress (US version) - Bonus
25. Condemnation (Paris mix) - Bonus