BRUCE ! Ca suffit. Sinon également de très bons clips, des live rares et un best-of assez exhaustif pour pas cher, mais bon, Bruce quoi. |
Note globale |
Technique qui a salement morflé, pas mal de titres en double ou triple (normal), pas de subtitles for zeu french connards, holy chitte ! |
Editeur
: Sanctuary
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Durée
totale : 6 h 23
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Image PAL |
Petit
livret que vu le prix c'est vraiment sympa |
Les clips sont excellents, mais que dire du reste ? Trois concerts, trois horreurs, pour trois raisons différentes. C'est limite hideux, mais au moins ça respire l'honnêteté (entre autres). A ne pas acheter pour l'image, donc. | ||
Les clips sont excellents, mais alors bonjour le reste... Du mono, du larsen, du déséquilibré, de l'étouffé, c'est Martine au Bordel. A ne pas acheter pour le son, donc. | ||
Les clips sont excellents. Mais pas tous (oh non). Et aucun live n'est parfait de A à Z. Mais si on fait le total des gains, on arrive à un très respectable résumé de tout ce que Bruce a fait tout seul dans sa chambre sans demander à ses parents. | ||
Les clips s... Pardon, je me suis pris pour James Horner. Bon, les bonus. Pouvons-nous inclure les speeches de Crube comme des bonus ? Oui, et même : nous le devons. Car ce DVD, c'est avant tout deux heures de one-man-show délicieux, intelligent et cocasse. Le manque de sous-titres en devient débile au dernier degré... |
Ce qu'il y a de bien, avec les DVD, c'est qu'on peut retrouver intactes nos bonnes vieilles VHS d'époque. Ce qu'il y a de mauvais, avec les DVD, c'est qu'on peut se faire refourguer nos bonnes vieilles VHS pourries. Et parfois, ce sont... les mêmes ! Nostalgie d'un temps révolu où chaque concert filmé était rare et précieux. Dur retour à la réalité devant tous ceux, et ils sont légion, qui n'ont pas survécu à ces années. Evidemment, sur les pubs et les stickers, chacun y met du sien pour vanter les mérites 'nostalgiques' d'une vidéo 'culte' de toute une 'génération'. Au final, c'est souvent la déception qui prédomine (live de Police, clips de Journey, home video de Barclay James Harvest...). Il est donc bien plus rare, et bien plus alléchant, le programme ressorti avec toutes les réserves possibles, où son géniteur même avoue l'avoir exhumé plus pour clore un chapître que pour glorifier son passé. Cette anthologie de Bruce Dickinson, pourtant au départ soignée (belle pochette, fourreau, 3 DVDs, livret très sympathique et sans langue de bois), fait indubitablement partie de cette race, et le premier à admettre le semi-amateurisme de ce produit, c'est Bruce lui-même. | |
Attardons-nous
d'abord sur l'année 1990. Bruce vient de sortir un premier album
solo, aux relents un peu plus hard rock que metal. Y aurait-il de l'eau
dans le gaz avec son groupe Iron Maiden ? Les commentaires vont bon train
à l'époque, et cette vidéo a peut-être contribué
à creuser le fossé (NDJean
Sarkozy : On dit le faussé, cong !). Enregistré
dans des conditions discutables au milieu d'un petit club, le concert
montre un Bruce plein de fougue, qui se frotte au rock voire au blues
avec une certaine réussite, modulant sa voix comme jamais dans
Maiden... du moins à l'époque. Il est épaulé
par un Jannick Gers fidèle à sa réputation : il en
fait des caisses et pense bien moins à sa partition qu'à
faire son show. Dans son ensemble, cette vidéo se laisse agréablement
regarder, malgré un côté 'Tremplin de Rock à
Aubervilliers' qui pourra surprendre, une scène plus petite que
ma salle de bains, et un son franchement mauvais où vous n'entendrez
que Bruce et la batterie. Le final est malgré tout... anthologique
(d'où le titre), puisqu'un spectateur un peu éthylique se
met en tête de monter sur scène et de poser avec Bruce. Le
service de sécurité n'a pas le temps de bouger que déjà
Dickinson en personne s'occupe de son cas, et le pauvre gars est traîné
dans les coulisses où il ne va sûrement pas recevoir que
des câlins. Le plus drôle est que le groupe continue de jouer
comme si c'était une habitude. Rock'n'roll habitude, ah que même.
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Anecdotique, le concert de 1990 est néanmoins un intéressant témoin de l'envolée de Bruce en solo, au moment où il représente pour le monde entier l'icône même du chanteur de metal. 007 en avant avec Skunkworks, son album de 1996. Il a quitté Maiden avec pertes et fracas (moi c'est fracas, lui c'est pertes), et s'essaie au rock alternatif alors préponderant sur le sol... américain (rappelons que Dickinson est britannique). Sacré challenge : changement de style, et formation d'un vrai groupe, également nommé Skunkworks, où tous les musiciens ont dix ans de moins que lui. Le résultat, comme on le sait maintenant, n'était pas inintéressant mais n'a tenu qu'un an, et en avoir un témoignage vidéo permet de comprendre avec le recul que cette entreprise était vouée à l'échec. Bien que le groupe lorgne plus vers Blind Melon ou le Pearl Jam de Vitalogy, Bruce reste un chanteur puissant, lyrique, et si le tout est plutôt bon enfant, on sent que nos petits jeunots n'ont pas la carrure nécessaire pour continuer ainsi pendant dix ans. La reprise d'un classique de Maiden en fin de concert le prouvera. Plus délicat : la technique donne également dans le rock alternatif. Et si la stéréo 100% brute est bien dans le ton, l'image est proprement hideuse : à 12 images/secondes, avec des cadrages complètement ratés et des effets "la gerbe" à longueur de set, c'est un massacre complet. Documentaire, oui ; concert délectable, beaucoup moins. | |
On
continue de s'enfoncer techniquement avec Scream for me Brazil. Bruce
est revenu au metal, au vrai de vrai. Il a même re-débauché
un guitariste d'Iron Maiden, mais le bon ce coup-ci. Et surtout, il a
accouché de l'album Chemical Wedding qui reste encore aujourd'hui
un des meilleurs disques auxquels il ait participé. Tout était
réuni pour qu'un live bien burné en sorte, et s'il existait
déjà un CD intitulé "Scream for me Brazil",
il n'était pas interdit de rêver au complément d'image
pour voir notre sirène de pompier sauter partout. Las ! Notre voeu
a été exaucé, ou plus exactement il a été
exécuté. Musicalement, rien à redire : les chansons
s'enquillent avec un bonheur certain, la majeure partie du concert est
excellente, avec Bruce habité, un génial Roy Z que l'on
peut enfin admirer dans ses oeuvres, et un bassiste que niveau look plus
Steve Harris tu meurs. Mais alors que le live de 96 ne devait être
considéré que comme un témoignage, et pas un vrai
DVD live pour se régaler, il est rageant d'apposer le même
constat à ce pauvre Scream for Me. Le son est assez mauvais, un
mono étouffé et sans aucune brillance dans les aigüs.
L'image est simplement mauvaise à tous les niveaux, avec un montage
bizarre (à chaque solo c'est la rythmique qui est filmée
: au départ c'est très intéressant, mais au bout
de 45 minutes ça ne peut être qu'une erreur), et quelques
coups de sang stroboscopiques totalement gratuits et plus débiles
qu'une porte sans poignée (Star Trek non inclus).
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Le constat est donc amer, noir, niveau live : malgré la présence de trois concerts, un nombre important d'excellentes chansons et un facteur ennui assez faible, ce n'est vraiment la panacée. On pourrait alors craindre le pire en découvrant un dernier disque consacré aux clips, mais ce serait sans compter sur un élément primordial : Bruce lui-même, omniprésent. Et il sauve les meubles à lui tout seul ! Charmant, pétri d'humour et d'intelligence malicieuse, le bonhomme qui est déjà musicien, auteur, escrimeur de compétition et pilote de ligne (véridique) rajoute à sa panoplie comique de stand-up. Il nous présente chaque clip avec moultes anecdotes croustillantes, avec une passion communicative, une franchise délectable, et réussit à retenir l'attention même lorsqu'il parle des pires clips de sa carrière. Clips qui oscillent entre le très moyen de base et le véritablement bon, surtout sur les premiers clips (sans oublier un délicieux Road to Hell), et leur qualité globale est disons-le assez impressionnante comparée à tous leurs contemporains. On passe donc un moment de franche rigolade, on redécouvre tous ses tubes avec un vrai son, et si ça ne suffisait pas, on a encore droit à du Bruce une heure de plus ! Un excellent clip caché, une vieillerie kitsch à crever de rire exhumée des tréfonds du cinéma bis grand-briton, et 50 minutes de talking-show où Dickinson nous raconte comment il a connu le prodige Roy Z et de quelle façon ils ont peaufiné leur méthode de travail commune. Curieusement, ce documentaire réalisé pour l'album Tyranny of Souls se penche plus sur, on en revient encore à lui... Chemical Wedding ! | |
Question musique ce triple DVD "anthologique" laisse donc sur sa faim. Mais en tant qu'émission de télé spéciale Bruce, c'est on ne peut plus sympathique, comme le bonhomme d'ailleurs. Reste un souci, et un big gros : le manque terrifiant de sous-titres. Si vous n'avez pas un solide niveau en anglais (et bien que Dicky soit très compréhensible), vous raterez tout ce qui fait le sel de ce coffret : le détachement, le manque absolu de prétention, le coté artisan du metal. Les amoureux de ce genre musical ne connaissant de Bruce que ses Maideneries seraient plus avisés de se procurer d'abord le double CD "The best of Crube Cockinson" qui contient les mêmes tubes et toujours autant d'humour - mais cette fois par écrit. Les autres voudront y rajouter les clips, mais il faut être lucide : seuls les anglophones comprendront comment un tel produit peut obtenir une note au-dessus de la moyenne. C'est tout simplement grâce à l'union de l'honnêteté et de l'humour. Un comical wedding, mmmmmmvoyez...
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14 août
1990 - Town and Country Club (Los Angeles) |
Dive
Dive Live Skunkworks
Live Scream
For Me Brazil Clips |
Bruce
Dickinson - Chant
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Janick Gers, Alex Dickson, Roy Z, Adrian Smith - Guitare |
Andy
Carr, Chris Dale, Eddie Casillas -
Basse
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Dickie Fliszar, Alessandro Elena, Dave Ingraham - Batterie |