BRUCE ! Ca suffit. Sinon également de très bons clips, des live rares et un best-of assez exhaustif pour pas cher, mais bon, Bruce quoi.

Note globale


Technique qui a salement morflé, pas mal de titres en double ou triple (normal), pas de subtitles for zeu french connards, holy chitte !

Editeur : Sanctuary
Durée totale : 6 h 23

Image        PAL

Petit livret que vu le prix c'est vraiment sympa
Format respecté sur les clips
Intros de Bruce sur les clips (non st)
EPK de Tyranny of Souls (48 min non st, 16/9)
Samson - Biceps of Steel (14 min non st)

Les clips sont excellents, mais que dire du reste ? Trois concerts, trois horreurs, pour trois raisons différentes. C'est limite hideux, mais au moins ça respire l'honnêteté (entre autres). A ne pas acheter pour l'image, donc.
Les clips sont excellents, mais alors bonjour le reste... Du mono, du larsen, du déséquilibré, de l'étouffé, c'est Martine au Bordel. A ne pas acheter pour le son, donc.
Les clips sont excellents. Mais pas tous (oh non). Et aucun live n'est parfait de A à Z. Mais si on fait le total des gains, on arrive à un très respectable résumé de tout ce que Bruce a fait tout seul dans sa chambre sans demander à ses parents.
Les clips s... Pardon, je me suis pris pour James Horner. Bon, les bonus. Pouvons-nous inclure les speeches de Crube comme des bonus ? Oui, et même : nous le devons. Car ce DVD, c'est avant tout deux heures de one-man-show délicieux, intelligent et cocasse. Le manque de sous-titres en devient débile au dernier degré...

Ce qu'il y a de bien, avec les DVD, c'est qu'on peut retrouver intactes nos bonnes vieilles VHS d'époque. Ce qu'il y a de mauvais, avec les DVD, c'est qu'on peut se faire refourguer nos bonnes vieilles VHS pourries. Et parfois, ce sont... les mêmes ! Nostalgie d'un temps révolu où chaque concert filmé était rare et précieux. Dur retour à la réalité devant tous ceux, et ils sont légion, qui n'ont pas survécu à ces années. Evidemment, sur les pubs et les stickers, chacun y met du sien pour vanter les mérites 'nostalgiques' d'une vidéo 'culte' de toute une 'génération'. Au final, c'est souvent la déception qui prédomine (live de Police, clips de Journey, home video de Barclay James Harvest...). Il est donc bien plus rare, et bien plus alléchant, le programme ressorti avec toutes les réserves possibles, où son géniteur même avoue l'avoir exhumé plus pour clore un chapître que pour glorifier son passé. Cette anthologie de Bruce Dickinson, pourtant au départ soignée (belle pochette, fourreau, 3 DVDs, livret très sympathique et sans langue de bois), fait indubitablement partie de cette race, et le premier à admettre le semi-amateurisme de ce produit, c'est Bruce lui-même.
Attardons-nous d'abord sur l'année 1990. Bruce vient de sortir un premier album solo, aux relents un peu plus hard rock que metal. Y aurait-il de l'eau dans le gaz avec son groupe Iron Maiden ? Les commentaires vont bon train à l'époque, et cette vidéo a peut-être contribué à creuser le fossé (NDJean Sarkozy : On dit le faussé, cong !). Enregistré dans des conditions discutables au milieu d'un petit club, le concert montre un Bruce plein de fougue, qui se frotte au rock voire au blues avec une certaine réussite, modulant sa voix comme jamais dans Maiden... du moins à l'époque. Il est épaulé par un Jannick Gers fidèle à sa réputation : il en fait des caisses et pense bien moins à sa partition qu'à faire son show. Dans son ensemble, cette vidéo se laisse agréablement regarder, malgré un côté 'Tremplin de Rock à Aubervilliers' qui pourra surprendre, une scène plus petite que ma salle de bains, et un son franchement mauvais où vous n'entendrez que Bruce et la batterie. Le final est malgré tout... anthologique (d'où le titre), puisqu'un spectateur un peu éthylique se met en tête de monter sur scène et de poser avec Bruce. Le service de sécurité n'a pas le temps de bouger que déjà Dickinson en personne s'occupe de son cas, et le pauvre gars est traîné dans les coulisses où il ne va sûrement pas recevoir que des câlins. Le plus drôle est que le groupe continue de jouer comme si c'était une habitude. Rock'n'roll habitude, ah que même.
Anecdotique, le concert de 1990 est néanmoins un intéressant témoin de l'envolée de Bruce en solo, au moment où il représente pour le monde entier l'icône même du chanteur de metal. 007 en avant avec Skunkworks, son album de 1996. Il a quitté Maiden avec pertes et fracas (moi c'est fracas, lui c'est pertes), et s'essaie au rock alternatif alors préponderant sur le sol... américain (rappelons que Dickinson est britannique). Sacré challenge : changement de style, et formation d'un vrai groupe, également nommé Skunkworks, où tous les musiciens ont dix ans de moins que lui. Le résultat, comme on le sait maintenant, n'était pas inintéressant mais n'a tenu qu'un an, et en avoir un témoignage vidéo permet de comprendre avec le recul que cette entreprise était vouée à l'échec. Bien que le groupe lorgne plus vers Blind Melon ou le Pearl Jam de Vitalogy, Bruce reste un chanteur puissant, lyrique, et si le tout est plutôt bon enfant, on sent que nos petits jeunots n'ont pas la carrure nécessaire pour continuer ainsi pendant dix ans. La reprise d'un classique de Maiden en fin de concert le prouvera. Plus délicat : la technique donne également dans le rock alternatif. Et si la stéréo 100% brute est bien dans le ton, l'image est proprement hideuse : à 12 images/secondes, avec des cadrages complètement ratés et des effets "la gerbe" à longueur de set, c'est un massacre complet. Documentaire, oui ; concert délectable, beaucoup moins.
On continue de s'enfoncer techniquement avec Scream for me Brazil. Bruce est revenu au metal, au vrai de vrai. Il a même re-débauché un guitariste d'Iron Maiden, mais le bon ce coup-ci. Et surtout, il a accouché de l'album Chemical Wedding qui reste encore aujourd'hui un des meilleurs disques auxquels il ait participé. Tout était réuni pour qu'un live bien burné en sorte, et s'il existait déjà un CD intitulé "Scream for me Brazil", il n'était pas interdit de rêver au complément d'image pour voir notre sirène de pompier sauter partout. Las ! Notre voeu a été exaucé, ou plus exactement il a été exécuté. Musicalement, rien à redire : les chansons s'enquillent avec un bonheur certain, la majeure partie du concert est excellente, avec Bruce habité, un génial Roy Z que l'on peut enfin admirer dans ses oeuvres, et un bassiste que niveau look plus Steve Harris tu meurs. Mais alors que le live de 96 ne devait être considéré que comme un témoignage, et pas un vrai DVD live pour se régaler, il est rageant d'apposer le même constat à ce pauvre Scream for Me. Le son est assez mauvais, un mono étouffé et sans aucune brillance dans les aigüs. L'image est simplement mauvaise à tous les niveaux, avec un montage bizarre (à chaque solo c'est la rythmique qui est filmée : au départ c'est très intéressant, mais au bout de 45 minutes ça ne peut être qu'une erreur), et quelques coups de sang stroboscopiques totalement gratuits et plus débiles qu'une porte sans poignée (Star Trek non inclus).
Le constat est donc amer, noir, niveau live : malgré la présence de trois concerts, un nombre important d'excellentes chansons et un facteur ennui assez faible, ce n'est vraiment la panacée. On pourrait alors craindre le pire en découvrant un dernier disque consacré aux clips, mais ce serait sans compter sur un élément primordial : Bruce lui-même, omniprésent. Et il sauve les meubles à lui tout seul ! Charmant, pétri d'humour et d'intelligence malicieuse, le bonhomme qui est déjà musicien, auteur, escrimeur de compétition et pilote de ligne (véridique) rajoute à sa panoplie comique de stand-up. Il nous présente chaque clip avec moultes anecdotes croustillantes, avec une passion communicative, une franchise délectable, et réussit à retenir l'attention même lorsqu'il parle des pires clips de sa carrière. Clips qui oscillent entre le très moyen de base et le véritablement bon, surtout sur les premiers clips (sans oublier un délicieux Road to Hell), et leur qualité globale est disons-le assez impressionnante comparée à tous leurs contemporains. On passe donc un moment de franche rigolade, on redécouvre tous ses tubes avec un vrai son, et si ça ne suffisait pas, on a encore droit à du Bruce une heure de plus ! Un excellent clip caché, une vieillerie kitsch à crever de rire exhumée des tréfonds du cinéma bis grand-briton, et 50 minutes de talking-show où Dickinson nous raconte comment il a connu le prodige Roy Z et de quelle façon ils ont peaufiné leur méthode de travail commune. Curieusement, ce documentaire réalisé pour l'album Tyranny of Souls se penche plus sur, on en revient encore à lui... Chemical Wedding !

Question musique ce triple DVD "anthologique" laisse donc sur sa faim. Mais en tant qu'émission de télé spéciale Bruce, c'est on ne peut plus sympathique, comme le bonhomme d'ailleurs. Reste un souci, et un big gros : le manque terrifiant de sous-titres. Si vous n'avez pas un solide niveau en anglais (et bien que Dicky soit très compréhensible), vous raterez tout ce qui fait le sel de ce coffret : le détachement, le manque absolu de prétention, le coté artisan du metal. Les amoureux de ce genre musical ne connaissant de Bruce que ses Maideneries seraient plus avisés de se procurer d'abord le double CD "The best of Crube Cockinson" qui contient les mêmes tubes et toujours autant d'humour - mais cette fois par écrit. Les autres voudront y rajouter les clips, mais il faut être lucide : seuls les anglophones comprendront comment un tel produit peut obtenir une note au-dessus de la moyenne. C'est tout simplement grâce à l'union de l'honnêteté et de l'humour. Un comical wedding, mmmmmmvoyez...



25-11-2008

14 août 1990 - Town and Country Club (Los Angeles)
31 mai & 1er juin 1996 - Pampelune & Girona (Espagne)
1999 - Sao Paulo (Brésil)


   Dive Dive Live
01. Riding with the angels
02. Born in '58
03. Lickin' the gun
04. Gypsy road
05. Dive dive dive
06. Drum solo
07. Zulu lulu
08. The ballad of Mutt
09. Son of a gun
10. Hell on wheels
11. All the young dudes
12. Tattooed millionaire
13. No lies
14. Fog on the Tyne
15. Winds of change
16. Sin city
17. Bring your daughter...to the slaughter !
18. Black night

   Skunkworks Live
19. Space race
20. Back from the edge
21. Tattooed millionaire
22. Inertia
23. Faith
24. Meltdown
25. I will not accept the truth
26. Laughing in the hiding bush
27. Tears of the dragon
28. God's not coming back
29. Dreamstate
30. The prisoner

   Scream For Me Brazil
31. King in crimson
32. Gates of Urizen
33. Killing floor
34. Book of Thel
35. Tears of the dragon
36. Laughing in the hiding bush
37. Accident of birth
38. The tower
39. Darkside of Aquarius
40. The road to hell

   Clips
01. Tattooed millionaire
02. All the young dudes
03. Dive dive dive
04. Born in '58
05. Tears of the dragon
06. Shoot all the clowns
07. Back from the edge
08. Inertia
09. Accident of birth
10. The road to hell
11. Man of sorrows
12. Killing floor
13. The tower
14. Abduction


Bruce Dickinson - Chant   
   Janick Gers, Alex Dickson, Roy Z, Adrian Smith - Guitare
Andy Carr, Chris Dale, Eddie Casillas - Basse   
   Dickie Fliszar, Alessandro Elena, Dave Ingraham - Batterie